Biden en quête d’une victoire vitale en Caroline du Sud avant le « Super Tuesday »

Après ses mauvais résultats dans trois précédents Etats, l’ancien vice-président américain Joe Biden semble bien parti pour remporter la Caroline du Sud qu’il sillonnait vendredi, une victoire qui pourrait le remettre en selle dans les primaires démocrates et peut-être freiner l’élan de Bernie Sanders.

La course reste longue jusqu’à l’investiture d’un candidat démocrate pour affronter le républicain Donald Trump lors de la présidentielle de novembre.

Mais la dynamique s’accélère avec, juste après la Caroline du Sud, le « Super Tuesday » de mardi, lorsque 14 Etat voteront.

« Je suis confiant »: Joe Biden, 77 ans, martelait cette phrase à la veille du vote crucial en Caroline du Sud, où les Noirs, chez qui il reste populaire, représentent plus de la moitié de l’électorat démocrate.

« Comme je le dis depuis le début, c’est un marathon. Je suis parti pour rester jusqu’au bout », a-t-il déclaré sur CNN vendredi.

Une nette victoire, comme le prédisent les sondages portant sur la Caroline du Sud, pourrait le relancer juste avant le « Super Tuesday », lorsque 14 Etats voteront mardi.

L’ancien bras droit de Barack Obama en a bien besoin, après n’être arrivé que quatrième et cinquième, respectivement, dans l’Iowa et le New Hampshire.

Certes il a grimpé à la deuxième place dans le Nevada, samedi, mais il est resté très loin du sénateur indépendant Bernie Sanders, qui l’a désormais clairement remplacé dans le statut de grand favori des primaires.

Le « socialiste » autoproclamé fait campagne, à 78 ans, sur un programme très à gauche pour les Etats-Unis. L’écart s’est nettement creusé en sa faveur dans les sondages nationaux, où il caracole en tête.

« Ensemble, nous allons restaurer notre vigoureuse démocratie et créer un gouvernement au service de tous », promet-il à ses foules de partisans, en dénonçant un président Trump « raciste », « sexiste », « homophobe », « xénophobe » et « sectaire ».

Son ascension inquiète certains démocrates modérés qui craignent que Bernie Sanders, s’il représentait le parti lors de la présidentielle, ne puisse pas convaincre les électeurs plus centristes, indispensables selon eux pour battre Donald Trump.

« Pensez-vous que se présenter comme socialiste puisse aider en Géorgie, en Caroline du Nord, en Caroline du Sud, au Texas ? », des Etats du Sud plus conservateurs, a interrogé Joe Biden sur CNN.

Ce dernier bénéficie du soutien d’importantes personnalités du parti: l’élu noir Jim Clyburn, très influent en Caroline du Sud, et, depuis vendredi matin, l’ancien colistier de Hillary Clinton lors de la présidentielle de 2016, Tim Kaine.

– Trump s’invite encore –

Derrière MM. Sanders et Biden, six autres candidats sont encore en lice pour l’investiture démocrate, dont plusieurs joueront leurs survie ces quatre prochains jours.

En Caroline du Sud, le milliardaire Tom Steyer, 62 ans, s’est hissé à la troisième place des sondages grâce à une intense campagne, qui lui a déjà coûté plus de 20 millions de dollars. Ses grandes dépenses dans les trois premiers Etats n’ont toutefois pas été payantes dans les urnes.

La pression sera grande samedi sur la sénatrice progressiste Elizabeth Warren, 70 ans, qui avait un temps fait figure de favorite mais n’a pas percé lors des premiers scrutins. Elle table sur de bons résultats lors du « Super Tuesday » mais un nouveau petit score en Caroline du Sud pourrait l’affaiblir encore davantage.

Après ses bons résultats dans l’Iowa et le New Hampshire, l’ex-maire de South Bend (Indiana), Pete Buttigieg, 38 ans, doit absolument démontrer en Caroline du Sud, s’il veut rester en lice, qu’il peut mieux faire auprès des minorités car cet électorat est clé pour tout démocrate voulant remporter la Maison Blanche.

L’équation est la même pour une autre candidate modérée, la sénatrice Amy Klobuchar, 59 ans, qui arrive toutefois bien plus bas dans les sondages nationaux.

Le multi-milliardaire Michael Bloomberg, 78 ans, passera encore une fois son tour en Caroline du Sud puisqu’il attend le « Super Tuesday » pour entrer dans la course.

Distribuant ses surnoms moqueurs et les bons ou mauvais points, le républicain Donald Trump suit de près les primaires démocrates pour choisir son adversaire.

Suivant sa nouvelle habitude, il ira narguer les démocrates vendredi soir avec un meeting organisé sur leur terrain de campagne en Caroline du Sud.

