Libye: la situation reste « très préoccupante », selon l’ONU

La situation reste « profondément préoccupante » en Libye, avec de multiples violations du cessez-le-feu et de l’embargo sur les armes, a déploré dimanche l’ONU, un mois après la conférence internationale de Berlin censée remettre un processus de paix sur les rails.

« Malgré certains signaux positifs, la situation reste reste profondément préoccupante sur le terrain », a déclaré Stéphanie Williams, adjointe de l’émissaire de l’ONU pour la Libye Ghassan Salamé, lors d’une conférence de presse à Munich.

« La trêve ne tient qu’à un fil avec de nombreuses violations – plus de 150 – recensées, le peuple libyen continue de souffrir, la situation économique continue de se détériorer, exacerbée par le blocus des installations pétrolières », a-t-elle souligné.

Les représentants d’une douzaine de pays, soutenant pour partie l’un ou l’autre des deux camps, se sont retrouvés en marge de la Conférence sur la sécurité de Munich pour faire le point sur les avancées un mois après la réunion du 19 janvier à Berlin.

Les principaux pays concernés par le conflit avaient alors promis de respecter l’embargo sur les armes et de ne plus interférer dans les affaires intérieures de la Libye.

L’homme fort de l’Est libyen, le maréchal Khalifa Haftar, mène depuis avril 2019 une offensive contre Tripoli, où siège le Gouvernement d’union nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj. Les affrontements ont causé la mort de plus de 1.000 personnes tandis que 140.000 ont été déplacées, selon l’ONU.

Le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas a évoqué la prochaine reprise du dialogue politique entre les parties au conflit, attendue le 26 février, après deux ans d’interruption.

Il s’est aussi félicité de la poursuite, mardi prochain à Genève, des discussions de la commission militaire conjointe GNA/pro-Haftar créée pour aboutir à « un cessez-le-feu permanent ».

« Tout cela montre que la voie que nous avons ouverte à Berlin fonctionne même si nous ne sommes pas encore à l’objectif escompté sur tout », a-t-il assuré.

Son homologue italien Luigi Di Maio a déploré pour sa part « le décalage persistant entre la rhétorique diplomatique et les comportements et les faits sur le terrain ».

« Malheureusement (…) l’histoire qui se déroule en ce moment en Libye diverge profondément de celle écrite à Berlin », a-t-il lancé.

Concernant les violations de l’embargo sur les armes, « les avis divergent », entre pays concernés, sur les auteurs des violations, a concédé Hieko Maas.

La France insiste surtout sur les violations commises par la Turquie, accusée d’envoyer massivement des armements et des rebelles syriens proturcs vers Tripoli en soutien au Gouvernement d’union nationale.

La Russie est pour sa part soupçonnée de soutenir le maréchal Haftar via des centaines de miliciens de la force Wagner, ce qu’elle dément formellement. Les Emirats arabes unis sont aussi régulièrement montrés du doigt.

Heiko Maas a également insisté sur la nécessité pour les Européens, qui doivent se consulter lundi sur les moyens de faire respecter l’embargo, de veiller à ce qu’il soit respecté « à la fois sur mer, terre et dans les airs ».

« Sinon une partie sera avantagée au détriment de l’autre », a-t-il averti, alors que l’UE veut réactiver l’opération navale Sophia pour contrôler l’embargo.

L’Autriche bloque pour l’instant la reprise de Sophia, qui a aussi sauvé des migrants en Méditerranée, une opération perçue par certains pays de l’UE comme un encouragement à l’immigration.

« C’est ridicule » pour un pays sans marine qui du coup n’y participera pas, a ironisé le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell.

En Irak, des manifestants veulent faire de l’un d’eux le futur Premier ministre

Des centaines d’Irakiens ont défilé dimanche en brandissant les portraits d’une figure de la contestation qu’ils voudraient voir nommer Premier ministre, à la place de Mohammed Allawi, désigné par la classe politique qui a promis de présenter son gouvernement dans la semaine.

Dans la ville sainte chiite de Kerbala, au sud de Bagdad, des dizaines d’étudiants tenaient à bout de bras des photos d’Alaa al-Rikaby, un pharmacien devenu une figure de la contestation à Nassiriya, fer de lance de la révolte dans le sud du pays.

