Le coronavirus en France: 1 décès, 11 guéris, et 2 nouveaux cas

Sur les quatorze cas avérés en France d’infection au nouveau coronavirus, un Chinois est mort à Paris, 11 autres patients sont guéris et deux nouveaux cas ont été déclarés mardi.

– Un octogénaire décédé –

Après plusieurs jours en réanimation à l’hôpital Bichat à Paris, un touriste chinois de 80 ans meurt le 14 février. Son décès annoncé le lendemain a été le tout premier officiellement enregistré en Europe.

Arrivé en France le 23 janvier, cet homme originaire de la province de Hubei avait, dans un premier temps, consulté les urgences de l’hôpital européen Georges Pompidou le 25 janvier mais n’avait pas été repéré comme un cas suspect car il ne correspondait pas aux critères. Il avait de la fièvre mais ni toux ni signe respiratoire et ne venait pas de Wuhan, épicentre de l’épidémie, mais d’une ville à 400 km au nord.

Il a ensuite développé des problèmes respiratoires qui ont motivé un changement de son classement et le test s’est révélé positif le 28 janvier.

– Dix guérisons –

+ La fille de 50 ans du patient décédé, contaminée et hospitalisée à Bichat, a été déclarée guérie.

+ Un couple de Chinois, qui avait fait partie des premiers cas annoncés le 24 janvier, est sorti de l’hôpital le 12 février. L’homme de 31 ans et la femme de 30 ans originaires de Wuhan étaient arrivés en France le 18 janvier.

+ Le 13 février, un patient de 48 ans a pu sortir à son tour après 22 jours d’hospitalisation à Bordeaux. Cet homme d’origine chinoise était rentré en France le 22 janvier après être notamment passé par Wuhan. Il avait été hospitalisé après s’être présenté à SOS-Médecins avec toux et fièvre. Selon l’équipe médicale, il été traité avec du remdesivir, un antiviral « prometteur ».

+ Un médecin hospitalisé à la Pitié-Salpêtrière, à Paris, est sorti le 14 février. Ce premier cas avéré de transmission sur le sol français avait été annoncé le 30 janvier: il s’agit d’un médecin libéral qui a été contaminé par un patient chinois, parti ensuite pour Taïwan où il a déclaré la maladie.

Le chef de service des maladies infectieuses de cet hôpital, le Pr Eric Caumes, a indiqué que ce patient avait suivi un traitement expérimental, basé sur des molécules utilisées « dans d’autres maladies virales ».

+ Six Britanniques, dont un enfant, avaient été contaminés par un compatriote de retour de Singapour qu’ils avaient côtoyé dans un chalet des Contamines-Montjoie (Haute-Savoie) où il avait séjourné quelques jours fin janvier avant de repartir dans son pays. Hospitalisés à Grenoble, à Lyon et Saint-Etienne, ils ont tous pu ressortir depuis.

– Deux nouveaux cas –

Le ministère de la Santé a annoncé mardi 25 février deux nouveaux cas confirmés en France, portant à 14 le total des cas de coronavirus enregistrés dans le pays depuis janvier.

Il s’agit d’une « jeune femme chinoise revenue de Chine le 7 février, qui est hospitalisée à Paris » pour simple « surveillance » et qui « va très bien », a précisé le directeur général de la Santé, le Pr Jérôme Salomon. Elle a été testée négative au nouveau coronavirus mais était porteuse de « traces de guérison », a-t-il précisé. « Nous avons déjà testé son conjoint qui est négatif » et « quatre personnes » qui ont été en contact avec elles vont être placées en quarantaine, a-t-il souligné.

Quant au 14e cas, il s’agit d' »un homme Français qui rentre d’un séjour en Lombardie et qui est actuellement hospitalisé en région Auvergne-Rhône Alpes », une région frontalière de l’Italie, a ajouté le responsable. « Son état n’inspire pas d’inquiétude » et la recherche des personnes avec qui il a eu des contacts démarre tout juste, a indiqué le Pr Salomon, sans pouvoir donner plus de détails à ce stade sur cette personne.

– Plus de 350 passages en quarantaine –

Depuis le début de l’épidémie, plus de 350 personnes ont été placées en quarantaine en France après avoir été rapatriées de Wuhan en quatre vagues: trois avions affrétés par la France sont arrivés les 31 janvier, 2 février et 21 février avec à leur bord ressortissants français et étrangers, et un vol opéré par les Britanniques, via Londres, le 9 février.

Certains passagers étrangers sont repartis directement dans leur pays. Les Français et étrangers restés en France ont été confinés pendant 14 jours, durée maximale d’incubation du virus, dans trois lieux.

Les 225 accueillis dans un centre de vacances à Carry-le-Rouet (Bouches-du-Rhône) sont tous déjà ressortis, d’abord 181 le 14 février puis 44 le 16 février.

