Plusieurs roquettes s’abattent près de l’ambassade américaine à Bagdad

Plusieurs roquettes se sont abattues tôt dimanche près de l’ambassade américaine à Bagdad, a indiqué à l’AFP une source militaire américaine, la 19e attaque contre des intérêts américains en Irak en près de quatre mois.

Des journalistes de l’AFP ont entendu de fortes explosions dans le centre de Bagdad où se trouve l’ultra-sécurisée Zone verte de Bagdad, siège des institutions irakiennes et de plusieurs ambassades.

Ces explosions survenues vers 00H30 GMT ont déclenché les sirènes d’alarme de l’ambassade américaine, selon une source diplomatique. Elles ont été suivies d’un survol aérien de la zone, a constaté un journaliste de l’AFP.

Aucun dégât matériel ni victime n’avait été signalé aux premières heures du jour dimanche.

Les attaques à la roquettes contre des soldats, des diplomates ou des installations des Etats-Unis en Irak se sont multipliées depuis la fin octobre. Elles ont tué un sous-traitant américain et un soldat irakien.

Aucune des 19 attaques recensées depuis le 28 octobre n’a été revendiquée mais Washington accuse les factions armées pro-Iran d’être derrière ces hostilités.

Les tensions entre Washington et Téhéran, tous deux alliés de Bagdad, ont dégénéré fin 2019 sur le sol irakien, menant à l’assassinat à Bagdad du général iranien Qassem Soleimani sur ordre du président américain Donald Trump.

Les Iraniens ont riposté avec une pluie de missiles sur une base irakienne où sont postés des soldats américains, en blessant une centaine.

Les factions armées irakiennes pro-Iran, qui ont perdu leur leader de facto dans le raid contre Soleimani, Abou Mehdi al-Mouhandis, promettent elles aussi depuis une « vengeance » contre les Etats-Unis.

Le Parlement irakien –où elles tiennent le deuxième bloc de députés– a déjà réclamé l’expulsion des 5.200 soldats américains du pays.

Et régulièrement des factions menacent ces troupes. Samedi, l’une des factions pro-Iran les plus radicales d’Irak, Noujaba, a affirmé sur Twitter avoir « décidé de commencer le compte à rebours pour la souveraineté (de l’Irak) et la réponse aux forces d’occupation américaines ».

« Nous sommes plus près que vous ne l’imaginez », a encore menacé le groupe, au-dessus de la photo d’un blindé américain.

Chili: manifestations pro et contre une nouvelle Constitution

Deux manifestations ont été organisées samedi à Santiago l’une favorable à l’adoption d’une nouvelle Constitution et l’autre réclamant le maintien de celle en vigueur au Chili, confronté à une grave crise sociale.

Sur la Plaza Italia, épicentre des manifestations à Santiago depuis le début de la crise le 18 octobre, des milliers de protestataires ont de nouveau réclamé des réformes sociales y compris l’adoption d’une nouvelle Constitution, lors d’une manifestation émaillée d’affrontements avec les forces de l’ordre.

Quelques kilomètres plus loin, ils étaient plus d’un millier à se rassembler devant l’Ecole militaire pour défendre le maintien de l’actuelle Constitution qui remonte à la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990).

Les participants ont manifesté pacifiquement en portant des banderoles frappés du mot « rejet », en brandissant des drapeaux chiliens et en scandant des slogans hostiles à la gauche.

Ce genre de manifestations se sont multipliés ces trois dernières semaines dans la capitale chilienne.

Le président chilien, Sebastian Piñera, a promulgué en décembre une loi permettant l’organisation d’un référendum le 26 avril 2020 sur un changement de la Constitution.

Un changement de l’actuelle Constitution, approuvée le 11 septembre 1980 lors d’un référendum controversé pendant la dictature militaire, est une des principales revendications exprimées lors des manifestations sociales qui secouent le pays depuis plus de deux mois.

La consultation comportera deux questions: l’une sur le remplacement ou non de la Constitution et l’autre, le cas échéant, sur la méthode pour la rédiger.

Cette seconde question devra déterminer quel organe rédigera la future Constitution, soit un « Congrès mixte » — idée soutenue par la coalition gouvernementale — composé à parts égales de citoyens élus à cette fin et de parlementaires en exercice, soit une Assemblée constituante intégralement composée de citoyens spécifiquement élus à cette fin — proposition soutenue par l’opposition et réclamée par de nombreux manifestants.

