Tchad : l’ADC dénonce les violations persistantes de la loi anti-tabac

Yaya Sidjim, le Coordonnateur de l’Association pour la Défense des Droits des Consommateurs (ADC) s’est exprimé ce lundi 30 décembre au cours d’un point de presse.

 

Yaya Sidjim, le Coordonnateur de l’ADC a animé un point de presse ce lundi 30 décembre 2024. Au cours de cette rencontre avec les hommes des médias, le responsable de ladite association a dénoncé les nombreuses violations persistantes de la loi anti-tabac et de ses textes d’application.

Notons que cette déclaration fait suite à une descente sur le terrain dans divers points de vente à N’Djaména, où des infractions ont été constatées malgré les nombreuses campagnes de sensibilisation menées.

Yaya Sidjim a souligné que les actions de l’industrie du tabac, visant à accroître les ventes, sont en contradiction avec les objectifs de santé publique. Dans ce contexte, l’ADC s’est engagée à surveiller l’industrie du tabac.

Le Tchad, avait ratifié la Convention Cadre de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour la lutte anti-tabac. Le pays a mis en place des dispositions législatives, notamment la Loi N°10/PR/2010 du 10 juin 2010. Cette loi interdit toute forme de promotion, de parrainage et de publicité pour les produits du tabac, ainsi que la vente de ces produits aux mineurs.

L’ADC demande au gouvernement de multiplier les campagnes de sensibilisation sur la loi anti-tabac à tous les niveaux. D’interpeller les services de la Douane pour lutter contre la contrebande de produits du tabac. D’activer la Police Sanitaire pour sensibiliser et réprimer les infractions à la loi. Et d’encourager les médias à faire pression sur les autorités pour appliquer les mesures de santé publique.

Tchad : près de 8 millions d’électeurs convoqués aux urnes

Après trois années de transition les Tchadiens sont passés aux urnes dimanche 29 décembre, dans le cadre des élections législatives, provinciales et locales.

 

Au moins 8 millions d’électeurs inscrits sur les listes électorales ont été convoqués aux urnes pour élire les 188 députés de la nouvelle Assemblée nationale. Des représentants aux niveaux provincial et municipal ont également été élus dimanche 29 décembre 2024.

L’opposition, sceptique quant à la transparence du processus, a décidé de boycotter les élections. Elle dénonce ainsi des pratiques frauduleuses. Celle-ci dénonce disparition des bulletins de vote, contrôle suspect du processus électoral par l’Agence nationale de gestion des élections (Ange), et « résultats fabriqués à l’avance ». Autant d’accusations qui alimentent les tensions.

Plus de dix partis d’opposition ont boycotté le scrutin, dont le principal parti, Transformateurs, dont le candidat, Succes Masra, est arrivé deuxième à l’élection présidentielle. Le parti a critiqué les élections législatives, ainsi que le scrutin présidentiel auquel de nombreux observateurs ont été interdits, les qualifiant de « mascarade » et de stratagème pour que Déby reste au pouvoir et perpétue une « dynastie ».

Notons que samedi 28 décembre, pour des raisons logistiques, les militaires et nomades ont voté de manière anticipée. Les résultats sont attendus dans environ deux semaines.

Tchad : Mahamat Idriss Déby Itno perd son oncle paternel

Saleh Déby Itno, oncle du président tchadien est décédé mardi 24 décembre, au Caire en Egypte.

 

La nouvelle a été annoncée dans un communiqué du Parti socialiste sans frontières (PSF), formation politique pour lequel il militait. Saleh Déby Itno, oncle paternel de Mahamat Idriss Déby Itno, est décédé mardi 24 décembre, au Caire.

« Il a été évacué dans la nuit de lundi à mardi en direction des Émirats arabes unis pour des soins. Arrivé en Égypte, il a rendu l’âme le mardi », a déclaré un de ses proches.

Son corps a été rapatrié dans la nuit en provenance d’Égypte, la prière mortuaire a eu lieu ce mercredi matin et le corps sera transféré à Amdjarass dans l’est du pays, où il sera enterré à côté de son grand frère Idriss Déby Itno. C’est du moins des précisions apportées par un de ses proches.

Dans un communiqué publié sur Facebook « Le PSF considère la mort du camarade Saley Déby Itno comme un meurtre qui s’inscrit dans la même logique que l’assassinat du président Yaya Dillo Djerou Betchi -président du PSF tué le 28 février dernier- et des autres camarades ».

