Tchad : la CTDDH dénonce les tortures infligées à 3 frères par un agent du service de renseignement

La Convention Tchadienne de Défense des Droits de l’homme (CTDDH) est profondément outrée par le comportement cruel, barbare, humiliant et dégradant de Khawadji Tidjani chef d’antenne de l’Agence nationale de renseignement (ANS) d’Amtiman dans la province du Salamat.

« En effet, ce dernier accuse faussement trois frères d’une même famille de posséder des armes; ceux-ci: Ibrahim Youssouf, Ishakh Youssouf et Moussa Fadoul Youssouf arrêtés arbitrairement par cet individu de l’ANS sont soumis à des tortures inouïes allant de l’introduction du piment dans l’anus, les organes génitaux et les yeux aux brûlures du corps après les avoir aspergé d’essence.

C’est ainsi que le vieux père de ces malheureux n’ayant pas pu supporter le supplice de ses enfants et étant de santé fragile meurt brusquement après avoir appris la nouvelle de leur torture. Ce sinistre personnage de l’ANS a pris du grand frère de ces victimes en l’occurrence le nommé Brahim la somme de 200 000 francs sans raison aucune.

La Convention Tchadienne de Défense des tcah (CTDDH) exige l’arrestation immédiate de ce criminel et sa radiation totale du corps des agents de l’ANS.

La CTDDH exige que ce Khawadji Tidjani soit jugé et sévèrement condamné pour ce comportement digne des pratiques nazies.

La CTDDH exige par ailleurs des dédommagements conséquent des victimes pour l’énorme préjudice subi », écrit le secrétaire chargé de sensibilisation et de mobilisation Abdelkader Djibia de la CTDDH.

Tchad : la CNDH juge ‘’acceptable’’ les conditions de détention dans les prisons secrètes de l’ANS

La Commission nationale des droits de l’Homme (Cndh) a présenté le rapport de sa mission sur les conditions de détention et de traitement dans les prisons secrètes de l’Agence nationale de sécurité (ANS)

Le rapport de la commission est relatif à une mission dans les prisons de l’ANS le 4 décembre 2020. Il fait suite au communiqué de la Convention tchadienne de défense des droits de l’Homme (CTDDH) selon lequel, l’ANS abrite une prison sécrète qui inflige des traitements inhumains aux détenus.

Après vérification, la CNDH rapporte que la prison sécrète existe effectivement. Néanmoins : « les conditions de détention dans les cellules de l’ANS sont acceptables », informe la commission.

Le rapport a été produit par le président de la CNDH, Djidda Oumar. Il informe que la mission a été menée par quatre personnes. La CNDH dément des lors les conditions de détention des détenus et le traitement dégradant et inhumain préalablement dénoncé.

Djidda Oumar explique que sa délégation a rencontré 15 détenus arrêtés pour « trafic d’êtres humains, trafic d’armes, de munition, rébellion, terrorisme et complicité de terrorisme. »

Le rapport recommande à l’ANS de communiquer afin d’instaurer un climat de confiance entre les citoyens et les institutions. La CNDH regrette également l’absence de communication entre les prisonniers et leurs proches, et de mettre sur pied un dispositif pour traquer à l’effet de traquer les faux agents.

 

Tchad : la CTDDH dénonce le traitement inhumain infligé dans les geôles de l’ANS

La Convention Tchadienne de Défense des Droits de l’Homme (CTDDH) a fait une communication ce 29 octobre pour dénoncer les conditions insupportables auxquelles sont soumises plusieurs tchadiens de façon secrète.

La Convention Tchadienne de Défense des Droits de l’Homme (CTDDH) informe l’opinion nationale et internationale que des personnes détenues au secret depuis au moins trois ans croupissent encore dans une des geôles de l’Agence Nationale de Sécurité (ANS).

Cette geôle est située à proximité des locaux de la Direction de la dette.

Ces détenus au secret sans soins vivent ainsi dans des conditions indescriptibles et infrahumaines. Certains d’entre eux risquent tout simplement de perdre la vie ou porteront des séquelles irréversibles si une action urgente n’est pas menée.

