G5 Sahel: les ministres De la force en conclave au Niger

Les pays membres du G5 Sahel, sont réunis ce 31 octobre à Niamey dans le cadre de la 4e session ordinaire du Conseil des ministres du G5 Sahel.

 

Comment stabiliser et développer les régions à risque dans les pays du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad) ? Experts, ministres et partenaires au développement se sont penchés sur cette question lors d’une rencontre dans la capitale du Niger Niamey. Des projets de plusieurs milliards de francs CFA verront bientôt le jour dans ces zones.

La réunion de Niamey a permis aux participants de mieux découvrir l’Alliance Sahel, un groupe de partenaires dédié au développement et composé de 12 membres. « La réunion de ce matin a abouti, affirme Mikailou Sidibé, expert en infrastructures du G5 Sahel. Les ministres ont positivement accueilli le document qui est accepté pour qu’on voit les résultats avant la fin de l’année. »

Pour stabiliser et développer les zones à risque du G5 Sahel, une quarantaine de projets d’une valeur de 90 millions d’euros ont été identifiés. « Il s’agit très concrètement de redonner en quelque sorte aux populations à travers ces projets espoir en l’avenir, explique Jean-Marc Gravellini, le responsable l’Unité de coordination de l’Alliance Sahel. Donc la mission que nous avons avec le G5, c’est de faire en sorte que, d’une manière générale, ces projets puissent s’exécuter rapidement ».

Principal bailleur de fonds, l’Union européenne travaille activement avec le G5 Sahel dans le cadre de la préparation de la conférence de Nouakchott. « Nous travaillons ensemble pour que la conférence du 6 décembre, qui va avoir lieu en Mauritanie à Nouakchott, soit toute en succès, et à laquelle des projets importants doivent être approuvés pour le besoin des populations, pour la stabilité », assure Angel Losada, envoyé spécial de l’Union européenne au Sahel.

Au terme de la rencontre, le Conseil des ministres du G5 Sahel a salué les progrès réalisés par le secrétariat permanent dans la mise en œuvre des résolutions et recommandations des sessions précédentes, et a réitéré ses remerciements à la communauté internationale pour son soutien constant.

Il a lancé un appel à l’ensemble des partenaires bilatéraux et multilatéraux à prendre part à la Conférence de coordination des bailleurs et partenaires pour le financement du Programme d’investissements prioritaires (PIP), prévue le 6 décembre à Nouakchott, en Mauritanie.

La réunion a également permis d’adopter des textes, notamment la résolution portant sur la suppression des frais d’itinérance au sein du G5 Sahel, faisant suite aux instructions des chefs d’Etat pour renforcer l’intégration régionale dans l’espace G5 Sahel, et la décision fixant les missions des Comités nationaux de coordination (CNC) et régissant leurs relations fonctionnelles avec le secrétariat permanent du G5 Sahel.

Tchad : la société civile s’insurge contre l’esclavage au Tibesti

Plusieurs personnes ont été libérées en début de cette semaine dans la localité, alors qu’elles y vivaient dans des conditions misérables, torturées par des autochtones.

 

Ils sont environ un millier. Les Tchadiens qui ont été secourus ce 29 octobre par des éléments des forces de l’ordre et de sécurité. Torturées, battues, traitées en esclaves, ces personnes ont désormais pu rejoindre leurs familles respectives. Leur tord est celui d’avoir quitté leur région d’origine afin de se lancer dans la recherche de l’or dans la région orpailleur du Tibesti.

L’annonce de la nouvelle avait choqué plus d’un Tchadien. Et les acteurs de la société civile ne sont pas en restent. Le coordonateur national de la Coordinateur des associations de la société civile et de défense des droits de l’Homme (CASHIDO), Mahamat Digadimbaye, a d’ailleurs dénoncé ces pratiques. « C’est avec stupéfaction que nous avons suivis ces images atroces, abominables, ces scènes de tortures infligées par des humains aux autres humains, c’est vraiment pire que le terrorisme », a-t-il déclaré.

