Allemagne: une voiture fonce dans un défilé de carnaval, « plusieurs blessés »

Plusieurs personnes ont été blessées lundi lorsqu’une voiture a foncé dans un défilé de carnaval dans le centre de l’Allemagne, a annoncé la police, sans pouvoir préciser pour l’heure s’il s’agissait d’un acte délibéré.

Le conducteur du véhicule « a été arrêté », a précisé la police, alors qu’une partie de l’Allemagne célèbre le « lundi des roses », le point culminant des festivités du carnaval.

La police a dans la foulée annoncé sur Twitter l’annulation « par mesure de précaution » de tous les défilés de carnaval dans l’Etat-région de Hesse.

Selon des médias locaux, un break Mercedes gris métallisé a foncé dans la foule à Volkmarsen, près de Kassel, et au moins dix personnes ont été blessées, dont des enfants.

Selon le quotidien Bild, le nombre de blessés s’élevait à « plus de trente, dont environ un tiers grièvement ».

« Il est encore trop tôt » pour déterminer si le conducteur a délibérément foncé dans la foule, a indiqué à l’AFP une porte-parole de la police, qui n’a pas voulu non plus donner d’indications sur la gravité des blessures.

Des témoins interrogés par le quotidien régional Frankfurter Rundschau ont eu l’impression que le suspect visait particulièrement les enfants après avoir foncé à plein gaz dans la foule et poursuivi sa course sur une trentaine de mètres.

De nombreuses victimes gisaient au sol et ont été prises en charge par des équipes de secours déployées en masse dans cette commune de 7.000 habitants, situé dans l’Etat régional de Hesse.

– Vigilance –

Selon des témoins cités par les médias locaux, le véhicule a percuté la foule vers 14h30 (13h30 GMT).

Des photos publiées par les médias montraient une voiture Mercedes arrêtée devant l’entrée d’un parking de supermarché.

De nombreux véhicules de police et des pompiers ont investi les alentours de ce supermarché. Un hélicoptère a également atterri dans la zone, selon le quotidien local Hessische Niedersächische Allgemeine.

L’origine des faits n’est pas encore établie mais ils interviennent dans un contexte tendu en Allemagne, en particulier dans cet Etat de Hesse frappé mercredi dernier par une double fusillade raciste qui a fait neuf morts à Hanau.

Les autorités allemandes sont sur le qui-vive concernant la menace islamiste, particulièrement depuis un attentat au camion-bélier revendiqué par le groupe Etat islamique qui avait fait 12 morts en décembre 2016 à Berlin.

Depuis cette date, les autorités allemandes ont déjoué neuf tentatives d’attentat de ce type, dont deux en novembre 2019, selon des chiffres de l’Office fédéral de police criminelle.

Mais la menace d’un terrorisme d’extrême droite inquiète tout autant les autorités, avec le meurtre d’un élu allemand pro-migrants en juin 2019, puis une attaque visant une synagogue de Halle en octobre 2019, et enfin l’attentat de Hanau.

Les régions de l’Ouest et du Sud de l’Allemagne en particulier célèbrent actuellement le carnaval, rendez-vous annuel costumé très attendu.

Traditionnellement le lundi des roses consiste en un défilé de chars dans les rues des grandes villes comme Cologne, Düsseldorf ou Mayence.

Le carnaval est très suivi dans les régions à majorité catholique.

Le Botswana s’inquiète de la hausse du braconnage visant ses rhinocéros

Les autorités du Botswana ont tiré lundi la sonnette d’alarme à propos de la forte recrudescence des cas de braconnage visant leurs rhinocéros sauvages, dont près de 10% de la population a disparu au cours de l’année écoulée.

Au moins 46 d’entre eux ont été tués depuis avril dernier pour leurs cornes dans la seule réserve de Moremi (nord), a déclaré à l’AFP le directeur adjoint du ministère en charge de la Vie sauvage, Moemi Batshabang.

« Le braconnage a augmenté dans des proportions inquiétantes dans ce secteur », a ajouté M. Batshabang.

S’il accueille la plus importante population d’éléphants au monde, le Botswana ne recense plus aujourd’hui sur son territoire qu’un faible nombre de rhinocéros – blancs ou noirs – évalué entre 400 et 500 spécimens, selon ses statistiques.

La plupart ont élu domicile dans le célèbre delta de la rivière Okavango (nord), où se trouve la réserve de Moremi.

Les autorités du pays d’Afrique australe redoutent qu’au rythme actuel de la chasse illégale, leur population de rhinocéros soit entièrement rayée de la carte d’ici 2021.