Un premier président juif pour les Etats-Unis? Sanders et Bloomberg en concurrence

Presque tout sépare le sénateur de gauche Bernie Sanders et le milliardaire Michael Bloomberg. Mais les candidats à l’investiture démocrate ont un point commun qui fera date dans les campagnes présidentielles américaines: ils sont tous les deux juifs.

Si le socialiste autoproclamé Bernie Sanders, actuellement en tête de la course côté démocrate, ou le centriste Michael Bloomberg, qui est troisième, remportent l’investiture puis l’élection face à Donald Trump, les Etats-Unis auraient le premier président juif de leur histoire.

Pourtant, le fait que deux personnes de confession juive soient en aussi bonne position dans la course à la Maison Blanche, presque un an et demi après qu’un nationaliste blanc a assassiné 11 personnes dans une synagogue de Pittsburgh, n’a été que discrètement salué dans la communauté juive et observé avec un certain détachement dans le reste de la population, remarque le rabbin Adam Kligfeld.

« Il est incroyable, frappant, surprenant et étrange de voir le peu de cas qui est fait de cette donnée », juge M. Kligfeld, du Temple Beth Am à Los Angeles.

« C’est peut-être bon signe », dit-il à l’AFP.

– Très différents –

Les deux hommes, qui ont le même âge (78 ans), suscitent chacun des inquiétudes. Bernie Sanders est jugé très – trop? – à gauche aux Etats-Unis, où le socialisme a encore pour certains des relents de Guerre froide; Michael Bloomberg, ancien maire de New York, est lui accusé d’acheter sa place dans la course – il a déjà dépensé un demi-milliard en publicités.

Très différents, le milliardaire et le sénateur ne s’apprécient pas vraiment. En janvier, M. Bloomberg s’en était pris à son rival lors d’un discours dans une synagogue de Miami.

« Je sais que je ne suis pas le seul candidat juif à briguer la présidence », a dit le cofondateur de l’agence de presse Bloomberg. « Mais je suis le seul qui ne veuille pas transformer l’Amérique en kibboutz », ces villages collectivistes israéliens, a-t-il lancé.

Les positions de M. Sanders, notamment sur l’accès à un système de santé universel ou la défense d’Israël, font débat.

Le sénateur s’est mis à dos une partie de la communauté juive en annonçant qu’il boycotterait la prochaine réunion du lobby pro-israélien Aipac parce qu’il est, selon lui, une plateforme pour « l’intolérance ».

M. Sanders a maintes fois répété qu’il soutenait Israël mais qu’il fallait prendre en compte « les souffrances du peuple palestinien ». Lors du débat démocrate de mardi, il a qualifié le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de « raciste réactionnaire ».

C’est pourquoi son envolée dans les sondages, bien qu’elle fasse la fierté de certains de ses coreligionnaires, en préoccupe d’autres, pour qui la défense d’Israël devrait être un pilier de la politique étrangère américaine.

– « Fiers » de leur identité juive –

Pendant des décennies, les Américains juifs ont voté démocrate à une écrasante majorité.

Plus des deux tiers d’entre eux, selon un sondage Gallup, s’opposent au président Trump, bien qu’il se présente comme le défenseur le plus ardent d’Israël.

Mais seulement 11% des électeurs de confession juive veulent voir Sanders à la Maison Blanche, contre 8% pour Bloomberg, d’après un sondage de Pew datant de janvier.

Le rabbin Kligfeld note à quel point la foi des deux candidats est peu évoquée, surtout comparé à il y a 20 ans lorsque le démocrate modéré Joe Lieberman, un juif orthodoxe, était le candidat à la vice-présidence.

Celui qui faisait campagne aux côtés d’Al Gore avait alors été au centre d’un vif débat, certains demandant comment il pourrait être vice-président s’il observait la règle du sabbat qui interdit de travailler de vendredi soir à samedi soir.

Le fait que MM. Sanders et Bloomberg soient moins pratiquants semble avoir apaisé ce type de craintes.

Et alors que Donald Trump est accusé d’attiser les tensions religieuses et raciales, le succès des deux hommes est notable.

« Il est clairement significatif que deux politiciens très différents mais tous deux de culture juive, et fiers de leur identité juive, puissent être dans une position politique aussi en vue au plan national », affirme Logan Bayroff, directeur de la communication de J Street, groupe progressiste pro-Israël.

Lors de sa première campagne présidentielle, en 2016, M. Sanders avait évité de parler de sa judéité.

Il est cette fois plus disert sur la question. En décembre, il a allumé une ménora (chandelier à sept branches) de la fête de Hanouka dans l’Iowa, et a évoqué dans un magazine juif en novembre les membres de sa famille tués par les Nazis.

A Lagos, le coronavirus rappelle les peurs de l’épidémie d’Ebola

Lorsque Joyce Alali a entendu que le premier cas de coronavirus en Afrique sub-saharienne avait été déclaré dans sa ville, Lagos, capitale économique du Nigeria, elle a su tout de suite quoi faire.