En effet, non content d’infliger des sévices corporelles et morales à leurs victimes, ces bourreaux, tous autochtones du Tibesti et se réclamant propriétaires des richesses de la localité, filmait les séances de tortures qu’ils postaient ensuite sur le net. Dans l’une des vidéos disponibles, on peut voir un homme ligoté en train de se faire passer à t’abat avait d’être attaché à l’arrière d’une voiture et trainer sur une certaine distance.

Des images insoutenables qui ont fait promettre au procureur de la République de trouver rapidement les auteurs  de ses actes inhumains et de les traduire devant la justice. « Ces esclavagistes du 21ème siècle qui exploitent les autres hommes, au nom de la richesse vont être recherchés, et répondront  de leurs actes devant la loi. Car c’est un défi pour le pays par rapport à son état démocratique, protecteur de droit de l’Homme» insiste-t-il.

Le secrétaire général de la Commission nationale des droits de l’homme, Ngaroula Mbaire Bessingar pense lui aussi que la découverte de cette pratique est un défi. Mais cette fois-ci contre le gouvernement. En effet, selon lui, il faut garder en tête que « Cet acte d’esclavagisme s’est produit au moment où le gouvernement a pris une loi à travers l’Assemblée nationale pour renforcer la CNDH et donner plus de pouvoirs et de moyens pour faire la promotion des droits de l’Homme,

Et, « quand un acte arrive à ce même moment, ce n’est pas gratuit, c’est un défi contre le gouvernement. Le gouvernement doit donc relever ce défi. La CNDH ne peut que s’insurger avec la plus grande vigueur contre le fait que des tchadiens s’arrogent le droit d’humilier, de torturer, et de trainer leurs compatriotes comme des animaux ».

Tchad : Malgré quelques contrariétés, les fonctionnaires reprennent le boulot

Bien qu’ayant rejeté l’accord passé avec le gouvernement, les membres de la plateforme revendicative de Massakory  dans le Hadjer-Lamis ont également décidé de suspendre le mouvement.

 

Avec la signature le 26 octobre dernier du protocole d’accord entre la plateforme revendicative et le gouvernement, ils étaient nombreux les fonctionnaires en grève, à avoir repris ce 29 octobre, le chemin de travail.

Les enseignants qui étaient l’un des bras fort de ces revendications, ont recommencé à dispenser les cours. Le Syndicat des enseignants du Tchad (SET) le leur avait explicitement demandé en fin de semaine dernière.

Même si en fait se syndicat n’est pas totalement satisfait des efforts du gouvernement. En effet, le SET exige des dirigeants d’instruire l’Inspection générale d’Etat à fin de trouver solution au problème de suspension des salaires de quelques enseignants et personnel d’appui.

D’autres personnes insatisfaites, ce sont les travailleurs réunis  dans la la plateforme syndicale revendicative de Massakory (Hadjer-Lamis). Ces derniers ont rejeté l’accord signé avec le gouvernement.

Selon eux, les propositions faites par le gouvernement ne répondent pas aux préoccupations des travailleurs. Toutefois, ils acceptent de reprendre le travail et exhortent les deux parties à continuer les négociations.

L’Alliance des défenseurs des Droits humains et de l’environnement invite pour sa part, le gouvernement et les partenaires sociaux à aller au-delà de l’engagement actuel, pour enterrer définitivement la grève.

Le bureau de l’Union nationale des étudiants tchadiens (UNET), a félicité le gouvernement et la plateforme syndicale revendicative pour avoir trouvé un compromis à la grève. Le bureau de l’UNET a demandé au gouvernement de prendre les dispositions nécessaires pour satisfaire les besoins des élèves et étudiants pour qu’ils reprennent normalement le chemin de l’école et des facultés.

L’Union des cadres musulmans du Tchad (UCMT) a invité les deux parties au respect des engagements pris.

N2A Teguil : « je ne suis qu’un artiste qui porte haut la voix de ces milliers de tchadiens »

L’artiste revient sur le déroulement des évènements qui conduit à sa garde à vue en début de semaine.

 

Vous-êtes arrêté dans l’après-midi de lundi 29 octobre, qu’est-ce qu’on vous reproche?