Comme dans le reste du continent, le braconnage se nourrit de la forte demande pour leurs cornes, composées de kératine comme les ongles humains, issue de la Chine et du Vietnam notamment, où la médecine traditionnelle leur prête la faculté de soigner le cancer ou l’impuissance sexuelle.

Au marché noir, le kilogramme de cornes de rhinocéros se monnaie jusqu’à 60.300 dollars (55.000 euros).

En renforçant ses moyens de lutte contre braconniers et trafiquants, l’Afrique du Sud, qui abrite 80% de la population mondiale, a réussi à réduire de 23% le nombre de ses rhinocéros tués en 2019, selon les statistiques officielles.

Tanzanie: un journaliste libéré après avoir plaidé coupable de crimes économiques

Un journaliste d’investigation tanzanien, Erick Kabendera, dont la détention depuis sept mois a suscité une vive réprobation internationale, a été libéré lundi après avoir plaidé coupable de crimes économiques.

M. Kabendera travaille pour des médias nationaux et étrangers, comme The East African, dont le siège est au Kenya. Il a publié plusieurs analyses critiques sur la vie économique et politique dans la Tanzanie du président John Magufuli.

Il avait d’abord été détenu pour être interrogé sur sa nationalité avant que les charges ne soient transformées en sédition. Puis ces charges ont été abandonnées et finalement M. Kabendera a été inculpé en août 2019 de crimes économiques et blanchiment d’argent.

Il était détenu depuis et son procès a été reporté 11 fois. Il s’était même vu refuser d’assister aux funérailles de sa mère en janvier.

L’arrestation et les poursuites engagées contre ce journaliste indépendant réputé ont été pour beaucoup d’observateurs révélatrices de l’érosion de la liberté de la presse en Tanzanie depuis l’élection de M. Magufuli fin 2015.

M. Kabendera a plaidé coupable des chefs d’accusation de blanchiment d’argent et de non-paiement de 173 millions de shillings (69.000 euros) d’impôts.

Il a été libéré après avoir payé une amende de 250.000 shillings (100 euros) pour avoir omis de payer des impôts, mais doit encore verser 100 millions de shillings (39.933 euros) d’amende pour blanchiment d’argent.

Le journaliste a déclaré qu’il « appréciait le soutien de tous ».

« J’ai traversé des moments difficiles et finalement je suis libre. Je ne m’y attendais pas mais je suis reconnaissant pour tout le soutien », a-t-il dit.

Son avocat Jebra Kambole a précisé que l’amende restante serait payée en plusieurs versements.

Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne avaient dénoncé la « lente érosion » des droits en Tanzanie, citant l’exemple de M. Kabendera.

Reporters sans frontières (RSF), qui classe la Tanzanie de M. Magufuli parmi les régimes prédateurs de la liberté de la presse, et Amnesty International, entre autres, ont réclamé la libération de M. Kabendera.

Depuis l’élection de M. Magufuli, des meetings de partis d’opposition ont été interdits, des responsables de l’opposition arrêtés et poursuivis, des journaux fermés et des journalistes et artistes molestés ou menacés de mort, après avoir critiqué le gouvernement.

Surnommé le « bulldozer », M. Magufuli a fermé des journaux, interdit des rassemblements de l’opposition, mis un terme aux retransmissions en direct des sessions parlementaires et utilisé la loi sur les cybercrimes pour emprisonner les critiques.

Soudan du Sud: la voie de la paix reste pavée d’obstacles

Le président sud-soudanais, Salva Kiir, et son vieux rival Riek Machar partagent à nouveau tant bien que mal le pouvoir, mais la marche vers la paix sera encore longue et périlleuse pour leur pays, après six années d’une guerre civile destructrice.

Chef de la principale rébellion au Soudan du Sud, M. Machar est redevenu samedi vice-président, pour la troisième fois depuis l’indépendance en 2011 et conformément à un accord de paix conclu en 2018.

Il a donné l’accolade à M. Kiir, auquel l’oppose pourtant une inimitié viscérale à l’origine de tous les maux récents de leur pays, et qui a pour sa part proclamé « la fin officielle de la guerre ».

« C’est une étape cruciale, mais ce n’en est qu’une dans le très long parcours qui attend le Soudan du Sud pour sortir du conflit », souligne pour l’AFP Alan Boswell, expert auprès de l’International Crisis Group (ICG).

« Les Sud-Soudanais restent très sceptiques quant aux chances de voir ces deux dirigeants travailler ensemble et non l’un contre l’autre », ajoute-t-il.