Voici les noms de ces personnes :

  • Al HADJ OUMAR ABAKAR diabétique resté sans soins ; transféré de Korotoro le 01-07-2017. Demeure sans jugement.
  • ABDOU SARI SERIMI arrêté le 17- 12-2017, sans jugement, tuberculose osseuse très amaigri et a du mal à se tenir debout.
  • MAHAMAT Ali TIDJANI Ex opposant UFR rallié au régime le 21-10- 2017. Début de paralysie des membres inférieurs. Sans jugement depuis son arrestation.
  • ADAM ABBA ALI arrêté le 16-6-2019, tuberculeux. Sans jugement.
  • ABDERAMANE ABDERAHIM arrêté le 03-6-2019. Sans jugement.
  • YAHYA YOUSSOUF arrêté le 21-10-2018 jugé. Ex élément UFR.
  • MAHAMAT ABAKAR BOUBA. Soupçonné de trafic d’armes, arrêté début 2020, resté sans jugement.
  • OUSMANE TEGUEN. Ex membre de l’UFR arrêté en 2018, jugé. Il a presque perdu la vue.
  • MAHAMAT TIMAN ERDIMI, Devenu dépressif depuis une année et dont l’état nécessite des soins psychologiques.
  • MAHAMAT GREMA arrêté début 2020 mais resté sans jugement.
  • KAMOUGUE KOREIMI HASSANE. Ex membre de l’UFR, jugé en 2018. Diarrhée chroniques et faiblesse physique.

La CTDDH exige que ces personnes soient transférées dans des prisons légalement reconnues et des soins d’urgence pour ceux qui sont très malades.

Elle exige en outre que ceux Qui sont détenus sans jugement pendant longtemps soient immédiatement présentés à un juge et doivent bénéficier de l’assistance des avocats.

Tchad : des avocats s’insurgent contre la privation d’internet

Les défenseurs de la loi,  Me Frédéric Nanadjingue et Me Maxwell Loalngar ont organisé un point de presse le 4 août 2020, pour dénoncer la restriction d’accès aux réseaux sociaux à N’Djamena et la coupure d’internet dans le Tchad profond.

Ils font savoir que c’est une « violation de la liberté d’expression, de communication et d’information constitutionnelle consacrée ». Ainsi que des droits élémentaires du consommateur tchadien, protégé par la loi n°005/PR/2015. Les avocats estiment que l’Agence nationale de sécurité informatique et de certification électronique et (ANSICE) et l’agence nationale de sécurité (ANS) doivent user des mécanismes légaux et adaptés pour traquer les promoteur de la haine raciale, ethnique, tribale, religieuse, du terrorisme et l’usurpation de titre dans le cyber espace. « Cependant, en lieu et place de leur identification et de leur poursuite judiciaire, le gouvernement a arbitrairement décidé de ladite mesure hautement impopulaire », notamment la privation d’internet dans tout le pays, déplorent-ils.

Les protecteurs des droits de citoyens accusent les opérateurs de téléphonie mobile d’être de mèche avec le gouvernement pour priver le citoyen de son besoin élémentaire d’information.  Ils prennent à témoin, l’opinion nationale et internationale. Les défenseurs des droits regrettent que les opérateurs : « tenus à l’égard de leurs abonnés par les devoirs d’information et de loyauté », sont prompts à appliquer les mesures de restriction. « La violation de cette obligation légale les rend complices de cette injustice », ajoutent-ils

Toutefois, indiquent les avocats : « nous interpellons le gouvernement à prendre ses responsabilités face à la mauvaise utilisation des réseaux sociaux par l’entremise de l’ANSICE et de l’appareil judiciaire ; plutôt que de priver tous les citoyens quant à la jouissance de leur droit et liberté fondamentaux, en ce temps de la COVID 19 où communiquer entre les proches dispersés par les diverses mesures barrières est devenu une nécessité impérieuse ».

