Lac Tchad : les dirigeants veulent donner une nouvelle orientation à la lutte contre Boko Haram

Ils se sont réunis le weekend dernier au Nigeria. Ils ont décidé ensemble de donner une nouvelle impulsion à la lutte contre le groupe jihadiste.

 

« La réunion d’aujourd’hui est la continuation de nos efforts conjoints pour faire face aux défis majeurs en matière de sécurité dans notre sous-région – Elle est la concrétisation de l’engagement résolu des pays participants dans la lutte contre notre ennemi commun, Boko haram et, le rétablissement de la sécurité et d’une paix durable dans notre sous-région », a déclaré le président nigérian Muhammadu Buhari.

Ce sommet, qui réunit les dirigeants du Nigeria, du Cameroun, du Tchad, du Niger, du Bénin et de la République centrafricaine, fait suite à une rencontre consacrée à la lutte contre boko haram qui avait réuni les chefs d’État et de gouvernement de la région du lac Tchad fin novembre à N’Djamena.

Lors dudit sommet, les dirigeants de la zone du lac Tchad ont mis l’accent sur la nécessité de changer de stratégie dans la lutte contre cette secte terroriste dont les victimes, dans les différents pays présents à ces assises, se comptent par centaine. Le Président nigérian, lors de sa prise de parole, a déclaré : « Que des mesures plus drastiques doivent être envisagées, face à la recrudescence des attaques du groupe jihadiste ».

En ouvrant la réunion, Muhammadu Buhari a aussi affirmé que : « Cela était nécessaire, en raison de la résurgence des attaques, notamment contre les militaires et des enlèvements de civils contre rançon à travers nos frontières, perpétrés par boko haram avec le soutien de terroristes internationaux qui ont infiltré notre région ».

Depuis juillet, les attaques de boko haram contre les bases militaires de la région du lac Tchad se sont multipliées. En novembre, des jihadistes ont attaqué une base dans le village nigérian de Metele, près de la frontière avec le Niger, tuant au moins 44 soldats. Les soldats survivants ont cependant évalué à plus de 100 le nombre de tués.

Le sommet de samedi dernier a aussi permis à tous les pays membres, d’examiner le rapport d’une commission mise en place lors de la réunion de novembre, a précisé le président nigérian. Des précisions ont été données et des amendements afin que les populations soient désormais capables de vivre, tout en se sentant protégées par leurs États respectifs.

Et, le communiqué final a permis de mesurer l’engagement de tous. Les participants ont renouvelé leur engagement à lutter contre les terroristes de boko haram, avec l’objectif de mettre un terme définitif à l’insurrection.

Ils se sont engagés à fournir une aide aux populations touchées par la violence dans la limite des ressources disponibles et demandé à leurs partenaires internationaux, par exemple la Force multinationale mixte (MNJTF) qui regroupe des militaires du Nigeria, du Niger, du Tchad, du Bénin et du Cameroun, de fournir une assistance supplémentaire à la Force régionale qui combat ces forces obscures.

 

 

Hindou Oumarou Ibrahim, la voix du Tchad pour le climat

Le Tchadienne de 34 a représenté les peuples autochtones de la planète dans les négociations qui ont mené à la signature de l’accord de Paris, en 2015.

 

On entend rarement parler des peuples autochtones d’Afrique, de ceux et celles qui, dans les faits, sont en première ligne des changements climatiques. À 34 ans, Hindou Oumarou Ibrahim est la porte-voix de ces sans voix du climat, dont les femmes sont les premières victimes. Les yeux brillants, le sourire lumineux, la voix douce qui porte des mots coupés au scalpel. Tout, chez Hindou Oumarou Ibrahim, impose le respect.

Issue du peuple peul, une communauté autochtone nomade et semi-nomade du Sahel, elle a représenté les peuples autochtones de la planète dans les négociations qui ont mené à la signature de l’accord de Paris, en 2015. Le secrétaire général des Nations unies l’a invitée à prononcer un discours lors de la cérémonie officielle de signature de cette entente historique à New York, en 2016.

