Coronavirus: ce qu’on sait et ce qu’on ignore sur l’épidémie

Taux de mortalité, modes et niveau de contagion, période d’incubation: les chercheurs traquent l’épidémie provoquée par le nouveau coronavirus apparu en Chine, même si de nombreuses inconnues demeurent.

– Quel taux de mortalité?

Plus mortel que la grippe saisonnière, mais moins virulent que les précédentes épidémies liées à un coronavirus: voilà où semble se situer la dangerosité du nouveau Covid-19, même si l’on ne connaît pas encore avec précision son taux de mortalité.

Selon les derniers chiffres de l’OMS samedi, 2.348 décès ont été recensés sur 76.392 cas confirmés en Chine continentale (soit 3,07%). Hors de ce pays, l’OMS comptabilisait 11 décès pour quelque 1.400 cas de contamination confirmés dans 28 pays et territoires.

Le Centre chinois de contrôle et prévention des maladies a publié cette semaine une étude portant sur 72.314 cas confirmés, suspects, diagnostiqués cliniquement et asymptomatiques de la pneumonie virale, constatés en date du 11 février.

Il s’agit de la plus importante menée depuis le début de l’épidémie et selon ses résultats la maladie est bénigne dans 80,9% des cas, « grave » dans 13,8% des cas et « critique » dans 4,7% des cas.

Le taux de létalité augmente avec l’âge et les plus de 80 ans sont les plus à risque, avec une mortalité de 14,8%. Les patients déjà atteints de maladies cardiovasculaires sont les plus menacés par une issue fatale, devant les diabétiques ou les personnes souffrant de maladies respiratoires chroniques ou d’hypertension.

Les estimations globales de taux de mortalité doivent toutefois être prises avec prudence car on ignore combien de personnes sont réellement infectées.

– Quel niveau de contagion?

Les spécialistes semblent s’accorder sur le fait que chaque malade infecterait entre 2 et 3 personnes (ce qu’on appelle le « taux de reproduction de base » de la maladie, ou R0). C’est plus que la grippe (1,3), nettement moins que la rougeole (plus de 12), et comparable au Sras (3).

Mais certains mettent en garde sur une sous-estimation possible du nombre de cas. Ainsi une étude vendredi de chercheurs de centre des maladies infectieuses de l’Imperial college de Londres « estime qu’environ les deux-tiers des cas de Covid-19 sortis de Chine sont restés indétectés au niveau mondial, avec pour résultat potentiel des chaines multiples non-détectées de transmission humaine hors de Chine ».

Le patron de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus a d’ailleurs exprimé vendredi sa « préoccupation » face au « nombre de cas sans lien épidémiologique clair, tels que les antécédents de voyage ou les contacts avec un cas confirmé ».

Une des préoccupations pourrait être les cas asymptomatiques, avec des patients infectés ne présentant aucun signe de la maladie. La durée d’incubation, estimée selon les études entre deux et 10 jours, a conduit à fixer à 14 jours la période d’observation ou de quarantaine pour les cas suspects et les personnes rapatriées.

– Quels modes de transmission?

Le virus se transmet essentiellement par voie respiratoire et par contact physique. La transmission par voie respiratoire se fait dans les gouttelettes de salive expulsées par le malade, par exemple quand il tousse. Les scientifiques estiment que cela nécessite une distance de contact rapprochée (environ un mètre).

Pour se prémunir d’une contamination, les autorités sanitaires insistent sur l’importance des mesures-barrières: se laver les mains fréquemment, tousser ou éternuer dans le creux de son coude ou dans un mouchoir jetable, porter un masque si on est malade…

Par ailleurs, la diarrhée pourrait être une voie secondaire de transmission.

– Symptômes et traitements?

« Les plus courants comprennent les troubles respiratoires, de la fièvre, une toux, un essoufflement et des difficultés respiratoires », indique l’OMS. « Dans les cas les plus graves, l’infection peut entraîner une pneumonie, un syndrome respiratoire aigu sévère, une insuffisance rénale, voire la mort ».

Il n’existe ni vaccin ni médicament contre le coronavirus, et la prise en charge consiste à traiter les symptômes. Certains patients se voient malgré tout administrer des antiviraux, dont l’efficacité est en cours d’évaluation.

– Quelle origine?

Le nouveau coronavirus est sans doute né chez la chauve-souris, mais les scientifiques pensent qu’il est passé par une autre espèce avant de se transmettre à l’homme.

Des chercheurs chinois ont affirmé que cet animal intermédiaire pourrait être le pangolin, petit mammifère à écailles menacé d’extinction. La communauté scientifique internationale a jugé cette hypothèse plausible, mais elle devra être vérifiée.

Soudan du Sud: le rebelle Riek Machar redevient vice-président, espoirs de paix relancés

Le dirigeant rebelle du Soudan du Sud Riek Machar est redevenu samedi à Juba premier vice-président, conformément à un accord de paix conclu en 2018, relançant les espoirs de paix dans ce jeune pays ravagé par la guerre depuis six ans.

