Tchad : report de l’adoption d’une l’ordonnance

Le projet d’ordonnance portant création des Unités Administratives a été reporté, le jeudi 5 juillet, au cours du conseil ordinaire des ministres.

Le conseil ordinaire des ministres du jeudi 5 juillet 2018, a ajourné l’un des six points inscrits à l’ordre du jour. Le projet d’ordonnance portant création des Unités Administratives pour permettre au préalable l’harmonisation avec les textes sur les collectivités territoriales, est reporté sans explication.

Beaucoup des Tchadiens attendent que l’une des principales recommandations du Forum National Inclusif, à savoir le retour à l’ancien découpage de 14 préfectures, avec l’éclatement du Borkou-Ennedi-Tibesti en trois préfectures et un statut particulier pour la ville de N’Djamena soit effective. Depuis lors trop de spéculation autour de ce découpage.

Les autres points inscrits à l’ordre du jour ont été examinés et adoptés par le conseil des ministres. Au titre du ministère des Affaires Etrangères, de l’Intégration Africaine, de la Coopération Internationale et de la Diaspora, ce sont deux projets d’ordonnance entrant dans le cadre de la mise en œuvre des réformes de l’Union Africaine. Le premier projet d’ordonnance, porte sur la ratification du protocole relatif à la Banque Africaine d’Investissement. Le second projet d’ordonnance porte sur la ratification du protocole relatif à la création du Fonds Monétaire Africain.

Le conseil des ministres a également au titre du ministère de la Justice, chargé des Droits Humains, adopté le projet de décret portant adoption de la politique sectorielle de la Justice 2018-2027, dont l’objectif général est d’instaurer d’ici 2027, une justice tchadienne de qualité efficace et performante, crédible et accessible aux justiciables. Le projet de décret Application de la loi n°006/PR/2002 du 15 avril 2002 relatif à la promotion de la Santé de la Reproduction a été examiné et adopté au titre du ministère de la Santé Publique.

Tchad : « les jours non prestés par les grévistes ne seront pas rémunérés »

C’est qui ressort d’un communiqué du gouvernement tchadien publié mercredi 03 juillet 2018.

La loi n°032, portant sur le régime de la grève au Tchad en vigueur dans toutes ses dispositions depuis mercredi 4 juin 2018. C’est la quintessence d’un communiqué du gouvernement rendu publique dans la soirée du mardi 3 juillet.

Dans ce communiqué, le Gouvernement accuse la plateforme syndicale revendicative de maintenir les travailleurs dans une impasse totale par des propositions irréalistes et insoutenables. Pour le gouvernement, cette manière d’agir peu orthodoxe vise à saper le bon fonctionnement de l’Etat et à remettre en cause la trêve sociale issue de l’accord du 14 mars 2018.

Face à cette situation, le gouvernement informe l’opinion nationale de l’application stricte des dispositions législations, conventionnelles et règlementaires relatives à l’exercice du droit de grève et, notamment l’application de la loi 032/PR/2016 du 30 décembre 2016 selon les termes du communiqué. Aux termes de cette loi, “les journées non prestées pour cause de grève ne donnent pas lieu à la rémunération.

Toutefois dans le souci constant de préserver la paix sociale, le gouvernement reste ouvert pour un dialogue franc et constructif, précise le communiqué.

Tchad : 180 apprenants reçoivent leurs diplômes de fin de formation

C’était au cours d’une cérémonie organisé mercredi 4 juillet, par le Centre d’Apprentissage de la Langue Française (CALF) de N’Djaména.

Ils étaient 180 sur 453 apprenants du CALF, à avoir reçu leur Diplôme d’Etude Elémentaire en Langue Française (DELF) et de Diplôme Approfondi de la Langue Française (DALF).  Une cérémonie de remise de Diplômes qui a été marqué par la présence de l’Ambassadeur de la France au Tchad et du Secrétaire d’Etat à l’éducation et à la promotion civique.

« Le problème n’est pas simple (…) beaucoup de candidats s’inscrivent à des niveaux qui dépassent parfois leurs capacités », se justifie le directeur du CALF de N’Djaména, Idaïmbang Kemsol.

Parmi les lauréats, on peut noter la présence des étudiants, des enseignants, des militaires et de candidats à l’immigration. « Le français est pour nous une langue de travail, d’échange et de communication », a déclaré Fatimé Ali Ahmat, l’une des lauréats.

Le Soudan et le Tchad conviennent de renforcer leurs forces conjointes à leurs frontières

Les deux pays sont arrivés à cette entente mercredi dernier.