Les Peuls sont des bergers et des éleveurs du Tchad dont la survie dépend entièrement de la terre. Pour Mme Ibrahim et ses semblables, les changements climatiques ne sont pas qu’un paragraphe dans un rapport scientifique. Ils sont réels et violents. Ils changent le quotidien de tout un peuple.

« La brousse et l’environnement, c’est notre supermarché, dit-elle. On n’a pas d’hôpitaux, on n’a pas d’écoles. Le savoir qu’on étudie, c’est celui que les animaux et les plantes nous transmettent. On se soigne avec les plantes médicinales, on se nourrit avec les fruits et les animaux sauvages. On est liés à l’environnement, très fortement ».

Les perturbations du climat bouleversent le savoir traditionnel des peuples nomades. « On avait les saisons qui commençaient exactement toujours le même mois, mais maintenant, on ne sait plus », raconte Mme Ibrahim. En poursuit en disant « On a des saisons de pluie qui sont de plus en plus violentes ou de plus en plus rares. On finit avec des sécheresses ou des inondations, qui ont des impacts sur la sécurité alimentaire ».

Ces mutations climatiques génèrent des conflits entre des communautés qui vivaient paisiblement entre elles. « Les ressources se raréfient, la population augmente, les besoins augmentent et du coup, on ne sait plus qui peut avoir accès aux ressources. La loi du plus fort s’applique », explique la jeune femme.

Cette rareté des ressources pousse les éleveurs plus puissants à imposer leurs règles. « Ils accaparent les terres et on ne peut pas parler, dit-elle. Ce sont eux les leaders. On va se plaindre auprès de qui? Cette vie en harmonie commence à être chamboulée. »

Les femmes, premières victimes

De par le rôle fondamental qu’elles jouent dans leurs communautés, les femmes sont les premières à être touchées par les perturbations de l’environnement.

Il leur faut marcher plus loin pour trouver de l’eau ou du bois et composer avec des potagers de légumes asséchés ainsi qu’avec des animaux mal nourris, en raison de l’absence de pâturage. C’est encore plus vrai au Tchad, où la plupart des hommes peuls quittent le foyer familial pendant la saison sèche pour trouver du travail, qui permettra de subvenir aux besoins de la famille.

« Elles assument en même temps le rôle de la femme et de l’homme, dit Mme Ibrahim. Elles vont dans la brousse pour chercher à manger, elles cultivent les petites terres, elles traient les vaches et vont vendre le lait au marché, elles préparent à manger, lavent les enfants et nourrissent les hommes quand ils rentrent à la maison. »

Identité et environnement

C’est en constatant les effets du climat sur la vie de ces femmes peules que le combat de Hindou Oumarou Ibrahim a pris forme. Au Tchad, les Peuls sont victimes de discrimination de la part du groupe dominant.

Le sanglot dans la voix, elle parle de sa mère, qui a subi les foudres de ses voisins pour avoir osé envoyer sa fille à l’école, une autochtone peule de surcroît. « Ce déclic identitaire m’a fait réaliser qu’on ne peut pas parler de droits humains dans mon pays sans parler de droit à l’environnement », explique-t-elle.

Le continent africain est de loin celui où se manifestent de façon la plus intense les effets des changements climatiques. Les Africains en sont donc les victimes, mais ils sont aussi ceux qui contribuent le moins au phénomène.

Mis ensemble, les 54 pays d’Afrique ne comptent que pour 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. À lui seul, le pays de Hindou Oumarou Ibrahim est officiellement responsable de… 0,00 % des émissions mondiales, selon l’Atlas Mondial du Carbone. En d’autres mots, le niveau est trop faible pour apparaître dans les statistiques.

« Dans ma communauté, les gens se déplacent à dos d’âne, à dos de cheval ou à dos de taureau, donc c’est zéro émission de CO2 », dit Mme Ibrahim. « C’est là où j’appelle à l’injustice climatique et environnementale », poursuit-elle, expliquant que son peuple subi ces perturbations sans en être l’origine. « Ceux qui ont causé [ces changements climatiques] perdent du temps en discutant au lieu de faire des actions concrètes », déplore-t-elle.

