Tchad : Casimir Halal revient sur scène avec « Kouli Kouli »

Le  jeune artiste tchadien annonce la sortie imminente d’un nouveau single pour marquer son retour.

Il aura fallu un peu de temps à la jeune pépite musicale pour aiguiser son inspiration et raviver son talent. Après les titres « N’écoute pas », « Tromper », « Arriver » « Amours sans limite » ou encore « Komdje », l’artiste a  marqué un temps d’arrêt. Mais il n’a pas signé le divorce avec le public. Et voici que Casimir Halal annonce son retour. Le natif de N’Djamena arrive avec un nouveau single sur le marché discographique tchadien. Avec pour titre « Kouli Kouli », la nouvelle œuvre est du pop mêlé aux spécialités culturelles locales.

Le produit est concocté chez Buzz Master War, une maison de disque tchadienne, spécialisée dans la production, la distribution digitale, l’édition et la communication des œuvres musicales.

Fier de réactiver la connexion acoustique avec son public, l’artiste a porté la nouvelle à ses fans sur la toile. « Bonsoir l’équipe ! Après un long moment d’absence, la pépite de la musique tchadienne, Casimir Halal fait son retour sur la scène avec un projet tant attendu et adulé par le public, Kouli Kouli. Un retour aux sources ! » Peut-on lire sur le compte Facebook de l’artiste qui invite au partage maximum du post.

De son vrai nom Casimir Koularambay, le jeune artiste suit la voie de la musique depuis son jeune âge. Il use de son humilité reconnue pour apprendre de ses ainés dans la sphère musicale. Peu à peu, inspiré par l’amour, la prise de conscience, l’unité, il marque ses premiers pas dans la musique. Puis il garde ces thèmes qu’il continue de développer dans ses œuvres. Peu à peu, il se fait remarquer en faisant consommer ses délices au public.

C’est ainsi que l’auteur compositeur et interprète convainc Assa Pome Production du Togo. Le label le signe en studio pour un album en 2017. Puis en 2018, 2019, il traite avec Keyzit Africa du Togo en production de son deuxième album. Les deux albums n’ont pas vu le jour. En 2020, il poursuit la collaboration avec Seigneur Beatz Studio et en 2021 avec Tonton Sam Studio.

Outre ses singles, Casimir Halal aligne plusieurs prestations sur scènes. C’est le cas des concerts donnés en Afrique de l’Ouest, l’animation lors des semaines culturelles des universités au Togo et au Bénin.

La sortie imminente du nouveau single fera davantage connaître l’artiste et  son œuvre dans l’environnement musical tchadien et africain.

La CEEAC exhorte la communauté internationale à soutenir la transition au Tchad

La demande a été émise en marge de la deuxième Session extraordinaire de la conférence des chefs d’État et de gouvernement de la communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC).

Les chefs d’Etat et de gouvernement de la CEEAC se sont réunis en session extraordinaire le 25 octobre 2022, pour examiner la situation au Tchad. Le président en exercice de la CEEAC, Félix Tshisekedi a exhorté : « les pays membres de cette organisation sous-régionale, à s’investir pour accompagner le Tchad et les Tchadiens dans leurs efforts de retrouver la normalité constitutionnelle et républicaine après les évènements tragiques survenus à Ndjamena, le 20 octobre dernier, ayant causé des morts et de nombreux blessés. »

Dans le document qui sanctionne les travaux, la CEEAC, pour sa part demande aux partenaires bilatéraux et multilatéraux du Tchad, particulièrement l’ONU et l’UA, à maintenir et à renforcer leur appui diplomatique, financier, matériel et technique nécessaires au processus de transition au Tchad.

Le Président de la RDC, Félix Tshisekedi, par ailleurs président de la CEEAC a été désigné comme facilitateur pour la transition politique au Tchad. L’institution compte sur lui pour rassembler l’opposition et le pouvoir en place pour une meilleure gestion de la transition.

Tchad : allocution du président de transition à la conférence des chefs d’Etat de la CEEAC

Ci-dessous le discours prononcé par Mahamat Idriss Deby à la 2ème Session extraordinaire de la conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEEAC qui s’est tenue à Kinshasa.

  • Excellence Monsieur FELIX ANTOINE TSHISEKEDI TSHILOMBO, Président de la République Démocratique du Congo, Président en exercice de la CEEAC ;
  • Excellences Mesdames, Messieurs, les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEEAC ;
  • Mesdames ; Messieurs les Ministres ;
  • Monsieur le Président de la Commission de la CEEAC ;
  • Mesdames ; Messieurs ;

Je voudrais, avant tout propos, exprimer mes vifs remerciements et ma haute appréciation à l’endroit de Mon Frère, le Président FELIX ANTOINE TSHISEKEDI TSHILOMBO, Président en exercice de la CEEAC,pour avoir pris l’initiative de nous convier à ce Sommet extraordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement de notre Communauté, en format Conseil de Paix et de Sécurité de l’Afrique Centrale, à l’effet d’échanger sur la situation relative au processus de transition en République du Tchad, et le féliciter pour son leadership éclairé.

Je saisis cette occasion pour me réjouir de la participation des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEEAC à ce Sommet, et les remercier pour leur soutien et accompagnement au processus de transition au Tchad, dès sa mise en place, en avril 2021, au lendemain du décès tragique du Maréchal du Tchad IDRISS DEBY ITNO (Paix à son âme).

