Tchad : Malgré quelques contrariétés, les fonctionnaires reprennent le boulot

Bien qu’ayant rejeté l’accord passé avec le gouvernement, les membres de la plateforme revendicative de Massakory  dans le Hadjer-Lamis ont également décidé de suspendre le mouvement.

 

Avec la signature le 26 octobre dernier du protocole d’accord entre la plateforme revendicative et le gouvernement, ils étaient nombreux les fonctionnaires en grève, à avoir repris ce 29 octobre, le chemin de travail.

Les enseignants qui étaient l’un des bras fort de ces revendications, ont recommencé à dispenser les cours. Le Syndicat des enseignants du Tchad (SET) le leur avait explicitement demandé en fin de semaine dernière.

Même si en fait se syndicat n’est pas totalement satisfait des efforts du gouvernement. En effet, le SET exige des dirigeants d’instruire l’Inspection générale d’Etat à fin de trouver solution au problème de suspension des salaires de quelques enseignants et personnel d’appui.

D’autres personnes insatisfaites, ce sont les travailleurs réunis  dans la la plateforme syndicale revendicative de Massakory (Hadjer-Lamis). Ces derniers ont rejeté l’accord signé avec le gouvernement.

Selon eux, les propositions faites par le gouvernement ne répondent pas aux préoccupations des travailleurs. Toutefois, ils acceptent de reprendre le travail et exhortent les deux parties à continuer les négociations.

L’Alliance des défenseurs des Droits humains et de l’environnement invite pour sa part, le gouvernement et les partenaires sociaux à aller au-delà de l’engagement actuel, pour enterrer définitivement la grève.

Le bureau de l’Union nationale des étudiants tchadiens (UNET), a félicité le gouvernement et la plateforme syndicale revendicative pour avoir trouvé un compromis à la grève. Le bureau de l’UNET a demandé au gouvernement de prendre les dispositions nécessaires pour satisfaire les besoins des élèves et étudiants pour qu’ils reprennent normalement le chemin de l’école et des facultés.

L’Union des cadres musulmans du Tchad (UCMT) a invité les deux parties au respect des engagements pris.

N2A Teguil : « je ne suis qu’un artiste qui porte haut la voix de ces milliers de tchadiens »

L’artiste revient sur le déroulement des évènements qui conduit à sa garde à vue en début de semaine.

 

Vous-êtes arrêté dans l’après-midi de lundi 29 octobre, qu’est-ce qu’on vous reproche?

D’abord, j’ai reçu un appel anonyme lundi vers midi. Mon interlocuteur m’a fait comprendre qu’il veut se procurer le Cd de album « population gay kor », tout en me demandant si je suis à la maison. Dix minutes plus tard, des policiers débarquent chez nous et demandent à voir N2A. Je me suis présenté et ils m’ont fait comprendre qu’ils sont de la police judiciaire. Ils m’ont tendu un mandat de perquisition dont le motif n’était d’ailleurs pas bien lisible. Pendant la fouille, ils ont ramassé tous les supports de mon concept « population gay koor », qu’il s’agisse des t-shirts ou d’autres objets. Malheureusement pour eux, ils n’ont pas pu mettre la main sur les Cd. Ils m’ont ensuite demandé de venir avec eux.

Où-est-ce qu’on vous a amené ?

A la coordination de la police judiciaire où l’un des policiers m’a demandé est-ce bien moi qui a chanté « population Gay gay kor ». Je lui ai dit que c’est bien moi et que c’est un concept que j’ai créé. Ensuite, un colonel à côté m’a dit: « tu as chanté ‘’population gay koor seï, alyom, acoumabasmakoor (tu as chanté population cri n’est-ce pas, aujourd’hui les autorités ont entendu le cri). Mon avocat s’est porté garant et il leur a demandé de me laisser rentrer mais ils n’ont pas accepté. Le colonel a vociféré sur mon avocat et lui a demandé s’il souhaite qu’on le renvoie de son travail ? Il nous a fait comprendre qu’il a reçu des ordres de ses chefs hiérarchiques et qu’il ne peut pas me libérer. C’est ainsi qu’on m’a gardé et mardi matin ils m’ont conduit devant le procureur de la République.

De quoi vous reproche-t-on ?