Beaucoup de mots pour rien

Hindou Oumarou Ibrahim se fait toujours un devoir d’être présente dans les conférences des Nations unies sur le climat. Elle a d’ailleurs joué un rôle central à la COP21, en convainquant les pays signataires de l’accord de Paris d’inclure dans le texte la question des droits autochtones.

De son aveu, ces grandes rencontres ne l’emballent pas vraiment. « Quand on vient dans les négociations sur le climat et qu’on se projette dans la vie des communautés à la maison, on est frustrés, on est déçus. C’est deux mondes séparés, dit-elle. Les gens qui devraient parler de ça, ceux dont le destin est entre les mains des négociateurs, sont très loin de ces négociations. »

Hindou Oumarou Ibrahim trouve qu’on y parle trop d’économie et pas assez des êtres humains qui subissent les effets des changements climatiques.

« Ce ne sont pas les cercles économiques qui vont compter, dit-elle. C’est les cercles qu’on ne voit pas. Cette valeur qu’on ne voit pas dans l’immédiat, mais qui contribue énormément dans notre vie. Comme lorsqu’on protège les forêts en Afrique centrale et qu’on contribue ainsi à atténuer les changements climatiques en Europe. »

 

Tchad : le PRET, le nouveau parti politique tchadien

Un point de presse a été organisé le 13 décembre, en vue du lancement Parti pour le rassemblement et l’équité au Tchad (PRET). Il a été animé par son président national, Me Bongoro Théophile.

 

C’est depuis le 09 novembre 2018 que le Parti pour le rassemblement et l’équité au Tchad (PRET) existe. Ceci est consigné dans le folio n°463 du 09 novembre 2018. Selon son président national, Me Bongoro Théophile, le PRET a pour ambition d’apporter un changement dans la démocratie au Tchad.

Pour lui, « toutes les institutions ou presque sont mises en berne pour faire place à un régime présidentiel intégral qui n’a pas tardé à montrer ses limites. Une telle République est une menace pour nos institutions fortes et viables nées du consensus de tous les fils du Tchad en 1993, lors de la conférence nationale souveraine ».

Au regard de cet état de choses, « il faut donc une riposte légale et démocratique des femmes et des hommes qui croient encore aux vertus et aux valeurs républicaines. C’est donc pour défendre ces valeurs que le parti PRET a été créé par l’Assemblée générale constitutive du village Etena le 14 avril 2018 ».

Le nouveau parti politique veut que lors des prochaines élections législatives, « le pouvoir MPS soit mis en minorité ou du moins le contraindre à la cohabitation dans un cadre d’accord du gouvernement bien défini et strictement encadré ». Ainsi donc, lors de la Présidentielle de 2021 le MPS ne représentera plus une force dans le paysage politique national.

Me Bongoro assure que son parti « tel un colibri va s’employer aux côtés des partis de la véritable opposition à redonner au Tchad son lustre perdu ».

 

 

Tchad : Idriss Deby est au Burkina Faso

Le Président Tchadien doit prendre part ce jour à la cérémonie de commémoration du cinquantenaire de l’Institution international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2IE).

 

C’est dans l’après-midi de ce 13 décembre que Idriss Deby Itno, Président de la République du Tchad est arrivé à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso. A sa descente d’avion, l’homme politique tchadien a été accueilli par son homologue Burkinabé Roch  Marc Christian Kaboré. Celui-ci était accompagné de l’ambassadrice du Tchad à Ouagadougou, Mme Kade Ndilguem Elisabeth.

Si le Chef de l’Etat tchadien est au Burkina Faso, c’est pour assister à la commémoration du cinquantenaire de l’Institution international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2IE). Idriss Deby est le parrain de l’évènement. Ce dernier a profité de sa présence au Burkina Faso pour rencontrer certains Tchadiens ayant fait le déplacement pour lui souhaiter la bienvenue.

2iE a été créé en 2007 et résulte de la fusion et restructuration des ex-écoles inter États EIER (École d’Ingénieurs de l’Equipement Rural) et ETSHER (École des Techniciens de l’Hydraulique et de l’Equipement Rural) créées respectivement en 1968 et 1970 par 14 États d’Afrique de l’Ouest et Centrale.