Si le principe d’une nouvelle Constitution est approuvé le 26 avril, l’élection du Congrès mixte ou de l’Assemblée constituante aura lieu en octobre 2020. L’organe chargé de la rédaction aura neuf mois pour élaborer un nouveau texte, une période qui pourra être prolongée de trois mois.

Tunisie: un gouvernement annoncé mais son sort incertain

Le Premier ministre tunisien désigné Elyes Fakhfakh a annoncé samedi soir la composition de son futur gouvernement, mais le retrait de l’un de ses principaux partenaires, le parti d’inspiration islamiste Ennahdha, rend son sort incertain.

M. Fakhfakh, ancien ministre des Finances, a été désigné après l’échec d’un premier cabinet formé sous la houlette d’Ennahdha après les législatives du 6 octobre, et largement rejeté par le Parlement.

Parmi la liste de ministres annoncée samedi soir, plusieurs sont issus d’Ennahdha, bien que ce parti ait annoncé un peu plus tôt dans la journée qu’il se retirait du gouvernement.

« La décision d’Ennahdha nous met dans une situation difficile qui nous oblige à étudier les possibilités juridiques et constitutionnelles », a déclaré le Premier ministre désigné.

« Nous avons décidé avec le président de la République de profiter de ce qui reste de durée constitutionnelle » pour continuer à chercher une issue, a-t-il ajouté, laissant entendre que la liste pourrait notamment être modifiée.

M. Fakhfakh a été nommé le 20 janvier par le président Kais Saied pour former dans un délai d’un mois un cabinet susceptible de convaincre la majorité des députés.

Ennahdha réclame la formation d’un gouvernement d’unité nationale incluant le deuxième parti au Parlement, Qalb Tounès, formation libérale dirigée par le magnat des médias Nabil Karoui, poursuivi pour fraude fiscale, mais celui-ci avait été écarté des négociations.

« Ennahdha a décidé de ne pas participer ni voter la confiance à un gouvernement qui aurait été trop faible » (sans la participation de Qalb Tounès, ndlr), a indiqué à l’AFP Abdelkarim Harouni, le président du conseil de la choura d’Ennahdha, organe consultatif du parti.

« M. Fakfakh peut encore négocier, mais il ne lui reste plus beaucoup de jours », a souligné M. Harouni, envisageant la possibilité, si M. Fakhfakh renonce à présenter un cabinet, que le président Saied désigne un nouveau chef de gouvernement.

A défaut de gouvernement d’ici le 15 mars, M. Saied aura la possibilité de dissoudre le Parlement et déclencher des élections anticipées.

La Tunisie est le seul de pays touchés par les soulèvements dans le monde arabe en 2011, à poursuivre sur la voie de la démocratisation.

Un programme de quatre ans du Fonds monétaire international s’achève en avril sans que l’Etat tunisien ne soit parvenu à mener les réformes nécessaires pour relancer l’économie.

Yémen: crash d’un avion de combat saoudien, la rébellion dit l’avoir abattu

La coalition militaire sous commandement saoudien, engagée dans la guerre au Yémen, a fait état samedi du crash d’un de ses avions dans le nord de ce pays, les rebelles Houthis affirmant avoir abattu l’appareil.

Un tel crash d’un avion de la coalition est rare depuis le début en 2014 du conflit au Yémen, déclenché après une offensive des rebelles Houthis qui se sont emparés de vastes pans du territoire dont la capitale Sanaa.

Un appareil de type Tornado, appartenant aux forces saoudiennes, est tombé à 23H45 locales vendredi (20H45 GMT) dans la province de Jawf, a dit le porte-parole de la coalition, le Saoudien Turki al-Maliki, cité par l’agence saoudienne SPA.

Il n’a pas précisé les raisons du crash ni le sort de l’équipage.

L’avion menait, selon lui, une mission de soutien aérien aux forces gouvernementales yéménites.

– « Aide de l’Iran » –

La coalition, dont les piliers sont l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, intervient depuis 2015 au Yémen pour soutenir le pouvoir face aux rebelles qui contrôlent toujours de vastes régions du nord et de l’ouest du pays, outre Sanaa.