Sur les 113 hébergés dans un centre de formation des officiers de sapeurs-pompiers à Aix-en-Provence, 78 sont sortis le 16 février. Les 35 personnes arrivées via Londres sont quant à elles ressorties dimanche 23 février.

La quatrième vague de 28 Français est arrivée ce vendredi dans un centre de vacances du village de Branville, dans le Calvados.

– Les Français du Diamond Princess –

Quatre Français étaient à bord du paquebot Diamond Princess, placé en quarantaine au Japon et qui reste le plus important foyer de contagion hors de Chine.

Trois d’entre eux, positifs au test, ont été hospitalisés au Japon, le quatrième est un membre d’équipage toujours à bord.

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Libye: l’ONU maintient des pourparlers à Genève malgré les incertitudes

L’ONU s’efforce mardi d’empêcher la rupture de pourparlers interlibyens à Genève, au lendemain de l’annonce par les deux camps rivaux de la suspension de leur participation au dialogue politique censé démarrer mercredi.

Plus de huit ans après la chute de Mouammar Kadhafi, qui a plongé la Libye dans le chaos, ces pourparlers politiques visent notamment à mettre fin aux divisions et former un nouveau gouvernement unifié.

Entamé en 2017 et interrompu à plusieurs reprises, ce processus a été mis à mal en avril 2019 lorsque le maréchal Haftar, homme fort de l’est de la Libye, a lancé une offensive pour prendre Tripoli, siège du Gouvernement national d’union (GNA), reconnu par l’ONU.

Le porte-parole de la mission de l’ONU en Libye (Manul), Jean El Alam, a affirmé mardi à l’AFP que le lancement « du dialogue politique débutera demain (mercredi) comme prévu ».

Ces discussions doivent inclure 13 représentants du Parlement, basé dans l’est du pays et qui appuie le maréchal Khalifa Haftar, 13 représentants du Haut conseil d’Etat (équivalent d’un sénat) qui soutient le GNA, et des personnalités invitées par l’émissaire de l’ONU, Ghassan Salamé.

« L’ONU s’attend à ce que les pourparlers aient lieu demain », a également déclaré Rhéal Leblanc porte-parole des Nations unies à Genève, lors d’une conférence de presse.

– « Progrès considérables » –

Lundi pourtant, le parlement pro-Haftar et son rival le Haut conseil d’Etat ont annoncé séparément avoir « suspendu » leur participation aux pourparlers politiques, invoquant des raisons différentes.

Des sources parlementaires à Tripoli et à Benghazi (est) ont indiqué à l’AFP que la Manul tentait mardi de les convaincre d’y prendre part.

Dans un communiqué, la Manul a appelé les différentes parties « à placer les intérêts de la Libye et des Libyens au-dessus de toute autre considération afin de mettre fin rapidement aux souffrances de leur propre peuple, qui paie un lourd tribut chaque jour ».

Les ambassades de France, d’Allemagne, d’Italie, du Royaume-Uni et des Etats-Unis, ainsi que la délégation de l’Union européenne en Libye, ont aussi appelé dans un communiqué les deux camps à « ne pas faire obstruction » au dialogue.

Elles se sont félicitées par ailleurs des « progrès considérables accomplis dans les pourparlers facilités par l’ONU à Genève vers un cessez-le-feu durable en Libye ».

Le texte fait référence à la réunion d’une Commission militaire conjointe qui s’est réunie jusqu’à dimanche à Genève.

A l’issue de ces pourparlers indirects, les deux camps sont parvenus à un « projet d’accord de cessez-le-feu » qui doit être finalisé en mars, selon la Manul.

L’agenda des discussions à Genève « sera inspiré de la grande conférence nationale (qui visait à organiser des élections) que nous tentions de faire l’année dernière si la guerre n’avait pas éclaté », a indiqué M. Salamé à l’AFP.

Une trêve a été conclue en janvier sous les auspices de la Russie, soutien du maréchal Haftar, et de la Turquie, alliée de M. Sarraj, mais elle a été régulièrement violée.

Depuis le début de l’offensive du maréchal Haftar sur Tripoli, les affrontements ont fait plus de 1.000 morts.

L’ONU a dénoncé l’ingérence de plusieurs acteurs internationaux dans le conflit en Libye, et en janvier à Berlin, les représentants d’une douzaine de pays, soutenant l’un ou l’autre camp, avaient promis de ne plus interférer dans les affaires intérieures libyennes.

– Turcs tués en Libye –

La Turquie qui a déployé ces dernières semaines des militaires pour soutenir le GNA a fait état mardi de la mort de deux soldats turcs en Libye.

Dans l’autre camp, le maréchal Haftar est soutenu notamment par les Emirats arabes unis et l’Egypte. Selon plusieurs pays, des mercenaires russes combattent en outre à ses côtés.