L’Institut 2iE est un centre d’enseignement supérieur et de recherche membre de la Conférence des grandes écoles (CGE) et basé au Burkina Faso. Spécialisés dans les domaines de l’eau, de l’énergie, de l’environnement, du génie civil et des mines, ses diplômes d’ingénieur ont reçu l’accréditation de la Commission française des Titres d’Ingénieur (CTI) ce qui leur octroie une reconnaissance européenne à travers le label EUR-ACE.

 

 

Tchad: N2A Nteguil se fait la voix des sans voix

Le chanteur tchadien vient de mettre sur pied un nouveau concept intitulé « Le Jeudi Ana Korr ». Celui-ci a lieu ce jeudi 13 décembre à l’espace Talino Manu.

 

« Le Jeudi Ana Korr » ou les 24H de Korr est un cadre qui vient véhiculer « Populasson gay Korr » (la population pleure). Pour l’artiste, le Jeudi de korr arrive pour faire entendre les cris de la population. « Le Jeudi de Korr rappelle aux autorités de voir cette grande masse qui souffre et que ses cris passent muets », affirme-t-il.

Cet événement a pour objectif de faire passer mais aussi de vulgariser le message « populasson gay korr ». « On a affaire à un Akouma qui nous oublie. C’est pourquoi il faut les rappeler avec des grands événements à tout moment», ajoute N2A Nteguil.

Le Jeudi de korr est aussi une initiative qui vient renforcer l’unité du peuple et  rassembler la population afin de s’exprimer. Pour N2A, c’est ensemble qu’un peuple devient grand et inscrit des progrès. « C’est ensemble qu’on doit exprimer nos souffrances, nos difficultés et exprimer son mal », fait-t-il remarquer. Il ajoute que  le manque d’expression peut conduire à la révolte de la population.  « Quand tu as mal, il faut un cadre pour t’exprimer sinon cela conduira à la révolte » martèle-t-il. .

Le jeudi de korr est donc une sorte de plateforme qui verra la présence des leaders religieux, des journalistes, des activistes politiques,  des artistes avec différentes prestations.

Il invite donc la population N’Djamenoise à venir au moment venu s’exprimer « J’invite la population à venir pour que nous puissions d’un front commun monter nos échos aux intéressés, le Akouma », conclut-il.

 

 

Tchad : le tribunal se tourne vers la médecine pour déterminer l’âge de Zouhoura

La justice et la famille n’arrive pas à s’accorder sur l’âge de la jeune épouse du député Azzai Mahamat Hassan.

 

 

Ce sera finalement une expertise médicale qui est recommandée dans l’affaire du député Azzai Mahamat Hassan, accusé d’avoir épousé Zouhoura Mahamat Tahir Kelley, supposée mineure. Une décision prise à la suite du témoignage du secrétaire général de la commune de Nokou qui n’a pas dénoué la situation.

Zouhoura est-elle mineure ou majeure ? La justice n’a pas pu se prononcer sur cette question malgré les documents fournis par les parties au procès. C’est pourquoi le tribunal de grande instance de N’Djamena a recommandé une expertise médicale pour déterminer l’âge de Zouhoura Mahamat Tahir Kelley. Cette jeune femme, épouse du député Azzaï Mahamat Hassan, est présumée mineure. La décision de se confier à une expertise médicale en dehors du Tchad a été prise après l’audition, le 7 décembre 2018, du secrétaire général de la commune de Nokou dans le département du Nord Kanem. Ali Mahamat Garfa avait en effet délivré un acte de naissance à Zouhoura, attestant qu’elle a bel et bien 18 ans.

L’homme n’a pas pu convaincre le tribunal de l’authenticité de l’acte de naissance, brandi par le conseil des prévenus. Le secrétaire général de la commune de Nokou dit avoir délivré l’acte de naissance « à la demande de père de Zouhoura ». Il a affirmé qu’il n’a pas été exigeant avec ce dernier dans les cadres des démarches administratives. Et pour cause : le papa de Zouhoura est un fils à son ami.