Selon la chaîne de télévision al-Massirah, organe des rebelles, ces derniers ont « abattu un avion de type Tornado à l’aide d’un missile sol-air perfectionné ».

« Le ciel du Yémen n’est pas un espace pour se promener, l’ennemi doit beaucoup réfléchir » avant de s’y aventurer, a prévenu sur cette chaîne Yehya Saree, un porte-parole des Houthis.

Après le crash, Al-Massirah a fait état de frappes de la coalition samedi dans la région de Masloub, dans la province de Jawf, où des habitants se sont « rassemblés autour des débris de l’avion abattu ».

Selon elle, il y a eu « des dizaines de morts et blessés ». Mais ce bilan n’a pu être vérifié dans l’immédiat par les travailleurs humanitaires locaux.

Sur son compte Twitter, le porte-parole des Houthis, Mohamed Abdelsalam, a affirmé que « la destruction de l’avion Tornado est un coup dur pour l’ennemi, et témoigne de l’importante amélioration des capacités de défense » des rebelles.

Si la revendication des Houthis se confirme, cela signalerait le renforcement de l’arsenal des rebelles accusés de recevoir des armes de l’Iran chiite qui affirme les soutenir politiquement et non militairement.

« Au début du conflit, les Houthis était une milice hétéroclite qui se procurait les armes » dans le pays, a affirmé à l’AFP Fatima Abo Alasrar, une experte au Middle East Institute.

« Aujourd’hui, ils ont massivement développé leur arsenal avec l’aide de l’Iran et du Hezbollah », un puissant mouvement armé libanais pro-iranien, a-t-elle dit.

– Crise humanitaire –

Selon un rapport d’experts de l’ONU chargés de contrôler l’embargo imposé en 2015 au Yémen et obtenu le 1er février par l’AFP, les Houthis disposent depuis 2019 de nouvelles armes dont certaines ont des caractéristiques similaires à de l’armement produit en Iran.

Ils n’ont néanmoins pas pu confirmer que l’armement avait été livré par Téhéran.

En avril 2017, un hélicoptère saoudien de type Black Hawk s’est écrasé dans la province de Marib, dans le centre du Yémen, tuant 12 militaires saoudiens. Un haut responsable militaire yéménite avait à l’époque évoqué l’hypothèse de « tirs amis ».

Selon diverses organisations humanitaires, la guerre au Yémen a fait des dizaines de milliers de morts, essentiellement des civils.

Environ 3,3 millions de personnes sont toujours déplacées et 24,1 millions, soit plus des deux tiers de la population, ont besoin d’assistance, selon l’ONU.

La coalition et les autres parties impliquées dans le conflit ont été accusées d’avoir commis des bavures ayant coûté la vie à des civils.

La coalition a annoncé cette semaine le début de poursuites judiciaires contre ses militaires soupçonnés de bavures lors d’attaques au Yémen, où l’ONU a déploré des crimes de guerre.

Issus de l’importante minorité zaïdite concentrée dans le nord du Yémen, les Houthis sont proches de l’Iran chiite, rival régional de l’Arabie saoudite sunnite.

Afghanistan: au moins huit civils tués dans une frappe aérienne

Au moins huit civils, dont un enfant, ont été tués vendredi par une frappe aérienne dans l’Est de l’Afghanistan alors qu’ils se trouvaient dans un pick-up, ont annoncé samedi des responsables et des proches des victimes.

« Une frappe aérienne a eu lieu dans le district de Sorkhrod dans le Nangarhar », a déclaré Ataullah Khogyani, porte-parole du gouverneur de cette province, ajoutant que « l’attaque ciblait des militants talibans qui voulaient établir des checkpoints sur la route, mais malheureusement des civils ont été atteints ».

L’incident est survenu au lendemain de l’annonce par le chef du Pentagone, Mark Esper, d’une trêve partielle d’une semaine en Afghanistan, dans le cadre des négociations menées avec les talibans en vue d’un retrait des forces américaines du pays. M. Esper n’a cependant pas précisé quand cette période de « réduction de la violence » débuterait.

L’identité de l’auteur de cette attaque n’est pas encore connue, mais les forces américaines et afghanes sont les seules capables de procéder à des frappes aériennes dans le pays.

« Nous sommes au courant de l’accusation et nous renseignons sur l’incident », a dit à l’AFP un porte-parole des forces américaines. Le ministère afghan de la Défense a lancé une enquête selon l’un de ses porte-parole.