L’annonce jeudi d’un accord sur la formation d’un gouvernement d’union nationale n’est intervenue que sous forte pression internationale et à quelques heures de la date butoir fixée au 22 février, après le report des deux échéances précédentes.

Pour y parvenir, les deux leaders ont dû se résoudre à des concessions de dernière minute, saluées par les partenaires internationaux.

La proposition de M. Kiir de revenir à un système fédéral de 10 États, au lieu de 32, a ainsi contribué à débloquer la situation. Même si son choix d’y ajouter trois « zones administratives » (Ruweng, Pibor et Abyei), dans des régions pétrolières, a été initialement mal accueilli par M. Machar.

– De nombreux motifs de dissension –

Et ce dernier a en retour pris le risque de sacrifier à sa sécurité personnelle, en acceptant qu’elle soit confiée aux troupes présidentielles.

Mais les motifs de dissension restent nombreux. Les deux camps continuent par exemple à maintenir leurs propres forces armées, le projet de créer une armée nationale unifiée forte de 83.000 hommes n’ayant guère avancé.

« C’est la confusion totale pour ce qui est des dispositions sécuritaires », observe M. Boswell. « Les deux camps gardent l’essentiel de leurs forces en réserve et ils ont recruté abondamment pour garnir leurs rangs ».

La situation pourrait dès lors facilement « échapper à tout contrôle », met en garde l’analyste.

Pour Luuk van der Vondervoort, chercheur au European institute of peace, la question est avant tout de savoir s’il y aura « un véritable partage du pouvoir », car « la dernière fois, ça n’avait pas été le cas ».

Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en décembre 2013 lorsque M. Kiir, un Dinka, a accusé M. Machar, son ex-vice-président, membre de l’ethnie nuer, de fomenter un coup d’État.

Le conflit, marqué par des atrocités, dont des meurtres et des viols, a fait en six ans plus de 380.000 morts et provoqué une crise humanitaire catastrophique.

– La reconstruction prendra « des générations » –

Un précédent accord de paix avait permis la nomination de M. Machar comme vice-président en 2016. Mais l’expérience n’avait duré que quelques semaines et s’était soldée par d’intenses combats entre ses troupes et celles de M. Kiir à Juba.

Pour M. Van der Vondervoort, il revient à la communauté internationale de maintenir l’impulsion. « Il faut avoir conscience que derrière toutes les images publiques et la rhétorique de la réconciliation, derrière les accolades et les sourires, cet accord n’a été rendu possible que par la pression continue de la région et des États-Unis ».

Cinq postes de vice-présidents ont été attribués, dont celui de premier vice-président confié à M. Machar, et les négociations se poursuivent pour la composition du gouvernement.

Certains observateurs veulent voir une lueur d’espoir dans l’apparente volonté de M. Kiir et Machar de faire des compromis.

« Pour l’instant, nous ne savons pas ce qui se passera car (M. Machar) n’a pas encore pris ses fonctions (…). Mais s’ils continuent à faire des compromis, alors nous verrons de bonnes choses se passer dans ce pays », estime Abraham Kuol Nyoun, professeur en sciences politiques à l’université de Juba.

La guerre civile a contraint plus de quatre millions de personnes à fuir leur foyer. Et, à l’écart des marchandages politiques, quelque 190.000 personnes continuent à vivre dans des camps placés sous protection de l’ONU, trop apeurés pour rentrer chez eux.

Des villes et villages entiers ont été détruits par ce brutal conflit ethnique et pour M. Boswell la reconstruction du pays prendra « des générations ».

« Recréer une identité nationale et favoriser le pardon national prendra beaucoup, beaucoup de temps », ajoute-t-il, remarquant que neuf ans après l’indépendance les leaders sud-soudanais doivent encore convaincre leur peuple que le « Soudan du Sud peut être viable et aller de l’avant ».

Accusé du meurtre de son ex-femme, le Premier ministre du Lesotho devant la justice

Le Premier ministre du Lesotho Thomas Thabane s’est présenté lundi à la surprise générale devant la justice de son pays pour y répondre des rocambolesques accusations du meurtre de son ex-épouse qui agitent le royaume depuis des semaines.

Officiellement en Afrique du Sud depuis vendredi dernier pour des « raisons médicales », M. Thabane, 80 ans, a fait une apparition inattendue en début de matinée devant un tribunal de la capitale Maseru, a constaté une journaliste de l’AFP.

Il était accompagné de sa deuxième femme Maesaiah Thabane, 42 ans, épousée deux mois après la mort de la première et déjà inculpée de complicité du meurtre de sa rivale.