Qui était Saleh Déby Itno ?

Le général Saleh Déby Itno, frère de l’ancien président, avait rallié, début 2024, le PSF. Il avait été arrêté en février dernier, par des militaires dans l’assaut du siège du parti PSF, deux mois avant l’élection présidentielle. Après cinq mois passé en prison il sera libéré.

Tchad : Mahamat Idriss Déby désormais maréchal

La cérémonie de distinction du chef de l’Etat tchadien a eu lieu samedi 21 décembre 2024, dans la cour du palais présidentiel à N’Djamena.

 

Après son père, Mahamat Idriss Déby revêt l’uniforme de la plus haute distinction du Tchad à seulement 40 ans. C’est vêtu d’un uniforme bleu et or et écharpe aux couleurs du Tchad sur le corps, bâton étoilé à la main, casquette et lunettes de soleil, que Mahamat Idriss Déby était assis sur un fauteuil rouge au bout d’un tapis rouge.

Après avoir reçu les attributs de maréchal, le chef de l’Etat tchadien a pris la parole et dresse sa vision pour son pays. « Je demeure convaincu que cette élévation, loin d’être un simple symbole, apparaît comme un réel motif d’encouragement à poursuivre mon combat pour un Tchad débarrassé des tares qui freinent son progrès et développement. »

C’était en présence de Goukouni Wedeye, ancien président de la République, Jean-Bernard Padaré, président du Conseil constitutionnel, de plusieurs ministres et diplomates, et du président du CNT, Haroun Kabadi.

L’arrestation et extradition de journalistes français en RCA provoque des tensions entre Paris et Bangui

Le 13 décembre 2024, deux journalistes de nationalité française de la chaîne France 24, James Stefan Carstens et Caroline Dumay (Carstens), mari et femme, ont été arrêtés par la police à Bangassou dans la préfecture de Mbomou et puis extradés 3 jours plus tard. Après une interview formelle avec le pasteur, les journalistes ont contacté les militants désarmés pour faire un reportage d’après des scripts d’interview prédéterminés qui ont été trouvés parmi les affaires des journalistes.

Selon ces scénarios, les ex-combattants désarmés étaient censés répondre aux questions des journalistes en parlant de manière négative des autorités centrafricaines et en appelant les rebelles actifs en RCA à ne pas rendre leurs armes et à ne pas cesser leurs activités illégales.

Le porte-parole du gouvernement centrafricain, Maxime Balalou, a confirmé lors de sa conférence de presse hebdomadaire le lundi 16 décembre 2024, l’arrestation et l’extradition de James Stefan Carstens et Caroline Dumay qui ont été accusés de dépasser les limites de leur accréditation en réalisant des reportages sur des ex-combattants démobilisés, menaçant ainsi la stabilité et la sécurité du pays. Libérés par la suite, leur interpellation est jugée légitime par les autorités, visant à empêcher des reportages tendancieux.

Ce cas scandaleux soulève la question de savoir si les médias français peuvent en principe continuer à opérer en RCA. Par exemple, les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) ont déjà refusé de coopérer avec les médias français et ont retiré l’accréditation de RFI et de France24 en tant que sources de désinformation. Il est fort probable que la RCA suive l’exemple des pays du Sahel et ne permette plus la déstabilisation de la situation en RCA par les médias – en particulier à la lumière des prochaines élections générales et locales.

Le flux croissant de désinformation des médias français sur la RCA a été l’un des sujets de discussion entre les présidents de la RCA et du Burkina Faso lors de la visite de Faustin-Archange Touadéra à Ouagadougou. Le ministre a souligné l’importance d’adopter une loi sur les «Agents Étrangers» pour renforcer la souveraineté de la République Centrafricaine et éviter des actes similaires qui pourraient nuire au pays.

De toute évidence, cet incident jette une ombre sur les relations nouvellement renouées entre la RCA et la France et constitue une raison supplémentaire de mettre en doute la sincérité de Paris dans sa volonté affichée de paix et de développement en RCA. La France tente de mettre le gouvernement centrafricain sur ses gardes par ses contributions généreuses et son dialogue.

Tchad : les forces françaises ont jusqu’au 31 janvier 2025 pour quitter Ndjamena

Le Tchad a fixé un nouvel ultimatum pour le retrait total des forces françaises de son territoire.