L’homme au crâne dégarni et au visage rond barré d’une moustache a récemment lancé un référendum auprès des manifestants, sillonnant le Sud et Bagdad pour savoir s’il devait être candidat au poste de Premier ministre.

Sur Twitter, il a des dizaines de milliers d’abonnés et publie régulièrement des vidéos très suivies. Dans la dernière, mise en ligne jeudi, il affirme que « si le peuple en décide ainsi, j’accepterai ».

« ce poste n’a aucune valeur en tant que tel pour moi, ce n’est pas un butin, mais je le vois comme une énorme responsabilité », poursuit celui dont la tente sur le campement des manifestants antigouvernementaux à Nassiriya a récemment été visée et en partie incendiée par une grenade assourdissante.

A Kerbala dimanche, Seif al-Hasnaoui, étudiant d’une vingtaine d’années, a dit à l’AFP manifester pour « déclarer notre soutien à Alaa al-Rikaby, le candidat du peuple ».

« Nous avons de nombreuses revendications et l’une d’elles est la nomination d’un Premier ministre et d’un gouvernement indépendants et sans lien avec les partis, comme Alaa al-Rikaby », a renchéri Hassan al-Qezouini, un autre étudiant.

Avant M. Rikaby, Fayeq al-Cheikh Ali, trublion libéral et critique des autorités au Parlement, s’était déclaré candidat pour former le futur gouvernement, sans obtenir de réponse de la présidence.

En dépit de ces candidatures spontanées, le processus politique continue en vue de la formation d’un nouveau gouvernement.

Samedi, le Premier ministre désigné, Mohammed Allawi, a affirmé qu’il proposerait son gouvernement au vote de confiance du Parlement dans les jours à venir, promettant des ministres « indépendants », une condition posée par le leader chiite Moqtada Sadr qui tient le premier bloc à l’assemblée.

Depuis le 1er octobre, l’Irak est plongé dans la crise politique la plus grave de son histoire récente. La révolte populaire inédite réclame la refonte du système politique et le renouvellement complet de la classe dirigeante. Elle a déjà été officiellement émaillée par près de 550 morts et 30.000 blessés.

Les manifestants refusent catégoriquement M. Allawi car il a été à deux reprises ministre de ce système, mais Moqtada Sadr, qui fut le premier soutien de la contestation appuie désormais le gouvernement à venir. Son mouvement insiste toutefois sur le fait que les ministres nommés ne doivent pas être affiliés à des partis politiques.

De son côté, M. Allawi a reçu des manifestants, leur promettant de « proposer un ou deux ministres issus de la contestation ».

Crise du Golfe: les discussions entre Doha et Ryad « suspendues » (ministre qatari)

Les discussions entre Doha et Riyad pour résoudre la crise diplomatique qui les oppose depuis près de trois ans ont été « suspendues », a déclaré le ministre des Affaires étrangères du Qatar, Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani.

L’Arabie saoudite et ses alliés –les Emirats arabes unis, Bahreïn et l’Egypte– ont rompu leurs liens avec le Qatar en juin 2017, l’accusant de soutenir des mouvements islamistes –ce que Doha nie– et de se rapprocher de l’Iran, principal rival régional du royaume saoudien.

Depuis, Ryad et ses alliés ont fermé leur espace aérien à Qatar Airways, interdit tout voyage dans le pays, suspendu la coopération commerciale et les deux camps se sont livrés à une bataille médiatique sans relâche.

Mais en décembre, le Qatar et le Koweït, médiateur entre les deux parties, avaient évoqué des progrès dans les discussions pour mettre fin à la dispute avec Ryad.

« Malheureusement, ces efforts n’ont pas abouti et ont été suspendus début janvier », a déclaré samedi le ministre des Affaires étrangères du Qatar lors de la Conférence sur la sécurité de Munich, grand-messe diplomatique annuelle.

« Nous ne sommes pas les auteurs de cette crise et nous avons été très clairs sur le fait que nous sommes favorables à toute intention réelle de résoudre ce problème », a ajouté le ministre qatari.