Étudiante-infirmière, elle a fouillé dans ses affaires pour retrouver toutes les protections qu’elle utilisait en 2014, lorsque l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest avait gagné la mégalopole tentaculaire créant un vent de panique au sein de ses 20 millions d’habitants.

« Dès que j’ai entendu la nouvelle d’une contamination à Lagos, j’ai pensé +Oh mon dieu, c’est pas possible+ », raconte la jeune fille de 25 ans. « J’ai cherché mon masque et mon désinfectant pour les mains… ceux que j’utilisais déjà pour Ebola, je ne les avais pas ressortis depuis! ».

L’Afrique de l’Ouest a déjà dû faire face à l’épidémie dévastatrice d’Ebola qui a fait quelque 11.000 morts entre 2013 et 2016.

Au premier cas d’Ebola signalé à Lagos, un vent de panique s’était propagé dans la ville, mais finalement, seules sept personnes étaient décédées, sur 19 contaminées.

Vendredi, le spectre d’une « épidémie urbaine apocalyptique », comme l’avait décrit l’OMS au sujet d’Ebola, a refait surface.

– Marché surpeuplé –

Les habitants de Lagos ont commencé à traquer les produits de protection, après qu’un ressortissant italien, de retour de Milan, ait été déclaré contaminé par le nouveau coronavirus dans un hôpital de Lagos.

Dans le marché multicolore de Balogun, au coeur de Lagos Island, les étals des vendeurs se suivent dans un chaos organisé. Dans ce temple de la débrouille et des bonnes affaires, on se bouscule, on échange des nairas (la monnaie locale) de mains en mains et on zigzague entre les ruelles et les vendeurs à la sauvette.

C’est l’un des quartiers les plus densément peuplés de l’immense mégalopole, avec plus de 12.000 personnes au km2, selon une étude de l’Etat de Lagos.

« J’ai entendu parler de ce virus il y a à peine deux heures », raconte une vendeuse de boissons fraîches et beignets d’une cinquantaine d’année. « Nous prions pour qu’il ne s’agisse que d’une seule personne, et que Dieu l’aide à guérir. Je suis inquiète, mais je ne veux pas paniquer », philosophe la vendeuse.

Aisha, 29 ans, est parée contre la maladie. Elle traverse les allées du marché avec un masque noir en coton, et ne se sépare plus de son désinfectant pour les mains. « Toute ma famille, mes amis m’ont appelée ce matin pour me dire d’être vigilante. Ca m’inquiète pour ma santé », confie la jeune fille à l’AFP.

Hassan Hafeez aussi est « très, très inquiet ». « Oh j’ai peur, j’ai peur, je ne veux pas mourir, j’ai encore plein de choses à faire dans le futur ».

Mais en attendant, le trentenaire vend des savons, du détergent, des produits pharmaceutiques dans une minuscule échoppe surchargée qu’il tient avec sa mère. Et pour l’instant, la crise est plutôt positive pour ses finances: il a vendu 20 flacons de désinfectant en quelques heures.

« Avant on le vendait pour 400 nairas (1 euro), mais maintenant c’est 600 nairas », explique-t-il. « Ce n’est pas moi qui augmente les prix, ce sont les fournisseurs! », assure-t-il. « Mais même à ce prix là, les gens achètent, ils ne veulent pas mourir ».

– Pénurie –

Dans le quartier huppé et voisin d’Ikoyi, les pharmacies étaient prises d’assaut.

« Il y a une pénurie de masques en ville, nous en avons commandé mais nous n’en avons pas trouvé, donc nous conseillons aux gens d’utiliser des mouchoirs », déclare calmement une pharmacienne.

Ce cas de contamination à Lagos, est le premier confirmé et officiel en Afrique subsaharienne. Le faible nombre de cas jusque-là enregistré sur le continent – un en Egypte et un en Algérie -, qui entretient des liens économiques étroits avec la Chine, a intrigué les spécialistes de la santé, qui suggéraient que le continent n’avait sans doute pas les moyens de détecter le virus.

Mais le responsable de la Santé de l’Etat de Lagos, Akin Abayomi, s’est voulu rassurant: « Nous menons une campagne très agressive de sensibilisation. Nous avons suivi une formation approfondie », a-t-il affirmé vendredi.

Les autorités ont mis en place des centres de quarantaine à Lagos et Abuja et trois laboratoires du pays sont capables de de diagnostiquer le virus.

Coronavirus: quels droits pour les salariés? quelles obligations pour les employeurs?

Quarantaine indemnisée par la Sécu, mesures sanitaires préventives, télétravail imposé… La propagation du nouveau coronavirus entraîne la mise en place de dispositions particulières dans les entreprises, listées vendredi par le gouvernement: quels sont les droits des salariés et les obligations des employeurs?

– Isolement indemnisé –

14 jours, c’est la durée maximale estimée de la période d’incubation de la maladie Covid-19, et donc la durée d’isolement recommandée pour les personnes qui ont été exposées au coronavirus, par contact avec un malade ou lors d’un voyage dans une zone à risques.