A l’issue d’une brève audience, le dossier a été renvoyé devant la Haute Cour du Lesotho sans que le Premier ministre Thabane ne soit formellement inculpé.

Son avocat, Qhalehang Letsika a plaidé qu’il ne pouvait pas l’être tant qu’il dirigeait le gouvernement.

« Mon client ne peut pas être poursuivi tant qu’il exerce ce mandat mais il n’est pas au-dessus des lois », a-t-il expliqué, ajoutant que ses fonctions actuelles « lui assurent l’impunité ».

La juge en charge du dossier, Phethise Motanyane, a convenu que la situation était exceptionnelle et préféré renvoyé l’affaire devant l’instance supérieure. « Je dois avouer que ce dossier est inédit dans notre pays », a-t-elle commenté.

La date de l’audience devant la Haute Cour n’a pas été annoncée.

L’affaire déstabilise le sommet de ce petit pays coincé au cœur de la puissante Afrique du Sud depuis des mois.

– Remous politiques –

Elle a véritablement éclaté en janvier, lorsque le chef de la police a révélé dans un courrier rendu opportunément public qu’un appel passé sur le téléphone portable du Premier ministre avait été localisé sur les lieux du meurtre de sa femme.

Lipolelo Thabane, 58 ans, a été tuée par balle en juin 2017 à Maseru, deux jours avant l’investiture de son époux.

Sous la pression de l’opposition et de son propre parti, le Congrès de tous les Sothos (ABC), Thomas Thabane a annoncé quelques jours plus tard qu’il allait démissionner d’ici juillet.

Interrogé une première fois par la police sur les circonstances de cet assassinat, le chef du gouvernement avait été convoqué vendredi devant le tribunal de Maseru pour y être inculpé.

Mais il s’est alors fait porter pâle, officiellement en déplacement en Afrique du Sud pour des raisons médicales « d’urgence ». Son entourage a alors fait savoir qu’il ne serait pas prêt à comparaître avant le 27 février.

Son départ inopiné à l’étranger a un temps poussé les autorités à envisager l’émission d’un mandat d’arrêt à son encontre.

Sur le front politique, le principal parti d’opposition, le Congrès démocratique, a formellement déposé vendredi dernier devant le Parlement une motion de défiance contre le Premier ministre et son gouvernement.

Si elle obtient une majorité des voix des parlementaires, il devra démissionner ou proposer au roi Letsie III la dissolution du Parlement et l’organisation de nouvelles élections.

Le Lesotho a une longue histoire d’instabilité politique, illustrée par des coups d’Etat militaires en 1986 et 1991.

Frappé par le chômage, une épidémie de sida qui touche 23% de sa population de 2 millions d’habitants et un manque criant de services publics, il fait partie des pays les plus pauvres de la planète.

Foot: Adebayor a fait ses grands débuts au Paraguay sous le maillot d’Olimpia

L’attaquant togolais Emmanuel Adebayor, ancien joueur d’Arsenal et de Manchester City, a fait dimanche ses grands débuts dans le Championnat du Paraguay de football sous le maillot d’Olimpia.

Adebayor, 35 ans, est entré en jeu en début de seconde période du choc entre Olimpia et Cerro Porteno, en remplacement du vétéran paraguayen Roque Santa Cruz, son ancien coéquipier à Manchester City et grand ami.

La rencontre s’est soldée par un nul 1-1. Si Adebayor, chaleureusement accueilli par les supporters d’Olimpia, est resté muet, il a bien failli offrir la victoire à sa nouvelle équipe d’une tête qui a rasé la transversale du but de Cerro Porteno.

Le Togolais formé au FC Metz, finaliste de la Ligue des champions 2004 avec Monaco, était sans club depuis décembre et la résiliation de son contrat avec le club turc de Kayserispor.

Il est également passé par le Real Madrid et Tottenham.

Le Club Olimpia, une des formations de la capitale Asuncion, a remporté les quatre derniers titres de champion du Paraguay et pointe après six journées à la 4e place du tournoi d’ouverture avec 11 points, soit cinq de moins que le leader, Libertad.

Olimpia dispute également la Copa Libertadores et affrontera en phase de poules les Brésiliens de Santos, le club argentin de Defensa y Justicia et les Equatoriens de Delfin.

Afrique du Sud: des femmes porteuses du VIH stérilisées de force dans des hôpitaux (rapport)

Une cinquantaine de Sud-Africaines porteuses du VIH ont été stérilisées de force dans des hôpitaux en Afrique du Sud, a révélé lundi une enquête qui fait état de nombreuses violations de leurs droits et appelle à une action gouvernementale.