Selon Talib Khan, un proche des victimes, celles-ci rentraient chez elles après un pique-nique lorsque leur pick-up a été frappé, tuant tous ceux à bord.

« Mes trois fils ont été tués », a dit Shah Mir, 70 ans, à l’AFP. « J’ai une douzaine de petits-enfants, je ne sais pas comment les élever. »

Les civils afghans sont régulièrement victimes d’opérations armées terrestres ou aériennes entre forces gouvernementales et insurgés.

Fin décembre, la mission de l’ONU en Afghanistan (Manua) a estimé que le conflit afghan avait fait plus de 100.000 victimes civiles – tués et blessés – en 10 ans.

Au premier semestre 2019, les frappes aériennes ont, pour la première fois, tué davantage de civils que les attaques des insurgés, selon la mission onusienne.

Vol d’antiquités en Egypte: le frère d’un ex-ministre condamné à 30 ans de prison

Le frère d’un ex-ministre des Finances égyptien a été condamné samedi à 30 ans de prison ferme par un tribunal du Caire pour avoir tenté de faire sortir clandestinement d’Egypte des milliers de pièces d’antiquité, a indiqué une source judiciaire.

Raouf Ghali, frère de Youssef Ghali, ministre des Finances sous le régime de Hosni Moubarak, a été condamné à 30 ans de prison et à une amende de 6 millions de livres égyptiennes (350.800 euros), pour avoir tenté de faire sortir clandestinement des milliers d’objets anciens vers l’Italie.

M. Ghali avait trois complices, dont l’ancien consul honoraire italien Ladislav Otakar Skakal, déjà condamné à 15 ans de prison par contumace en janvier dans le même dossier, ainsi que deux Egyptiens.

Samedi, le tribunal du Caire les a tous les trois condamnés à 15 ans de prison ferme et à une amende d’un million de livres égyptiennes (58.100 euros), selon la source judiciaire.

M. Skakal risque désormais 30 ans de prison s’il est arrêté par les autorités égyptiennes.

Selon le procureur général, plus de 21.000 pièces d’or, 151 figurines miniatures, cinq masques de momies, onze poteries, trois céramiques datant de la période islamique et un sarcophage en bois faisaient partie des objets volés.

La police italienne avait trouvé le butin à bord d’un conteneur sur un bateau parti du port égyptien d’Alexandrie en direction de Salerne, dans le sud de l’Italie, en 2017.

D’après la source judiciaire, les autorités égyptiennes ont aussi découvert des objets de valeur cachés dans la demeure caïrote de M. Skakal, et dans le coffre-fort d’un compte bancaire de l’ex-consul.

L’Egypte a rapatrié en 2018 les objets volés avec la coopération des autorités italiennes et a demandé à Interpol d’émettre une notice rouge à l’encontre de M. Skakal.

MM. Ghali et Skakal peuvent faire appel de leurs condamnations.

Les tentatives de faire sortir clandestinement des antiquités se sont multipliées après la chute de Moubarak, lors de la révolte de 2011.

En octobre 2019, le sarcophage doré d’un prêtre pharaonique, volé en Egypte en 2011, avait été dévoilé au Caire.

Depuis plusieurs années, l’Egypte cherche à promouvoir son héritage archéologique afin de relancer un secteur touristique vital pour son économie.

Soudan du Sud : le président accepte une demande clé de l’opposition « dans l’intérêt de la paix »

Le président Salva Kiir a annoncé samedi sa décision de revenir à un système fédéral de dix Etats au Soudan du Sud, une demande clé de l’opposition, ouvrant la voie à la formation d’un gouvernement d’union nationale et à la fin d’une guerre civile meurtrière.

« Nous venons de faire un compromis dans l’intérêt de la paix (…) J’attends de l’opposition qu’elle fasse de même », a déclaré le président Kiir à l’issue d’une réunion de hauts responsables du gouvernement et de l’armée à Juba, la capitale.

Le Soudan du Sud va désormais être divisé en dix Etats, plus trois « zones administratives » -Ruweng, Pibor et Abyei-, a-t-il précisé.