Le secrétaire général de la Commune de Nokou dit également avoir délivré l’acte de naissance en 2018. Or, sur l’acte de naissance il est bien écrit qu’il a été délivré en 2015. « Toutes les informations contenues dans le document sont fournies par le père de Zouhoura. Moi, je n’ai fait que reproduire », se disculpe l’agent communal. Un discours pas convaincant pour les juges, le dossier est renvoyé pour le 14 décembre prochain.

Le témoignage du secrétaire général de la Commune de Nokou Ali Mahamat Garfa, ne semble pas avoir l’adhésion des prévenus et leur conseil. Les avocats du député Azzaï Mahamat Hassan et de son beau-père Mahamat Tahir Kelley observent qu’il y a eu des contrevérités dans les interventions du témoin. Ils ont été vite calmés par le tribunal en disant qu’ils auront la possibilité de s’exprimer à la prochaine audience.

Tchad : La Pologne fait un don de matériel à l’armée

Une délégation polonaise a effectué une visite hier 13 décembre au Tchad. C’est dans le cadre de cette visite que celle-ci a remis un don au ministère de la Défense.

 

Le Sous-secrétaire polonais en charge de la Défense, Tomasz Szatkovski et le ministre le ministre délégué à la Présidence de la République chargé de la Défense nationale, Daoud Yaya ont signé ce 13 décembre un protocole d’accord. La délégation polonaise a remis ensuite du matériel militaire au ministère de la Défense.

Tomasz Szatkovski avait déjà été reçu par le Président de la République du Tchad. Il était alors accompagné lors de cette audience par une délégation. Au cours de cette rencontre plusieurs sujets touchant divers domaines de coopération entre le Tchad et la Pologne ont été abordés, selon la Présidence.

Selon Tomasz Szatkovski, son pays apprécie au plus haut niveau, le rôle joué par le Tchad dans la lutte contre la secte Boko Haram et singulièrement contre le terrorisme dans le Sahel. « Le Tchad est un partenaire stratégique de premier choix », a-t-il déclaré.

La Pologne compte renforcer sa coopération avec le Tchad dans le domaine agricole où les opportunités sont réelles. Le sujet a été également longuement évoqué au cours de cette audience, a expliqué le sous-secrétaire polonais en charge de la défense.

 

 

Tchad : la cour suprême incompétente pour traiter de la censure des réseaux sociaux

Le 11 décembre dernier, la chambre constitutionnelle de la Cour Suprême s’est déclarée incompétente de statuer dans le cadre du procès sur la censure des réseaux sociaux dans le pays.

 

La chambre constitutionnelle de la Cour Suprême s’est déclarée ce mardi 11 décembre 2018 incompétente à statuer sur la censure des réseaux sociaux par l’Etat tchadien. Elle a rendu une décision suite à sa saisine par une requête introduite par des organisations de la société civile pour atteinte aux libertés d’opinion et d’expression (article 28 de la Constitution).

Cette requête de la société civile tchadienne, reçue au greffe le 27 novembre 2018, visait à mettre un terme au préjudice lié à l’atteinte aux libertés d’opinion et d’expression, droits constitutionnels prévus et protégés par l’Article 28 de la Constitution du 4 mai 2018.

Le président de la cour suprême, M. Samir Adam Annour a notifié la décision aux acteurs de la société civile présents lors de la délibération, au président de la République et au président de l’Assemblée Nationale.

Le porte-parole du collectif de la société civile, Jean Bosco Manga, a affirmé que la diligence de la Cour suprême leur a donné une grande satisfaction. « Quand on sait que dans nos juridictions, il n’est pas toujours aisé d’obtenir avec autant de célérité une décision en un temps record, la seule attention accordée à notre saisine est une lueur d’espoir pour qu’enfin le citoyen lambda puisse espérer saisir cette haute juridiction et obtenir rapidement sa réponse (en moins d’un mois). L’ordonnance n° 015/PR/2018 portant attribution, organisation, fonctionnement et règles de procédures devant la Cour Suprême est une opportunité à saisir », a-t-il déclaré.