Cette enquête a été lancée en 2015 lorsque deux organisations de défense des droits des femmes ont approché la Commission pour l’égalité des sexes en Afrique du Sud (CGE) avec 48 cas documentés de stérilisation forcée.

La CGE avait réuni des témoignages sous serment de plaignantes faisant état de ces stérilisations.

« Toutes les femmes qui ont déposé plainte étaient des femmes noires qui étaient majoritairement porteuses du VIH », a déclaré la cheffe du CGE, Keketso Maema, citée dans ce rapport publié lundi.

« Alors qu’elles étaient sur le point d’accoucher (…) elles ont été contraintes ou forcées de signer des formulaires dont elles ont appris par la suite qu’il s’agissait de formulaires de consentement permettant par divers moyens à l’hôpital de les stériliser », selon les termes du document.

Tous les cas mentionnés dans le rapport ont eu lieu entre 2002 et 2015.

Des enquêteurs ont découvert que du personnel hospitalier menaçait de refuser de prodiguer à ces femmes des soins médicaux si elles ne signaient pas ces formulaires.

Certaines des plaignantes, selon ce rapport, ont déclaré avoir reçu ces formulaires alors qu’elles vivaient des moments de « douleur extrême » au cours desquels elles ne pouvaient pleinement comprendre le contenu de ces formulaires et ce qu’elles étaient en train de signer.

Toutes ces femmes ont accouché par césarienne, facilitant une intervention chirurgicale de stérilisation.

Elles ont été nombreuses à tomber en dépression après avoir découvert qu’elles ne pourraient plus avoir d’enfants, et certaines ont été abandonnées par leur conjoint.

– Pas de questions –

Une de ces victimes a déclaré aux enquêteurs qu’elle avait découvert tardivement que ses trompes de Fallope – une des parties constituantes de l’appareil génital féminin et dont le rôle est indispensable dans le processus de reproduction – avaient été sectionnées après un accouchement.

Elle a appris ce qui lui était arrivé plusieurs années après avoir consulté un médecin privé pour comprendre son infertilité nouvelle.

Après son accouchement, elle était restée à l’hôpital pendant une période anormalement longue pour être soignée pour une infection de sa cicatrice après une césarienne.

« Elle (…) n’a jamais été informée de ce qui lui était arrivé », selon les termes du rapport, citant des extraits de son témoignage.

Une autre plaignante a du signer les formulaires et au moment où elle demandait à l’infirmière pourquoi elle devait le faire, celle-ci lui a répondu: « Vous les gens porteurs du VIH vous ne vous posez pas de questions quand vous faites des bébés ».

« Pourquoi posez-vous des questions maintenant, vous devriez être stérilisés, les personnes vivant avec le VIH, vous aimez faire des bébés, et ça nous ennuie. Signez les formulaires et partez ».

La commission a conclu que ces femmes ont été exposées à des violations graves des droits humains et subi « des traitements dégradants ». En outre, elle accuse le personnel hospitalier d’avoir failli à leur « obligation de soins ».

Ce rapport a été communiqué au ministère sud-africain de la Santé, qui n’a pas souhaité s’exprimer dans l’immédiat.

Le nombre total de personnes vivant avec le VIH en Afrique du Sud est passé d’environ 4,64 millions en 2002 à 7,97 millions en 2019, selon des statitisques gouvernementales.

En 2019, 13,5% de la population totale en Afrique du Sud était séropositive.

Faure Gnassingbé, l’héritier discret qui s’est imposé à la tête du Togo

Héritier d’une dynastie à la tête du Togo depuis plus d’un demi-siècle, Faure Gnassingbé s’est affirmé comme un président implacable avec ses adversaires, et a remporté un quatrième mandat au terme d’une élection à nouveau contestée par l’opposition.

« Bébé Gnass », comme le surnommaient avec une certaine condescendance ses adversaires politiques, a longtemps été en quête de légitimité vis-à-vis de son père, le général Gnassingbé Eyadéma – « le Vieux » – qui a dirigé le Togo d’une main de fer pendant 38 ans.

Faure Gnassingbé, après avoir été propulsé au pouvoir par l’armée à la mort de son père en 2005, a remporté sa première élection quelques mois plus tard, au terme d’un scrutin marqué par des violences ayant fait 400 à 500 morts, selon l’ONU.

Mais, pour cette quatrième élection, le chef de l’Etat a voulu montrer une image de réconciliateur, proche du peuple.