 

Tchad : Ahmat Bachir quitte finalement N’Djamena

L’ancien-ministre des mines avait été empêché de quitter le territoire national jeudi 26 septembre par les agents de l’ANS, alors qu’il voulait se rendre à Egypte.

Jeudi 26 septembre 2019, Ahmat Bachir, l’ex-ministre des mines se rend à l’aéroport d’Hassan Djamous, où il doit prendre son vol pour l’Egypte. Mais celui-ci ne pourra pas voyager parce qu’empêché par les agents de l’ANS. Ceux-ci lui ont demandé présenter une autorisation de sortie délivrée par la Présidence du Tchad avant d’embarquer à bord du vol MS886 de la compagnie Egypt Air.

L’ancien ministre a déposé une demande d’autorisation de sortie à la direction du cabinet civil de la Présidence du Tchad. Une autorisation lui a été délivrée.

Ahmat Mahamat Bachir, ex-ministre des Mines, du Développement industriel, du Commerce et de la Promotion du secteur privé, a finalement quitté l’aéroport Hassan Djamous dimanche 29 septembre à destination de l’Égypte, 72 heures après en avoir été empêché par les agents de l’ANS en faction à l’aéroport de voyager.

Tchad : 2197 agents de l’ANS contestent leur radiation verbale sans droits sociaux

Le porte-parole d’un groupe d’ex-agents de l’Agence nationale de la sécurité, Bokhit Adam Saleh a saisi le 1er mars 2019 le Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de N’Djamena d’une plainte contre le directeur général de l’ANS.

En cause, la radiation de 2197 agents sans droits sociaux, « pour des raisons que nous ignorons », précise Bokhit Adam Saleh. D’après lui, cette opération s’étale sur trois ans, notamment 2017-2018-2019. « Malheureusement, nous avons été renvoyés verbalement, jusqu’à nos jours cela n’a été accompagné d’aucune note relative au renvoi tant collectif qu’individuel », explique-t-il dans une plainte.

« La plupart d’entre nous avons été recrutés à l’époque du Centre de recherche et de coordination des renseignements (CRCR, ex-ANS, ndlr) vers les années 90. Certains d’entre nous étaient encadrés par les experts américains, français, italiens, soudanais et égyptiens. Cela constitue une perte pour l’Etat sachant qu’il a investit colossalement sur nous et que nous ne sommes pas utilisés au prorata de l’investissement échu », poursuit-il.

Le groupe qui qualifie son renvoi d’abusif, demande à la justice de le rétablir dans ses droits, conformément aux lois en vigueur.

Société : 12 février 1979 – 12 février 2019, voilà 40 ans que la guerre civile a éclaté au Tchad

Cet affrontement qui a duré neuf mois, continue d’habiter les consciences de l’ancienne génération. La nouvelle génération quant à elle vit encore les stigmates ayant entraîné sur elle, de nombreux corollaires tels que le repli identitaire, la division entre Nord et Sud, etc.

Tout est parti du lycée Félix Eboué le 12 février 1979. Peu à près la récréation de 10h30mn, un groupe d’élèves nordistes, partisans du Conseil du commandement des Forces armées du Nord (CCFAN) a fait irruption dans une salle de classe et demandé à l’enseignant d’interrompre le cours pour leur permettre de diffuser un communiqué du CCFAN. Opposition des élèves sudistes de la salle. Bagarre s’en est suivie. De l’école, la bagarre s’est généralisée dans les quartiers et a pris une dimension, chrétiens contre musulmans, le Nord contre le Sud. Civils et corps armés y compris. Et c’était parti pour 9 mois de guerre civile. Les Nordistes sont défendus par les forces du CCFAN et le FROLINAT; les sudistes par les éléments de la gendarmerie nationale dirigée par le colonel Wadal Abdelkader Kamougué.