Un décret, publié le 1er février au Journal officiel, assouplit pour les personnes confinées les règles d’indemnisation appliquées par la Sécurité sociale dans le cadre des arrêts maladie.

Le décret annule notamment les délais de carence et permet le versement d’indemnités journalières dès le premier jour d’arrêt de travail, pendant vingt jours maximum. C’est un médecin de l’Agence régionale de santé (ARS) qui délivre l’arrêt.

Ces mesures s’appliquent aussi aux parents dont l’enfant fait l’objet d’une mesure d’isolement et qui ne disposent par d’autre moyen de garde, selon le Questions/Réponses mis en ligne vendredi par le ministère du Travail.

– Recours au télétravail –

Pour les personnes confinées sur décision d’un médecin de l’Agence régionale de santé (ARS), pas de télétravail possible. Car « c’est un arrêt de travail classique, même si vous n’êtes pas malade et donc cela entraîne les mêmes règles », explique Éric Rocheblave, avocat spécialiste en droit du travail.

S’il n’y a pas d’arrêt de travail, le gouvernement recommande à l’employeur de privilégier le télétravail « si le poste de travail le permet ». Le Code du travail prévoit même qu’en cas de « risque épidémique », l’employeur puisse avoir « recours au télétravail sans l’accord du salarié ».

Il peut demander au salarié de ne pas se présenter sur son lieu de travail. Dans ce cas, « sa rémunération est maintenue et sa période d’absence assimilée à une période normalement travaillée ouvrant le bénéfice aux mêmes droits que les salariés présents dans l’entreprise », précise le ministère du Travail.

Si aucun accord n’est trouvé avec l’employeur, le ministère conseille au salarié de demander un arrêt maladie au médecin de l’ARS.

– Jours de congés –

Si le salarié a déjà posé des jours de congés, « l’employeur peut déplacer » ces jours pendant la période de quarantaine « compte tenu des circonstances exceptionnelles », assure le ministère du Travail. En revanche, « si le salarié n’a pas posé de congés, l’employeur ne peut les imposer ».

Si la convention collective ou l’accord de branche prévoit que c’est l’employeur qui fixe les journées de RTT, celui-ci peut en disposer pour couvrir tout ou partie des 14 jours.

– Droit de retrait –

Un salarié peut refuser de se rendre dans une zone à risque en faisant valoir son droit de retrait, qui permet de cesser le travail pour cause de danger grave et imminent. Le salarié sera « protégé par ce droit. L’employeur ne pourra pas le sanctionner pour ça », relève Me Rocheblave.

« S’il y a un contentieux, le juge devra estimer si le salarié avait une raison légitime » de voir un danger, poursuit l’avocat qui conseille d' »interroger le médecin du travail ».

– Et l’entreprise ? –

La principale recommandation du gouvernement aux entreprises est d' »éviter les déplacements professionnels dans les zones à risques ».

Le Code du travail rappelle que « l’employeur est responsable de la santé et de la sécurité des salariés de son entreprise ».

A ce titre, il doit « prendre des mesures de prévention et des actions d’information, de formation, mettre en place des organisations et moyens adaptés », détaille Me Rocheblave.

Si un salarié est contaminé par le virus, l’employeur doit « procéder au nettoyage des locaux », en équipant les personnels de nettoyage de blouses, gants et bandeaux de lavage et de rinçage à usage unique. Le nettoyage des sols doit être parachevé avec un passage à l’eau de Javel.

« Si l’employeur ne fait rien, qu’ensuite un salarié contracte la maladie et qu’on a la preuve de la contamination sur le lieu de travail, l’employeur aura commis une faute », prévient Me Rocheblave.

Cameroun: le parti de Biya conserve sans surprise sa majorité écrasante à l’Assemblée

Le parti du président camerounais Paul Biya, au pouvoir depuis 37 ans, a remporté vendredi sans surprise une majorité écrasante aux législatives du 9 février, marquées par le boycott d’une partie de l’opposition dans un pays en proie à des conflits meurtriers.

Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) a ravi 139 sièges sur 180, selon des résultats partiels rendus publics vendredi par le Conseil constitutionnel.

La participation a été « modérée », à 45,98%, a affirmé le président du Conseil, Clément Atangana.

Il a présenté des résultats pour 167 des 180 sièges de l’Assemblée, puisque les scrutins pour 13 députés dans onze circonscriptions des deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, avaient été annulés.

Les électeurs de ces zones ravagées par un sanglant conflit séparatiste, qui avaient complètement boudé les urnes, soit par sympathie pour les indépendantistes anglophones, soit par crainte des représailles de leurs groupes armés, seront de nouveau appelés à voter dans un délai de 20 à 40 jours.