La Libye est minée par les violences et les luttes de pouvoir depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.

Cette instabilité a empêché ce riche pays qui dispose des réserves de pétrole les plus abondantes d’Afrique de profiter pleinement de sa manne pétrolière, sa seule source de revenu.

La Compagnie nationale de pétrole (NOC) a déploré mardi la chute de la production à 122.430 barils par jour contre plus de 1,2 million, avant que des groupes pro-Haftar commencent à bloquer le 18 janvier les principaux sites pétroliers du pays.

La NOC a estimé le manque à gagner à plus de 2,1 milliards de dollars depuis le début de ce blocage.

Les grandes dates d’Hosni Moubarak

Les grandes dates de la vie de l’ex-président égyptien Hosni Moubarak, décédé mardi et chassé du pouvoir en février 2011 lors d’un soulèvement populaire qui a secoué l’Egypte dans le contexte du Printemps arabe

– 4 mai 1928: Naissance à Kafr-el-Meselha, dans le delta du Nil.

– 1950: Il entre à l’Académie de l’Armée de l’air égyptienne.

– 1972: Il devient commandant en chef des forces aériennes et ministre des Affaires militaires.

– avril 1975: Il est nommé vice-président de la République.

– 1978: Il devient vice-président du Parti national démocrate (PND) au pouvoir.

– 1981: Il succède au président Anouar al-Sadate, assassiné par des islamistes, le 6 octobre au Caire.

– 11 février 2011: Après 30 ans au pouvoir, il doit démissionner au 18e jour d’une révolte populaire.

– 2 juin 2012: Il est condamné à la prison à vie pour complicité dans la mort de manifestants, mais la justice ordonne un nouveau procès.

– novembre 2014: Un autre tribunal ordonne l’abandon des accusations, blanchissant Moubarak, mais le parquet introduit un recours en cassation.

– janvier 2016: La cour d’appel confirme une peine de trois ans de prison pour Moubarak et ses deux fils, Alaa et Gamal, dans une affaire de corruption.

– mars 2017: Acquitté définitivement dans le procès pour la mort de manifestants, puis libéré de l’hôpital militaire du Caire où il a été détenu quasiment sans discontinuité depuis 2011.

– 25 février 2020: Mort d’Hosni Moubarak dans un hôpital militaire au Caire.

La défense d’Assange dénonce des poursuites américaines fondées sur des « mensonges »

La défense de Julian Assange a accusé mardi Washington de fonder les poursuites pour espionnage visant le fondateur de Wikileaks sur des « mensonges », au deuxième jour de l’examen par la justice britannique de la demande d’extradition américaine.

L’Australien de 48 ans est poursuivi aux Etats-Unis pour avoir diffusé à partir de 2010 plus de 700.000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, notamment en Irak et en Afghanistan. Poursuivi en vertu des lois anti-espionnage de 1917 et pour piratage informatique, il risque jusqu’à 175 ans de prison.

Mais les 18 chefs de poursuite contre Assange, arrêté en avril après sept ans passés reclus à l’ambassade d’Equateur, sont fondés sur « des mensonges, des mensonges et encore des mensonges », a accusé l’un des avocats du fondateur de Wikileaks, Mark Summers.

« Il est difficile d’imaginer un exemple aussi évident de demande d’extradition qui déforme autant les faits tels qu’ils sont connus par le gouvernement américain », a-t-il fait valoir dans une salle d’audience de la cour de Woolwich (Sud-Est de Londres).

L’avocat représentant les Etats-Unis a rétorqué en décrivant le tableau brossé par la défense comme une « série d’inexactitudes sur la manière dont l’acte d’accusation est formulé » et une « déformation » des faits reprochés à Julian Assange.

Pour statuer sur la demande d’extradition, dont l’examen se tient cette semaine puis trois semaines à partir du 18 mai, la justice britannique doit notamment s’assurer qu’elle n’est pas disproportionnée ou incompatible avec des droits de l’Homme.

Dans son box, Assange, veste grise sur les épaules, est apparu fatigué après des heures d’audience, conduisant la juge Vanessa Baraitser à s’enquérir de son état de santé.

« Julian Assange a des difficultés, il a du mal à se concentrer », a expliqué un membre de son équipe de défense.

En début d’audience mardi, la défense a protesté contre le traitement qui lui est infligé. « Hier (lundi), M. Assange a été menotté onze fois, mis à nu deux fois » à la prison de Belmarsh où il est détenu, a protesté l’un de ses conseils, Edward Fitzgerald.

Un tel traitement pourrait « affecter cette procédure », a mis en garde l’avocat, demandant à la juge Vanessa Baraitser de donner instruction aux autorités pénitentiaires d’assouplir les mesures autour d’Assange.