« La vérité vient d’éclater après l’annonce des résultats qui nous placent loin devant nos adversaires », a déclaré brievement le président sortant le soir de sa victoire, costume taillé sur mesure et casquette bleue marquée d’un F, comme « Faure », sur la tête.

Selon les chiffres officiels, le candidat d’Unir (Union pour la république), le parti au pouvoir, a remporté 72,36% des suffrages, un score inédit, avec un taux de participation de 76% bien plus élevé qu’en 2015 (61%), mais l’opposition a dénoncé de nombreuses fraudes et irrégularités.

L’opposition et la société civile n’ont cessé de dénoncer un régime autoritaire, des arrestations arbitraires et l’absence d’alternance démocratique: des critiques « exagérées », selon le chef de l’Etat.

« L’intimidation (des opposants, ndlr), c’est plus une réputation qu’une réalité (…) En tous cas je ne me sens pas l’âme d’un dictateur », a-t-il insisté lors d’un entretien accordé à l’AFP et au journal Le Monde, depuis le palais présidentiel à Lomé en amont de l’élection.

– « Sans passion » –

Pendant cette campagne, le chef de l’Etat de 53 ans s’est adonné aux bains de foule, dont il n’a jamais été très coutumier. Toutefois, sa grande réserve était encore palpable et sa voix était basse dans ses discours.

Car si l’exercice du pouvoir est bien rôdé après quinze années à la tête du petit pays d’Afrique de l’Ouest, le chef de l’Etat reste un personnage mystérieux, qui n’a jamais accordé une interview à la presse locale.

« Il est très méfiant, il parle peu », confie à l’AFP un de ses collaborateurs. « J’ai parfois l’impression qu’il n’a confiance en personne ».

« Il est indéchiffrable », ajoute un de ses proches. « Il est très difficile de savoir ce qu’il pense. C’est un homme qui gouverne sans passion (…), il ne fait jamais rien dans l’émotion ou la précipitation ».

Féru de religion, il prie beaucoup et s’est rendu au sanctuaire de la Vierge à Lourdes, dans le sud-ouest de la France, ces derniers mois, selon son entourage.

– Stabilité –

Célibataire, « Faure » est également connu pour être un homme à femmes, et aurait plusieurs enfants et petits-enfants. Il est lui-même issu d’une fratrie qui pourrait s’élever à plus de 50 frères et soeurs.

L’histoire mouvementée de la dynastie Gnassingbé a d’ailleurs fait couler beaucoup d’encre.

Un de ses demi-frères, Kpatcha, qui fut son ministre de la Défense, est toujours détenu dans une prison de Lomé après un coup d’Etat manqué en 2009. La famille reste profondément divisée et beaucoup n’ont cessé de dénoncer « un coup monté » pour évincer son rival.

Ces dernières années, le Togo n’a pas connu le sursaut de croissance attendu, stagnant aux alentours de 5% ces dernières années et la moitié de la population vit sous le seuil de l’extrême pauvreté.

Mais le chef de l’Etat peut compter sur de solides soutiens à l’intérieur, avec au premier chef l’armée, mais aussi sur la scène internationale et régionale.

La France, ex-puissance coloniale, allié traditionnel de la dynastie Gnassingbé et présente au Sahel voisin dans la lutte contre les mouvements jihadistes, est particulièrement sensible à la stabilité du Togo dans cette région volatile.

Alors qu’il visitait en campagne électorale les postes de l’armée sur la frontière avec le Burkina Faso, Faure Gnassingbé a posé en père de la nation, appelant « les populations, les leaders religieux, et les chefs traditionnels » à ne pas se soulever contre les forces de défense et de sécurité.

Lors de manifestations massives en 2017 et 2018, des dizaines, voires des centaines de milliers de personnes étaient descendues dans les rues pour demander sa démission.

Mais le pouvoir a tenu bon et le parlement a finalement voté une révision constitutionnelle en 2019 permettant au chef de l’Etat de se représenter pour deux mandats de cinq ans supplémentaires en 2020 et 2025.

Centrafrique: un procès historique ravive des blessures du conflit

Dans ces allées bordées d’arbres immenses et d’élégantes bâtisses tombées en décrépitude, le temps s’est comme arrêté. A Bangassou, petite cité somnolente du sud-est de la Centrafrique, ne subsistent que les vestiges d’un passé florissant, et les traumatismes d’un des pires massacres qu’a connu ce pays à l’histoire tourmentée.