Lorsqu’il a obtenu son indépendance du Soudan en 2011, le Soudan du Sud comptait dix Etats, conformément à sa Constitution. Le président Kiir avait porté ce chiffre à 28 en 2015 puis ultérieurement à 32, une mesure largement vue comme un moyen d’augmenter le nombre de ses alliés placés à des postes à responsabilités.

L’opposition a salué l’annonce surprise de M. Kiir mais critiqué la décision de faire de Ruweng, une région essentielle pour la production de pétrole, une « zone administrative ».

Le président Kiir et son ex vice-président, le chef rebelle Riek Machar, qui vit en exil, sont sous pression pour régler leurs différends d’ici à la date-butoir du 22 février fixée pour former un gouvernement d’union dans le cadre d’un accord de paix.

– Une décision « nécessaire –

Le nombre des États régionaux ainsi que le tracé de leurs frontières étaient la principale pierre d’achoppement des négociations en vue de la formation de ce gouvernement.

« Cette décision n’est peut-être pas le meilleur choix pour notre peuple mais pour la paix et l’unité du pays, la présidence la considère comme nécessaire », a déclaré le gouvernement dans un communiqué.

A deux reprises déjà, MM. Kiir et Machar ne sont pas parvenus à respecter la date-butoir fixée pour former un gouvernement d’union afin de mettre un terme à une guerre civile qui a fait depuis 2013 plus de 380.000 morts et créé une situation humanitaire catastrophique.

Leurs entretiens la semaine dernière en Ethiopie n’avaient pas permis d’enterrer leurs différends, mais l’annonce faite samedi par le chef de l’Etat répond à l’une des principales demandes de M. Machar.

« Nous saluons cette décision, nous n’avons qu’un motif de plainte : l’établissement de la zone administrative de Ruweng », a déclaré le porte-parole du parti d’opposition, Pouk Both Baluang. « La question des Etats n’a pas été complètement réglée ».

MM. Kiir et Machar devraient bientôt se rencontrer pour aplanir ces divergences, a-t-il ajouté.

Selon le président, la question des Etats sera définitivement réglée une fois le gouvernement formé.

Le pétrole fournit au Soudan du Sud l’essentiel de ses revenus et la zone de Ruweng est revendiquée à la fois par les Dinka, l’ethnie du président Kiir, et par les Nuer, celle de M. Machar. C’est l’une des régions où se sont déroulés les combats les plus rudes pendant la guerre civile.

M. Kiir avait à plusieurs reprises refusé de modifier sa position sur le nombre des Etats mais subissait une pression internationale croissante pour arriver à un compromis.

M. Machar avait averti qu’il ne pourrait pas redevenir vice-président si le nombre des Etats était maintenu.

Les deux hommes se sont combattus puis réconciliés à de multiples reprises.

Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en 2013 lorsque M. Kiir a accusé M. Machar de fomenter un coup d’État.

La signature d’un accord de paix en septembre 2018 a permis de réduire les combats mais une commission des droits humains de l’ONU a regretté début février la multiplication des violences armées et des atteintes aux droits de l’homme à l’approche du 22 février.

Un nouveau report dans la formation d’un gouvernement d’union nationale n’est « ni désirable, ni faisable à ce stade du processus de paix », a estimé dimanche l’organisation est-africaine Igad, médiatrice dans le conflit sud-soudanais.

Le vice-président sud-soudanais Taban Deng Gai a appelé M. Machar à rentrer d’exil pour aider à former le gouvernement.

Paquebot au Japon: 67 nouveaux cas de coronavirus, évacuation prévue des Américains

Soixante-sept nouveaux cas de coronavirus ont été annoncés samedi sur le navire de croisière en quarantaine au large du Japon et les Etats-Unis prévoient d’évacuer leurs ressortissants qui se trouvent à bord.

Le résultat de 217 tests supplémentaires rendu public par le ministre japonais de la Santé porte à 285 le nombre de passagers et membres d’équipage sur lesquels la présence du virus a été constatée, sans compter un officier de quarantaine qui avait par ailleurs lui aussi été infecté.

Washington avait annoncé un peu plus tôt samedi, dans une lettre adressée aux passagers américains du paquebot Diamond Princess maintenu depuis début février en quarantaine au large de Yokohama (sud de Tokyo), son intention de les évacuer.

Le message évoque l’envoi d’un avion dimanche, ajoutant que les personnes rapatriées devront respecter une quarantaine supplémentaire de 14 jours à leur arrivée aux Etats-Unis.