Les conséquences de cette guerre sont désastreuses. Exactions, exécutions sommaires, pillage, viol, sont autant de crimes commis par les belligérants. Autre conséquence qui a répercussion jusque-là est le repli identitaire. Chaque communauté s’organise de sa manière à vivre dans un même quartier. Comme le cas de N’Djamena où on trouve des quartiers purement musulmans et d’autres majoritairement chrétiens. Question de se sentir en sécurité. « Les gens se sont dit là où ils peuvent vivre en paix c’est chez soi. Donc ils se sont repliés dans leurs villages », a déclaré Me Hissein Ngaro sur les ondes de la Fm Liberté.

Au vu de la violence des événements, des tentatives de réconciliation ont été engagées. La voie diplomatique avait été privilégiée. La France et le Nigéria s’étaient mis à l’œuvre. Une série de conférences s’est ouverte au Nigéria et précisément à Kano. La première rencontre a eu lieu du 10 au 14 mars 1979. Aux termes de ces assises, un accord a été trouvé. Gal Felix Malloum, président, et Hissein Habré, premier ministre ont démissionné pour faire place à un gouvernement d’union nationale de transition (GUNT). Mais le non-respect de certaines clauses de l’accord a entrainé un regain de violence entre les factions armées à N’Djamena. Une seconde conférence fut convoquée. Elle a eu lieu du 3 au 11 avril 1979. L’accord de Kano 2 fut signé. Un second GUNT a été mis sur pied dirigé par Lol Mahamat Choua.

Aujourd’hui, de plus en plus d’initiatives sont prises afin de briser les barrières ethniques et religieuses et faire place à la cohabitation pacifique. C’est le cas du concept No Limit mis en place par un groupe de jeunes au-delà de leurs différences.

 

Tchad : des opposants libérés après deux mois de détention au secret

Trois opposants détenus au secret depuis fin mars dans le sud du Tchad ont été libérés samedi soir, a appris l’AFP dimanche auprès d’un président de parti d’opposition.

Ils ont été libérés à Moundou (deuxième ville du pays), a indiqué à l’AFP Joseph Dadnadji, président du parti Cadre d’action populaire pour la solidarité et l’unité de la République (CAP-SUR).

« Ils ont déjà rejoint leurs familles » et « sont un peu fatigués », selon M. Dadnadji qui dit ne pas encore savoir s’ils ont subi ou non de mauvais traitements. Pendant leur détention, ils n’ont pas eu accès à un avocat et leurs proches ne savaient pas où ils étaient, dénonce le président de CAP-SUR qui parle d’une procédure « extrajudiciaire ».

Les trois opposants libérés sont deux membres du parti CAP-SUR, dont le président régional à Doba (sud), Meschak Ngarsoulede, ainsi qu’un collaborateur d’un autre parti d’opposition.

Plainte contre X

Selon M. Dadjnadji, ils avaient été enlevés dans la nuit du 17 mars par des agents de l’Agence nationale de sécurité (ANS) alors qu’ils se trouvaient au commissariat de Doba. Ils étaient venus y porter plainte contre X après la circulation d’un tract dont ils démentaient être les auteurs. Le texte appelait la population de Doba à la révolte et à tuer « les autorités ». « Personne ne peut être enlevé ou séquestré. Si un citoyen commet une infraction, il passe devant le juge », avait déclaré à l’AFP le ministre de la Sécurité, Ahmat Mahamat Bachir, joint au téléphone depuis Libreville.

Deux autres personnes ont été aussi libérées samedi soir. Selon M. Dadjnadji, qui n’a pu confirmer leur identité, elles avaient été « enlevées deux semaines plus tard » que les trois opposants et leur arrestation était liée à la même affaire.

Mandat élargi

Au Tchad, l’ANS « bafoue souvent le droit tchadien », selon Amnesty international qui a publié un rapport en septembre dernier dénonçant « la répression (…) en grande partie » orchestrée par ce service de l’État.

« Le mandat de l’ANS a été élargi en janvier 2017 : ses agents peuvent désormais arrêter des défenseurs des droits humains pour des motifs liés à la sécurité nationale. L’ANS arrêtait et détenait déjà illégalement des personnes dans des lieux non officiels, où elles étaient coupées de leur famille et de leur avocat », ajoute Amnesty.