Récemment, deux diplomates à Doha ont indiqué à l’AFP ne pas voir de signes d’une reprise de ces négociations balbutiantes dans un avenir proche.

Le journal saoudien panarabe Asharq Al-Awsat a cité mercredi un diplomate du Golfe selon qui Ryad s’était retiré des négociations parce que les négociateurs qataris « ne semblaient pas sérieux dans la recherche d’un compromis ».

Selon les experts, les Saoudiens cherchent à résoudre la crise du Golfe pour construire un front arabe uni face à l’Iran, grand rival de Ryad mais partenaire important du Qatar.

« Danger de mort » au Royaume-Uni, frappé par la tempête Dennis

Pluies torrentielles, vents violents: la tempête Dennis a balayé dimanche le Royaume-Uni, clouant au sol des centaines d’avions pendant que l’armée est mobilisée et le sud du Pays de Galles en alerte rouge, la météo y présentant un « danger de mort ».

Dimanche midi, le pays connaissait le record du « plus grand nombre d’alertes et d’avertissements en cours contre les inondations jamais enregistrés en Angleterre à ce jour », a indiqué un directeur de l’Agence environnementale (EA) dans un tweet, en dénombrant 594.

Elles s’étendent sur une zone allant du sud de l’Écosse à la Cornouailles (sud-ouest de l’Angleterre), après que plusieurs rivières sont entrées en forte crue. A Aberdaron, dans le sud du Pays de Galles, des vents de plus de 145 km/h ont été enregistrés.

Plusieurs centaines de vols à destination ou au départ de l’ensemble du Royaume-Uni sont cloués au sol, ont annoncé les compagnies British Airways et EasyJet. Samedi déjà, 230 vols EasyJet avait été annulés. Le service ferroviaire a aussi été suspendu dans le sud du Pays de Galles, en raison de la présence d’eau sur les voies.

L’Institut météorologique britannique(Met) a placé dimanche matin le sud du Pays de Galles en alerte rouge, le niveau d’alerte le plus élevé, à cause des fortes pluies liées à la tempête Dennis. Une première concernant les pluies depuis décembre 2015.

Une alerte rouge équivaut à « des conditions météorologiques dangereuses » présentant « un danger de mort », des risques de perturbations dans l’approvisionnement en énergie et des dommages aux infrastructures.

« Nous exhortons les gens à faire attention et à prendre leurs dispositions pour être en sécurité », a déclaré Jeremy Parr, responsable de la gestion des risques d’inondations au sein de l’organisme gouvernemental gallois chargé des ressources naturelles.

– Disparitions et évacuations –

Au barrage de Cray Reservoir, dans le sud du Pays de Galles, il est tombé 132,8 mm de pluie entre samedi matin 7h et dimanche matin 8h00, soit l’équivalent de plus d’un mois de précipitations sur cette région (110,8 mm en moyenne en février), détaille le MET sur son site internet.

A la frontière entre l’Ecosse et l’Angleterre, l’Agence écossaisse de protection de l’environnement (Sepa) a prié les habitants de quitter leur logement. D’autres évacuations sont en cours, notamment dans le village gallois de Skenfrith, a indiqué dimanche la police du Gwent sur son compte Twitter. Elle a lancé aussi un appel à témoins pour un homme disparu samedi, sans dire pour autant si cela était lié à la tempête.

Une autre disparition a été signalée à Brighton, où la police recherche activement une jeune femme d’une vingtaine d’années, qui a été aperçue entrant dans l’eau dimanche vers 02H45.

Deux corps ont été repêchés très tôt samedi matin au large de la côte sud de l’Angleterre, dans une mer agitée, au début de la tempête. Il n’est pas encore établi si les circonstances de ces décès sont liées à la tempête Dennis.

Samedi, le ministère de la Défense a déployé l’armée dans le West Yorkshire, une zone dans le nord de l’Angleterre durement touchée le weekend précédent par les inondations liées à la tempête Ciara.

Plusieurs compétitions sportives prévues dimanche, dont la Coupe d’Angleterre féminine de football, des matchs de rugby et des courses de chevaux, ont été annulées.