A l’annonce de la tenue du scrutin, reporté à deux reprises depuis 2017, une partie de l’opposition avait choisi de le boycotter, invoquant notamment les combats impitoyables entre l’armée et les groupes sécessionnistes dans ces zones habitées par la minorité anglophone, mais aussi les exactions et crimes commis, selon les ONG internationales, par les deux camps.

Plus de 3.000 personnes y ont été tuées et plus de 700.000 forcés de fuir leurs domiciles en trois ans, selon les ONG.

Les élections partielles à venir ne remettront en aucun cas en cause l’archi-domination du RDPC et de ses alliés. Le parti de M. Biya, 87 ans, devance déjà largement tous ses concurrents réunis, raflant 139 sièges, contre 148 dans l’Assemblée sortante, élue en 2013.

Il est suivi d’un de ses alliés, l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP), qui remporte 7 sièges.

Principal parti d’opposition représenté dans l’Assemblée sortante jusqu’à présent, le Social Democratic Front (SDF) n’obtient que 5 sièges, contre 18 en 2013.

Malgré cet net recul, le SDF pourrait améliorer son score lors des partielles dans ses fiefs traditionnels du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Il partage pour le moment la troisième place avec le Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN) de Cabral Libii, 39 ans, qui fait son entrée à l’Assemblée avec 5 députés.

Arrivé troisième à la présidentielle d’octobre 2018, M. Libii est lui-même élu député.

– Municipales sans suspense –

En tout, seuls 16 députés d’opposition ont été élus.

Signe de la force du parti de Paul Biya, Cavaye Yeguie Djibril, président de l’Assemblée nationale depuis 1992, a conservé son siège, et devrait être confirmé à son poste.

En même temps que les législatives se sont tenues les élections municipales, où la majorité présidentielle a triomphé de la même manière.

Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto, arrivé deuxième à la présidentielle de 2018, avait appelé à boycotter le scrutin, et n’est donc plus représenté à l’Assemblée ni dans les conseils municipaux.

Le MRC avait mis en avant le risque de violences dans les régions anglophones.

Les séparatistes avaient appelé les populations des Nord-Ouest et Sud-Ouest à ne pas se rendre aux urnes et menacé ceux qui le feraient, et le gouvernement avait renforcé sa présence armée pour protéger les électeurs.

Selon Amnesty International, une « hausse des homicides » avait été enregistrée « à l’approche des élections », même si, à l’exception d’un incident dans le Nord-Ouest, le jour du scrutin s’est déroulé sans violence.

Depuis le vote, les violences ont continué, de part et d’autre.

Le 14 février, 23 civils, dont au moins 15 enfants, ont été tués à Ntumbo, un village du Nord-Ouest, selon l’ONU.

Diverses ONG en accusent les militaires et des supplétifs, à l’instar de Human Rights Watch (HRW) qui parle de « massacre » délibéré par « 10 à 15 militaires » et au moins 30 miliciens peuls.

Le gouvernement, lui, dénonce des accusations « totalement infondées » et l’armée reconnaît seulement 5 civils tués dans un « accident malheureux »: des échanges de tirs entre 6 militaires et des « terroristes » ayant abouti à l’explosion de conteneurs de carburants ou d’explosifs stockés par les séparatistes.

Mauritanie: le trafic internet perturbé par un incident sur un câble sous-marin

Le réseau internet est fortement perturbé en Mauritanie en raison d’un « incident » survenu jeudi au large de ce pays d’Afrique de l’Ouest sur un câble sous-marin en fibre optique de 17.000 km reliant l’Afrique du Sud à l’Europe, a indiqué vendredi l’autorité de régulation mauritanienne des télécommunications.

« Un incident est survenu sur le câble sous-marin à fibres ACE (Africa Coast to Europe) le 27 février à 08H40 (GMT et locales), provoquant des perturbations sur le trafic internet des (trois) opérateurs de communications électroniques », a-t-elle précisé dans un communiqué.

Des « démarches sont en cours pour le rétablissement du câble dans les meilleurs délais », assure l’autorité de régulation, en rappelant qu’un incident similaire s’était déjà produit sur ce câble en mars 2018.

Les connexions terrestres et via le wifi sont presque à l’arrêt au sein des entreprises, banques et administrations et chez les particuliers, ont constaté des correspondants de l’AFP. Les services par téléphones mobiles (3G) fonctionnent, mais à vitesse réduite, selon la même source.

Le problème a été localisé à 25 km au large de Nouakchott et sa résolution devrait prendre quelques jours, a confié à l’AFP une source proche de l’autorité de régulation.

L’ACE, opérationnel depuis 2012, relie Le Cap, en Afrique du Sud, à la pointe de la Bretagne (ouest de la France), en longeant la côte atlantique de l’Afrique, dont il dessert une vingtaine de pays.

Le Kenya interdit l’abattage controversé d’ânes

Le Kenya a décidé d’interdire l’abattage d’ânes destinés à être utilisés pour la médecine chinoise, une pratique condamnée par les défenseurs des animaux qui la jugent cruelle, inutile et dévastatrice pour les populations d’ânes en Afrique, a-t-on appris de source officielle.