La magistrate a rétorqué que ses pouvoirs à cet égard sont « limités », et qu’elle ne peut pas ordonner aux autorités carcérales comment traiter les détenus, ajoutant qu’elle attend que Julian Assange soit traité de manière juste, comme n’importe qui d’autre.

L’avocat du gouvernement américain a apporté son soutien aux observations de la défense, soulignant qu’il ne voulait pas que le traitement d’Assange ne « compromette » la procédure.

– « Si vous n’agissez pas… »

Wikileaks a travaillé initialement avec des journaux de renom pour publier les fuites provenant du Département d’Etat américain et du Pentagone, qui ont fait sensation et scandalisé Washington.

Selon Mark Summers, ce partenariat noué avec les médias avait conduit à un processus rédactionnel rigoureux, incluant un travail avec des responsables américains pour s’assurer que l’identité de sources ne soit pas publiée.

L’avocat a affirmé que dans un livre publié en 2011, un journaliste du Guardian avait révélé le mot de passe permettant d’accéder à une base de données de nom de sources non-expurgée.

Il a expliqué qu’Assange avait appelé la Maison Blanche pour alerter des responsables américains de la publication imminente sur différents site, en leur disant: « Si vous n’agissez pas, la vie de gens se retrouvera mise en danger ».

Ainsi, dire qu’Assange « a délibérément mis des vies en danger en lâchant une base de données non-expurgées (comme l’avait fait lundi le représentant des Etats-Unis, ndlr) est sciemment inexact » , a-t-il plaidé.

Sur son site internet, le Guardian, « opposé à l’extradition de Julian Assange », a déclaré qu’il était « entièrement faux » de dire que le livre a « mené à la publication de dossiers américains non-expurgés ». « Le livre contenait un mot de passe dont Julian Assange avait dit aux auteurs qu’il était temporaire et devait expirer dans les heures qui suivaient », selon le quotidien.

Trump qualifie de « grande victoire » pour les femmes la condamnation de Weinstein

Au lendemain de la condamnation d’Harvey Weinstein, Donald Trump a salué mardi depuis l’Inde « une grande victoire » pour les femmes, sans mentionner les accusations de harcèlement et d’agressions sexuelles dont il fait lui-même l’objet.

Interrogé lors d’une conférence de presse à New Delhi sur la condamnation lundi du producteur de cinéma pour agression sexuelle et viol, le président américain a estimé que cela envoyait « un message très fort ».

Alors qu’il espère être réélu en novembre, Donald Trump n’a fait aucune allusion aux poursuites intentées contre lui devant des tribunaux civils par des femmes qui l’accusent d’agressions sexuelles, préférant souligner combien Harvey Weinstein était proche des démocrates.

« Michelle Obama l’adorait, Hillary Clinton l’adorait », a-t-il souligné.

Depuis le festival de cinéma de Berlin où elle présentait une série documentaire qui lui est consacrée, Hillary Clinton, rivale malheureuse de Donald Trump en 2016 souvent épinglée ces derniers mois pour sa proximité avec le producteur, a confirmé qu’Harvey Weinstein avait « contribué à toutes les campagnes des démocrates », citant Al Gore, John Kerry et Barack Obama, mais pas son mari Bill Clinton ni elle-même.

Alors que le mouvement #MeToo s’est réjoui d’un verdict qui ouvre « une nouvelle ère » pour la justice américaine, Mme Clinton, que de nombreuses photos ces dernières années montrent souriante aux côtés de M. Weinstein, a commenté brièvement la condamnation du producteur.

« Le verdict du jury parle vraiment de lui-même et c’est clairement quelque chose que les gens ont suivi de près, car il était temps de rendre des comptes, et c’est clairement ce qu’a décidé le jury », a-t-elle déclaré.

– Tournant pour la justice –

Un mois avant l’élection de Donald Trump en novembre 2016, la diffusion d’un enregistrement vieux de 10 ans, dans lequel le magnat de l’immobilier et une star de téléréalité se vantaient de pouvoir agresser les femmes en toute impunité, avait menacé de faire dérailler sa campagne.

« Quand vous êtes une star, vous pouvez faire ce que vous voulez », disait Donald Trump dans cet enregistrement, avant de se vanter de pouvoir « attraper (les femmes) par la chatte ».

Au total, une vingtaine de femmes ont accusé Donald Trump d’agression ou de harcèlement sexuel.

Les plus connues sont Summer Zervos, qui affirme qu’il l’a embrassée et pelotée de force en 2007, alors qu’elle était candidate dans son émission de téléréalité « The Apprentice », et l’éditorialiste renommée E. Jean Carroll, qui accuse l’ex-magnat de l’immobilier de l’avoir violée dans une cabine d’essayage d’un grand magasin new-yorkais au milieu des années 90.

Les deux femmes poursuivent actuellement le président devant des tribunaux new-yorkais pour diffamation, après qu’il les eut traitées de « menteuses ».