La situation restera complexe dimanche après-midi dans les régions du sud du Royaume-Uni, où « des pluies fortes et persistantes se déplaceront lentement vers l’est », a indiqué le Met sur son compte Twitter à 11H48, prévoyant « partout ailleurs un mélange de soleil et d’averses violentes », avec des épisodes « très venteux » dans le nord et l’ouest du pays.

Ce que l’on sait de l’affaire Griveaux

La diffusion de vidéos intimes a poussé Benjamin Griveaux à renoncer à briguer la mairie de Paris vendredi. Deux jours après le coup de tonnerre de son retrait, voici ce que l’on sait de cette affaire aux retentissements politique et judiciaire :

. De quoi parle-t-on ?

Vendredi matin, Benjamin Griveaux, 42 ans, a annoncé qu’il se retirait de la course à la mairie de Paris. Le renoncement de l’ex-candidat LREM, un des piliers de la Macronie, est la conséquence de la diffusion sur internet de vidéos intimes.

A l’origine, les vidéos adressées à une femme d’un homme se masturbant – dont on ne voit pas le visage, mais attribuées à Benjamin Griveaux – ont été mises en ligne mercredi soir sur un site créé ad hoc et devenu depuis inaccessible.

Partagées au départ par une poignée de politiques dans des messages privés, elles ont ensuite été relayées sur les réseaux sociaux, notamment par le député ex-LREM Joachim Son-Forget.

Samedi après-midi, Benjamin Griveaux a porté plainte contre X et le parquet de Paris a ouvert une enquête.

. Qui est à l’origine de cette diffusion ?

Dès vendredi matin, un artiste russe contestataire, Piotr Pavlenski, a revendiqué être à l’origine de la publication des vidéos incriminées. Il la justifie en dénonçant « l’hypocrisie » de Benjamin Griveaux.

Ce dernier « a utilisé sa famille en se présentant en icône pour tous les pères et maris de Paris. Il a fait de la propagande des valeurs familiales traditionnelles », a affirmé le Russe.

Cet homme, réfugié politique en France depuis mai 2017, a déjà eu affaire à la justice française pour avoir incendié la façade d’une succursale de la Banque de France en octobre de la même année, dans le cadre d’une « performance artistique ». Il a été condamné en janvier 2019 à trois ans de prison, dont deux avec sursis.

Il a été placé en garde à vue samedi après-midi, dans le cadre d’une autre enquête ouverte pour des violences commises le soir du 31 décembre dans un appartement parisien. Celle-ci a été suspendue dimanche pour permettre de l’interroger sur l’affaire Griveaux dans le cadre d’une autre garde à vue. Au total, il ne peut pas rester plus de 48 heures en garde à vue à compter du début de la première, soit jusqu’à lundi après-midi.

Dans son pays, l’artiste de 35 ans, qui s’est fait connaître pour des « performances » choc comme le fait de se coudre les lèvres en soutien au groupe contestataire Pussy Riot, avait déjà mis le feu à l’une des portes de la Loubianka, le siège historique des services de sécurité russes, en mai 2015. Après sept mois de détention préventive, il avait été condamné à une simple amende dans une décision d’une rare clémence pour la justice russe.

L’avocat de Benjamin Griveaux, Me Richard Malka, a dénoncé samedi soir la justification « grotesque » de M. Pavlenki.

« Ce que je vois, c’est qu’un individu, assez trouble manifestement, revendique les faits mais que, manifestement aussi, il ne peut pas être le seul impliqué compte tenu de ce que ça coûte comme opération, de sa maîtrise de la langue française, il ne peut pas être tout seul », a-t-il ajouté sur LCI.

. Piotr Pavlenski a-t-il agi seul ?

Depuis samedi soir, sa compagne a également été placée en garde à vue, cette fois spécifiquement dans le cadre de l’enquête qui concerne les vidéos incriminées. Selon une source proche du dossier, c’est elle qui aurait été la destinataire desdites vidéos.

Cette femme est en garde à vue pour « atteinte à l’intimité de la vie privée » et « diffusion sans l’accord de la personne d’images à caractère sexuel », a-t-on appris auprès du parquet de Paris.

