L’étendue d’eau a considérablement perdu en superficie au cours des années du fait de nombreuses sécheresses qui ont sévi dans la zone.
À cause de l’agriculture non durable, le changement climatique et de l’absence de réseau d’aqueduc, le Lac Tchad a perdu une grande partie de sa surface, ce qui a provoqué des maladies et la malnutrition. D’autre part, le lac Tchad partage sa frontière occidentale avec l’État Nigérian de Borno, où les activités violentes du groupe terroriste Boko Haram mettent en danger la vie de près d’un demi-million d’enfants. Environ de 26 000 réfugiés nigérians vivent au Tchad. Cette atmosphère instable a également entraîné le déplacement interne de 55 000 Tchadiens, dont la plupart ont élu domicile dans des camps autour du lac Tchad et se retrouvent sans eau, assainissement et conditions d’hygiène suffisantes. Il existe trois solutions possibles aux problèmes liés à l’eau au Tchad :
Soulagement de l’eau à court terme
Depuis octobre 2015, l’USAID a envoyé des rapports sur la réponse de l’agence à la crise du bassin du lac Tchad. En novembre, on estimait que 83 000 enfants n’avaient pas accès à de l’eau potable. Selon le dernier rapport, 75% des installations d’alimentation en eau et d’assainissement de Borno ont besoin de réhabilitation. Les partenaires de l’USAID, par exemple, ont organisé des séances d’hygiène et ont participé à des projets de restauration de latrines.
Des points d’eau communautaires désignés sont en cours de construction, en plus des sites de captage d’eau qui accueillent des initiatives de jardinage à petite échelle. Une autre ONG, réagissant spécifiquement à la menace des maladies d’origine hydrique, a dirigé une communauté de nettoyage des déchets solides, réunissant près de 1 000 volontaires pour construire des sites de gestion des déchets dans certains villages.
Coopération et gestion transfrontalières
Les systèmes d’eau transfrontaliers sont vulnérables aux conflits externes, et le lac Tchad ne fait pas exception. Bien que des organisations gouvernementales telles que la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT) existent pour réglementer et gérer l’utilisation et le drainage de l’eau dans les régions, leur fonctionnalité est retardée par un manque de volonté politique. Jonathan Kamkwalala, responsable de la gestion des ressources en eau et des risques de catastrophes à la Banque mondiale, a beaucoup travaillé avec les autorités de la région du lac Tchad. Dans une interview accordée à la division de l’information de la Banque mondiale, il a évoqué la mauvaise gestion qui nuit aux grands systèmes d’eau transfrontaliers comme le lac Tchad.
Planification à long terme et adaptation
De nombreux écosystèmes – y compris le bassin du lac Tchad – ont souffert de pratiques agricoles à courte vue et dangereuses pour l’environnement. Le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) considère que les projets d’irrigation non durable et de surpâturage sont responsables de la disparition en cours du lac Tchad. Si l’on veut que la qualité de l’eau au Tchad ait une chance d’avenir, il faut créer des stratégies de gestion avancées qui tiennent compte de l’avenir.
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a organisé un séminaire en 2009 sur la gestion adaptative de l’eau dans le bassin du lac Tchad. On a souligné l’importance de la consolidation d’une base de données régionale d’études de cas et de données pertinentes pour le renforcement futur des capacités, ainsi que de la mise en place d’un agenda politique participatif tenant les dirigeants africains responsables de leurs promesses d’intervention.
Dans le bassin du lac Tchad, seul le déploiement constant de stratégies à petite et grande échelle peut combattre l’immédiateté du terrorisme et de la malnutrition tout en préparant un avenir durable pour la qualité de l’eau au Tchad. Si l’un avance sans l’autre, la région continuera de capituler devant l’instabilité et l’incertitude.