On me reproche d’avoir incité la population à la révolte à travers ma chanson « population gay koor ». Le juge m’a demandé si je reconnais les faits qui me sont reprochés notamment l’incitation à la révolte et à la haine. Je lui ai dit que je ne suis qu’un artiste qui porte haut la voix de ces milliers de tchadiens qui peinent à trouver de quoi mettre sous la dent. Je n’ai fait que plaider leur sort, ils n’ont pas la chance d’exprimer haut ce qu’ils subissent. Le juge a classé le dossier sans suite et on a ordonné ma libération.

Quel est votre sentiment après cette expérience?

En toute sincérité, si les plus hautes autorités ont écouté ma musique et qu’ils me font arrêter aujourd’hui, c’est qu’elles ont écouté le cri de cette population qu’elles font comprendre au monde entier qu’elle vit bien. Ce qui reste à faire, c’est de prendre en compte ce cri et essayer d’améliorer la situation des Tchadiens. Cette arrestation renforce ma conviction et me rend plutôt fort. J’ai appris une chose à travers cette arrestation, c’est que quand vous vous réunissez, vous-êtes plus forts. La mobilisation de mes confrères artistes, des avocats et des journalistes en est la preuve.

Quel est votre état d’esprit pour votre concert demain ?

Fatigué mais plus que jamais fort. Le moral n’est pas atteint et j’espère mettre le feu demain. Nous aurons tellement des choses à nous dire lors de ce concert. Demain, nous allons crier pour qu’on nous entende.

Tchad : Djim Radé sera en concert ce vendredi

L’auteur de « Jazz made in Chad », mettre le feu à la scène de l’institut français du Tchad, le 2 novembre prochain.

 

Passionné dès l’enfance de la musique, Djim Radé, guitariste, auteur-compositeur et interprète propose un mélange de musique intuitive et énergique aux tonalités de jazz entremêlant la rythmique subtile du répertoire tchadien.

Pour l’artiste, entre familiarité et contrastes, la musique tchadienne partage plus qu’on ne le croit avec les musiques occidentales actuelles. Le jeune artiste se souvient de son choix de faire de la musique, difficilement accepté par son entourage qui finira par le comprendre plus tard.

« Quand je disais à mes amis que j’étudiais la musique en France, ils me demandaient que c’est pour travailler dans quel pays ? Même mes parents n’étaient pas d’accord au départ mais tous ont fini par comprendre plus tard que j’aimais la chose », précise-t-il.

De la rue sur les bancs de l’école, Djim Radé assure avoir un parcours périlleux mais qui ne l’a pas détourné de son objectif. « J’étais parti en France en 2010 pour mes études en musique et en 2011, j’ai rencontré le groupe Toh-Nal, avec qui j’ai pu me perfectionner. Ils ont fini par gagner la confiance des autres artistes au campus universitaire et nous avons organisé une tournée européenne en 2015 à la fin de mes études. Je suis rentré au pays en 2016 et je travaille comme arrangeur pour plusieurs groupes », précise-t-il.

Fondateur des Jam session Sao Couleur Jazz, créateur du projet Mbassa héritage, collaborateur de Kaar Kaas sonn et chef d’orchestre de Geneviève Matibeye aux 8e jeux de la Francophonie à Abidjan, Rim Radé prépare un album intitulé « Jazz made in Chad« , qui selon lui est un mélange d’une musique intuitive et énergétique avec harmonisation et la complexité du Jazz.

Premier tchadien à décrocher un diplôme universitaire en musicologie, spécialisation compositeur et arrangeur, Rim Radé sera en scène le 2 novembre prochain à l’Institut français du Tchad pour présenter son album « Jazz made in Chad ».

Tchad : le rappeur N2A Teguil relâché

Il a été libéré hier 30 octobre suite à une décision du procureur de la République de N’Djamena.

 

Au final, il aura passé un peu plus de 24 heures en prison. Mais l’artiste rappeur tchadien N2A Teguil est désormais libre de ses mouvements. Le procureur de N’Djamena a autorisé sa libération le 30 octobre dernier, ayant classé son affaire sans suite. En effet, Youssouf Tom a affirmé n’avoir pas trouvé assez de preuves contre le rappeur.

Il avait été arrêté dans la matinée du lundi 29 octobre. Et il lui est reproché, les paroles un peu trop audacieuses de son dernier album « Populasson Gay Koor » qui signifie en arabe local « le peuple crie ».