L’avocat de Piotr Pavlenski, Me Juan Branco, a expliqué vendredi avoir été « approché » par l’artiste pour « avoir un avis juridique sur la situation » et « vérifier la fiabilité » de la vidéo avant sa diffusion. Il dément en revanche tout rôle dans la divulgation de la vidéo.

Depuis 2016 et l’adoption de la loi « pour une République numérique », la diffusion de « revenge porn » ou « vengeance pornographique » est passible de deux ans d’emprisonnement et 60.000 euros d’amende en France.

. Quelles conséquences politiques ?

Le renoncement de Benjamin Griveaux oblige le parti présidentiel et ses alliés centristes à trouver un autre candidat pour tenter de conquérir la mairie de Paris, à moins d’un mois du scrutin.

Des réunions ont lieu ce week-end au siège de LREM pour parvenir à un consensus sur un successeur et l’objectif est d’avoir un candidat lundi, alors que la date limite du dépôt des listes est fixée au 27 février.

Parmi les noms cités figurent ceux de l’ex-ministre Mounir Mahjoubi, du porte-parole du groupe LREM au Sénat Julien Bargeton, et celui de son homologue à l’Assemblée Sylvain Maillard. Le nom de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, circule, même si cette option est jugée quasi impossible en raison de son agenda chargé.

Au Royaume-Uni, des communautés à la rescousse des pubs en danger

En bas, quelques clients savourent leur boisson, attablés au comptoir ou assis sur des chaises dépareillées dans une salle au style éclectique. A l’étage, une dizaine d’habitués s’activent pour construire un nouveau bar et faire une place au futur ascenseur.

Ces fidèles du Ye Olde Cross, un établissement datant du 19e siècle niché dans le village de Ryton au nord-est de l’Angleterre, ont décidé de retrousser leurs manches et de mettre la main au portefeuille, pour sauver leur pub préféré de la faillite.

« Nous avons récolté assez d’argent pour acheter le bâtiment, mais pas beaucoup plus, donc nous faisons le maximum nous-mêmes », explique Ted Euers, un des douze membres du Comité des actionnaires.

Ce pub, comme plus d’une centaine d’autres dans le pays, appartient à un groupe d’actionnaires individuels, en vertu d’une loi votée au début des années 2010 reconnaissant le rôle de ces débits de boisson dans le mode de vie britannique et ouvrant la possibilité à leur reprise par des habitants pour éviter leur disparition.

Ye Olde Cross a fermé en 2018 – un « crève-coeur » pour nombre d’habitants de Ryton, village de 7.500 âmes – victime d’un changement fréquent de gérance qui s’est traduit par une perte de rentabilité.

Une situation loin d’être inhabituelle, puisque depuis 2007, environ 25% des pubs au Royaume-Uni ont fermé, soit environ 12.000, selon le Bureau national des statistiques (ONS).

« L’année dernière, nous avons observé une fermeture toutes les douze heures », a commenté auprès de l’AFP Nik Antona, président de Camra, une association militant pour le maintien de ces espaces de sociabilité.

Les causes de cette hécatombe sont multiples: apparition de nouveaux espaces de socialisation pour les jeunes, notamment avec les réseaux sociaux, baisse de la consommation d’alcool, effets de la crise économique de 2008 et impôts élevés sur l’immobilier commercial.

Le gouvernement a annoncé une ristourne fiscale de 1.000 livres pour les plus petits établissements cette année, « un bon début » mais « un pansement sur une jambe de bois », pour Nik Antona.

– Pas payés en bières –

Lorsque Ye Olde Cross a fermé, des habitants de Ryton ont décidé d’unir leurs forces et de reprendre le lieu.

Après plusieurs mois de porte à porte et de lobbying auprès des politiques, ils parviennent à récolter environ 150.000 livres (177.000 euros) auprès de plus de 300 personnes.

Si la valeur des parts achetées ne fluctue pas, et ne permet pas de plus-value à la revente, celles-ci devraient néanmoins offrir dans le futur un dividende symbolique.

La communauté a aussi pu bénéficier de 50.000 livres de subventions et a emprunté un montant identique. Les clients-actionnaires continuent toutefois de mettre la main à la pâte pour faire vivre l’établissement.