M. Trump, qui a nié ces allégations, n’a jamais fait l’objet de poursuites au pénal pour ces accusations, prescrites depuis longtemps.

La condamnation de M. Weinstein a été saluée par les victimes du producteur, le procureur de Manhattan et de nombreux juristes, qui y ont vu un tournant dans le traitement des agressions sexuelles par la justice américaine.

« C’est un jour nouveau pur les victimes d’agressions sexuelles », a déclaré Cyrus Vance, procureur de Manhattan. « Un viol est un viol (…) même s’il n’y a aucune preuve matérielle et si ça s’est passé il y a très longtemps », a-t-il souligné.

Harvey Weinstein, 67 ans, qui risque jusqu’à 29 ans de prison après avoir longtemps fait la pluie et le beau temps à Hollywood, devrait connaitre sa peine le 11 mars.

Il devait être écroué lundi à la prison new-yorkaise de Rikers Island, réputée pour sa violence, mais a été transporté dans un hôpital de Manhattan suite à des douleurs à la poitrine, selon un de ses porte-parole.

Interrogé mardi, l’hôpital n’a donné aucune information sur la durée possible de son hospitalisation.

Netanyahu promet 3.500 nouveaux logements pour colons en Cisjordanie

A moins d’une semaine d’élections clés à sa survie politique, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis mardi la construction de 3.500 logements pour colons dans un secteur de Cisjordanie occupée où vivent des bédouins.

« J’ai donné des instructions immédiates pour permettre le dépôt de plans en vue de la construction de 3.500 unités en zone E1 », territoire situé à la sortie de Jérusalem, a dit M. Netanyahu.

Si Israël construit dans cette zone entre la colonie juive de Maalé Adoumim et Jérusalem, la Cisjordanie sera coupée en deux, ce qui empêcherait la création d’un éventuel Etat palestinien disposant d’une continuité territoriale, dénoncent les Palestiniens et des ONG.

Ce projet « viole le droit international et enfreint toutes les lignes rouges », a réagi un porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas.

« Si le projet se concrétise, cela mettra fin à l’idée d’un Etat palestinien viable », selon Angela Godfrey-Goldstein, codirectrice de l’ONG Jahalin Solidarity qui défend les familles bédouines établies dans le secteur E1.

Mme Godfrey-Goldstein a dit craindre le déplacement de nombreuses familles bédouines en raison de ce projet immobilier qui s’inscrit dans une suite d’annonces du Premier ministre. « C’est un autre exemple montrant à quel point Bibi (surnom de M. Netanyahu) est désespéré de gagner des votes (…) », a-t-elle estimé.

M. Netanyahu courtise ouvertement les électeurs de la droite nationaliste et du mouvement procolonies dans l’espoir de remporter les élections législatives de lundi face à son rival centriste Benny Gantz.

Ces élections sont d’autant plus cruciales pour M. Netanyahu qu’il doit faire face, à partir de mi-mars, à la justice qui l’accuse de corruption, malversation, abus de confiance dans trois affaires.

– Inflation –

M. Netanyahu avait promis la semaine dernière la construction de milliers de nouveaux logements dans des quartiers de colonisation à Jérusalem-Est, un projet aussitôt dénoncé par les Palestiniens et des chancelleries occidentales.

Il avait promis d’ajouter 2.200 logements à la colonie de Har Homa, fondée en 1997, et 3.000 logements pour les « habitants juifs » dans le secteur de Givat Hamatos, aussi à Jérusalem.

Ce projet de colonie à Givat Hamatos « sape la viabilité d’un futur Etat palestinien », a fustigé mardi la diplomatie britannique, à l’instar du consulat de France après l’annonce la semaine dernière de M. Netanyahu.

Selon l’ONG israélienne « La paix maintenant », qui suit de près ce dossier sensible, les autorités ont diffusé lundi un premier appel d’offres pour la construction de 1.000 unités de colonisation à Givat Hamatos et vont étudier jeudi les plans pour un autre millier de nouvelles unités en Cisjordanie.

Le statut de Jérusalem est l’une des pierres d’achoppement du conflit israélo-palestinien, les Palestiniens entendant faire de la partie orientale de la ville, annexée par Israël, la capitale de leur futur Etat tandis que les autorités israéliennes considèrent l’ensemble de la ville comme leur capitale.

Aujourd’hui, plus de 600.000 personnes habitent dans les colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. La colonisation de ces territoires, occupés depuis 1967 par Israël, s’est accélérée ces dernières années sous l’impulsion de M. Netanyahu et de son allié à Washington, le président Donald Trump.

Ce dernier a présenté fin janvier un projet de règlement du conflit israélo-palestinien qui prévoit de faire de Jérusalem la capitale « indivisible » d’Israël et l’annexion de la Vallée du Jourdain et des plus de 130 colonies israéliennes en Cisjordanie.