« Je jure d’être fidèle (…) à la République du Soudan du Sud », a déclaré lors de sa prestation de serment M. Machar devant un parterre de diplomates et de représentants des pays voisins, dont le dirigeant du Soudan, le général Abdel Fattah al-Burhan.

M. Machar a donné l’accolade et serré la main de son rival de toujours, le président Salva Kiir, avec qui il va tenter de gouverner pour la troisième fois depuis l’indépendance du Soudan du Sud en 2011.

« Je veux vous assurer que, pour le peuple du Soudan du Sud, nous allons travailler ensemble pour mettre fin à sa souffrance », a affirmé le dirigeant rebelle.

Le président Salva Kiir a proclamé « la fin officielle de la guerre », affirmant que la paix était désormais « irréversible », après plus d’un an d’atermoiements autour de questions cruciales.

Sous pression internationale, ils se sont mis d’accord pour former un gouvernement d’union nationale, pierre angulaire de l’accord de paix conclu en septembre 2018.

Salva Kiir a dissous vendredi son gouvernement en vue de la formation de ce nouvel exécutif dont la composition doit être annoncée samedi.

« La formation de ce gouvernement nous donne l’espoir d’un nouvel élan vers la fin de la souffrance du peuple et une voie vers une paix durable », a affirmé Riek Machar.

Quatre autres vice-présidents et d’autres groupes de l’opposition feront partie d’un gouvernement qui sera notamment composé de 35 ministres.

Les deux précédentes échéances pour former un gouvernement d’union n’avaient pas été respectées, des désaccords persistant sur la création d’une armée nationale unifiée, le nombre d’États régionaux et les garanties portant sur la sécurité de M. Machar.

La récente proposition de M. Kiir de revenir à un système fédéral de 10 États, au lieu de 32, plus trois « zones administratives » (Ruweng, Pibor et Abyei), a contribué à débloquer la situation.

M. Machar a d’abord rejeté cette concession du président, en contestant le statut proposé de Ruweng, une région essentielle pour la production de pétrole, mais sans que cela empêche l’accord sur le gouvernement.

Le président de la Commission de l’Union africaine (UA) Moussa Faki, a déclaré dans un commmuniqué samedi que Machar et Kiir avaient fait preuve « de maturité politique en faisant les sacrifices et les compromis nécessaires ».

– « Beaucoup plus à faire » –

Les deux hommes « continueront à résoudre les problèmes » une fois le gouvernement formé, a précisé vendredi à l’AFP Manawa Peter Gatkuoth, l’un des porte-parole de M. Machar.

Un accord de dernière minute sur le nombre d’États a été obtenu, bien que peu de progrès aient été réalisés sur d’autres questions.

« Le compromis de Kiir sur les Etats (régionaux) permet aux deux parties d’aller enfin de l’avant, même s’ils ont encore beaucoup plus à faire dans les semaines, les mois et les années à venir », a déclaré à l’AFP Alan Boswell, expert sud-soudanais qui collabore avec le centre d’analyse International Crisis Group (ICG).

Riek Machar vivait en exil depuis l’échec d’une précédente tentative de gouvernement d’union en 2016, brutalement interrompue par d’intenses combats entre ses troupes et celles de M. Kiir à Juba.

Le président Kiir a annoncé jeudi que ses hommes seraient chargés de la sécurité de la capitale, ainsi que de celle de M. Machar.

Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en décembre 2013 lorsque M. Kiir, un Dinka, a accusé M. Machar, son ex-vice-président, membre de l’ethnie nuer, de fomenter un coup d’État.

Le conflit, marqué par des atrocités, dont des meurtres et des viols, a fait en six ans plus de 380.000 morts et provoqué une crise humanitaire catastrophique.

Chassés par la guerre civile, plus de quatre millions de personnes ont fui leur foyer, dont 2,2 millions sont réfugiés ou demandeurs d’asile dans les pays voisins, selon le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).

Des experts de l’ONU ont affirmé que Kiir et Machar étaient tout deux responsables de la plupart des violences commises pendant la guerre.

– « élites prédatrices » –

Dans un rapport publié cette semaine, ces experts accusent des « élites prédatrices et irresponsables » qui sont allées jusqu’à « affamer déliberément » la population civile en continuant leur guerre.

Le rapport onusien conclut que la corruption a privé l’Etat de précieuses ressources et permis « à plusieurs officiels de devenir très riches aux dépens de millions de civils affamés ».

De son côté, la directrice de Human Rights Watch Africa, Jehanne Henry, a exhorté le nouveau gouvernement à « établir rapidement un agenda en matière des droits de l’homme ».

Cet agenda, selon elle, doit notamment englober des abus commis par les services de sécurité mais aussi « la libération des civils enlevés et détenus par des groupes armés », ainsi que la « création » en partenariat avec l’UA d’un tribunal chargé de juger des crimes de guerre.