« Nous ne sommes pas payés en bières », promet, pinte de blonde en main, l’un des bénévoles après avoir remis en ordre l’étage, qui sert de salle de yoga en fin de journée.

Tricot, cinéma, lecture ou discussions entre jeunes et futures mamans, les activités ne manquent pas à Ye Olde Cross.

La plupart sont animées par des membres de la communauté et une partie du prix – pour celles qui sont payantes – est reversée au pub.

« C’est gagnant-gagnant », précise la professeure de yoga.

Pour Abigail Bennett, qui gère le lieu avec son compagnon Billy, l’animation de cette communauté représente un travail « beaucoup plus stressant » que dans un modèle standard de débit de boisson, mais « tellement plus gratifiant ».

– Du service postal à l’épicerie –

S’il a fait des émules jusqu’à Londres, où un pub a été repris par des habitants, ce modèle n’est pas applicable partout, et à chaque établissement sa solution.

Si la plupart choisissent la montée en gamme, en améliorant la qualité des plats servis et en s’adaptant plus aux besoins de la clientèle féminine et des familles, d’autres, comme la chaine Wetherspoon, font le choix du pub « low cost », sans chichi ni fioritures.

Signe de l’importance qu’ont pris les pubs dans la vie locale, notamment dans les campagnes touchées par la désertification, certains établissements ont décidé d’offrir un service postal, ou des produits du quotidien avec un coin épicerie.

Crash d’un avion de combat au Yémen: le sort de deux pilotes saoudiens inconnu (coalition)

Le sort de deux pilotes d’un avion de combat saoudien qui s’est écrasé au Yémen était inconnu dimanche, deux jours après les faits, la coalition militaire sous commandement saoudien qui intervient contre les Houthis accusant ces rebelles d’avoir tiré sur les deux hommes.

Les rebelles ont tiré en direction des deux pilotes éjectés du Tornado qui s’est écrasé dans la province yéménite de Jawf (nord), a indiqué le porte-parole de la coalition, le colonel saoudien Turki al-Maliki, cité par l’agence officielle saoudienne SPA.

« Le commandement des forces conjointes de la coalition tient la milice terroriste des Houthis responsable de la vie et la santé de l’équipage du Tornado en vertu du droit humanitaire international », a souligné le colonel Maliki.

Le porte-parole n’a pas précisé si les deux membres d’équipage ont survécu ou ont s’ils ont été capturés par les rebelles yéménites qui ont dit avoir abattu l’appareil à l’aide d’un missile sol-air

L’avion, appartenant aux forces aériennes saoudiennes, s’est écrasé dans la nuit de vendredi à samedi, fait rare depuis le début en 2014 du conflit au Yémen.

La coalition, dont les piliers sont l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, intervient depuis 2015 au Yémen aux côtés des forces loyalistes face aux rebelles venus du nord, qui se sont emparés de plusieurs régions notamment dans l’ouest du pays, ainsi que de la capitale Sanaa.

Après le crash, la chaîne de télévision al-Massirah, organe des rebelles, a fait état de multiples frappes de la coalition contre Al-Hayjah, une région sous contrôle des Houthis à Jawf, où des habitants s’étaient « rassemblés autour des débris de l’avion abattu ».

Les rebelles ont fait état de nombreux morts dont des femmes et des enfants.

« Selon des informations préliminaires, 31 civils ont été tués et 12 blessés dans des raids aériens à Al-Hayjah », a pour sa part indiqué le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha).

Dans une déclaration ultérieure, la coalition a admis « la possibilité de dommages collatéraux » lors d’une opération de « recherches et de sauvetage » sur le site du crash.

Save the Children a déploré la mort d’enfants dans ces raids, son directeur au Yémen, Xavier Joubert, appelant « à protéger les enfants (…) victimes de ce terrible conflit qui ravage la vie de millions de Yéménites depuis cinq ans maintenant ».

Selon diverses organisations humanitaires, la guerre au Yémen a fait des dizaines de milliers de morts, essentiellement des civils. 24,1 millions, soit plus des deux tiers de la population, ont besoin d’assistance d’après l’ONU.