La police munie d’un mandat, avait perquisitionné le domicile de N2A Teguil lundi. En portant avec elle, des dizaines de t-shirts floqués au nom de l’album « Populasson Gay Koor ». Album qui, sorti depuis fin septembre 2017, représente de l’avis des membres du gouvernement, un appel au soulèvement et une incitation à la haine.

L’artiste avait alors été conduit dans les locaux de la coordination de la police judiciaire, où il a été gardé à vue. Cet album de N2A Teguil qui serait interdit dans le pays, a été produit au Cameroun. Un concert de l’artiste est d’ailleurs prévu ce jour, 31 octobre, à ACAMOD où il fera la promotion de cet album.

 

 

 

 

 

 

Lac Tchad : des officiers de l’armée limogés

Il s’agit des deux commandants de la zone n°4. Cela fait suite à un décret présidentiel publié hier lundi 29 octobre.

 

Le président a décidé ce lundi 29 octobre de remettre de l’ordre au sein de la zone de défense militaire n°4 pour éviter que telles attaques puissent se reproduire contre une garnison de l’armée dans la province du Lac Tchad.

Il passe à la vitesse supérieure en limogeant, par un décret lu cet après-midi, les deux commandants de la zone n°4, à savoir le commandant de la zone et son adjoint : le général de brigade, Dilony Darkallah et le colonel, Hissein Docko Yaya qui sont respectivement remplacés par le général de brigade, Bokhit Kossi Bermari et le colonel, Ahmat Fougoumi Yaya.

L’instruction a été donnée par le président tchadien de transférer la garnison militaire de la zone n°4 basée à Bol vers Kaiga Kindiria, pour permettre à l’armée de prendre toutes les dispositions nécessaires afin de contenir les attaques de Boko Haram sur le sol tchadien.

Ces officiers de l’armée limogés paient aujourd’hui la facture de leur manque de vigilance dans la coordination et la surveillance par des patrouilles constituées de leurs éléments, dans la zone de défense n°4 du Lac Tchad.

Après la descente du président de la République le 12 octobre dernier à Kaiga Kindiria, une localité située à 18 km du Nigeria et à 14 km du Niger dans laquelle une attaque attribuée aux éléments de Boko Haram s’est produite contre une position tenue par l’armée régulière, de nouvelles mesures ont été prises.

Le président, Idriss Deby, lors de cette visite, a constaté un manque de vigilance et l’absence de coordination entre les officiers hauts gradés de la zone n°4, ce qui serait perçu comme étant à l’origine de l’attaque contre une base de l’armée tchadienne. Les assaillants ont attaqué à 4h30 du matin, entraînant des combats et des pertes dans les deux camps.

 

G5 Sahel : les chefs d’Etat-major des pays réunis au Niger

C’est depuis hier ce 25 octobre qu’ils prennent part à une rencontre qui porte sur le renforcement de la lutte contre le terrorisme dans la zone.

 

Les chefs d’Etat-major des pays membres du G5 Sahel (Burkina, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) participent depuis jeudi à une réunion à Niamey axée sur le renforcement de la lutte contre le terrorisme dans la zone.

Face à la situation d’insécurité qui prévaut dans la zone d’opération de la Force conjointe du G5 Sahel, il s’agit, au cours de la réunion, de définir les modalités pratiques du transfert du Poste de Commandement interarmées de Théâtre (PCIAT) de la Force conjointe du G5 Sahel de Sévaré à Bamako, au Mali, « pour que la Force conjointe puisse atteindre dans les meilleurs délais la pleine capacité opérationnelle et renouer avec un rythme opérationnel qui permette de conserver l’initiative et d’obtenir l’ascendant sur l’ennemi », a déclaré le chef d’Etat-major des Armées du Niger, le général de Corps d’Armée Ahmed Mohamed, présidant l’ouverture de la rencontre.

Si la situation sécuritaire est jugée globalement calme à l’Ouest et à l’Est de l’espace G5 Sahel, elle demeure préoccupante et volatile, selon Ahmed Mohamed, dans la région dite des « trois frontières » entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger, « en passe de devenir un sanctuaire de groupes terroristes et criminels », en dépit de tous les efforts que déploient les forces nationales des pays membres de la Force conjointe du G5 Sahel.