L’interdiction, entrée en vigueur cette semaine, intervient après que « des gens ont adressé une pétition (en ce sens) à mes services (…) parce que le vol d’ânes pour les vendre a augmenté », a déclaré jeudi le ministre de l’Agriculture Peter Munya à l’AFP.

La multiplication des vols d’ânes porte préjudice aux agriculteurs qui les utilisent pour transporter des produits agricoles et de l’eau, et provoque « un chômage massif », a déclaré le ministère dans un communiqué.

Quatre abattoirs d’ânes ont un mois pour mettre un terme à leur activité.

L’organisation de défense des animaux Peta a salué la décision du Kenya de « rompre les liens avec un commerce cruel qui condamne par millions de doux ânes à une mort lamentable ». « Personne n’a besoin de peau d’âne, sauf l’animal né avec elle », a déclaré un responsable des campagnes de Peta, Jason Baker.

Les peaux d’âne sont exportées en Chine pour fabriquer un remède traditionnel connu sous le nom d’ejiao, utilisé pour améliorer la circulation sanguine, ralentir le vieillissement, et stimuler la libido et la fertilité. Autrefois réservé aux empereurs, ce produit est désormais prisé de la classe moyenne.

Une enquête de Peta avait montré l’année dernière que les ânes étaient cruellement battus par les travailleurs ou mouraient après de longs voyages en camion en provenance de pays voisins.

L’organisation de défense des animaux The Donkey Sanctuary, basée en grande-Bretagne, avait alors déclaré à l’AFP que selon certaines informations, les animaux étaient rassemblés et tués à la mitrailleuse ou matraqués à mort.

La Chine se tourne de plus en plus vers l’Afrique pour satisfaire sa demande, sa propre population d’ânes ayant diminué de près de la moitié ces dernières années.

Plusieurs pays africains ont cependant interdit les abattoirs financés par des Chinois ou ont mis en oeuvre des politiques visant à mettre un terme à l’exportation de peaux d’âne vers la Chine.

Les ânes se reproduisant lentement et résistant mal au stress, les défenseurs des animaux redoutent qu’ils disparaissent de l’Afrique de l’Est d’ici à quelques années.

RDC: décès d’un haut responsable sécuritaire sous sanctions internationales (famille, sources sécuritaires)

Le chef du renseignement militaire de la République démocratique du Congo, Delphin Kahimbi, nommé à l’époque de l’ex-président Joseph Kabila, est décédé vendredi, a appris l’AFP auprès de son épouse, alors que, selon plusieurs sources, il venait tout juste d’être démis de ses fonctions.

M. Kahimbi, dont l’âge n’a pas été précisé, est décédé « d’une crise cardiaque » à son domicile, a indiqué à l’AFP son épouse jointe par téléphone dans un hôpital de Kinshasa. Son décès a été confirmé par des sources militaires jointes par l’AFP.

M. Kahimbi était un des officiels congolais sous sanction de l’Union européenne (UE). L’annonce de son décès intervient alors que l’ambassadeur des Etats-Unis à Kinshasa s’était félicité jeudi de l’annonce, par des médias congolais, de sa suspension et de son remplacement.

Cette suspension n’avait pas été formellement confirmée par les autorités congolaises, extrêmement discrètes voire gênées. Interrogée par l’AFP, une source gouvernementale a renvoyé vendredi au Conseil des ministres prévu dans la journée.

M. Kahimbi faisait partie des douze officiels congolais toujours sous sanctions de l’UE pour des atteintes aux droits de l’homme et entrave aux élections dans les dernières années du régime Kabila (2015-2018).

Même non confirmée, sa suspension avait été largement commentée.

« Comme nous l’avons déclaré constamment, ceux qui sont corrompus, commettent des violations des droits de l’homme ou qui perturbent le processus démocratique doivent être tenus pour responsables », a tweeté jeudi l’ambassadeur américain Mike Hammer, en reproduisant un article de politico.cd annonçant la suspension de M. Kahimbi.

Cette suspension est une « opportunité importante pour la justice », avait réagi jeudi sur Twitter la responsable adjointe pour l’Afrique de Human Right Watch.

« Nous exigeons la transparence totale de la part des autorités sur les faits ou soupçons pour lesquels le Général Delphin Kahimbi aurait été suspendu ainsi que sur d’éventuelles poursuites pénales ouvertes à son encontre », avait indiqué le mouvement citoyen congolais Lutte pour le changement.

M. Kahimbi avait été entendu par le Conseil national de sécurité (CNS) ces derniers jours, avaient rapporté plusieurs médias congolais.

Il aurait été empêché de voyager la semaine dernière pour l’Afrique du Sud par les autorités douanières.