D’abord, j’ai reçu un appel anonyme lundi vers midi. Mon interlocuteur m’a fait comprendre qu’il veut se procurer le Cd de album « population gay kor », tout en me demandant si je suis à la maison. Dix minutes plus tard, des policiers débarquent chez nous et demandent à voir N2A. Je me suis présenté et ils m’ont fait comprendre qu’ils sont de la police judiciaire. Ils m’ont tendu un mandat de perquisition dont le motif n’était d’ailleurs pas bien lisible. Pendant la fouille, ils ont ramassé tous les supports de mon concept « population gay koor », qu’il s’agisse des t-shirts ou d’autres objets. Malheureusement pour eux, ils n’ont pas pu mettre la main sur les Cd. Ils m’ont ensuite demandé de venir avec eux.

Où-est-ce qu’on vous a amené ?

A la coordination de la police judiciaire où l’un des policiers m’a demandé est-ce bien moi qui a chanté « population Gay gay kor ». Je lui ai dit que c’est bien moi et que c’est un concept que j’ai créé. Ensuite, un colonel à côté m’a dit: « tu as chanté ‘’population gay koor seï, alyom, acoumabasmakoor (tu as chanté population cri n’est-ce pas, aujourd’hui les autorités ont entendu le cri). Mon avocat s’est porté garant et il leur a demandé de me laisser rentrer mais ils n’ont pas accepté. Le colonel a vociféré sur mon avocat et lui a demandé s’il souhaite qu’on le renvoie de son travail ? Il nous a fait comprendre qu’il a reçu des ordres de ses chefs hiérarchiques et qu’il ne peut pas me libérer. C’est ainsi qu’on m’a gardé et mardi matin ils m’ont conduit devant le procureur de la République.

De quoi vous reproche-t-on ?

On me reproche d’avoir incité la population à la révolte à travers ma chanson « population gay koor ». Le juge m’a demandé si je reconnais les faits qui me sont reprochés notamment l’incitation à la révolte et à la haine. Je lui ai dit que je ne suis qu’un artiste qui porte haut la voix de ces milliers de tchadiens qui peinent à trouver de quoi mettre sous la dent. Je n’ai fait que plaider leur sort, ils n’ont pas la chance d’exprimer haut ce qu’ils subissent. Le juge a classé le dossier sans suite et on a ordonné ma libération.

Quel est votre sentiment après cette expérience?

En toute sincérité, si les plus hautes autorités ont écouté ma musique et qu’ils me font arrêter aujourd’hui, c’est qu’elles ont écouté le cri de cette population qu’elles font comprendre au monde entier qu’elle vit bien. Ce qui reste à faire, c’est de prendre en compte ce cri et essayer d’améliorer la situation des Tchadiens. Cette arrestation renforce ma conviction et me rend plutôt fort. J’ai appris une chose à travers cette arrestation, c’est que quand vous vous réunissez, vous-êtes plus forts. La mobilisation de mes confrères artistes, des avocats et des journalistes en est la preuve.

Quel est votre état d’esprit pour votre concert demain ?

Fatigué mais plus que jamais fort. Le moral n’est pas atteint et j’espère mettre le feu demain. Nous aurons tellement des choses à nous dire lors de ce concert. Demain, nous allons crier pour qu’on nous entende.

Tchad : Djim Radé sera en concert ce vendredi

L’auteur de « Jazz made in Chad », mettre le feu à la scène de l’institut français du Tchad, le 2 novembre prochain.

 

Passionné dès l’enfance de la musique, Djim Radé, guitariste, auteur-compositeur et interprète propose un mélange de musique intuitive et énergique aux tonalités de jazz entremêlant la rythmique subtile du répertoire tchadien.

Pour l’artiste, entre familiarité et contrastes, la musique tchadienne partage plus qu’on ne le croit avec les musiques occidentales actuelles. Le jeune artiste se souvient de son choix de faire de la musique, difficilement accepté par son entourage qui finira par le comprendre plus tard.

« Quand je disais à mes amis que j’étudiais la musique en France, ils me demandaient que c’est pour travailler dans quel pays ? Même mes parents n’étaient pas d’accord au départ mais tous ont fini par comprendre plus tard que j’aimais la chose », précise-t-il.