Malgré ses richesses en pétrole, près de 82% des 11 millions d’habitants du Soudan du Sud vivent sous le seuil de pauvreté(Banque mondiale 2018), et le pays se classe au 186ème rang sur 189 de l’indicateur de développement humain du Pnud.

Algérie: pour son anniversaire, la contestation montre sa résilience

Un an après le début de la contestation antirégime, la mobilisation des Algériens reste forte, signe de vitalité durable d’un « Hirak » (mouvement) dont le pouvoir algérien misait sur le dépérissement.

Au vu de l’affluence vendredi à Alger et en province, pour sa 53e manifestation hebdomadaire, « une chose est sûre: le +Hirak+ va s’inscrire dans la durée », prédit Mohamed Hennad, ancien professeur de sciences politiques à l’Université d’Alger.

Et samedi, plusieurs milliers de personnes se sont encore rassemblées au coeur d’Alger en ce jour anniversaire du déclenchement du mouvement de protestation populaire inédit qui ébranle l’Algérie depuis un an, selon un journaliste de l’AFP.

« Nous sommes venus vous dégager! », « le peuple veut faire chuter le régime », ont scandé les manifestants à l’adresse des dirigeants algériens.

« Le pouvoir comptait sur l’essoufflement du mouvement. Mais la très forte mobilisation de vendredi a montré que c’est un pari perdu », estime M. Hennad.

– « Fêter votre départ » –

Une foule impressionnante, comparable à celle des immenses défilés ayant jalonné un an de contestation, a envahi vendredi les rues de la capitale et de nombreuses villes du pays pour marquer 12 mois ininterrompus d’une « Révolution du sourire » non violente.

Les cortèges ont martelé plusieurs mots d’ordre: « Nous ne sommes pas venus faire la fête, nous sommes venus vous dégager! » ou encore, samedi à Alger, pour le 1er anniversaire, « la fête sera le jour de votre départ ».

« Avec le personnel politique actuel, la stabilité politique ne sera pas au rendez-vous. Pour le +Hirak+, le +système+ est toujours en place et doit partir », observe M. Hennad.

Face aux interrogations sur la capacité du mouvement à trouver un nouveau souffle à l’orée de son « An II », les « hirakistes » ont affiché une détermination intacte à se débarrasser d’un « système » politique qui dirige l’Algérie depuis son indépendance en 1962.

« Le +Hirak+ a une logique interne qui n’est imposée par aucune force extérieure, aucune institution, groupe ou personnalité politiques », analyse Rachid Tlemçani, enseignant-chercheur en sciences politiques à l’Université d’Alger.

– « Le +Hirak+ va durer » –

Le vendredi 22 février 2019, de nombreux Algériens, qu’on disait alors résignés et dépolitisés, ont envahi les rues du pays, pour s’opposer à la volonté annoncée du président Abdelaziz Bouteflika –quasi-invisible et muet depuis un AVC en 2013 — de briguer un 5e mandat.

Après six semaines de manifestations de plus en plus massives, le haut commandement de l’armée, pilier du régime, exigera et obtiendra le 2 avril la démission de M. Bouteflika, au pouvoir depuis 20 ans.

Mais le « Hirak » continue de réclamer une véritable « rupture » avec le régime en place après l’élection le 12 décembre du président Abdelmadjid Tebboune, un ancien fidèle de M. Bouteflika, lors d’un scrutin marqué par une abstention record.

Depuis son arrivée au pouvoir, M. Tebboune –qui a qualifié le « Hirak » de « béni »– s’efforce de s’attirer les bonnes grâces de la contestation.

Dans un entretien jeudi avec la presse nationale, il a assuré que « les choses commencent à s’apaiser » dans la rue, et promis de mettre en oeuvre « l’ensemble » des revendications du « Hirak ».

En défilant en masse, les protestataires algériens lui ont opposé un cinglant démenti. Et lui ont fait savoir qu’ils ne croyaient guère à ses promesses de « changement radical ».

« En engageant de manière aussi forte la 2e année de la +révolution du 22 février+, ce 53e vendredi est un moment politique que le pouvoir gagnerait à analyser en profondeur. Il doit pour cela cesser de s’illusionner: le 22 février 2019, le Hirak était déjà parti pour durer », a averti samedi l’éditorialiste du quotidien francophone Liberté.

Pour le site d’information Maghrebemergent, la mobilisation de ce 1er anniversaire prouve que « la résilience du +Hirak+ est supérieure à celle du régime ».

« Le pouvoir doit comprendre qu’il est fini. Il est dans le déni », estime Yassine Aissiouane, ex-député de l’opposition ayant renoncé à son mandat pour rejoindre la contestation.

« Mais (…) la mobilisation ne s’essoufflera pas et le +Hirak+ finira par gagner », prédit-il.

Coronavirus: l’Afrique mal préparée, selon l’OMS

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a averti samedi que les systèmes de santé en Afrique étaient mal équipés pour affronter l’épidémie de coronavirus si des cas de contamination apparaissaient et se multipliaient sur le continent.