Mardi, de nouvelles manifestations, émaillées de tirs de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc par l’armée israélienne, ont eu lieu à Tubas, en Cisjordanie occupée, pour dénoncer le projet Trump et une possible annexion de la vallée du Jourdain, selon un journaliste de l’AFP sur place.

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Les grandes dates d’Hosni Moubarak

Les grandes dates de la vie de l’ex-président égyptien Hosni Moubarak, décédé mardi et chassé du pouvoir en février 2011 lors d’un soulèvement populaire qui a secoué l’Egypte dans le contexte du Printemps arabe

– 4 mai 1928: Naissance à Kafr-el-Meselha, dans le delta du Nil.

– 1950: Il entre à l’Académie de l’Armée de l’air égyptienne.

– 1972: Il devient commandant en chef des forces aériennes et ministre des Affaires militaires.

– avril 1975: Il est nommé vice-président de la République.

– 1978: Il devient vice-président du Parti national démocrate (PND) au pouvoir.

– 1981: Il succède au président Anouar al-Sadate, assassiné par des islamistes, le 6 octobre au Caire.

– 11 février 2011: Après 30 ans au pouvoir, il doit démissionner au 18e jour d’une révolte populaire.

– 2 juin 2012: Il est condamné à la prison à vie pour complicité dans la mort de manifestants, mais la justice ordonne un nouveau procès.

– novembre 2014: Un autre tribunal ordonne l’abandon des accusations, blanchissant Moubarak, mais le parquet introduit un recours en cassation.

– janvier 2016: La cour d’appel confirme une peine de trois ans de prison pour Moubarak et ses deux fils, Alaa et Gamal, dans une affaire de corruption.

– mars 2017: Acquitté définitivement dans le procès pour la mort de manifestants, puis libéré de l’hôpital militaire du Caire où il a été détenu quasiment sans discontinuité depuis 2011.

– 25 février 2020: Mort d’Hosni Moubarak dans un hôpital militaire au Caire.

Egypte: les trois décennies au pouvoir d’Hosni Moubarak

Rappel des grandes dates de l’Egypte depuis l’arrivée au pouvoir d’Hosni Moubarak –décédé mardi au Caire– en 1981 à son départ en 2011, emporté dans le tumulte du Printemps arabe, après 18 jours d’une révolte contre son régime.

– Accession au pouvoir –

Le 13 octobre 1981, Hosni Moubarak, vice-président depuis 1975, succède au président Anouar al-Sadate, assassiné une semaine auparavant par des jihadistes, lors d’une cérémonie militaire au Caire. L’état d’urgence est décrété et sera maintenu en permanence durant son règne.

Hosni Moubarak va s’appuyer sur un redoutable appareil policier et sur un système politique dominé par un parti présidentiel à sa dévotion.

– L’Egypte réintègre la Ligue arabe –

Le 25 avril 1982, Israël se retire du Sinaï, à la suite des accords de paix de 1979.

Les 25 et 26 février 1986, des émeutes de conscrits de la police au Caire, protestant contre leurs conditions salariales et sociale, font 107 morts et plus de 700 blessés.

En mai 1989, l’Egypte retrouve sa place au sein de la Ligue arabe, qu’elle avait perdue en 1979 pour avoir pactisé avec Israël.

– Moubarak échappe à un attentat –

Le 26 juin 1995, Hosni Moubarak échappe à une tentative d’attentat à Addis Abeba, lorsque des assaillants coupent la route à son cortège et criblent de balles son véhicule blindé amené spécialement du Caire. L’attentat est revendiqué par le groupe armé islamiste Jamaa Islamiya.

Le président Moubarak sera visé par au moins six tentatives d’assassinat.

– Violences islamistes –

Le 17 novembre 1997, 62 personnes, dont 58 touristes pour la plupart suisses et japonais, sont tuées à Louxor (Haute-Egypte), dans une attaque à la mitraillette et au poignard revendiquée par la Jamaa islamiya.

Le 3 janvier 2000, 22 personnes trouvent la mort en Haute-Egypte dans les pires affrontements entre musulmans et chrétiens depuis vingt ans.

Le 7 octobre 2004, 34 personnes, parmi lesquelles plusieurs touristes israéliens, sont tuées et 105 blessées dans un triple attentat perpétré dans le Sinaï contre l’hôtel Hilton de Taba, à la frontière égypto-israélienne, et contre deux camps de vacances à Noueiba, à 470 kilomètres au sud-est du Caire).

Le 23 juillet 2005, quelque 70 personnes, dont de nombreux Occidentaux, périssent dans une série d’attentats à c(Sinaï).

– Percée des Frères musulmans –

Du 9 novembre au 7 décembre 2005, les Frères musulmans, officiellement interdits mais tolérés dans les faits, obtiennent lors des élections législatives 88 sièges (sur 454) au Parlement, devenant la principale force d’opposition.