« Danger de mort » au Royaume-Uni, frappé par la tempête Dennis

Pluies torrentielles, vents violents: la tempête Dennis balaye dimanche le Royaume-Uni, clouant au sol des centaines d’avions pendant que l’armée est mobilisée et le sud du Pays de Galles en alerte rouge, la météo y présentant un « danger de mort ».

Dimanche matin, près de 200 alertes inondations avaient été mises en place, sur une zone s’étendant du sud de l’Écosse à la Cornouailles (sud-ouest de l’Angleterre). A Aberdaron, dans le sud du Pays de Galles, des vents de plus de 145 km/h ont été enregistrés.

Plusieurs centaines de vols à destination ou au départ de l’ensemble du Royaume-Uni sont cloués au sol, ont annoncé les compagnies British Airways et EasyJet. Le service ferroviaire a aussi été suspendu dans le sud du Pays de Galles, en raison de la présence d’eau sur les voies.

L’Institut météorologique britannique (Met) a placé dimanche matin le sud du Pays de Galles en alerte rouge, le niveau d’alerte le plus élevé, à cause des fortes pluies liées à la tempête Dennis. Une première concernant les pluies depuis décembre 2015.

Une alerte rouge équivaut à « des conditions météorologiques dangereuses » présentant « un danger de mort », des risques de perturbations dans l’approvisionnement en énergie et des dommages aux infrastructures.

« Nous exhortons les gens à faire attention et à prendre leurs dispositions pour être en sécurité », a déclaré Jeremy Parr, responsable de la gestion des risques d’inondations au sein de l’organisme gouvernemental gallois chargé des ressources naturelles.

Au barrage de Cray Reservoir, dans le sud du Pays de Galles, il est tombé 132,8mm de pluie entre samedi matin 7h et dimanche matin 8h00, soit l’équivalent de plus d’un mois de précipitations sur cette région (110,8mm en moyenne en février), détaille le MET sur son site internet.

Samedi, le ministère de la Défense a déployé l’armée dans le West Yorkshire, une zone dans le nord de l’Angleterre durement touchée le weekend précédent par les inondations liées à la tempête Ciara.

Deux corps ont été repêchés très tôt samedi matin au large de la côte sud de l’Angleterre, dans une mer agitée, au début de la tempête. Il n’est pas encore clair si les circonstances de ces décès sont liées à la tempête Dennis.

Chine: le virus tue encore mais la contamination ralentit

Le bilan de l’épidémie de pneumonie virale s’est encore alourdi dimanche en Chine, dépassant les 1.600 morts, mais le rythme de contamination dessinait une décrue.

Alors que le nouveau coronavirus a tué pour la première fois en dehors de l’Asie, un haut responsable chinois a estimé que son pays était en train de maîtriser l’épidémie.

Selon le dernier bilan diffusé dimanche par les autorités chinoises, la pneumonie virale Covid-19 a provoqué la mort de 1.665 personnes, la plupart dans la province du Hubei, où le virus est apparu en décembre. Cent-quarante-deux personnes ont succombé au cours des dernières 24 heures.

Plus de 68.000 personnes ont été contaminées depuis le début de la crise, mais le nombre de nouveaux cas quotidiens tend à se tasser: il atteignait le chiffre de 2.009 dimanche, soit la troisième journée de repli consécutive.

« On peut déjà constater l’effet des mesures de contrôle et de prévention de l’épidémie dans différentes parties du pays », s’est félicité devant la presse le porte-parole de la commission nationale (ministère) de la Santé, Mi Feng.

Plus prudente, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a jugé samedi qu’il était « beaucoup trop tôt » pour faire des prévisions sur l’évolution de la maladie.

– « Gestion fermée » –

Mais à l’épicentre de la crise, la province du Hubei, où 56 millions d’habitants sont coupés du monde depuis le 23 janvier, a encore restreint la liberté de mouvement de ses citoyens bien au delà de la capitale, Wuhan.

Villages et cités résidentielles sont désormais soumis à « une stricte gestion fermée », 24 heures sur 24, ce qui signifie que les habitants ne sont plus censés sortir de chez eux jusqu’à nouvel ordre.

Les achats et la distribution de nourriture et de médicaments peuvent être faits de façon « centralisée », précise une directive provinciale publiée dimanche.