« Le gouvernement américain recommande par mesure de prudence que les ressortissants américains débarquent et retournent aux Etats-Unis pour continuer d’y être suivis », explique la lettre affichée sur le site internet de l’ambassade des Etats-Unis au Japon.

La date de départ de cet avion pour les Etats-Unis n’est pas précisée mais la missive, affichée sur le site internet de l’ambassade des Etats-Unis au Japon, indique qu’il atterrira sur la base aérienne de Travis, en Californie.

– Quarantaine aux Etats-Unis –

La chaîne de télévision publique japonaise NHK a indiqué que quelque 400 Américains se trouvaient à bord et que l’avion spécial devrait quitter l’aéroport de Haneda à Tokyo dans les premières heures de lundi.

« Les passagers seront examinés pour détecter d’éventuels symptômes et nous travaillons avec nos partenaires japonais pour nous assurer que ceux présentant des symptômes recevront les soins nécessaires au Japon s’ils ne sont pas en état de prendre l’avion », peut-on lire.

« Si vous choisissez de ne pas monter à bord de cet appareil, il ne vous sera pas possible de retourner aux Etats-Unis pendant un certain temps », poursuit le message.

Si nombre de passagers américains réclamaient une évacuation, la quarantaine supplémentaire imposée aux Etats-Unis a immédiatement suscité des critiques de certains d’entre eux.

« Le gouvernement américain (…) veut nous faire sortir sans test, nous acheminer par avion aux Etats-Unis mélangés à un tas d’autres personnes non testées pour nous coller ensuite deux semaines supplémentaires de quarantaine? Où est la logique dans tout ça? », a lancé le croisiériste américain Matthew Smith dans un tweet.

Un peu plus de 3.700 personnes se trouvaient initialement à bord du navire lorsqu’il est arrivé au large de Yokohama près de Tokyo mais les plus de 200 personnes diagnostiquées porteuses du nouveau coronavirus ont été hospitalisées.

Les autorités japonaises ont aussi commencé vendredi à évacuer certains passagers âgés et de santé fragile, dont les tests au nouveau coronavirus se sont avérés négatifs.

La quarantaine devait durer jusqu’au 19 février, soit 14 jours après son début.

– Message du capitaine –

Mais un message diffusé samedi à bord par le capitaine a jeté le doute sur ce calendrier.

« Le gouvernement japonais nous a informés du fait qu’il pourrait commencer un nouveau processus d’analyses pour nos hôtes à partir du 18 février », pouvait-on entendre, le commandant ajoutant que cette opération prendrait plusieurs jours et que les résultats ne seraient pas obtenus avant environ trois jours.

« Ainsi les personnes testées le 18 février et présentant un résultat négatif pourraient être en mesure de quitter le navire le 21 février ».

Ceux qui ont été en contact avec toute personne aux résultats positifs devront recommencer leur quarantaine à compter de la date de ce contact, a-t-il ajouté.

Quant à l’équipage, il devra entamer une nouvelle quarantaine une fois les passagers sortis du bateau pour une durée pour l’instant indéterminée, selon le message.

En plus du navire de croisière et de l’officier de quarantaine infecté, les autorités japonaises ont dénombré au moins 40 cas.

L’épidémie de pneumonie virale a tué plus de 1.500 personnes et en a infecté au moins 66.000 en Chine. Elle s’est répandue dans une trentaine d’autres pays.

Soudan du Sud: le président Kiir accepte une demande clé de l’opposition dans l’intérêt de la paix

Le président Salva Kiir a annoncé samedi sa décision de revenir à un système fédéral de dix Etats au Soudan du Sud, une demande clé de l’opposition, ouvrant la voie à la formation d’un gouvernement d’union et à la fin d’une guerre civile meurtrière.

« Nous venons de faire un compromis dans l’intérêt de la paix (…) J’attends de l’opposition qu’elle fasse de même », a déclaré le président Kiir à l’issue d’une réunion à Juba de hauts responsables du gouvernement et de l’armée.

Le président Kiir et le chef rebelle Riek Machar sont sous pression pour résoudre leurs différends d’ici à la date-butoir du 22 février fixée pour former un gouvernement d’union dans le cadre d’un accord de paix.