Au cours d’une réunion des ministres de la Santé des pays de l’Union africaine (UA) à Addis Abeba, le directeur général de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus a appelé les pays de l’UA à « faire front commun pour être plus agressifs » dans la lutte contre la maladie à coronavirus Covid-19.

« Notre principale (source de) préoccupation continue d’être le potentiel de dissémination du Covid-19 dans les pays dont les systèmes de santé sont plus précaires », a déclaré le chef de l’OMS dans une liaison vidéo depuis Genève.

Jusqu’à présent, l’Egypte est le seul pays d’Afrique a avoir enregistré un cas confirmé de contamination.

Plus de 200 cas suspects ont été recensés dans les pays de la région Afrique de l’OMS, soit la plus grande partie du continent, mais presque tous se sont avérés négatifs, a déclaré samedi la directrice du bureau régional de l’Afrique Matshidiso Rebecca Moeti.

Mais si le coronavirus commence à se répandre sur le continent, les systèmes de santé devront prendre en charge des patients atteints de symptômes comme des défaillances respiratoires, des chocs septiques ou la défaillance simultanée de plusieurs organes, a relevé M. Tedros.

« Ces patients ont besoin de soins intensifs nécéssitant des équipements comme des appareils d’assistance respiratoire qui manquent dans de nombreux pays africains, et c’est une source de préoccupation », a-t-il dit.

Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a appelé les responsables africains à « prendre des mesures drastiques de prévention et de contrôle », car l’Afrique est particulièrement vulnérable « en raison de ses systèmes de santé relativement précaires ».

– Une menace imminente –

Le défi pour les pays africains est aussi de développer les capacités à procéder à des tests de dépistage.

En trois semaines, le nombre de pays africains capables d’effectuer des tests pour détecter le coronavirus est passé de deux à 26, a indiqué Mme Moeti.

John Nkengasong, directeur des Centres africains pour le contrôle et la prévention des maladies, a indiqué à l’AFP que le nombre de pays africains pouvant procéder à ces tests dépasserait bientôt la quarantaine.

Cependant, si les cas de contamination apparaissaient en grand nombre, les pays africains pourraient être confrontés à des pénuries de kits de dépistage et d’équipement de protection comme des masques, a-t-il averti.

Si le coronavirus se répand sur le continent africain, la capacité à établir un diagnostic rapidement sera ainsi limitée, a-t-il averti.

« Nous faisons face à une menace imminente, une menace grave », a-t-il souligné.

Le chef de l’OMS a indiqué que 30.000 kits de protection personnelle avaient été expédiés à « plusieurs pays en Afrique » et que 60.000 tests seraient envoyés à 19 pays « dans les prochaines semaines ».

Il a également indiqué que M. Nkengasong et Samba Sow, directeur général du Centre pour le développement des vaccins au Mali, avaient été nommés envoyés spéciaux chargés de la mobilisation contre le COVID-19 en Afrique.

Leur mission consistera à donner des « conseils stratégiques » et à plaider la cause de la lutte contre le coronavirus en Afrique « à un haut niveau ».

Plusieurs compagnies aériennes africaines dont Kenya Airways ont suspendu leurs vols à destination de la Chine, mais la première compagnie du continent, Ethiopian Airlines a maintenu les siens.

Liu Yuxi, ambassadeur de Chine auprès de l’UA, a appelé les responsables africains à alléger les restrictions sur les voyages.

« La panique excessive pourrait en réalité accroître la maladie », a-t-il affirmé.

Soudan du Sud: le rebelle Riek Machar redevient vice-président, espoirs de paix relancés

Le dirigeant rebelle du Soudan du Sud Riek Machar est redevenu samedi à Juba premier vice-président, conformément à un accord de paix conclu en 2018, relançant les espoirs de paix dans ce jeune pays ravagé par la guerre depuis six ans.

« Je jure d’être fidèle (…) à la République du Soudan du Sud », a déclaré lors de sa prestation de serment M. Machar devant un parterre de diplomates et de représentants des pays voisins, dont le dirigeant du Soudan, le général Abdel Fattah al-Burhan.

M. Machar a donné l’accolade et serré la main de son rival de toujours, le président Salva Kiir, avec qui il va tenter de gouverner pour la troisième fois depuis l’indépendance du Soudan du Sud en 2011.

« Je veux vous assurer que, pour le peuple du Soudan du Sud, nous allons travailler ensemble pour mettre fin à sa souffrance », a affirmé le dirigeant rebelle.

Le président Salva Kiir a proclamé « la fin officielle de la guerre », affirmant que la paix était désormais « irréversible », après plus d’un an d’atermoiements autour de questions cruciales.

Sous pression internationale, ils se sont mis d’accord pour former un gouvernement d’union nationale, pierre angulaire de l’accord de paix conclu en septembre 2018.

Salva Kiir a dissous vendredi son gouvernement en vue de la formation de ce nouvel exécutif dont la composition doit être annoncée samedi.

« La formation de ce gouvernement nous donne l’espoir d’un nouvel élan vers la fin de la souffrance du peuple et une voie vers une paix durable », a affirmé Riek Machar.