Dans le reste du monde, l’épidémie maintient la planète en alerte, avec près de 600 cas confirmés de contamination dans une trentaine de pays.

La ministre française de la Santé Agnès Buzyn a annoncé samedi le décès la veille au soir d’un touriste chinois de 80 ans hospitalisé en France depuis fin janvier. Ce décès est le « premier hors d’Asie, le premier en Europe », a-t-elle précisé.

L’Egypte avait annoncé vendredi avoir enregistré le premier cas sur le continent africain.

Le principal foyer d’infection hors de Chine reste le paquebot de croisière Diamond Princess, en quarantaine au Japon: 355 cas de contamination y ont été confirmés, dont 70 nouveaux cas annoncés dimanche.

Plusieurs pays — Canada, Etats-Unis, mais aussi Hong Kong, près d’un millier de passagers à eux trois — ont décidé ce week-end d’évacuer rapidement leurs ressortissants, bloqués dans le bateau en quarantaine depuis le 3 février. Mais les 3.711 personnes initialement à bord n’ont pas encore toutes subi les examens permettant d’établir leur éventuelle contamination.

– Image et légitimité –

En Chine, après avoir révoqué vendredi les plus hauts responsables politiques du Hubei et de Wuhan, le régime communiste a poursuivi le mouvement dimanche avec l’annonce de sanctions de hauts fonctionnaires de moindre rang.

« Lorsqu’une crise de cette ampleur se produit, cela prend une importance politique, car l’image internationale de la Chine et la légitimité du Parti (communiste) sont en jeu », commente la sinologue Zhou Xun, de l’Université d’Essex (Angleterre).

Le régime du président Xi Jinping fait face à une vague inédite de mécontentement pour avoir tardé à réagir à l’épidémie. Une colère attisée par la mort au début du mois d’un jeune médecin de Wuhan qui avait été convoqué par la police pour avoir alerté dès décembre sur l’apparition du virus.

« De façon générale, depuis Mao, l’Etat a fait très peu pour la santé publique », estime Mme Zhou. « Le résultat c’est que le système de santé est très faible, inefficace, coûteux et chaotique ».

Nigeria: 30 personnes tuées par des bandits dans le Nord-Ouest

Des hommes armés ont tué 30 personnes lors d’une attaque contre deux villages du nord-ouest du Nigeria où des bandes criminelles volent du bétail et kidnappent des habitants en vue d’obtenir une rançon, a annoncé la police dimanche.

Des dizaines de bandits à moto ont attaqué vendredi les villages de Tsauwa et de Dankar, dans l’Etat de Katsina, tirant sur les habitants et brûlant leurs maisons.

« Les bandits ont tué 21 personnes à Tsauwa et neuf, près de là, à Dankar », a déclaré Gambo Isah, porte-parole de la police de Katsina. « La plupart des personnes tuées sont des personnes âgées et des enfants incapables de fuir », a-t-il précisé.

La police et l’armée se sont déployées dans la zone après l’attaque et un suspect a été arrêté, a indiqué M. Isah.

Les assaillants ont brûlé des maisons, du bétail et des denrées avant de prendre la fuite, a déclaré à l’AFP Tukur Mu’azu, le chef traditionnel du district de Batsari qui est à cheval sur les deux villages.

Il a donné le même bilan que la police de cette attaque qu’il a qualifiée de « non provoquée ».

« Je n’ai jamais vu une telle destruction de ma vie », a-t-il ajouté alors qu’il assistait aux obsèques des victimes.

Les villages de l’Etat de Katsina, d’où est originaire le président Muhammadu Buhari, sont fréquemment la cible de voleurs de bétail et de ravisseurs qui enlèvent des habitants en vue de rançons.

Les bandes criminelles lancent leurs attaques à partir de bases situées dans une vaste forêt à cheval sur l’Etat de Katsina et plusieurs Etats voisins.

Les habitants des régions concernées constituent des groupes d’autodéfense qui souvent alimentent encore la violence.

Mardi, dans l’Etat voisin de Kaduna, des hommes armés ont ainsi brûlé vives 21 personnes, dont 16 membres d’une même famille, dans une opération de représailles contre une attaque menée contre leur camp par des membres d’un groupe d’autodéfense.