Tchad-Covid19 : les autorités sanitaires débordées

Plusieurs agents de santé ont été infectés à cause du manque de matériel de protection. Le ministère de la Santé est pointé du doigt pour sa gestion de la crise qui menace de devenir une catastrophe sanitaire.

Des médecins qui manquent de moyens de protection, des malades du Covid-19 qui reçoivent la visite de leurs parents à l’hôpital, des citoyens qui ne respectent pas les mesures de distanciation… Cette situation démontre les difficultés auxquelles est confronté le Comité de veille et de la sécurité sanitaire mis en place fin mars par le gouvernement pour faire face à la pandémie de coronavirus.

Selon Younouss Mahadjir, le président du Syndicat des travailleurs de la santé, les autorités sanitaires semblent être dépassées par la situation.

« Le Covid-19 a surpris tout le monde et particulièrement des pays comme le nôtre où le désordre est organisé jusqu’au sommet de l’Etat. Les gens ne s’y retrouvent pas. Nous avons fait des plaidoyers auprès du ministre de la Santé mais personne ne nous a répondu. Finalement, nous sommes arrivés au stade où il y a une multitude de travailleurs qui sont testés positifs, il y a même des morts parmi le personnel. Ça devient grave. »

Appels à protéger les agents de santé

Une situation qui inquiète l’Ordre national des médecins du Tchad. Pour le président Mbainguinam Dionadji, le gouvernement doit former et protéger ses agents engagés dans la lutte contre le coronavirus.

«  Tout le personnel de santé doit être préservé. Vous savez, en Iran, les premières personnes à tomber ce sont les médecins. C’est pourquoi tous les médecins doivent être formés pour faire face au Covid-19. Ils doivent être équipés de protections puisque ce sont eux qui reçoivent les charges virales. On doit faire en sorte que les agents de santé soient en sécurité pour pouvoir apporter des soins de qualité. »

Interpellé il y a deux jours par l’Assemblée nationale sur la gestion de la pandémie de Covid-19, le ministre de la Santé, Mahamoud Youssouf Kahyal, a reconnu la gravité de la situation.

Il a en outre indiqué que le gouvernement prendrait des dispositions afin de rendre disponibles les équipements nécessaires pour protéger les professionnels de la santé.

N’Djamena bientôt isolée

La capitale tchadienne va être isolée du reste du Tchad à partir de vendredi (08.05.2020) et ce durant quinze jours. Selon un arrêté du gouvernement signé mercredi, seuls les « véhicules transportant des marchandises et des denrées alimentaires » seront autorisés à entrer dans la ville, sur dérogation et à partir de 22 heures.

Les déplacements à l’intérieur de la ville sont autorisés jusqu’à 20 heures. Sur le reste du territoire, le port du masque est obligatoire à partir de jeudi (07.05.2020).

Tchad-Covid 19 : « Il y a plus de 84 lits vides »

Le ministre de la Santé publique, Pr. Mahamoud Youssouf Khayal, l’a confirmé ce lundi 04 mai 2020, à l’Assemblée nationale.

Le Pr. Mahamoud Youssouf Khayal, ministre de la Santé publique, était à l’Assemblée nationale ce lundi 04 mai, où il a répondu aux questions des députés. Il a apporté plusieurs précisions sur la lutte contre la pandémie de Covid-19.

Pr. Mahamoud Youssouf Khayal a démenti les allégations selon lesquelles il n’y aurait pas de places à l’hôpital de Farcha. « Il y a plus de 84 lits vides aujourd’hui (…) Nous sommes prêts à recevoir », a-t-il dit.

« L’hôpital de Farcha est loin d’être saturé, il a de la place, des compétences, il peut encore faire face », selon le ministre de la Santé publique qui s’est montré rassurant sur les capacités de lutte du Tchad mais a insisté sur le respect des mesures, notamment le port de masque pour faire inverser la courbe.