De la rue sur les bancs de l’école, Djim Radé assure avoir un parcours périlleux mais qui ne l’a pas détourné de son objectif. « J’étais parti en France en 2010 pour mes études en musique et en 2011, j’ai rencontré le groupe Toh-Nal, avec qui j’ai pu me perfectionner. Ils ont fini par gagner la confiance des autres artistes au campus universitaire et nous avons organisé une tournée européenne en 2015 à la fin de mes études. Je suis rentré au pays en 2016 et je travaille comme arrangeur pour plusieurs groupes », précise-t-il.

Fondateur des Jam session Sao Couleur Jazz, créateur du projet Mbassa héritage, collaborateur de Kaar Kaas sonn et chef d’orchestre de Geneviève Matibeye aux 8e jeux de la Francophonie à Abidjan, Rim Radé prépare un album intitulé « Jazz made in Chad« , qui selon lui est un mélange d’une musique intuitive et énergétique avec harmonisation et la complexité du Jazz.

Premier tchadien à décrocher un diplôme universitaire en musicologie, spécialisation compositeur et arrangeur, Rim Radé sera en scène le 2 novembre prochain à l’Institut français du Tchad pour présenter son album « Jazz made in Chad ».

Tchad : le rappeur N2A Teguil relâché

Il a été libéré hier 30 octobre suite à une décision du procureur de la République de N’Djamena.

 

Au final, il aura passé un peu plus de 24 heures en prison. Mais l’artiste rappeur tchadien N2A Teguil est désormais libre de ses mouvements. Le procureur de N’Djamena a autorisé sa libération le 30 octobre dernier, ayant classé son affaire sans suite. En effet, Youssouf Tom a affirmé n’avoir pas trouvé assez de preuves contre le rappeur.

Il avait été arrêté dans la matinée du lundi 29 octobre. Et il lui est reproché, les paroles un peu trop audacieuses de son dernier album « Populasson Gay Koor » qui signifie en arabe local « le peuple crie ».

La police munie d’un mandat, avait perquisitionné le domicile de N2A Teguil lundi. En portant avec elle, des dizaines de t-shirts floqués au nom de l’album « Populasson Gay Koor ». Album qui, sorti depuis fin septembre 2017, représente de l’avis des membres du gouvernement, un appel au soulèvement et une incitation à la haine.

L’artiste avait alors été conduit dans les locaux de la coordination de la police judiciaire, où il a été gardé à vue. Cet album de N2A Teguil qui serait interdit dans le pays, a été produit au Cameroun. Un concert de l’artiste est d’ailleurs prévu ce jour, 31 octobre, à ACAMOD où il fera la promotion de cet album.

 

 

 

 

 

 

Lac Tchad : des officiers de l’armée limogés

Il s’agit des deux commandants de la zone n°4. Cela fait suite à un décret présidentiel publié hier lundi 29 octobre.

 

Le président a décidé ce lundi 29 octobre de remettre de l’ordre au sein de la zone de défense militaire n°4 pour éviter que telles attaques puissent se reproduire contre une garnison de l’armée dans la province du Lac Tchad.

Il passe à la vitesse supérieure en limogeant, par un décret lu cet après-midi, les deux commandants de la zone n°4, à savoir le commandant de la zone et son adjoint : le général de brigade, Dilony Darkallah et le colonel, Hissein Docko Yaya qui sont respectivement remplacés par le général de brigade, Bokhit Kossi Bermari et le colonel, Ahmat Fougoumi Yaya.

L’instruction a été donnée par le président tchadien de transférer la garnison militaire de la zone n°4 basée à Bol vers Kaiga Kindiria, pour permettre à l’armée de prendre toutes les dispositions nécessaires afin de contenir les attaques de Boko Haram sur le sol tchadien.

Ces officiers de l’armée limogés paient aujourd’hui la facture de leur manque de vigilance dans la coordination et la surveillance par des patrouilles constituées de leurs éléments, dans la zone de défense n°4 du Lac Tchad.

Après la descente du président de la République le 12 octobre dernier à Kaiga Kindiria, une localité située à 18 km du Nigeria et à 14 km du Niger dans laquelle une attaque attribuée aux éléments de Boko Haram s’est produite contre une position tenue par l’armée régulière, de nouvelles mesures ont été prises.