Il est à souligner que le Poste de Commandement interarmées de la Force conjointe du Sahel de Sévaré a été la cible d’un attentat-suicide, le 29 juin dernier, revendiqué par le groupe jihadiste de Soutien à l’Islam et aux Musulmans, proche d’al-Qaïda, occasionnant des pertes en vies humaines et d’énormes dégâts matériels. Pour le Chef d’Etat-major des Armées nigérien, cette attaque a « sans nul doute hypothéqué l’opérationnalisation de la Force Conjointe du G5 Sahel qui devait atteindre la pleine capacité opérationnelle le 15 juillet 2018 ».

Cependant, a-t-il précisé, les différentes opérations conduites dans des secteurs de la zone d’opération, « avec des résultats très encourageants », ont enclenché une dynamique susceptible de déstabiliser les groupes terroristes.

« Le combat contre le terrorisme est un combat difficile qui s’inscrit dans la durée, mais avec la détermination commune de tous les acteurs, la Force Conjointe viendra à bout des groupes terroristes », a-t-il affirmé.

La force conjointe G5-Sahel, rappelle-t-on, est née de la volonté des chefs d’Etat de la Mauritanie, du Mali, du Tchad, du Burkina Faso et du Niger de faire face à la recrudescence des attaques terroristes meurtrières et dévastatrices perpétrées par les mouvements djihadistes et autres terroristes notamment dans les pays riverains du bassin du Lac Tchad, au Mali et dans les Etats voisins.

 

 

Tchad: des drones de Handicap International vont déminer le nord du pays

L’ONG a présenté ses drones ce matin à Bruxelles. Ceux-ci effectueront entre février et octobre 2019, des essais d’identification de mines dans la partie nord du Tchad.

 

L’ONG Handicap International (HI) a lancé à Tours & Taxis (ancien et vaste site industriel bruxellois) son projet « Drones » en présence d’acteurs spécialisés dans les nouvelles technologies. L’organisation y a présenté les drones qui mèneront des essais d’identification de mines de février à octobre 2019 dans le Nord du Tchad. Les drones survoleront rapidement de vastes zones et permettront de déterminer avec précision le périmètre d’intervention des démineurs.

Ces drones fourniront des preuves aériennes et des données de géolocalisation qui seront centralisées sur tablette. HI travaillera également sur le développement d’un drone muni d’un radar capable de détecter la présence de mines en sous-sol.

Le drone permettra de réduire la durée de ce que les professionnels du déminage appellent « l’enquête non technique » : « La phase non technique consiste à identifier et délimiter le zones potentiellement minées et qui nécessitent l’intervention d’équipes de déminage. Cette phase peut être longue et est même parfois la plus longue dans des opérations de déminage », explique Xavier Depreytere, responsable du projet « Drones » chez Handicap International.

Les opérations de déminage de Handicap International qui mettent plusieurs semaines dans certaines zones pourront être effectuées en quelques jours. A l’heure actuelle, un démineur peut déminer entre 4 et 8 m² par jour. « L’utilisation de drones peut apporter une aide considérablement en réduisant, on espère, par 10 la durée de cette phase et en étant plus précis dans la cartographie des zones qui nécessitent l’intervention de démineurs. Ce qui permettra à nos équipes de gagner en efficacité », conclut Xavier Depreytere.

Les mines et les restes explosifs de guerres sont un danger quotidien pour les populations civiles dans 61 pays dans le monde. Au Tchad, 100 millions de m² sont contaminés. Handicap International et ses partenaires ont prévu de déminer 3 millions de m² en 4 ans, soit 18 fois la superficie de la Belgique.

Le projet « Drones » sera financé pour une durée de 12 mois par la Direction Générale Coopération au Développement et Aide humanitaire du gouvernement belge. Quatre entreprises spécialisées dans les nouvelles technologies collaboreront avec Handicap International : Mobility Robotics (spécialisé dans le pilotage de drone), Third Element Aviation (fabricant de drones sur mesure et concepteur de capteurs), Inzentive (qui a développé un service gestion de données) et Dynergie (chargée de faire des propositions innovantes sur les méthodes de déminage).

 

 

L‘économie de la CEMAC en souffrance

Voilà déjà plusieurs années que les six pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) subissent le contre coup de la baisse des prix du pétrole.

 

La logique voudrait qu’une communauté de six pays membres, dont cinq sont producteurs de pétrole, soit une zone économique en bonne santé.

Mais même si les prix du pétrole repartent à la hausse, la zone tarde à se remettre d’une longue période de tarifs en baisse.