Leurs candidats s’étaient présentés sous l’étiquette « indépendants », en raison de l’interdiction de fonder des partis politiques sur des bases religieuses.

– Parti présidentiel renforcé –

Le libéralisme économique s’accentue dans le pays, permettant d’amorcer un décollage économique, même s’il aggrave les inégalités et le mécontentement social.

Les nouvelles législatives du 28 novembre au 5 décembre 2010 permettent au pouvoir de consolider sa domination parlementaire, au prix d’accusations de fraude et de critiques internationales.

Le Parti national démocrate (PND, au pouvoir) rafle près de 83% des sièges après le retrait au second tour des Frères musulmans qui dénonçaient des fraudes. L’opposition laïque n’obtient qu’environ 3% des sièges.

– Moubarak chassé du pouvoir –

Le 25 janvier 2011, débutent des manifestations massives contre Hosni Moubarak. Le 1er février, plus d’un million de manifestants défilent dans le pays. Une marée humaine envahit la place Tahrir, au Caire, épicentre de la contestation.

Le 11 février, Moubarak démissionne et remet ses pouvoirs au Conseil suprême des forces armées. La répression du soulèvement a fait au moins 850 morts.

Moubarak, l’autocrate déchu à l’image corrompue

Hosni Moubarak a promené sa silhouette trapue et ses lunettes noires pendant 30 ans sur la scène internationale, mais dans l’histoire, l’ex-président égyptien –détrôné lors du Printemps arabe– restera le dirigeant d’un régime corrompu.

Décédé mardi à l’âge de 91 ans, l’ancien raïs avait été contraint à la démission devant le soulèvement populaire de 2011, alors qu’il était devenu l’un des dirigeants africains les plus anciens.

Hosni Moubarak est vice-président le 6 octobre 1981 lorsque son destin bascule. Assis en grand uniforme aux côtés d’Anouar el-Sadate lors d’un défilé militaire, il échappe aux balles des islamistes visant le président égyptien, artisan d’un accord de paix avec Israël signé deux ans plus tôt.

Légèrement blessé dans l’attentat, cet ancien pilote de chasse, connu pour sa santé de fer et son mode vie ascétique, remplace alors le président assassiné à la tête du pays. Sa « baraka » devait ensuite lui servir pour échapper à six autres tentatives d’assassinat.

Il s’installe à la tête du pays, maintenant en place pendant trois décennies l’état d’urgence décrété après l’attentat.

– « L’histoire me jugera » –

Mais comparé à ses prédécesseurs –le charismatique Gamal Abdel Nasser et le politicien rusé Sadate– il fait pâle figure et sera rapidement surnommé « la vache qui rit », pour sa ressemblance supposée avec la célèbre mascotte du fromage français.

Bien avant sa chute, ses détracteurs lui ont reproché d’être corrompu, de manquer de charisme et de ne pas mener à bien les réformes nécessaires.

« Il avait cette image de personnage corrompu à travers les activités de ses fils et ses liens avec les hommes d’affaires du pays », raconte Mostafa Kamel el-Sayyed, professeur de sciences politiques à l’université du Caire en évoquant les affaires sulfureuses des deux fils Alaa et Gamal.

Après sa chute, le président a dû répondre à une série d’accusations de corruption. Lui et ses deux fils ont notamment été condamnés à trois ans de prison pour un détournement de quelque 10 millions d’euros.

Toutefois, « l’économie a eu un taux de croissance respectable » pendant les années Moubarak, nuance M. el-Sayyed, avant de préciser que la période a été également marquée par « un certain degré de liberté d’expression, avec des télévisions indépendantes et des journaux d’opposition » autorisés sous la pression de l’allié américain.

Jusqu’au dernier moment, le président a défendu son bilan: le 1er février 2011, en plein soulèvement populaire qui devait précipiter sa chute, il déclarait: « Ce pays, j’y ai vécu, j’ai fait la guerre pour lui, et l’histoire me jugera ».

Pragmatique, volontiers patelin, aimant les tournées à travers le pays, il est pourtant très vite apparu comme coupé du peuple et orgueilleux, s’appuyant sur un redoutable appareil policier et un système politique dominé par un parti unique à sa dévotion.

Des élections sont organisées sur fond de soupçons de fraude. En 2005, il l’emporte haut la main et son principal opposant Ayman Nour est mis en prison.

S’il s’est montré un adversaire résolu de l’islamisme radical façon Al-Qaïda, il n’a pas réussi à endiguer la montée progressive de l’islam traditionaliste des Frères musulmans.

– Pilier modéré –

En politique étrangère, M. Moubarak est resté résolument pro-américain, préservant l’accord de paix avec Israël. S’imposant comme une figure familière des réunions internationales, il a fait de son pays un pilier modéré au sein du monde arabe.