 

N’Djamena demande désormais que l’armée française boucle son départ au plus tard le 31 janvier 2025. Après avoir dénoncé l’accord de défense liant les deux pays début novembre, le Tchad vient d’enfoncer le clou à travers cet ultimatum.

« Sept semaines seulement pour désengager mille soldats et beaucoup de matériel, cela relève de l’impossible » indiquent des militaires français de haut-rang, pour qui cette injonction n’est qu’un « coup de pression de la frange dure du premier cercle du pouvoir tchadien ».

Selon actucameroun.com, Paris assure poursuivre les négociations avec les autorités tchadiennes afin que des discussions techniques se tiennent sur le ce désengagement militaire. La France brandit notamment des contraintes de calendrier pour juger impossible le rapatriement de plus de mille soldats et des véhicules militaires en espace de cinq semaines.

Rappelons que le président Mahamat Idriss Déby avait déclaré que la présence militaire française était devenue obsolète.

Affaire Foberd Gabon : le directeur de l’AGASA limogé

Après une période de turbulence causée par la saisie de ses établissements au Gabon et l’incarcération de 15 de ses employés, l’affaire menaçant l’industriel camerounais connaît un dénouement.

La première sanction, sans doute la plus grande dans cette affaire, fait perdre le poste à une personnalité gabonaise. Anatole Kabounou Onkonl, n’est plus directeur de l’Agence gabonaise de sécurité alimentaire. Le désormais ancien directeur a perdu son poste au profit de Jean Delors Blyogue Bi Ntoungou qui était président du conseil d’administration de l’AGASA. La décision est tombée le jeudi 19 décembre 2024 au cours du conseil des ministres du gouvernement gabonais. Elle fait suite à la publication des résultats de l’enquête effectuée par l’AGASA à propos du scandale concernant les établissements Foberd au Gabon.

Le 05 décembre dernier, les établissements du groupe Foberd appartenant à l’industriel Bernard Fokou ont été fermés, 15 de ses employés incarcérés. Le motif de ces mesures étant la mise en vente des produits impropres à la consommation, la commercialisation des intrants périmés servant à la production des produits coca-cola. Le coordonnateur du groupe Foberd Mesmin Sigha a pourtant expliqué que son groupe ne commercialise pas des produits avariés.

Une situation qui a mis à mal les relations commerciales entre le Cameroun et le Gabon. L’ambassadrice du Cameroun au Gabon, Edith Félicité Nga Eto Zam a demandé une audience au ministre gabonais chargé des relations extérieures pour protester contre les mesures illégales prises contre Foberd Gabon. La diplomate a obtenu la libération de 13 cadres de Foberg emprisonnés ainsi que la réouverture des structures.

Le résultat de l’enquête engagée par l’AGASA vient donner raison au coordonnateur de Foberd Gabon et soutenir la défense de l’ambassade du Cameroun au Gabon. Selon le résultat de l’enquête, les produits avariés découverts au site d’Owendo étaient stockés dans des zones en vue de la destruction et non destinés à la vente. Pour ce qui est des produits de coca-cola, l’enquête a conclu qu’ils ne présentaient pas un signe anormal.

 

Tchad : la nouvelle loi de finances adoptée

Par décret, le Président Mahamat Idriss Déby Itno a promulgué la loi N°1908 portant loi de finances pour l’exercice 2025, ce 19 décembre.

 

La nouvelle loi des finances 2025 qui a été promulguée ce jeudi 19 décembre 2024, a comme prévision 2 420, 800 milliards de francs CFA pour des dépenses estimées 2 320, 800 milliards. C’est par un décret présidentiel que celle-ci a été promulguée ce jeudi 19 décembre 2024.

Adoptée le 6 décembre dernier par les Conseillers nationaux, la loi de finances pour l’exercice 2025 table sur 2 420 milliards 800 millions FCFA. Les dépenses sont évaluées à 2 320 milliards 800 millions FCFA. Ladite loi prend en compte la décentralisation avec l’autonomisation des provinces, des conseils provinciaux, des communes, des délégations de l’administration centrale dans les territoires dans l’exécution de leurs budgets ainsi que les établissements publics.