La région souffre par ailleurs d’une faiblesse de sa monnaie, le franc CFA. Depuis 2016, le Fond Monétaire International est massivement intervenu dans quatre pays : au Cameroun, au Gabon, en Centrafrique et au Tchad pour éviter une dévaluation de la monnaie commune.

La dévaluation du Franc CFA de 1994 visait à résorber les déséquilibres économiques et financiers de 1980. Celle annoncée en 2018 montre une accentuation des mesures d’ajustement en zone CEMAC en rapport aux risques de change du Franc CFA

Une spirale économique que Hervé Diata, doyen de la faculté des sciences économiques à l’université de Brazzaville, qualifie de négative.

« La plupart des pays membres de la CEMAC sont en récession depuis 2016. Il se trouve que leurs taux de croissance sont négatifs. Ces pays se caractérisent également par des déficits budgétaires importants d’environ 3% du PIB pour l’ensemble de la CEMAC en 2017 contre 6,3% en 2016. Mais il faut aussi dire que cette diminution est dû à des efforts d’ajustement qui sont faits ces derniers temps, et que les cours du baril remontent petit à petit. »

Une meilleure balance commerciale leur permettrait de réduire leur dette. Pourtant, selon l’économiste français Francis Perrin, ceci ne garantit pas de pouvoir réduire la pauvreté au sein des populations.

« Dans plusieurs de ces pays, il est clair que le revenu par habitant, le bien-être de la population pourraient être à un niveau largement supérieur qu’il ne l’est, compte tenu des revenus pétroliers et parfois gaziers. Mais ils n’ont pas forcément fait l’objet d’une redistribution adéquate. L’argent découlant de ces revenus pétroliers est loin d’avoir toujours été géré dans l’intérêt de l’ensemble de la population de ces pays. »

Aux défis économiques s’ajoute la question sécuritaire qui pèse sur la croissance de certains pays membres de la CEMAC comme le Cameroun et la Centrafrique. En effet, la crise que traversent ces deux pays les empêche d’atteindre les objectifs fixés par la CEMAC.

Diplomatie : Macron en visite au Tchad d’ici la fin d’année

C’est ce qu’a révélé un article publié le 24 octobre sur le site internet français www.la-croix.com.

 

la-croix.com est clair. D’ici le mois de décembre, le Président tchadien Idriss Deby aura l’honneur de recevoir son homologue français, Emmanuel Macron. Et ce sera la première fois que le Président Français foule le sol tchadien.

Toujours selon ce journal en ligne, la date exacte de sa venue n’est pas encore décidée. Mais la destination, elle, est bien calée. « En allant au Tchad dans les prochaines semaines, Emmanuel Macron se rend dans un pays clé pour le dispositif sécuritaire français dans la région. Siège de l’opération Barkhane, la capitale tchadienne joue le rôle de tour de contrôle des éléments français en Afrique ».

Le Tchad est en outre une destination importante pour la France car c’est sa capitale, N’Djamena, qui abrite la centrale des renseignements français « dans la lutte contre Boko Haram dans la région du lac Tchad : un renseignement qui profite essentiellement au Tchad, au Niger et au Cameroun ».

Rappelons d’ailleurs que le prédécesseur d’Emmanuel Macron, François Holland, avait également effectué une visite au Tchad au cours de son mandant. C’était le 18 juillet 2014. Celle-ci entrait dans le cadre de la mise en place du dispositif de sécurité Barkhane.

L’armée française est installée au Tchad il y a de longues années. En effet, depuis le lancement de l’opération Épervier en 1986.

 

CEMAC : la situation économique de la sous-région inquiète les dirigeants

Ils se sont rencontrés le 25 octobre dernier au tour d’un sommet extraordinaire. Le seul sujet à l’ordre du jour portait sur la situation économique dans l’espace sous régionale.

 

La sonnette d’alarme est tirée. Il devient urgent d’accélérer la mise en œuvre des réformes structurelles, préconisées notamment par le FMI, pour relancer la croissance dans la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). C’est d’ailleurs la raison d’être du sommet extraordinaire des pays de la sous-région qui s’est tenu hier dans la capitale tchadienne.

Au cours de cette rencontre, les représentants des différents pays de la communauté ont pris de nouveaux engagements pour accélérer la sortie de crise. D’autant que le FMI commence à s’impatienter sur les faibles résultats enregistrés.

