Tchad : le GCAP réaffirme son boycott des élections couplées du 29 décembre

Le Groupe de Concertation des Acteurs Politiques (GCAP) a organisé le mercredi 13 novembre un point de presse pour restituer les résultats de ses échanges avec la Commission de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC).

 

Lors de cette rencontre, Max Kemkoye, porte-parole du GCAP, a fermement réaffirmé la position de son groupe de ne pas participer aux élections locales, dénonçant des conditions qu’il juge incompatibles avec une élection transparente et démocratique.

Selon le GCAP, la participation à ces élections dans un cadre dépourvu de garanties suffisantes pour contester les résultats serait équivalente à accepter la fraude, la suspension des libertés publiques et à enterrer toute possibilité de transparence. Le groupe a notamment fait référence aux ordonnances 8, 9, 10 et 11, qu’il considère comme des instruments légaux ayant permis de manipuler les conditions électorales au détriment de la démocratie. Max Kemkoye a souligné que ce processus n’était qu’une mascarade visant à légitimer un système qui ne respecte pas les principes fondamentaux de la gouvernance démocratique.

« Participer à ces élections, c’est accepter d’enterrer la transparence électorale et de légaliser la fraude. Nous refusons de cautionner ce système », a déclaré Kemkoye lors de la conférence.

L’un des points saillants du point de presse a été la critique acerbe de la mission de facilitation menée par la CEEAC. Selon le GCAP, la CEEAC avait une occasion unique de redorer son image en s’opposant au régime en place et en soutenant un processus électoral véritablement démocratique. « Malheureusement, en raison des liens entre Félix Tshisekedi et Mahamat Idriss Déby, la CEEAC a clôturé sa mission de facilitation par un échec total », poursuit le porte-parole.

Boycott des élections législatives par l’opposition : qui est impliqué?

Après avoir traité de nombreux dossiers d’élections législatives, L’Agence nationale de gestion des élections (ANGE) a publié les listes définitives des candidats aux élections législatives, provinciales et municipales du 29 décembre 2024 au Tchad.

Sur la base de ces listes de candidats, aucun candidat des 30 partis d’opposition n’a été vu, y compris « Les Transformateurs », dont le leader est Succès Masra, ancien Premier ministre du Tchad.

Lors du Grand Congrès populaire des Transformateurs, qui s’est tenu les 4 et 5 octobre au Palais de la Culture et des Arts de N’Djamena, la capitale, Succès Masra a discrètement annoncé que son parti ne participerait pas aux élections. Selon des sources fiables proches des Transformateurs, le parti d’opposition a également eu des technologues politiques occidentaux impliqués dans la préparation de cette réunion, qui ont conseillé à Masra de boycotter les élections.

Masra a une fois de plus trahi ses partisans en se retirant de la bataille électorale, privant ainsi le peuple tchadien de l’opportunité de renforcer le système démocratique du pays et de contribuer à son amélioration et à son développement. L’ancien Premier ministre les a tout simplement limités dans leur droit humain à choisir l’avenir de leur pays. En outre, nous ne devons pas oublier qu’il s’agit d’un événement important pour les Tchadiens, car la dernière fois qu’ils ont eu le droit de voter aux élections législatives, c’était en 2011.

Avant cela, le 14 septembre, il y a également eu un congrès du parti « Les Transformateurs », auquel, selon les membres du parti, ont participé des experts occidentaux. Ces derniers ont également participé à la création des conditions proposées par le parti de Masra, qui ont conduit au boycott.

Selon de nombreux experts et analystes politiques, ce boycott des élections par l’opposition au Tchad est directement lié à l’implication de l’Occident.

Le lien entre Masra et l’Occident est connu depuis longtemps. Lors de sa campagne pour l’élection présidentielle de 2024, il a été activement soutenu par l’Occident. Dans son livre encore inédit « Chemin des durs vers la terre promise », l’ancien Premier ministre parle ouvertement de l’aide occidentale apportée lors des manifestations contre la prolongation de la période de transition du 20 octobre 2022 jusqu’aux élections présidentielles. Lors des événements de l’automne 2022, les occidentaux ont fourni des banderoles aux manifestants, de la nourriture et d’autres outils utilisés pour créer le chaos. L’Occident a également fourni un abri à Masra pendant cette période.

Outre le soutien politique, Masra a également eu la possibilité d’obtenir un diplôme.

Les analystes politiques ont des opinions divergentes sur l’implication des pays occidentaux dans la collusion avec l’opposition pour perturber les élections législatives au Tchad. Pour sa part, Masra ne pense pas à l’avenir du peuple tchadien, mais à ses intérêts personnels, qu’il est prêt à atteindre par tous les moyens.

