Tchad : avocats, huissiers et notaires manifestent contre l’injustice et les tueries

Les hommes en toge noire disent non à la prolifération des armes et aux massacres des citoyens au Tchad. Ils ont organisé, ce lundi 21 février 2022, une marche de protestation pour à cet effet.

Ils sont partis de la Cour suprême pour le ministère de la Justice. Les avocats, les huissiers de justice et les notaires revendiquent respect des droits humains et la justice au Tchad. Cette marche fait suite aux évènements sanglants d’Abéché, dans la province du Ouaddaï, le massacre de Sandana dans la province du Moyen Chari, et toutes les autres formes d’insécurité et de justice. « Nous, avocats, huissiers de justice et notaire exigeons le respect des droits humains et la justice au Tchad », peut-on lire.

Dans le listing des exigences, on peut lire entre autres,

  • Nous exigeons une justice indépendante et impartiale ;
  • Non à la prolifération des armes ;
  • La personne humaine est sacrée et inviolable ;
  • L’exécution des décisions de justice est un droit fondamental et un gage de la paix sociale ;
  • Non à la restriction des libertés publiques ;
  • Non, aux sévices, à la torture, aux traitements cruels, inhumains et dégradants ;
  • Non à l’esclavage et à la traite des êtres humains ;
  • Nous exigeons la poursuite et la condamnation pénale des auteurs et complices des tueries d’Abéché ;
  • Justice aux victimes de Sandana ;
  • justice aux victimes d’Abéché ;
  • non aux bavures et brutalités policières ;
  • non aux bavures et brutalités policières.

Les manifestants dénoncent également à l’ingérence de l’exécutif, l’incompétence des magistrats et la corruption.

Tchad : un soldat assassine ses supérieurs

Après l’incident tragique qui a provoqué la mort de trois militaires tchadiens appartenant au groupement spécial antiterroriste, des zones d’ombres subsistent sur la circonstance exacte de cette tuerie opérée par ce soldat.

Hier aux environs de 20 heures, un soldat -désigné pour une mission- dégaine une arme de guerre et tire à bout portant sur tout ce qui bouge devant lui. Il parvient à abattre trois militaires dont deux officiers et un soldat. Il en blesse trois autres appartenant au groupement spécial antiterroriste, une unité d’élite formée et équipée par les américains dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.

Cet incident s’est produit dans l’une des garnisons militaires de cette unité d’élite basée à Mara, non loin du jardin du président de la République Idriss Deby Itno.

Le mobile qui a conduit ce soldat à abattre ses chefs avant de se donner la mort demeure toujours flou. Le commandant du régiment de ce groupement antiterroriste, le lieutenant-colonel Ahmat Amar Chêne a rendu l’âme sur le champ.

Cet officier s’est engagé dans les rangs de l’armée tchadienne en 1990. Il a été ensuite affecté au Mali au sein de l’un des premiers contingents du Tchad à avoir libérer le nord du Mali des mains de terroristes. Il sera promu comme officier de légion avant d’être nommé en tant que commandant de secteur du groupement spécial antiterroriste, à la suite de la mort de son chef au combat dans le massif montagneux du septentrion malien.

Après avoir accompli sa mission au Mali en 2013, il regagne le Tchad en 2014 où il sera promu à la tête d’une unité du groupement spécial antiterroriste jusqu’à sa mort tragique survenue hier, mardi 29 octobre 2019.

Il laisse derrière lui sept orphelins et deux veuves. Le commandant de régiment du groupement spécial antiterroriste, le lieutenant-colonel Ahmat Amar Chêne était âgé de 42 ans. Les corps de quatre victimes ont été extraits de la morgue de l’Hôpital général de référence national (HGRN) avant d’être enterrés au cimetière de Lamadji, conformément à la pratique rituelle musulmane.

Trois blessés dont le commandant Tahir Abdramane Bineye se trouvent dans un état grave. Ils ont été tous admis dans un hôpital de la capitale pour y subir les soins appropriés.

Ces derniers temps, ces genres d’incidents tragiques se multiplient dans des garnisons militaires, sans que des mesures appropriées ne soient prises pour y mettre un terme. En 30 ans de règne, le président tchadien Idriss Deby Itno n’a pas réussi à construire une armée nationale dans sa composition et républicaine dans sa mission, ce qui explique la multiplication d’incidents assez tragiques au sein de l’armée tchadienne.

Conflit entre agriculteurs et éleveurs : 14 présumés auteurs et complices aux arrêtés

A la suite du conflit opposant agriculteurs et éleveurs survenu à Tchiré II, dans la province de Tandjilé ouest, 14 présumés auteurs et complices de tuerie ont été présentés au parquet de Béré.

Les autorités civiles et militaires de la province de la Tandjilé Ouest se sont activées pour rechercher les auteurs de la tuerie et mettre en garde la population de cette localité. « D’autres complices sont recherchés et les chefs de canton doivent nous aider à les retrouver » a indiqué le directeur général de la gendarmerie nationale, Idriss Mis Moro.

Pour le procureur de la République près du tribunal de grande instance de Laï, Abdoulaye Gonokono, le parquet veillera à ce que la loi soit appliquée dans toute sa rigueur pour dissuader tout acte de violence.  Le conflit a fait, selon le bilan définitif, 6 morts et 29 blessés.