Quatre autres vice-présidents et d’autres groupes de l’opposition feront partie d’un gouvernement qui sera notamment composé de 35 ministres.

Les deux précédentes échéances pour former un gouvernement d’union n’avaient pas été respectées, des désaccords persistant sur la création d’une armée nationale unifiée, le nombre d’États régionaux et les garanties portant sur la sécurité de M. Machar.

La récente proposition de M. Kiir de revenir à un système fédéral de 10 États, au lieu de 32, plus trois « zones administratives » (Ruweng, Pibor et Abyei), a contribué à débloquer la situation.

M. Machar a d’abord rejeté cette concession du président, en contestant le statut proposé de Ruweng, une région essentielle pour la production de pétrole, mais sans que cela empêche l’accord sur le gouvernement.

Le président de la Commission de l’Union africaine (UA) Moussa Faki, a déclaré dans un commmuniqué samedi que Machar et Kiir avaient fait preuve « de maturité politique en faisant les sacrifices et les compromis nécessaires ».

– « Beaucoup plus à faire » –

Les deux hommes « continueront à résoudre les problèmes » une fois le gouvernement formé, a précisé vendredi à l’AFP Manawa Peter Gatkuoth, l’un des porte-parole de M. Machar.

Un accord de dernière minute sur le nombre d’États a été obtenu, bien que peu de progrès aient été réalisés sur d’autres questions.

« Le compromis de Kiir sur les Etats (régionaux) permet aux deux parties d’aller enfin de l’avant, même s’ils ont encore beaucoup plus à faire dans les semaines, les mois et les années à venir », a déclaré à l’AFP Alan Boswell, expert sud-soudanais qui collabore avec le centre d’analyse International Crisis Group (ICG).

Riek Machar vivait en exil depuis l’échec d’une précédente tentative de gouvernement d’union en 2016, brutalement interrompue par d’intenses combats entre ses troupes et celles de M. Kiir à Juba.

Le président Kiir a annoncé jeudi que ses hommes seraient chargés de la sécurité de la capitale, ainsi que de celle de M. Machar.

Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en décembre 2013 lorsque M. Kiir, un Dinka, a accusé M. Machar, son ex-vice-président, membre de l’ethnie nuer, de fomenter un coup d’État.

Le conflit, marqué par des atrocités, dont des meurtres et des viols, a fait en six ans plus de 380.000 morts et provoqué une crise humanitaire catastrophique.

Chassés par la guerre civile, plus de quatre millions de personnes ont fui leur foyer, dont 2,2 millions sont réfugiés ou demandeurs d’asile dans les pays voisins, selon le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).

Des experts de l’ONU ont affirmé que Kiir et Machar étaient tout deux responsables de la plupart des violences commises pendant la guerre.

– « élites prédatrices » –

Dans un rapport publié cette semaine, ces experts accusent des « élites prédatrices et irresponsables » qui sont allées jusqu’à « affamer déliberément » la population civile en continuant leur guerre.

Le rapport onusien conclut que la corruption a privé l’Etat de précieuses ressources et permis « à plusieurs officiels de devenir très riches aux dépens de millions de civils affamés ».

De son côté, la directrice de Human Rights Watch Africa, Jehanne Henry, a exhorté le nouveau gouvernement à « établir rapidement un programme en matière des droits de l’homme ».

Ce programme, selon elle, doit notamment se pencher sur des abus commis par les services de sécurité mais aussi sur « la libération des civils enlevés et détenus par des groupes armés », ainsi que la « création » en partenariat avec l’UA d’un tribunal chargé de juger des crimes de guerre.

Malgré ses richesses en pétrole, près de 82% des 11 millions d’habitants du Soudan du Sud vivent sous le seuil de pauvreté(Banque mondiale 2018), et le pays se classe au 186ème rang sur 189 de l’indicateur de développement humain du Pnud.

Coronavirus: l’Afrique mal préparée, selon l’OMS

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a averti samedi que les systèmes de santé en Afrique étaient mal équipés pour affronter l’épidémie de coronavirus si des cas de contamination apparaissaient et se multipliaient sur le continent.

Au cours d’une réunion des ministres de la Santé des pays de l’Union africaine (UA) à Addis Abeba, le directeur général de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus a appelé les pays de l’UA à « faire front commun pour être plus agressifs » dans la lutte contre le nouveau coronavirus Covid-19.

« Notre principale (source de) préoccupation continue d’être le potentiel de dissémination du Covid-19 dans les pays dont les systèmes de santé sont plus précaires », a déclaré le chef de l’OMS dans une liaison vidéo depuis Genève.

Jusqu’à présent, l’Egypte est le seul pays d’Afrique a avoir enregistré un cas confirmé de contamination.

Plus de 200 cas suspects ont été recensés dans les pays de la région Afrique de l’OMS, soit la plus grande partie du continent, mais presque tous se sont avérés négatifs, a déclaré samedi la directrice du bureau régional de l’Afrique Matshidiso Rebecca Moeti.