« N’envoyons pas les patients dans les hôpitaux privés »

« Il y a de la place (à l’hôpital de Farcha, Ndlr). N’envoyons pas les patients dans les hôpitaux privés. Ils n’ont pas les compétences pour le moment. S’ils partent là-bas, ils contaminent le personnel de la santé », a mis en garde le ministre, ajoutant que l’hôpital est en train de donner de bons résultats.

À ce jour, le Tchad a détecté 117 cas depuis le 19 mars 2020. 68 malades sont sous traitement, 39 patients sont guéris et 10 sont décédés. ​Le ministre a indiqué à l’Assemblée nationale qu’une personne est décédée ce matin. Il n’a pas donné plus de détails.

Construction d’un pont sec au Tchad : une étude de faisabilité en cours

Le gouvernement tchadien et la Banque islamique de développement (BID) étudient la faisabilité de la construction d’un port sec entre Adré et Abougoulème dans l’est du pays.

Le représentant de la BID au Tchad, Ali Ousmane Khassim, a fait cette annonce mercredi 29 avril au cours de la signature de l’accord de financement de 146 millions de dollars pour le bitumage de la route Abougoulème-Abéché (95 km).

« Je voudrais vous annoncer que nous sommes en train d’étudier la possibilité de construire un port sec entre Adré et Abougoulème, avec le secteur privé. Les institutions affiliées à la BID sont en mesure […] de financer ce port sec, pour permettre de renforcer le lien de coopération entre le Tchad et le Soudan, via la mer rouge », a déclaré Ali Ousmane Khassim.

Bien que ce soit encore un projet, cette infrastructure pourra constituer un atout stratégique dans la chaîne logistique, car elle servira de plateforme de transbordement pour les cargaisons et marchandises, en provenance ou à destination d’Asie et du Moyen-Orient, transitant par les ports soudanais.

« L’idée de la construction du futur port sec envisagé pour la continuité de ce projet, si un jour ce projet aboutissait, nous serions heureux de constater que le désenclavement de l’intérieur et de l’extérieur permettra au Tchad d’espérer rallier le port à partir du Soudan », a dit le ministre de l’Économie et de la Planification du développement, Dr Issa Doubragne.

Tchad-Covid-19 : des kits d’hygiène remis au comité de veille à Moundou

L’association Femmes Aussi (Afema) a remis jeudi 29 avril, à Moundou, un don de kits d’hygiène au comité provincial de veille et de sécurité sanitaire de la province du Logone Occidental.

Le secrétaire général de la province Ngana Djiekila a réceptionné le don composé de 165 sceaux, quatre cartons de savon et 50 cache-nez.

La présidente de l’association, Netoua Ernestine, a déclaré vouloir apporter son soutien à la province à travers ce modeste cadeau qui « vient du coeur, de la part des enfants de la localité ».

Le secrétaire général de la province Ngana Djiekila a adressé ses remerciements pour cet appui à la province qu’il accueille « avec joie, fierté ». Il a promis que le don sera utilisé à bon escient, et a espéré que d’autres personnes emboitent le pas.

Ce don s’inscrit dans le cadre d’une vaste distribution des kits de lavage des mains au profit des plus vulnérables. L’opération s’est étendue à plusieurs localtiés, notamment N’Djamena, Massakory, Pala, Léré ou encore Kélo.

L’opération est évaluée à environ 6 millions de Fcfa. Elle est parrainée par l’ancien ministre Me. Jean Bernard Padaré.

Incident entre les gardes d’un ministre et un gendarme : Mahamat Abali Salah s’excuse

Le ministre délégué à la Présidence, chargé de la défense nationale, le général Mahamat Abali Salah, s’est expliqué ce mercredi 29 avril devant l’Assemblée nationale.

Un incident a dégénéré entre les gardes du corps du ministre et un gendarme en faction, lorsque ce dernier a demandé le respect préalable du lavage des mains avant de pénétrer au sein du Palais de la démocratie. Le gendarme a été giflé et violenté, avant d’être désarmé.