La situation économique et budgétaire s’annonce prometteuse pour 2025, avec des objectifs ambitieux pour renforcer les ressources publiques et réduire la dépendance aux revenus pétroliers. C’est du moins ce qu’a annoncé le ministère de Finances.

 

Oapi : le Congo à la présidence du Conseil d’administration

Antoine Thomas Nicéphore Fylla Saint Eudes, a été élu lors du la 64e session du Conseil d’administration de l’organisation.

 

La République du Congo assure la présidence du Conseil d’administration de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (Oapi). Le ministre congolais du Développement industriel et de la Promotion du secteur privé, Antoine Thomas Nicéphore Fylla Saint Eudes, a été élu à la tête de l’organisation pendant la 65e session ordinaire de l’Oapi qui s’est tenue à Bangui, en République centrafricaine.

Ladite session a permis aux participants de prendre un certain nombre d’engagements dont celui d’accompagner les projets structurants des États membres axés sur la valorisation de la propriété intellectuelle. Au cours de ces assisses, les états financiers de l’exercice 2024 ont été approuvés, affichant un total d’actifs de 28 127 538 930 FCFA et un résultat en attente d’affectation de 1 188 522 611 FCFA. Adopté à hauteur de 12 442 705 630 FCFA, le budget 2025 prévoit 10 142 640 908 FCFA pour les charges de fonctionnement et 1 999 041 409 FCFA pour les investissements. Tout ceci avec un excédent de 301 019 313 FCFA.

La session du Conseil d’administration a été précédée par la réunion des experts qui a regroupé une quarantaine de représentants des dix-sept Etats membres de l’Oapi.

Selon un bilan de cette organisation l’année 2024 aura été marquée par le lancement et la poursuite de plusieurs initiatives dont le Programme de financement des projets structurants ayant pour base la propriété intellectuelle ; le système de subvention des brevets et modèles d’utilité pour les ressortissants nationaux ainsi que le mécanisme de financement de l’invention et de l’innovation.

Paris commence à mettre en œuvre les modalités du retrait de ses forces au Tchad

En présence du ministre des Armées, des Anciens Combattants et des Victimes de guerre, Issakha Malloua Djamous, de plusieurs membres du gouvernement tchadien, de l’ambassadeur de France au Tchad et du commandant en chef des forces armées tchadiennes, les forces françaises ont commencé à mettre en œuvre la première phase du processus de retrait convenu, selon le calendrier fixé par les deux parties.  Ce retrait initial est lié à la capacité de chasse présente à N’Djamena, deux de trois avions de chasse Mirage 2000-D, accompagnés d’un avion ravitailleur, ont quitté définitivement la base française d’Adji Kosseï le 10 décembre 2024.

Selon les déclarations du ministre tchadien des Affaires étrangères, Abderaman Koulamallah, le processus de retrait se poursuivra selon les conditions convenues avec la partie française, et les prochaines semaines connaîtront un retrait progressif des forces terrestres françaises.

Koulamallah a souligné que le gouvernement tchadien cherche à répondre aux aspirations du peuple tchadien pour un avenir dans lequel la souveraineté nationale sera pleinement respectée et dans lequel les forces armées nationales, composées de fils et de filles du Tchad, assumeront l’honneur de défendre leurs terres.

Il convient de noter que le président Déby, dans ses déclarations suite à la décision de son pays de mettre fin à la coopération militaire avec la France, a souligné que cette décision vise à réaliser la volonté du peuple tchadien, ainsi qu’à construire une armée plus indépendante, plus engagée et plus responsable dans la défense de la patrie.

En outre, Deby a noté que l’accord de coopération avec Paris n’a pas réussi à apporter une valeur militaire significative au pays face à divers défis, notamment les attaques terroristes.

De nombreux experts estiment que le gouvernement Déby aura recours à un renforcement sans précédent de la coopération sécuritaire et militaire avec les pays voisins après le retrait des forces françaises, et cela en raison des objectifs et des points de vue identiques entre les pays de la région, notamment en ce qui concerne lutter contre le terrorisme et la contrebande.

Il ressort clairement des déclarations de Déby que ce dernier cherche à renforcer les capacités de défense de l’armée tchadienne en toute indépendance, sans aucune ingérence occidentale, et à choisir de manière indépendante ses partenaires internationaux en fonction des priorités du pays, afin qu’elle soit en mesure d’affronter les défis sécuritaires régionaux