Mais si le coronavirus commence à se répandre sur le continent, les systèmes de santé devront prendre en charge des patients atteints de symptômes comme des défaillances respiratoires, des chocs septiques ou la défaillance simultanée de plusieurs organes, a relevé M. Tedros.

« Ces patients ont besoin de soins intensifs nécéssitant des équipements comme des appareils d’assistance reespiratoire qui manquent dans de nombreux pays africains, et c’est une source de préoccupation », a-t-il dit.

Le président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat a appelé les responsables africains à « prendre des mesures drastiques de prévention et de contrôle », car l’Afrique est particulièrement vulnérable « en raison de ses systèmes de santé relativement précaires ».

Le défi pour les pays africains est aussi de développer les capacités à procéder à des tests de dépistage.

En trois semaines, le nombre de pays africains capables d’effectuer des tests pour détecter le coronavirus est passé de deux à 26, a indiqué Mme Moeti.

Plusieurs compagnies aériennes africaines dont Kenya Airways ont suspendu leurs vols à destination de la Chine, mais la première compagnie du continent, Ethiopian Airlines a maintenu les siens.

Liu Yuxi, ambassadeur de Chine auprès de l’UA, a appelé les responsables africains à alléger les restrictions sur les voyages.

« La panique excessive pourrait en réalité accroitre la maladie », a-t-il affirmé.

« N’extradez pas Assange »: les soutiens de Julian Assange manifestent à Londres

« Libérez Assange »: plusieurs centaines de personnes ont manifesté samedi à Londres contre l’extradition qui menace de fondateur de Wikileaks, deux jours avant le début de l’examen par la justice britannique de la demande des Etats-Unis, qui veulent le juger pour espionnage.

Brandissant banderoles et pancartes « n’extradez pas Assange », « le journalisme n’est pas un crime », la foule s’est rassemblée aux abords de l’ambassade d’Australie, le pays de Julian Assange, avant de défiler dans les rues de Londres.

« Boris Johnson honte à toi », ont scandé les manifestants en passant devant Downing street, la résidence du Premier ministre britannique.

Parmi ses soutiens présents samedi, l’ancien Premier ministre grec Yanis Varouflakis, le Pink Floyd Roger Waters ou encore la créatrice de mode Vivienne Westwood.

« Je ne comprends pas vraiment pourquoi Julian est en détention », a déclaré le père d’Assange, John Shipton, dénonçant une « détention arbitraire ».

Agé de 48 ans, Julian Assange est détenu dans la prison de haute-sécurité de Belmarsh, au sud de Londres, depuis son arrestation en avril 2019 à l’ambassade d’Equateur où il avait trouvé refuge sept ans plus tôt.

Poursuivi pour espionnage aux Etats-Unis, qui réclament son extradition, il risque jusqu’à 175 ans de prison.

Les autorités américaines lui reprochent d’avoir mis en danger certaines de leurs sources au moment de la publication en 2010 de 250.000 câbles diplomatiques et d’environ 500.000 documents confidentiels portant sur les activités de l’armée américaine en Irak et en Afghanistan.

Présent samedi à Londres, le rédacteur en chef de Wikileaks Kristinn Hrafnsson, a appelé « tout le monde à se battre pour Assange », dénonçant « la force sombre » qui s’abat sur ceux qui veulent « la transparence et la vérité ».

Le fondateur de Wikileaks a notamment reçu récemment le soutien de Reporters sans frontières (RSF), qui a lancé une pétition qui a atteint samedi après-midi près de 40.000 signatures.

Un tribunal égyptien acquitte deux fils de l’ex-président Hosni Moubarak

Un tribunal égyptien a acquitté samedi deux fils de l’ancien président Hosni Moubarak, renversé en 2011 par une révolte populaire, et six autres personnes poursuivies dans une affaire de « manipulation boursière », a indiqué à l’AFP un responsable judiciaire.

Acquittés par le tribunal pénal du Caire, Alaa et Gamal Moubarak avaient été arrêtés en septembre 2018 dans le cadre de cette affaire de manipulation boursière présumée et libérés sous caution au bout de quelques jours.

Après la chute de Hosni Moubarak à la faveur du Printemps arabe, plusieurs procédures judiciaires ont été déclenchées contre l’ex-chef de l’Etat, resté 30 ans au pouvoir (1981-2011), et ses proches.

« L’affaire de manipulation boursière » remonte à 2012, quand le procureur général avait déféré tous les suspects devant la cour pénale « pour obtention illégale de plus de deux millions de livres égyptiennes (118,5 millions d’euros) ».

Le procureur avait accusé Alaa et Gamal Moubarak et leurs coaccusés de « tirer profit de gains financiers illégaux » obtenus par la vente d’une banque, sans les déclarer en Bourse comme les y obligeait la loi.

Arrêtés en 2011 dans le cadre de différentes affaires, Alaa et Gamal Moubarak ont été placés en détention provisoire à plusieurs reprises, avant de bénéficier de remises en liberté.