En mai 2017, une colonne de miliciens chrétiens anti-balaka a déferlé sur cette ville, jusqu’alors relativement épargnée par la guerre civile qui ravageait le reste du pays depuis 2013, et tué au moins 72 civils musulmans et 12 Casques bleus en quelques jours, selon l’ONU.

Les assaillants accusaient leurs victimes civiles de complicité avec la rébellion Séléka, une coalition à dominante musulmane qui avait renversé le régime du président François Bozizé en 2013 et plongé la Centrafrique dans une spirale d’affrontements intercommunautaires.

Pour ce massacre, cinq chefs de ces milices anti-balaka ont été condamnés le 7 février aux travaux forcés à perpétuité à Bangui, pour crimes contre l’humanité. Un verdict historique dans un pays rompu à l’impunité.

Depuis la signature d’accords de paix locaux en 2018, musulmans et chrétiens arpentent librement les rues.

– Crimes contre l’humanité –

Et à Tokoyo, le quartier majoritairement musulman ravagé par les pillards, la vie reprend péniblement son cours. Depuis dix mois, Baba Kété, un grand commerçant de la région, est revenu vivre dans les ruines de sa propriété détruite en 2017, à quelques pas de la mosquée ravagée et du marché désormais occupé par les étals des chrétiens.

M. Kété veut croire que la réconciliation sera plus facile qu’ailleurs dans cette région où chrétiens et musulmans sont issus des mêmes ethnies et souvent des mêmes familles. « On a confiance, les gens ont compris », assure-t-il.

Mais à ce jour, seuls 145 déplacés ont pu regagner leurs foyers. Le reste de la communauté musulmane, environ 2.000 personnes, habite toujours le « petit séminaire », en face de la cathédrale, où ils avaient trouvé refuge en 2017 sous la protection des Casques bleus de la mission de maintien de la paix de l’ONU, la Minusca, et subi un siège de plusieurs mois.

Entassés dans ce camp de fortune sur une propriété de l’église catholique, ces déplacés continuent d’alimenter les rumeurs les plus folles. “Tant qu’ils resteront là, il n’y aura pas de véritable paix”, pense l’évêque de Bangassou, monseigneur Aguirre.

Le verdict n’a pas dissipé les inquiétudes des uns et des autres.

« Ce n’était pas la justice, plutôt une salle de théâtre », siffle Ali Idriss, chef du camp, pour qui « ceux qui ont encadré et fabriqué les anti-balakas sont toujours là ».

– Impunité pour les notables –

Un rapport d’experts de l’ONU souligne la responsabilité de plusieurs notables locaux dans l’organisation des massacres. Aucun n’a encore été poursuivi.

« Si on rentre au quartier, ils vont s’organiser pour nous tuer encore », s’inquiète Ismaïl Dicky, un habitant du camp.

Parmi les personnalités citées dans le rapport de l’ONU, figure le sultan de Bangassou, Maxime Takama. « C’est toute la population qui devrait être condamnée », balaye son représentant, Antoine Zangandou, d’une voix râpeuse.

« Une majorité de la population était favorable à l’arrivée des anti-balaka », affirme le père Serge Ikaga, curé de la paroisse de Tokoyo, ajoutant: « Beaucoup de gens pensent que si les anti-balaka n’étaient pas rentrés dans la ville, alors c’étaient les Sélékas ».

Pour les experts de l’ONU, ce sont des notables chrétiens qui ont manipulé la population et soutenu les milices anti-balaka, dans le but, notamment, de s’emparer des biens des riches commerçants musulmans.

– « Désarmer les coeurs » –

Trois ans après les tueries, « il faut encore désarmer les coeurs », insiste le père Serge. « On évite de parler de ces événements ».

Car les chrétiens s’estiment tout aussi victimes des évènements de 2017, accusant notamment les déplacés du site d’avoir détruit plusieurs maisons autour du petit séminaire.

« Ils sont victimes de quoi ? C’est de la malhonnêteté ! » s’emporte Ali Idriss.

En attendant, « il y a beaucoup de mécontents » parmi les chrétiens, assure Christian Kotalimbora, coordinateur de la société civile régionale. Et s’ils approuvent les peines infligées aux cinq chefs de milice, la plupart ne comprennent pas la condamnation de 23 complices à de lourdes peines lors du procès à Bangui.

« Ces accusés sont presque tous nos parents. On était traumatisés et abandonnés par l’Etat », argue M. Kotalimbora.

Un abandon dénoncé par les deux communautés: à Bangassou, comme ailleurs en Centrafrique, l’absence des forces de l’ordre et de toute perspective pour les jeunes ont joué un rôle déterminant dans la crise.