Plusieurs officiels sous sanctions internationales, tout-puissants à l’époque du régime Kabila, ont été très affaiblis depuis l’investiture du président Félix Tshisekedi en janvier 2019.

L’ancien patron des renseignements civils, Kalev Mutond, a été démis de ses fonctions dès mars 2019.

Il y a quelques semaines, il a été interpellé à sa descente d’avion de retour de l’étranger, officiellement pour avoir voyagé avec un passeport diplomatique, ce dont il n’a plus le droit.

L’ex-ministre de l’Intérieur et actuel chef du parti de M. Kabila, Emmanuel Ramazani Shadary, avait été empêché de voyager vers le Burundi fin janvier.

Enfin, l’homme d’affaires Albert Yuma serait retenu à Kinshasa pour les besoins d’une enquête sur un prêt consenti à son entreprise, la Gécamines, par l’homme d’affaires israélien sous sanctions américaine Dan Gertler.

Covid-19: Pékin muscle ses mesures contre les rassemblements

Si l’épidémie de coronavirus semble se résorber à Pékin, la ville s’inquiète d’une réapparition trop rapide des foules, qui viendrait enrayer la tendance. Sa solution: limiter le nombre de personnes dans les parcs, supermarchés et cinémas.

En Chine, où la maladie Covid-19 a tué près de 2.800 personnes, le nombre quotidien de nouvelles contaminations est en forte baisse, car la plupart des commerces restent fermés et les gens sont encouragés à rester chez eux.

Mais Pékin n’entend pas relâcher la pression. Car un nouveau foyer d’infection a encore été détecté cette semaine dans la capitale, et deux décès supplémentaires enregistrés vendredi.

Les autorités viennent ainsi d’annoncer de nouvelles règles pour éviter les rassemblements ou les concentrations de gens dans la ville de 21 millions d’habitants.

A commencer par les supermarchés: ceux-ci doivent désormais garantir une surface moyenne minimale de deux mètres carrés par client. En clair, un magasin de 100 mètres carrés pourra en accueillir 50.

Une mesure qui impose aux acheteurs de faire la queue à l’entrée. Et aux commerces de compter les personnes à l’intérieur.

« Ceux qui veulent acheter quelque chose en vitesse, ça peut les refroidir », explique Jia Hongye, employée d’un supermarché de la chaîne locale Jingkelong.

Dans son magasin, seules 12 à 13 personnes sont autorisées à faire leurs courses en même temps, précise-t-elle à l’AFP.

Devant les caisses, des employés ont posé sur le sol des bandes adhésives, espacées d’un mètre, pour rappeler aux clients de garder leurs distances.

– Masques et crachats –

A l’entrée d’un autre supermarché, le personnel distribue aux acheteurs des badges d’accès, qu’ils doivent remettre à la sortie. Ces passes sont ensuite trempés dans du désinfectant et remis aux consommateurs suivants.

« Seul un tout petit nombre de personnes » se plaignent, car la plupart des clients sont désormais « très sensibilisés » aux règles d’hygiène après un mois d’épidémie, explique à l’AFP une employée.

Pour éviter la formation de foules, les autorités de Pékin ont par ailleurs durci l’admission dans les parcs, notamment avec la douceur printanière qui revient.

Jeudi, celui de Beihai, juste à côté de la célèbre Cité interdite, était ainsi pratiquement désert.

« D’habitude, c’est très animé ici », explique Shang Lihua, une dame de 70 ans, qui d’ordinaire retrouve ici d’autres personnes âgées pour chanter et danser.

Avec « la situation qui s’améliore », elle a voulu venir jeter un oeil et se dégourdir les jambes, une première depuis le début de l’épidémie.

Les restrictions sont « nécessaires », estime un peu plus loin M. Li, 62 ans. Il peste contre la poignée de visiteurs ne portant pas de masques ou crachant par terre.

– ‘Aucun bénéfice’ –

Les entreprises, elles, sont sous pression pour prévenir toute nouvelle contamination, tout en reprenant progressivement le travail.

Les cinémas sont ainsi autorisés à rouvrir. Mais ils ne pourront vendre que des places espacées les unes des autres.

Certains immeubles de bureaux ou d’habitation, eux, limitent désormais à cinq ou six le nombre de personnes pouvant emprunter les ascenseurs.

« Nos coûts ont augmenté », se plaint de son côté Zhi Yuan, le patron d’un salon de coiffure.

Pour assurer la sécurité des clients, il utilise des serviettes jetables, désinfecte les lieux toutes les deux heures, et porte un masque chirurgical.

Des dépenses supplémentaires consenties alors que le nombre de clients quotidiens, lui, est en baisse: il est passé de 100 en temps normal à moins de 50 actuellement.

« On ne fait aucun bénéfice », déplore Zhi Yuan.

De nombreux commerces doivent également limiter leurs horaires d’ouverture, comme au marché de produits frais de Sanyuanli.