Le président, Idriss Deby, lors de cette visite, a constaté un manque de vigilance et l’absence de coordination entre les officiers hauts gradés de la zone n°4, ce qui serait perçu comme étant à l’origine de l’attaque contre une base de l’armée tchadienne. Les assaillants ont attaqué à 4h30 du matin, entraînant des combats et des pertes dans les deux camps.

 

G5 Sahel : les chefs d’Etat-major des pays réunis au Niger

C’est depuis hier ce 25 octobre qu’ils prennent part à une rencontre qui porte sur le renforcement de la lutte contre le terrorisme dans la zone.

 

Les chefs d’Etat-major des pays membres du G5 Sahel (Burkina, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) participent depuis jeudi à une réunion à Niamey axée sur le renforcement de la lutte contre le terrorisme dans la zone.

Face à la situation d’insécurité qui prévaut dans la zone d’opération de la Force conjointe du G5 Sahel, il s’agit, au cours de la réunion, de définir les modalités pratiques du transfert du Poste de Commandement interarmées de Théâtre (PCIAT) de la Force conjointe du G5 Sahel de Sévaré à Bamako, au Mali, « pour que la Force conjointe puisse atteindre dans les meilleurs délais la pleine capacité opérationnelle et renouer avec un rythme opérationnel qui permette de conserver l’initiative et d’obtenir l’ascendant sur l’ennemi », a déclaré le chef d’Etat-major des Armées du Niger, le général de Corps d’Armée Ahmed Mohamed, présidant l’ouverture de la rencontre.

Si la situation sécuritaire est jugée globalement calme à l’Ouest et à l’Est de l’espace G5 Sahel, elle demeure préoccupante et volatile, selon Ahmed Mohamed, dans la région dite des « trois frontières » entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger, « en passe de devenir un sanctuaire de groupes terroristes et criminels », en dépit de tous les efforts que déploient les forces nationales des pays membres de la Force conjointe du G5 Sahel.

Il est à souligner que le Poste de Commandement interarmées de la Force conjointe du Sahel de Sévaré a été la cible d’un attentat-suicide, le 29 juin dernier, revendiqué par le groupe jihadiste de Soutien à l’Islam et aux Musulmans, proche d’al-Qaïda, occasionnant des pertes en vies humaines et d’énormes dégâts matériels. Pour le Chef d’Etat-major des Armées nigérien, cette attaque a « sans nul doute hypothéqué l’opérationnalisation de la Force Conjointe du G5 Sahel qui devait atteindre la pleine capacité opérationnelle le 15 juillet 2018 ».

Cependant, a-t-il précisé, les différentes opérations conduites dans des secteurs de la zone d’opération, « avec des résultats très encourageants », ont enclenché une dynamique susceptible de déstabiliser les groupes terroristes.

« Le combat contre le terrorisme est un combat difficile qui s’inscrit dans la durée, mais avec la détermination commune de tous les acteurs, la Force Conjointe viendra à bout des groupes terroristes », a-t-il affirmé.

La force conjointe G5-Sahel, rappelle-t-on, est née de la volonté des chefs d’Etat de la Mauritanie, du Mali, du Tchad, du Burkina Faso et du Niger de faire face à la recrudescence des attaques terroristes meurtrières et dévastatrices perpétrées par les mouvements djihadistes et autres terroristes notamment dans les pays riverains du bassin du Lac Tchad, au Mali et dans les Etats voisins.

 

 

Tchad: des drones de Handicap International vont déminer le nord du pays

L’ONG a présenté ses drones ce matin à Bruxelles. Ceux-ci effectueront entre février et octobre 2019, des essais d’identification de mines dans la partie nord du Tchad.

 

L’ONG Handicap International (HI) a lancé à Tours & Taxis (ancien et vaste site industriel bruxellois) son projet « Drones » en présence d’acteurs spécialisés dans les nouvelles technologies. L’organisation y a présenté les drones qui mèneront des essais d’identification de mines de février à octobre 2019 dans le Nord du Tchad. Les drones survoleront rapidement de vastes zones et permettront de déterminer avec précision le périmètre d’intervention des démineurs.

Ces drones fourniront des preuves aériennes et des données de géolocalisation qui seront centralisées sur tablette. HI travaillera également sur le développement d’un drone muni d’un radar capable de détecter la présence de mines en sous-sol.