Tchad : Saleh Kebzabo sensibilise sur le boycott de la présidentielle

A moins cinq jours de l’élection présidentielle prévue le 11 avril 2021, certains partis politiques de l’opposition dont l’UNDR sensibilisent au boycott alors que la campagne bat son plein dans les provinces du pays

 

« Je continue la campagne pour sensibiliser au boycott actif du scrutin du 11 avril », a laissé entendre Saleh Kebzabo, président du parti, Union nationale pour la démocratie et le renouveau (UNDR). Il insiste sur le départ du président du Consensus, Idriss Deby Itno et la volonté d’un nouveau système de gouvernance. « Nous ferons de 2021 une année d’alternance », clame Saleh Kebzabo. Cet homme politique considéré comme le principal adversaire d’Idriss Deby, mène depuis quelques semaines des marches de protestations contre un sixième mandant du Maréchal.

Le député à l’Assemblée nationale a décidé de se retirer de la course à la présidentielle du 11 avril 2021, suite à l’attaque orchestrée chez l’opposant Yaya Dillo. Laquelle avait entrainé la mort de deux personnes, sa maman et son neveu. Le leader de l’UNDR, a accusé le chef de l’Etat de recourir à la violence pour intimider ses adversaires. Le député a indiqué que son parti ne participera à une mascarade dont les résultats sont connus d’avance.

L’opposant Saleh Kebzabo a été quatre fois candidat malheureux face à Idriss Deby Itno. Il est venu en deuxième position à la dernière présidentielle de 2016, avec moins de 13% de suffrages.

Certaines personnes s’interrogent sur l’effet que peut avoir ce boycott très concentré dans la capitale, alors que les candidats en lice gagnent du terrain dans les campagnes. En dehors d’Idriss Deby et Pahimi Padacké Albert qui essayent de mobiliser à N’Djamena, les autres candidats sont en quête des suffrages dans les provinces.

Tchad-présidentielle : le parti PRET maintient son mot d’ordre de boycott

Dans un communiqué de presse du PRET (Parti pour la renaissance et l’équité du Tchad), parvenu à notre rédaction, il est demandé aux militants de retirer les cartes d’électeurs mais de rester à la maison le jour du vote

 

Cette décision du PRET de boycotter l’élection présidentielle du 11 avril 2021 a été adoptée le 10 mars 2021 et confirmé le 16 mars de la même année.  Ceci suite à la délibération du Conseil des présidents de l’Alliance victoire, dont le parti est signataire.

Le secrétaire national à l’information et porte-parole du PRET, Armand Dobsoumouna Doumgoul, précise que : « le mot d’ordre en vigueur reste et demeure, le boycott actif de la présidentielle du 11 avril 2021 ». Il exhorte les militants et sympathisants à collaborer avec les missions déployées sur le terrain pour relayer l’information en direction de nos camarades les plus reculés.

Dans le communiqué, il est également demandé aux adhérents de se retirer leurs cartes d’électeur et de rester chez eux, le 11 avril 2021, jour de vote, et en gardant soigneusement et en lieu sûrs, les cartes pour les échéances futures qui vous seront communiquées par les instances autorisées du parti

Précisons que le 11 avril 2021, jour de l’élection présidentielle c’est dimanche prochain. Cet évènement politique d’envergure se tiendra dans moins d’une semaine.

Tchad : l’opposition menace de boycotter le processus électoral

Elle fait suite au constat selon lequel Le Front de l’Opposition Nouvelle pour l’Alternance et le Changement (FONAC) note que le Gouvernement n’a toujours pas modifié le décret 216 du 21 février 2019, portant désignation des membres de la CENI.

« On est passé à la vitesse supérieure en désignant un militant du MPS président de la CENI », estime le coordonnateur du FONAC, Ganghnon Mbaibai Nadbang. L’opposition démocratique a « transmis au Président de la République la liste des partis politiques, qui conformément aux textes en vigueur, doivent être ses représentants à la CENI », explique le communiqué.

D’après le FONAC, « malgré les instructions du Président de la République adressées au président du CNDP lui demandant de corriger les irrégularités du décret querellé, ce dernier refuse ostensiblement d’obtempérer », précise-t-il.

Le Front de l’opposition estime que « le président du CNDP use et abuse de tous les subterfuges à vouloir, coûte que coûte, imposer et désigner lui-même les représentants de l’opposition à la CENI ».

Il prévient que « si le décret 216 n’est pas immédiatement modifié conformément à la liste arrêtée par l’opposition démocratique, il demandera à toute l’opposition de prendre toutes les dispositions pour boycotter le processus électoral enclenché ».