Avec leur père, ils avaient été condamnés en mai 2015 à trois ans de prison pour avoir détourné plus de 10 millions d’euros de fonds publics alloués à l’entretien des palais présidentiels. Leurs périodes de détention provisoire avaient couvert cette peine.

Samedi, le verdict de la cour a mis un terme aux poursuites judiciaires entamées depuis 2011 contre la famille de l’ex-président.

Corée du Sud: forte augmentation des cas de coronavirus, dont un employé du géant Samsung

La Corée du Sud a enregistré samedi une forte hausse du nombre de personnes contaminées par le coronavirus, avec 229 nouveaux cas, y compris un employé d’une usine Samsung dont l’activité a été suspendue, une situation jugée « grave » par le Premier ministre.

Avec un total de 433 cas rapportés par les autorités, la Corée du Sud compte le deuxième plus grand nombre de malades sur son sol, après la Chine, d’où l’épidémie est partie – exception faite du foyer d’infection du paquebot Diamond Princess au Japon.

L’épidémie de Covid-19 est entrée dans une « phase grave et le gouvernement fait tout pour prévenir la propagation », a déclaré le Premier ministre Chung Sye-kyun dans une allocution samedi soir.

Il a appelé les Sud-Coréens à éviter tout rassemblement important, y compris les offices religieux. M. Chung a également menacé de lourdes sanctions quiconque stockerait des masques de protection ou participerait à des manifestations, désormais interdites.

Une deuxième personne a succombé à la maladie, a indiqué le Centre coréen de contrôle et de prévention des maladies (KCDC), après un précédent décès le 19 février.

Parmi les nouveaux malades figure un employé d’une usine Samsung Electronics à Gumi, à 200 kilomètres au sud-est de Séoul, ce qui a amené le géant technologique à annoncer une suspension des activités sur ce site jusqu’à lundi.

– Culte chrétien –

L’un des deux principaux foyers de contamination du pays reste l’hôpital de Cheongdo (sud): 95 des derniers cas rapportés sont « liés », selon le KCDC, à des patients ou du personnel de cet hôpital, où les deux personnes décédées avaient été admises.

« La plupart des patients de cet hôpital qui ont été diagnostiqués sont ceux qui y avaient été admis pour des troubles mentaux », a dit le vice-ministre de la Santé, Kim Gang-lip.

L’autre foyer est l’Eglise de Shincheonji de Jésus, une secte chrétienne de la ville de Daegu, non loin de Cheongdo, dont plus de 200 membres ont été contaminés.

La première est une femme de 61 ans, qui ignorait avoir contracté la pneumonie virale et aurait transmis le virus, notamment en assistant à des offices religieux à Daegu.

Cheongdo est le lieu de naissance de Lee Man-hee, le fondateur de cette secte. Il y a trois semaines, les funérailles du frère de M. Lee se sont tenues durant trois jours dans une salle appartenant à cet hôpital.

Le président sud-coréen Moon Jae-in a demandé vendredi une « enquête approfondie » sur chacune des personnes ayant assisté à ces obsèques et aux offices religieux de Shincheonji.

L’Eglise Shincheonji a présenté ses excuses et a suspendu ses rites et rassemblements dans tout le pays.

Mais son dirigeant a affirmé à ses fidèles que l’épidémie avait été « provoquée par le Diable », la comparant au châtiment biblique de Job, a rapporté l’agence de presse sud-coréenne Yonhap.

Le maire de Daegu, la quatrième ville de Corée du Sud (2,5 millions d’habitants), a appelé les habitants à rester confinés chez eux.

Quelque 9.300 membres de l’Eglise de Shincheonji de Daegu ont été placés en quarantaine dans des installations spécifiques ou incités à rester chez eux, a également annoncé le KCDC.

Parmi eux, 1.261, contre 544 lors d’un bilan précédent, ont dit avoir des symptômes de la maladie, ont précisé des responsables médicaux.

Daegu et Cheongdo sont devenues vendredi des « zones à gestion spéciale », selon le gouvernement sud-coréen.

De son côté, le commandement de la garnison de l’armée américaine installée dans la ville – qui représente un total d’environ 10.000 personnes – a restreint ses accès.

Coronavirus: deuxième mort d’un Européen, l’inquiétude monte hors de Chine

L’Italie a annoncé samedi un deuxième décès dû au coronavirus, la seconde victime européenne au moment où le nombre de contaminations bondit hors de Chine, notamment en Corée où la situation est « grave » selon le Premier ministre.

Alors que la maladie a déjà touché quelque 77.000 personnes dans le monde, l’Italie est le premier pays européen à enregistrer des cas mortels parmi ses ressortissants: une femme de 75 ans, en Lombardie, après un maçon retraité de 78 ans qui résidait dans la région voisine de Vénétie.

Au total, une quarantaine de cas ont été répertoriés sur le sol italien, dont au moins 32 en Lombardie autour d’un foyer identifié à Codogno, à 60 km de Milan, poussant les autorités iatliennes à prendre des mesures de semi-confinement pour une semaine dans une dizaine de villes du nord.