Le nombre d’États régionaux ainsi que le tracé de leurs frontières étaient la principale pierre d’achoppement des négociations en vue de la formation de ce gouvernement.

A deux reprises déjà, MM. Riek et Machar ont échoué à respecter la date-butoir fixée pour former un gouvernement d’union afin de mettre un terme à une guerre civile qui a fait depuis 2013 plus de 380.000 morts et provoqué une crise humanitaire catastrophique.

Lorsqu’il a obtenu son indépendance du Soudan en 2011, le Soudan du Sud comptait dix Etats, conformément à sa Constitution. Le président Kiir avait porté leur nombre à 28 en 2015 puis ultérieurement à 32, une mesure largement vue comme un moyen d’augmenter le nombre de ses alliés placés à des postes à responsabilités.

Les entretiens de MM. Riek et Machar la semaine dernière en Ethiopie n’avaient pas permis de régler leurs différends, mais l’annonce faite samedi par le président Kiir répond à l’une des principales demandes de M. Machar.

Ce dernier n’a pas réagi dans l’immédiat.

– Une décision « nécessaire » –

« Cette décision n’est peut-être pas le meilleur choix pour notre peuple mais pour la paix et l’unité du pays, la présidence la considère comme nécessaire », a déclaré le gouvernement dans un communiqué.

Le président Kiir a « décidé de revenir aux dix Etats du pays et à leurs comtés », a indiqué la présidence dans un communiqué.

M. Kiir avait à plusieurs reprises dans le passé refusé de modifier sa position sur le nombre d’Etats fédéraux mais subissait une pression internationale croissante pour parvenir à un compromis.

M. Machar avait averti qu’il ne pourrait pas redevenir vice-président si le nombre d’Etats était maintenu.

La question des Etats sera finalisée une fois le gouvernement formé, selon le communiqué de la présidence.

Outre dix Etats, existeront trois « zones administratives »: Ruweng, Pibor et Abyei, une région frontalière revendiquée par le Soudan voisin.

MM. Kiir et Machar sont des rivaux de longue date qui se sont combattus puis réconciliés à de multiples reprises.

Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en 2013 lorsque M. Kiir, un Dinka, a accusé M. Machar, son ex-vice-président, membre de l’ethnie nuer, de fomenter un coup d’État.

La signature d’un accord de paix en septembre 2018 a permis de réduire les combats au Soudan du Sud mais une commission des droits humains de l’ONU a regretté début février une multiplication des violences armées et des atteintes aux droits de l’Homme à l’approche du 22 février.

Un nouveau report dans la formation d’un gouvernement d’union nationale n’est « ni désirable, ni faisable à ce stade du processus de paix », a estimé dimanche l’organisation est-africaine Igad, médiatrice dans le conflit sud-soudanais.

Irak: un manifestant assassiné sur le campement des antipouvoir à Bagdad

Un manifestant antipouvoir a été assassiné par des assaillants non identifiés près de la place Tahrir, épicentre de la contestation à Bagdad, indiquent samedi des sources médicales et policières, rapportant également l’enlèvement de trois protestataires dans la capitale.

Depuis le début, le 1er octobre, d’une révolte inédite réclamant la fin d’un système politique jugé corrompu et le renouvellement complet de la classe dirigeante, près de 550 Irakiens, quasiment tous des manifestants, ont été tués et 30.000 blessés, selon un bilan officiel.

Dans la nuit de vendredi à samedi, des assaillants non identifiés, armés de pistolets munis de silencieux ont pénétré dans une tente et ont tué un manifestant qui s’y trouvait, a indiqué une source médicale à l’AFP.

En outre, vendredi et samedi, trois protestataires ont été enlevés dans différents quartiers de Bagdad où chacun résidait, a rapporté à l’AFP une source policière.

L’ONU a déjà à plusieurs reprises accusé des « milices » d’être derrière la vaste campagne d’assassinats, d’enlèvements et de menaces contre des militants antipouvoir depuis le début du mouvement de contestation sans précédent qui agite l’Irak, seizième pays le plus corrompu au monde.

Une vingtaine de militants ont ainsi été assassinés et, selon la Commission gouvernementale des droits humains, des dizaines d’autres sont portés disparus, probablement toujours aux mains de leurs ravisseurs.

En outre, après plus de 2.700 arrestations, environ 300 Irakiens demeurent en détention, selon la même source.