Le Soudan et le Tchad sont convenus mercredi de renforcer les forces communes à leurs frontières, de fournir le soutien logistique et de développer les activités le long de la frontière commune.

Mercredi, le président soudanais, Omar El-Béchir, et son homologue tchadien, Idriss Deby, ont participé à la session de clôture de la première conférence sur le développement des activités à la frontière entre le Soudan et le Tchad, qui se tient à El Geneina, la capitale de l’État du Darfour, dans l’ouest du Soudan.

Les deux présidents ont signé le communiqué final de la conférence et ont convenu de renforcer la coopération en matière de justice, de police et de douane à la frontière commune afin de combattre le terrorisme, le crime organisé et toutes les formes de commerce illégal.

Les deux pays ont également réitéré leur volonté d’examiner et d’achever leurs travaux de démarcation de la frontière, notamment en installant des panneaux indiquant clairement où se trouve la frontière.

Dans le domaine économique, les deux parties sont convenues de faciliter la circulation des marchandises, de renforcer le protocole du commerce frontalier, de créer des évaluations communes, d’ouvrir des agences bancaires pour faciliter les échanges, les financements et les transferts de fonds dans les états frontaliers.

La première conférence sur le développement des activités à la frontière soudano-tchadienne a eu lieu à El Geneina les 24 et 25 avril.

Au Tchad, le gouvernement accuse l’Église de semer la division

Jeudi 19 avril, les évêques tchadiens ont appelé à l’organisation d’un référendum pour le vote de la nouvelle Constitution. Le gouvernement s’est dit « stupéfait » et « indigné » de cette intervention de l’Église catholique.

« Nous exprimons notre stupéfaction et notre indignation face à cette déclaration infondée, qui non seulement fait une lecture complètement erronée de la Constitution en vigueur, mais jette les germes d’une grave division des Tchadiens », a déclaré, samedi 21 avril, Mariam Mahamat Nour, secrétaire générale du gouvernement tchadien, chargée des relations avec le Parlement.

Cette responsable gouvernementale répondait aux évêques tchadiens qui ont appelé, jeudi 19 avril, à l’organisation d’un référendum pour l’adoption de la nouvelle Constitution tchadienne. « Le président tchadien, Idriss Déby Itno, est le seul habilité à décider de la tenue d’un référendum », a-t-elle rappelé.

Le texte de la nouvelle Constitution tchadienne, très controversé, est issu des résolutions d’un forum sur les réformes institutionnelles qui a réuni les forces politiques, religieuses et sociales du Tchad en mars, mais qui a été boudé par l’opposition.

Le vote pour l’adoption du nouveau texte constitutionnel est prévu à l’Assemblée nationale le 30 avril. La nouvelle Constitution, si elle est adoptée, instaurera un régime présidentiel qui renforcerait les pouvoirs du président Idriss Déby Itno et introduirait une quatrième République.

Idriss Déby, 65 ans, au pouvoir depuis 1990, en est à son cinquième mandat qui doit s’achever le 21 août 2021. La nouvelle constitution lui permettrait de se représenter en 2021 et d’effectuer deux autres mandats de six ans. Il pourrait donc être président jusqu’en 2033.

Les évêques tchadiens estiment qu’une adoption du texte constitutionnel par voie parlementaire « risque de fausser gravement les règles du jeu démocratique ». L’Assemblée nationale tchadienne est, en effet composée d’une forte majorité de députés proches du pouvoir. L’épiscopat tchadien estime, en outre, qu’« une grande partie de la population tchadienne ignore complètement ce qui se passe ».

Inquiétude de l’opposition et de la société civile

Le vote prochain de ce projet de loi provoque des fortes tensions entre le pouvoir, les partis d’opposition et la société civile.

Mardi 17 avril, sept associations de la société civile tchadienne ont demandé, dans une lettre ouverte aux députés, de ne pas voter la nouvelle Constitution, estimant que « la constitution encore en vigueur dit qu’une telle révision passe par un référendum ».

Lundi 16 avril, les 33 députés de l’opposition (sur les 170 que compte le parlement tchadien) ont annoncé leur boycott des travaux parlementaires sur l’adoption du texte. « Nous connaissons très bien la machine infernale qui a été lancée contre nous et contre la population tchadienne, a confié à RFI le chef de file de l’opposition, Saleh Kebzabo qui rejette la nouvelle Constitution. Déby veut les pleins pouvoirs. Il ne se satisfait pas de ce qu’il a obtenu jusqu’ici. Il a une majorité écrasante à l’Assemblée nationale, il fera ce qu’il voudra. »