Par ailleurs, il se dit déçu par la Haute Juridiction qui n’est pas allée au bout de la logique, contrairement à ce dont ils avaient souhaité. Selon lui, si ce n’est pas un vide juridique sur les compétences attributives du juge constitutionnel à déplorer, cette décision frôle un déni de justice et livre le citoyen lambda en pâture, sans protection judiciaire de ses libertés publiques fondamentales. « Nous avons à travers cette décision compris la nouvelle notion inédite de « Présidence intégrale de la République » et peut-être celle de la « République Intégrale du Président » qui est une triste réalité. C’est pour dire finalement qu’au Tchad, seul le Président de la République peut décider du sort de nos libertés publiques fondamentales pourtant prévues et protégées par la Constitution et les instruments juridiques internationaux. Seul le Président de la République a le droit de vie et de mort sur le citoyen », a fustigé le porte-parole du collectif de la société civile, Jean Bosco Manga.

Ces organisations de la société civile se disent au moins satisfaites car dans la logique d’épuiser les voies de recours internes en cas de violation de leurs droits, cette décision leur ouvre, si possible, la voie d’une saisine de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples, probablement la prochaine étape avant de saisir éventuellement le Conseil des Nations-Unies pour les droits de l’Homme.

Tchad: Idriss Deby accord audience au Conseiller Afrique d’Emmanuel Macron

Frank Paris a été reçu hier 12 décembre à la présidence tchadienne. Les deux hommes ont parlé des sujets portant sur la coopération entre les deux pays.

 

Rappelé vous le Président français, Emmanuel Macron est attendu au Tchad. Eh bien ! Le sujet était à l’ordre du jour des échanges entre Franck Paris et Idriss Deby Itno. En effet, le Président tchadien a accordé le 12 décembre dernier une audience au conseiller Afrique de l’Elysée. En plus de cette éventuelle visité du dirigeant français, il a été question de parler des relations entre les deux pays.

Ainsi comme l’affirme la présidence tchadienne, « un tour d’horizon complet de la coopération a été fait, n’occultant aucun sujet sur lequel les deux pays sont engagés. C’est le cas de la lutte anti-terroriste dans la région, pour  laquelle le Tchad, depuis des années, utilise tous ses efforts aux cotés de la France pour éradiquer ce mal ».

Selon la même source, Frank Paris a une parfaite maîtrise du dossier de la lutte contre le terrorisme. C’est lui qui s’en est fait le défenseur devant la commission européenne et le ministère français des affaires étrangères. La rencontre entre les deux hommes aura durée au total une heure d’horloge.

 

Tchad: les militaires recevront bientôt leurs primes

Il s’agit de leurs salaires qui ont été réduits depuis deux ans en raison de la crise économique que traverse actuellement le pays.

 

Le gouvernement restaure les salaires des militaires coupés depuis deux ans comme chez les autres agents de l’Etat. En effet, le gouvernement tchadien a décidé de réduire les salaires de ses agents il y a deux ans, en raison de la crise économique à laquelle fait face le pays principalement à cause de la chute du prix du pétrole brut. Pour beaucoup, la situation sécuritaire n’est pas étrangère à ce recul.

C’est un message du chef d’état-major de l’armée ayant fuité dans la presse qui révèle l’information. S’adressant à tous les chefs d’unité, le SEMGA comme on l’appelle ici, ordonne « de prendre toutes les dispositions pour restaurer dès le premier janvier 2019 les indemnités et primes imputées par les seize mesures prises par le gouvernement en 2016 ».

Dans les casernes, des copies du message circulent sous les uniformes. Les soldats, qui ont pour certains perdu la moitié de leur salaire, croisent les doigts pour que leur situation revienne au plus vite à la normale. Une amélioration provoquée selon certains observateurs par la situation de guerre qui prévaut dans le nord du pays où l’armée est en opération depuis plusieurs semaines sans que l’on ne sache d’ailleurs grand-chose du statut de l’ennemi en face.

Les syndicats des travailleurs civils touchés eux aussi par les mesures d’austérité attendent pour leur part de voir si la mesure ne s‘arrêtera qu’aux militaires, ce qui risquerait de déclencher un nouveau cycle de grèves qui paralysera l’administration publique.