Interpellé par les députés, le ministre a expliqué qu’un « problème » est intervenu entre ses éléments et un « agent ». « Je suis descendu personnellement pour rappeler à l’ordre », a souligné le ministre qui a indiqué ne pas avoir refusé de se soumettre aux mesures barrières contre le Covid-19.

Mahamat Abali Salah a présenté ses excuses à la demande du président de l’Assemblée nationale et des députés présents.

Selon le ministre, ses gardes du corps ont désarmé le gendarme. « Il s’agit d’un agent qui a touché son arme. D’ailleurs son arme est avec nous. Les gardes du corps ont pris son arme, j’ai appelé les services concernés pour qu’ils gardent ça », a-t-il dit.

« Malheureusement c’est arrivé, c’est regrettable », a ajouté le ministre.

L’incident suscite un tollé sur les réseaux sociaux.

Le député Saleh Kebzabo s’est indigné de l’incident sur son compte Twitter : « Le ministre de la défense qui brutalise un gendarme, dont le seul tort est de lui avoir rappelé le respect des mesures anti-Covid19 prises par le gouvernement. Le procureur se saisira-t-il de l’affaire ? Ne rêvons pas. Une république de délinquants au col blanc. Quelle tristesse ! »

Tchad-Covid 19 : les jeunes multiplient des actions pour combattre la maladie

Un appareil respiratoire artificiel, un robot distributeur de savon pour le lavage de mains, ce sont quelques-uns des appareils développés au Lab Innovation de Wenak Labs, à N’Djamena.

Adam Ismaïl, ambassadeur des jeunes entrepreneurs du Tchad 2020-2021, s’est rendu mardi 28 avril, au Lab Innovation de Wenak Labs de N’Djamena. Cette visite s’inscrivait dans le cadre d’une tournée qui se poursuit auprès des entrepreneurs tchadiens.

D’après le directeur de Wenak Labs, Fadoul Hissein Abba, ces innovations militent en faveur de la vulgarisation de la technologie au Tchad. « Depuis l’apparition de la pandémie du coronavirus, nous, nous sommes concentrés sur le laboratoire pour essayer de proposer des solutions afin de faire face au Covid-19 », a-t-il expliqué.

A Wenak Labs, l’idée est d’aider le personnel médical. Un soutien qui s’est matérialisé par la distribution de gels Hydro-alcooliques. Depuis quelques jours, c’est sur un appareil respiratoire que le laboratoire travaille. Il devrait être mis prochainement à disposition des médecins, assure Fadoul Hissein Abba.

Covid-19 : le Tchad et la BM ont signé un accord de financement

Le Tchad et la Banque mondiale ont signé mardi 28 avril, à N’Djamena, un accord de financement dans le cadre du projet de prévention et de riposte au Covid-19, à hauteur de 16,95 millions de dollars.

La signature a eu lieu en présence du ministre de l’Économie et de la Planification du développement, Dr. Issa Doubragne, du ministre de la Santé publique, Mahamoud Youssouf Khayal, et du représentant résidant de la banque mondiale au Tchad, François Nankobogo.

Le projet de prévention et de riposte au Covid-19 vise à renforcer la capacité de l’État en matière de prévention, de surveillance épidémiologique, de détection précoce et de confirmation des cas, de recherche des contacts et de traitement des patients.

Il va aussi favoriser l’amélioration de l’accès aux services de soins de santé, et la promotion d’une réponse intégrée à la pandémie par le biais du renforcement des moyens de dépistage, de détection, de traitement des patients, ainsi qu’à l’amélioration des capacités des laboratoires et des moyens de veille sanitaire.

« La pandémie du coronavirus se propage rapidement dans le monde entier et met le système sanitaire tchadien, déjà fragile, à très rude épreuve », a déclaré François Nankobogo.

Le financement représente 68% du premier plan de contingence du gouvernement tchadien (15 Mds Fcfa). « Ce tapis d’urgence n’est que le début d’un effort plus vaste que le groupe de la Banque mondiale prévoit de fournir au Tchad. Déjà dans le secteur de la santé, nous avons mobilisé près de 3 milliards de dollars additionnels sur les projets préexistants pour anticiper sur la réponse », a précisé le représentant résidant de la banque mondiale au Tchad.