« Dans notre secteur, on se retrouve en première ligne », explique à l’AFP M. Wu, le directeur, expliquant que les vendeurs sont au contact de clients potentiellement infectés.

« On a pas mal de pression. Mais ça reste supportable car les horaires de travail ont été réduits de trois heures. »

A La Mecque, les pèlerins se protègent du coronavirus et s’en remettent à Dieu

« Nous sommes entre les mains de Dieu »: en pèlerinage à La Mecque, Nadia Bitam dit ne pas avoir peur du coronavirus. Comme les autres fidèles arrivés dans la ville sainte juste avant la suspension jeudi des visas par les autorités saoudiennes, elle prend toutefois ses précautions.

Arrivée d’Algérie cinq jours avant la décision de Ryad de suspendre l’octroi de visas pour la Omra, le petit pèlerinage, Nadia, la cinquantaine, se considère « chanceuse ».

Elle se trouve à quelques mètres du sanctuaire le plus saint de l’islam, la Kaaba, une structure cubique enveloppée dans une étoffe noire brodée d’or et vers laquelle les musulmans du monde entier se tournent pour prier.

« Je n’ai pas peur (…) Nous prenons des précautions », dit-elle en désignant les masques blancs couvrant le bas de son visage et celui de sa soeur qui l’accompagne.

Le royaume qui n’a pas encore été touché par l’épidémie de coronavirus, a annoncé jeudi suspendre « temporairement » l’entrée des pèlerins se rendant dans la ville sainte, une décision d’une ampleur sans précédent destinée à prévenir « l’arrivée » du nouveau coronavirus qui s’est propagé dans le Golfe, affectant particulièrement des personnes revenant d’Iran, pays le plus lourdement touché après la Chine.

Les sols de la Grande mosquée sacrée sont lavés quatre fois par jour, quelque 13.500 tapis de prière ont été retirés, d’autres ont été désinfectés, selon les autorités. Chaque année, La Mecque accueille des millions de fidèles pour la Omra.

Parmi eux, Hossam Eldin Ali, un jeune Turc de 21 ans qui étudie la loi islamique -la charia-, à l’université d’Al-Azhar au Caire. « Comment pourrait-on avoir peur dans la maison de Dieu? », s’interroge-t-il. « Même si j’étais infecté, je mourrais en martyr ici. »

– « Pertes importantes » –

Robina Mahmoud guide un groupe d’une centaine de pèlerins venus des Pays-Bas. Elle dit s’assurer en permanence que tous portent un masque, boivent de l’eau et se lavent les mains régulièrement.

« Cela nous protégera certainement, mais le reste est entre les mains de Dieu », lance la jeune femme qui, sous ses lunettes, porte elle-même un masque.

Avec des centaines de milliers de fidèles en pèlerinage, les masques ont été pris d’assaut dans les pharmacies adjacentes à la Grande mosquée.

« La demande au cours des deux derniers jours est sans précédent. J’ai vendu 200 boîtes en trois jours, notre stock pour tout le mois », indique un pharmacien syrien.

Les affaires sont en revanche moins bonnes pour les hôteliers. « Des groupes entiers (de pèlerins) ont annulé leurs réservations à cause de la suspension des visas », déplore Mahfouz, un expatrié égyptien qui loue des chambres dans plusieurs hôtels de la ville sainte.

« Je compte toujours mes pertes, elles sont importantes », se désole-t-il.

« Au moins 20 chambres sont annulées quotidiennement. Malheureusement, cela se produit pendant la saison haute de la Omra », confirme un employé d’un hôtel près de la Kaaba.

– « Sécurité des personnes » –

Les autorités saoudiennes, appuyées par les plus grandes institutions musulmanes comme l’Université al-Azhar, martèlent que leur décision est justifiée.

« Nous avons chaque mois des centaines de milliers de pèlerins de toutes les régions du monde. Si (le virus) arrive ici et se propage, ce sera une épidémie mondiale », explique un responsable saoudien qui a requis l’anonymat.

Pour le royaume, qui observe une application très strict de l’islam, « la sécurité des personnes est plus importante que la pratique de la Omra », assure-t-il.

En 2003, l’Arabie saoudite avait suspendu l’octroi de visas pour la Omra mais seulement à certains pays d’Asie, en raison du syndrome respiratoire aigu sévère (Sras), qui avait fait 774 morts dans le monde, bilan largement dépassé par le nouveau coronavirus.

En plus du visa pour le petit pèlerinage, Ryad a décidé de suspendre l’octroi de visas touristiques au ressortissants de sept pays, dont ceux particulièrement touchés par le virus, tels que la Chine, l’Italie et la Corée du Sud.

Les autorités saoudiennes ne se sont pas encore exprimées sur d’éventuelles mesures de précaution dans l’organisation du hajj, le grand pèlerinage de La Mecque qui doit avoir lieu cette année entre fin juillet et début août. Il avait rassemblé quelque 2,5 millions de fidèles en 2019.