Né le 4 mai 1928 dans une famille de la petite bourgeoisie rurale du delta du Nil, Mohammed Hosni Moubarak a été pilote de Spitfire dans les années 1950, avant de gravir un à un les échelons de la hiérarchie. Chef de l’armée de l’air pendant la guerre du Kippour en 1973, il était nommé vice-président deux ans après.

A ses côtés, Suzanne, son épouse, a marqué la présidence de son empreinte en intervenant dans le domaine des inégalités entre hommes et femmes, donnant ainsi à son mari une image moderne.

L’ancien autocrate, qui avait espéré passer le flambeau à son fils Gamal provoquant la colère des Egyptiens, a finalement été détrôné par le Printemps arabe.

Par la suite, il est apparu malade devant un tribunal, transporté sur une civière dans une cage métallique. Sa santé a été l’objet depuis sa chute d’incessantes spéculations faisant état tour à tour de dépression aiguë, de cancer, d’accident cardiaque ou de problèmes respiratoires.

Premier président égyptien a avoir été traduit en justice, il n’a été autorisé à quitter l’hôpital militaire où il était détenu qu’en mars 2017. Il avait notamment été condamné à la perpétuité, puis acquitté, pour complicité dans la mort de 846 manifestants durant la révolte.

Naomi Campbell sur le podium pour une percée de la mode africaine à Paris

Naomi Campbell a foulé le podium lundi pour le premier défilé parisien du Nigerian Kenneth Ize, à l’ouverture de la semaine du prêt-à-porter féminin.

En robe à franges en aso oke, tissu à larges rayures multicolores créé par le peuple Yoruba d’Afrique de l’Ouest, cher au styliste, la top modèle noire, sa « marraine » et cliente, a clos le défilé au Palais de Tokyo.

« Naomi Campbell a rendu ce défilé possible », a déclaré le créateur de 29 ans à la presse en coulisse en se disant « submergé » d’émotions.

Originaire de Lagos et diplômé de l’Université des arts appliqués de Vienne où il a grandi, il puise dans le patrimoine textile de son pays pour des coupes contemporaines comme des ensemble bomber-mini-jupe ou des tailleurs pantalon portés avec des mules à talon bas.

Vert pomme ou émeraude, mauve, fuchsia, bleu électrique: la palette des couleurs est riche et joyeuse.

« Cette collection est sur ma religion, l’amour, ce que je suis, les gens en qui je crois et sur le partage », a-t-il souligné.

– tabou sur le wax –

Le styliste nigérian, finaliste en 2019 du prestigieux prix LVMH, est l’un des quatre nouveaux entrants au calendrier officiel de Paris Fashion week, où les jeunes créateurs venus du monde entier défilent aux côtés des maisons historiques comme Dior, Chanel ou Louis Vuitton.

Le Sud-Africain Thebe Magugu, premier Africain à avoir remporté à 26 ans le prix LVMH 2019, entre pour sa part au calendrier officiel des présentations et dévoilera sa collection mardi.

Le Camerounais Imane Ayissi a de son côté fait une percée historique en janvier, étant le premier ressortissant de l’Afrique subsaharienne à intégrer le club élitiste de la haute couture à Paris.

Tout comme Kenneth Ize, il avait fait découvrir au public des savoir-faire africains peu connus: des tie and dye teints au Cameroun; des kente, tissages traditionnels de l’ethnie Akan, que l’on trouve au Ghana et en Côte d’Ivoire et portés à l’origine par la noblesse; ou de l’obom, une peau végétale produite à partir d’écorce d’arbre qui a décoré des tenues du soir.

Jugeant que l’Afrique a « mieux à montrer », les deux boudent le wax, ce tissu inspiré du batik indonésien, industrialisé en Europe et adopté par l’Afrique, continent auquel il est largement associé.

Le Coréen Kiminte, créateur de sa marque Kimhekim a de son côté revisité les vêtements traditionnels coréens comme hanbok (costume), chima (jupe), dopo (manteau) et même les chaussettes busun qui, portées avec des sandales, créent l’illusion de bottes.

Ces pièces mixées avec jeans et T-shirt composent des looks tout à fait portables accessoirisés avec des bijoux-miroirs et des coeurs inspirés d’un dessin d’Andy Warhol découpés en organza.

La Japonaise Maiko Kurogouchi s’est inspirée des paysages islandais pour sa collection déclinée autour du thème de « tissage » en noir, blanc cassé et couleurs de terre pour sa marque Mame Kurogouchi.

Certaines pièces tissées comme des paniers sont superposées en plusieurs couches pour des silhouettes enveloppantes mais tout en légèreté. Escarpins à kitten heal ou bottines à semelles compensée créés avec collaboration avec Tod’s.