L’opposition appelle les Togolais à contester la rélection du président, ses électeurs se disent « résignés »

L’opposition a appelé les Togolais à « défendre la vérité des urnes », au lendemain de la victoire contestée du président sortant Faure Gnassingbé reconduit pour un quatrième mandat, mais le pays était très calme, les partisans de l’opposition se disant « résignés ».

Faure Gnassingbé, 53 ans, a été reconduit à la tête de ce petit pays d’Afrique de l’Ouest lors d’un scrutin aux chiffres officiels « inédits », tant par son score (72% des voix) que par le taux de participation de 77%.

C’est la première fois que des résultats officiels sont annoncés aussi rapidement au Togo, à peine plus de 24 heures après le scrutin, et la Commission électorale indépendante (Ceni) a « pris tout le monde de court », selon un diplomate missionné dans le pays.

« Les observateurs internationaux n’avaient même pas encore fait leurs déclarations », note cette source, estimant qu’il était « impossible de compiler et centraliser physiquement -des quelque 9.000 bureaux de vote du pays- sans système électronique ».

« Il ne s’est pas embêté avec des résultats au coude à coude », analyse cet observateur, « il a voulu faire passer le message que c’est lui le patron ».

La situation commençait à se crisper quelques heures avant cette annonce: les deux camps s’étaient d’ores et déjà déclarés vainqueurs, et le candidat outsider de l’opposition, Agbéyomé Kodjo, crédité de 18% des suffrages selon les résultats officiels, dénonçait des fraudes et des irrégularités.

Dès lundi matin, un appel de l’opposant à « défendre la vérité des urnes » circulait à travers le pays, sur l’application de messagerie Whatsapp, sans guère rencontrer d’écho.

A Lomé, quelques véhicules de l’armée et des forces de l’ordre patrouillaient dans les rues, tandis que la population se rendait au travail et vaquait à ses occupations ordinaires.

Les Togolais étaient descendus par dizaines de milliers dans les rues en 2017 et 2018 pour demander la démission de Faure Gnassingbé, dans des manifestations réprimées dans le sang.

Mais le pouvoir a tenu bon et en 2019, le Parlement votait une révision de la Constitution lui permettant de se présenter pour un quatrième et cinquième mandats.

– ‘Fatigués’ –

Les électeurs de l’opposition se sont dit « déçus » voire « trahis » par l’opposition historique de l’Alliance nationale pour le changement, qui a remporté un score très faible (4%), mais de manière générale beaucoup ne croient plus à l’alternance et sont résignés après plus d’un demi-siècle de la même famille au pouvoir.

Dans les quartiers de Lomé acquis à l’opposition, on échangeait, mais d’une manière générale, les gens se disent « fatigués ».

« Chaque jour, c’est toujours le même qui gagne, nous on voulait le changement mais cela ne peut pas arriver ici », explique Caleb, un commerçant partisan de « Kodjo », à l’AFP.

« Même si Kodjo appelle à descendre dans la rue je ne crois pas que j’irai. On a manifesté mais rien ne change, je vais pas mettre ma vie en danger », a-t-il ajouté.

« Les résultats sont faux mais nous sommes résignés. Qu’est-ce qu’on peut faire? Si tu sors dans la rue on te tue, on te frappe », renchérit Dodji, le client d’un restaurant de rue qui prenait son café lundi matin.

De son côté, le président sortant n’a pas fait pour l’instant de discours à la nation, mais a fêté sa victoire avec ses supporters dans un « village présidentiel », construit à Lomé à l’occasion de la campagne électorale.

Il est apparu en costume gris clair et casquette bleue estampillée d’un F pour « Faure », et a remercié « la jeunesse togolaise mobilisée pour célébrer (…) la démocratie ».

« La vérité vient d’éclater (…). Ceux qui voulaient s’agiter se sont agités, mais nous sommes restés calmes », a-t-il déclaré sous les applaudissements des partisans d’Unir (Union pour la république).

Lundi matin, sur son compte officiel Twitter, les internautes pouvaient lire un bref message: « Merci pour la confiance renouvelée. Oui, allons-y ».

M. Gnassingbé, arrivé au pouvoir en 2005 après le décès de son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui avait lui-même dirigé le Togo pendant 38 ans, a été réélu depuis lors de scrutins tous contestés par l’opposition.

Il garde d’importants alliés parmi ses pairs africains et avec la France, ex-puissance coloniale impliquée dans la lutte contre les mouvements jihadistes au Sahel voisin, qui restent particulièrement sensibles à la stabilité du Togo dans cette région volatile.