Les effets de la crise sont en effet toujours ambiants, et les efforts pour sortir de la difficile conjoncture dans laquelle les pays de la CEMAC pataugent depuis 2014, restent loin des attentes ainsi que des engagements pris, en décembre 2016 à Yaoundé.

Le président tchadien, Idriss Deby, en sa qualité de président en exercice de l’organisation sous régionale, invite ses pairs à accélérer le rythme de mise en œuvre des réformes structurelles convenues notamment avec le FMI.

Les dirigeants des pays d’Afrique centrale se sont donc à nouveau engagés à poursuivre les efforts de réformes afin de relancer la machine économique régionale et ainsi de permettre à la sous-région de sortir véritablement de la conjoncture.

«Notre stratégie commune pour sortir la CEMAC de la crise exige d’être urgemment relancée par la mise en œuvre, sans faille et dans un esprit véritablement collectif et solidaire, de mesures appropriées de redressement économique et financier. Nous n’avons pas le droit de trahir les espoirs que suscite légitimement ce rendez-vous de N’Djamena. Cette rencontre doit donner le ton d’un nouvel élan à imprimer à l’ensemble de notre communauté », a déclaré le président tchadien Idriss Déby Itno.

Stratégie d’ensemble de sortie de crise

Dans son allocution d’ouverture, le chef d’Etat tchadien, a insisté sur la nécessité de la mise en œuvre des mesures appropriées de redressement économique et financier, faisant échos à l’appel insistant du président de la commission de la CEMAC, Daniel Ona Ondo, sur «l’impérieuse nécessité de renforcer la solidarité communautaire pour avancer ensemble dans un même rythme ».

« Au niveau de la réserve de changes, la situation n’est pas très bonne, le taux de croissance n’est pas le meilleur, au niveau de rapatriement de recettes d’exportation, ce n’est pas dans la bonne direction. Donc, nous avons déblayé le chemin et avons mis à la disposition des chefs d’Etat les différentes réflexions que nous avons à notre niveau et qui vont permettre de nourrir la conférence des chefs d’Etat», avait expliqué Daniel Ona Ondo à Idriss Deby lors de leur rencontre la veille du sommet.

Le chef de l’Etat tchadien a présenté les prévisions actualisées pour la sous-région qui devrait renouer, en 2018 avec, une relative reprise de sa croissance estimée à 1,7%. Une sortie de la récession des deux dernières années qui a été portée par une amélioration des déficits budgétaires et extérieurs courants, grâce notamment aux mesures de redressement économique et financier adoptées par la Banque des états de l’Afrique centrale (BEAC).

Sonnette d’alarme du FMI

Avant ce sommet de N’Djaména, le FMI a été le premier à tirer la sonnette d’alarme sur les risques auxquels s’exposent les pays de la CEMAC si les réformes prévues tardent encore à être mises en œuvre. En marge des dernières Assemblées générales annuelles du FMI et de la Banque mondiale, qui se sont tenues du 8 au 14 octobre à Bali en Indonésie, une équipe de l’institution a rencontré les ministres des finances de la CEMAC, en présence du président en exercice de la Communauté ainsi que de AbassToli Mahamat, le gouverneur de la BEAC. C’est à la suite de cette réunion au cours de laquelle le FMI a de nouveau insisté sur l’urgence de la situation qu’a été décidée la tenue du sommet extraordinaire.

Comme en décembre 2016, au plus fort de la crise, plusieurs analystes s’inquiétaient même d’une probable dévaluation du FCFA, comme seule alternative pour que les pays de la CEMAC puissent sortir de la crise. Le même scénario a aussi plané sur le dernier sommet des chefs d’Etat qui tiennent jusqu’à présent à écarter toute idée de dévaluation.

Ils ont en ce sens réitéré leurs engagements à poursuivre les réformes notamment l’amélioration du climat des affaires dans la sous-région, la diversification économique, l’effectivité de la libre circulation des personnes et des biens, ainsi que la réalisation de projets d’intégration en préservant la sécurité, et la conduite de politiques budgétaires ciblées en matière de dépenses publiques afin de préserver les acquis sociaux et rééquilibre des finances publiques.

Le sommet de N’Djaména a enregistré la présence des présidents équato-guinéen, Theodoro Obiang Nguema, et congolais, Denis Sassou Nguesso ainsi que le Premier ministre Cameroun, Philémon Yang, alors que le Gabon et la Centrafrique, se sont fait représentés par leurs ministres des Finances.