Le drone permettra de réduire la durée de ce que les professionnels du déminage appellent « l’enquête non technique » : « La phase non technique consiste à identifier et délimiter le zones potentiellement minées et qui nécessitent l’intervention d’équipes de déminage. Cette phase peut être longue et est même parfois la plus longue dans des opérations de déminage », explique Xavier Depreytere, responsable du projet « Drones » chez Handicap International.

Les opérations de déminage de Handicap International qui mettent plusieurs semaines dans certaines zones pourront être effectuées en quelques jours. A l’heure actuelle, un démineur peut déminer entre 4 et 8 m² par jour. « L’utilisation de drones peut apporter une aide considérablement en réduisant, on espère, par 10 la durée de cette phase et en étant plus précis dans la cartographie des zones qui nécessitent l’intervention de démineurs. Ce qui permettra à nos équipes de gagner en efficacité », conclut Xavier Depreytere.

Les mines et les restes explosifs de guerres sont un danger quotidien pour les populations civiles dans 61 pays dans le monde. Au Tchad, 100 millions de m² sont contaminés. Handicap International et ses partenaires ont prévu de déminer 3 millions de m² en 4 ans, soit 18 fois la superficie de la Belgique.

Le projet « Drones » sera financé pour une durée de 12 mois par la Direction Générale Coopération au Développement et Aide humanitaire du gouvernement belge. Quatre entreprises spécialisées dans les nouvelles technologies collaboreront avec Handicap International : Mobility Robotics (spécialisé dans le pilotage de drone), Third Element Aviation (fabricant de drones sur mesure et concepteur de capteurs), Inzentive (qui a développé un service gestion de données) et Dynergie (chargée de faire des propositions innovantes sur les méthodes de déminage).

 

 

L‘économie de la CEMAC en souffrance

Voilà déjà plusieurs années que les six pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) subissent le contre coup de la baisse des prix du pétrole.

 

La logique voudrait qu’une communauté de six pays membres, dont cinq sont producteurs de pétrole, soit une zone économique en bonne santé.

Mais même si les prix du pétrole repartent à la hausse, la zone tarde à se remettre d’une longue période de tarifs en baisse.

La région souffre par ailleurs d’une faiblesse de sa monnaie, le franc CFA. Depuis 2016, le Fond Monétaire International est massivement intervenu dans quatre pays : au Cameroun, au Gabon, en Centrafrique et au Tchad pour éviter une dévaluation de la monnaie commune.

La dévaluation du Franc CFA de 1994 visait à résorber les déséquilibres économiques et financiers de 1980. Celle annoncée en 2018 montre une accentuation des mesures d’ajustement en zone CEMAC en rapport aux risques de change du Franc CFA

Une spirale économique que Hervé Diata, doyen de la faculté des sciences économiques à l’université de Brazzaville, qualifie de négative.

« La plupart des pays membres de la CEMAC sont en récession depuis 2016. Il se trouve que leurs taux de croissance sont négatifs. Ces pays se caractérisent également par des déficits budgétaires importants d’environ 3% du PIB pour l’ensemble de la CEMAC en 2017 contre 6,3% en 2016. Mais il faut aussi dire que cette diminution est dû à des efforts d’ajustement qui sont faits ces derniers temps, et que les cours du baril remontent petit à petit. »

Une meilleure balance commerciale leur permettrait de réduire leur dette. Pourtant, selon l’économiste français Francis Perrin, ceci ne garantit pas de pouvoir réduire la pauvreté au sein des populations.

« Dans plusieurs de ces pays, il est clair que le revenu par habitant, le bien-être de la population pourraient être à un niveau largement supérieur qu’il ne l’est, compte tenu des revenus pétroliers et parfois gaziers. Mais ils n’ont pas forcément fait l’objet d’une redistribution adéquate. L’argent découlant de ces revenus pétroliers est loin d’avoir toujours été géré dans l’intérêt de l’ensemble de la population de ces pays. »

Aux défis économiques s’ajoute la question sécuritaire qui pèse sur la croissance de certains pays membres de la CEMAC comme le Cameroun et la Centrafrique. En effet, la crise que traversent ces deux pays les empêche d’atteindre les objectifs fixés par la CEMAC.