La première personne morte en Europe après avoir été infectée par le Covid-19, apparu en décembre à Wuhan (centre de la Chine), était un touriste chinois originaire de la province du Hubei, dont Wuhan est le chef-lieu. Cet homme de 80 ans était décédé à Paris le 14 février.

En dehors de la Chine continentale (sans Hong Kong et Macao), plus de 1.300 contaminations ont jusqu’à présent été recensées — principalement en Corée du Sud et sur le navire de croisière Diamond Princess au Japon.

– Fermeture d’une usine Samsung –

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’inquiète, elle, de la difficulté à enrayer la propagation du virus.

« Nous sommes encore dans une phase où il est possible de contenir l’épidémie », a relevé le patron de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus vendredi à Genève. Mais la « fenêtre de tir se rétrécit », a-t-il averti, déplorant le manque de soutien financier international.

Samedi, il a averti que les systèmes sanitaires africains étaient notamment mal équipés pour répondre à l’épidémie, appelant les États membres de l’Union africaine « à se rassembler pour attaquer plus agressivement » le Covid-19.

Les foyers du nouveau coronavirus ont continué d’essaimer, avec samedi un mort supplémentaire recensé en Iran où écoles, universités et centres éducatifs vont être fermés dans les villes de Qom et Arak (centre). Le bilan total y est désormais de cinq morts, soit le plus élevé hors Extrême-Orient.

En Corée du Sud, un deuxième décès a été annoncé samedi et le nombre d’infections a fortement augmenté avec 229 nouveaux cas, sur un total de 433 cas rapportés, selon les autorités sanitaires sud-coréennes.

L’épidémie est entrée dans une « phase grave et le gouvernement fait tout pour prévenir la propagation », a déclaré le Premier ministre Chung Sye-kyun dans une allocution samedi soir.

L’un des deux principaux foyers d’infection du pays est l’hôpital de Cheongdo: 95 des derniers cas sont « liés » à des patients ou du personnel de cet hôpital, où les deux personnes décédées avaient séjourné.

La plupart des patients diagnostiqués avaient été admis dans cet hôpital pour des troubles mentaux.

L’autre foyer est l’Eglise de Shincheonji de Jésus, une secte chrétienne de la ville de Daegu, non loin de Cheongdo. Au total, plus de 200 membres de cette secte chrétienne ont été contaminées.

Par ailleurs, un employé d’une usine Samsung Electronics à Gumi, à 200 kilomètres de Séoul, a été infecté, amenant le géant technologique à annoncer une suspension des activités sur ce site jusqu’à lundi.

– Bénévoles des JO d’été –

Au Japon, une centaine de croisiéristes qui étaient en contact étroit avec des personnes infectées présentes sur le Diamond Princess ont commencé samedi à débarquer du paquebot, placé en quarantaine dans le port japonais de Yokohama, ont indiqué des médias locaux.

Les interrogations persistent cependant sur les méthodes des autorités sanitaires japonaises, qui ont autorisé cette semaine quelque 970 personnes à débarquer du navire après des tests apparemment négatifs au coronavirus.

Or parmi ces personnes lâchées dans la nature, deux Australiens et une Israélienne ont été déclarés porteurs du virus à leur retour dans leur pays.

Passagers et membres d’équipage du bateau de croisière continuaient samedi à être rapatriés dans leurs pays: 32 au Royaume-Uni, six en Roumanie et deux en Grèce.

Le Diamond Princess reste le plus important foyer de contagion hors de Chine. Sur 3.711 personnes se trouvant initialement à bord, plus de 630 ont contracté le coronavirus.

Toujours au Japon, le comité d’organisation des Jeux Olympiques 2020 de Tokyo a annoncé samedi qu’il allait retarder la formation des bénévoles qui encadreront l’événement, par mesure de précaution, tout en assurant que les JO (prévus du 24 juillet au 9 août) ne sont pas remis en cause.

– Ralentissement en Chine –

En Chine continentale en revanche, pays de très loin le plus touché par la pneumonie virale, l’heure semble au ralentissement. Les autorités sanitaires ont annoncé samedi 109 nouveaux décès, contre 118 la veille, pour un total national de 2.345.

Le chiffre quotidien des nouveaux cas de contamination au coronavirus est en plus forte baisse encore, avec quelque 400 nouveaux cas contre près de 900 vendredi. Le nombre de contaminations dépasse désormais les 76.000.

Dans une lettre de remerciements à la fondation Bill et Melinda Gates pour son soutien financier contre l’épidémie, le président chinois Xi Jinping a souligné que son pays se trouve désormais à « un moment critique », a rapporté samedi l’agence Chine nouvelle.

La Chine a minimisé jusqu’à présent l’impact à long terme de l’épidémie sur son économie, paralysée par les placements en quarantaine, les routes bloquées et le manque de main-d’oeuvre.

Une réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales des pays du G20 tenaient samedi une réunion à Ryad consacrée principalement aux retombées de l’épidémie sur l’économie mondiale.

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