« Nous sommes en train de travailler avec le gouvernement pour protéger les populations les plus vulnérables avec l’aide alimentaire, et à soutenir la relance des entreprises de l’économie à travers un appui budgétaire dont la préparation a déjà démarré également », a ajouté François Nankobogo.

Le ministre de la Santé publique, Pr. Mahamoud Youssouf Khayal, a expliqué que grâce à l’appui de la Banque mondiale, le Tchad va pouvoir s’équiper en équipements de troisième génération afin de renforcer son système de santé.

« Notre pays est réellement affecté par la pandémie au Covid-19 et les impacts sont déjà très importants et palpables », a dit le ministre Dr. Issa Doubragne, se félicitant de l’accompagnement de la Banque mondiale.

Il a expliqué que le projet d’urgence pour la prévention et la riposte au coronavirus permettra notamment de renforcer le système national de préparation en matière de santé publique avec l’engagement communautaire, le changement social et comportemental.

Le soutien global de la Banque mondiale avoisinera les 20 millions de dollars avec une enveloppe supplémentaire de 3 millions de dollars mobilisable.

Tchad-Covid19 : 6 nouveaux cas détectés

L’information a été donnée ce mardi 28 avril 2020, lors de son point sur la situation liée à la pandémie de coronavirus au Tchad.

30 échantillons analysés ;

6 nouveaux cas confirmés ;

31 malades sous traitement ;

19 patients guéris ;

2 cas de décès.

Les patients sont pris en charge à l’hôpital régional de Farcha.

Depuis le 19 mars 2020, pour l’ensemble du pays, il a été enregistré 52 cas de Covid-19 dont 43 de sexe masculin et 9 de sexe féminin.

Le ministère de la Santé publique rappelle une fois de plus au respect strict des mesures barrières et informe la population que la continuité des soins est assurée dans tous les hôpitaux malgré l’instauration du couvre-feu.

Tchad-Covid-19 : deux décès enregistrés

Le ministère de la Santé publique informe qu’en date du 28 avril 2020, la situation liée à la pandémie de coronavirus au Tchad se présente comme suit :

30 échantillons analysés ;

6 nouvaux cas confirmés ;

31 malades sous traitement ;

19 patients guéris ;

2 cas de décès.

Les patients sont pris en charge à l’hôpital régional de Farcha.

Depuis le 19 mars 2020, pour l’ensemble du pays, il a été enregistré 52 cas de Covid-19 dont 43 de sexe masculin et 9 de sexe féminin.

Le ministère de la Santé publique rappelle une fois de plus au respect strict des mesures barrières et informe la population que la continuité des soins est assurée dans tous les hôpitaux malgré l’instauration du couvre-feu.

La peine de mort abolie au Tchad

L’Assemblée nationale tchadienne a voté ce mardi 28 avril, à l’unanimité l’abolition de la peine de mort dans ce pays sahélien où la peine capitale était encore autorisée pour faits de terrorisme.

« Les députés ont voté à l’unanimité l’abolition de la peine de mort pour les actes de terrorisme », a déclaré le ministre Djimet Arabi, à l’origine du projet de loi soumis à l’Assemblée il y a plusieurs mois.

Pour entrer en vigueur, la mesure doit encore être promulguée par le président Idriss Déby Itno. En 2016, le Tchad avait adopté une réforme du Code pénal, abrogeant la peine de mort, sauf pour les cas de terrorisme.

La mesure votée mardi a pour but « d’harmoniser notre législation contre le terrorisme avec celles de tous les pays du G5 Sahel qui ne prévoient pas la peine de mort pour les actes du terrorisme », a précisé le ministre de la Justice. Il faisait référence au G5 Sahel, organisation régionale qui regroupe la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad.

Le Tchad est sous la menace du groupe jihadiste Boko Haram dans la province du lac, situé dans l’ouest du pays.