La tenue du Sommet extraordinaire de la CEEAC, le 4 juin 2021 à Brazzaville au Congo, avait témoigné à suffisance de l’intérêt que vous accordez à la situation dans mon pays et au bien-être de son Peuple.

Au Président de la Commission, à tous les pays frères et amis, aux partenaires techniques et financiers, j’adresse mes sincères gratitudes et remerciements pour leur engagement et les contributions multiformes qu’ils ne cessent d’apporter à mon pays pour la réussite de sa transition.

Excellences ;

Mesdames, Messieurs.

Permettez-moi de vous dire combien je mesure l’importance de cette rencontre qui intervient aux termes de la première phase de la transition au Tchad.

Elle représente une occasion appropriée et toute indiquée qui nous permet de nous pencher sur les multiples enjeux de l’heure et d’avoir une concertation constructive et franche au seuil de la deuxième phase du processus de cette transition en cours au Tchad

Excellences,

Mesdames, Messieurs ;

Notre rencontre se tient aussi, malheureusement, au lendemain des événements tragiques qui se sont produits dans mon pays, dans le cadre d’une insurrection armée bien planifiée contre les institutions de la République.

En effet, les 20 et 21 octobre, des événements graves et malheureux se sont passés dans notre capitale N’Djamena, mais aussi, dans plusieurs autres grandes villes du pays. Beaucoup de nos compatriotes y ont perdu la vie et d’autres blessés. La justice est à pied d’œuvre pour apporter l’éclairage nécessaire afin de situer les responsabilités.

Une vraie insurrection minutieusement préparée dont les auteurs ont attaqué des commissariats de police, des domiciles des personnalités politiques, des sièges des partis politiques. Ils ont pris pour cible des personnes jugées hostiles ou neutres à leurs projets.

Ils ont incendié des véhicules et détruit des biens publics et privés. Plus grave encore, ils ont tué froidement des dizaines des femmes et des hommes parmi lesquels plusieurs membres des Forces de l’Ordre.

Ces événements ont failli plonger notre pays dans une véritable guerre civile n’eut été la réaction ferme et appropriée du Gouvernement qui a pris, rapidement, toutes ses responsabilités pour rétablir intégralement l’ordre public.

C’est donc dans la consternation, mais aussi dans la dignité et la solidarité que nous sommes en train d’enterrer nos martyrs et soigner nos blessés.

Nous avons déclaré un deuil national de 7 jours en mémoire de nos compatriotes lâchement assassinés.

Aussi, plusieurs enquêtes judiciaires sont ouvertes pour faire jaillir la lumière, établir les faits et situer les responsabilités dans la transparence et la plus grande rigueur.

Excellences,

Mesdames, Messieurs ;

Toutes les grandes actions prévues par la Feuille de Route de la Transition ont été mises en œuvre dans les délais requis, avec ses deux points phares, à savoir le Pré-dialogue ayant abouti à l’Accord de Doha, signé le 8 août 2022, entre le Gouvernement et les Politico-Militaires, et le Dialogue National Inclusif et Souverain, tenu du 20 août au 5 octobre 2022 à N’Djaména.

Bien évidemment, le Gouvernement de large ouverture que nous avions mis en place s’est attelé à assurer la paix, la sécurité et l’inviolabilité de notre intégrité territoriale tout en veillant à répondre aux attentes légitimes de nos populations face aux aléas de la vie quotidienne. Mais conscient que rien ne peut se réaliser sans l’effectivité de la paix, toute l’attention du gouvernement était focalisée sur la réussite du Dialogue National Inclusif que nous avions déclaré Souverain.

En effet, le Dialogue National Inclusif et Souverain qui constitue un tournant décisif dans la conduite de la transition au Tchad, a réuni plus de 1500 participants, issus de toutes les corporations, représentant la population tchadienne et a pu dégager des pertinentes recommandations et résolutions liées aux thématiques relatives à la paix, la cohésion sociale et la réconciliation nationale ; à la forme de l’Etat, la Constitution, les réformes institutionnelles et le processus électoral ; aux droits et libertés fondamentales ; aux politiques publiques sectorielles et aux questions sociétales.

A l’issue de ce Dialogue, les participants, en toute objectivité, ont décidé, souverainement, d’engager le pays sur une deuxième phase de transition en révisant la Charte de transition, consacrant ainsi, la modification des organes de la transition et son extension pour une durée maximale de 24 mois.

Comme nous l’avions souligné lors de la clôture de ce Dialogue, cette première phase nous a permis d’assurer la continuité de l’Etat, garantir la paix, la quiétude, la sécurité des populations, préserver l’intégrité territoriale de notre pays et sauvegarder la souveraineté internationale de la République du Tchad.

Cependant, il convient de signaler qu’il y a eu une minorité qui a opté de ne pas prendre part à ce rendez-vous historique, mais cela fait, n’est-ce pas, partie des règles du jeu démocratique où l’unanimité n’est jamais la règle ! Le Tchad étant une démocratie, il ne peut en être épargné.

Bien évidemment, la porte du dialogue reste toujours ouverte afin de permettre à tous nos frères et sœurs de reconsidérer leur choix et de se joindre à la deuxième phase du processus. C’est dans cette optique que nous nous sommes engagés solennellement à faire libérer l’ensemble des prisonniers politiques détenus dans nos prisons.

Le même esprit de consensus, de dialogue et de transparence sera privilégié, de telle sorte que la conduite de la deuxième phase de la transition puisse contribuer au raffermissement de notre démocratie.

Excellences,

Mesdames, Messieurs ;

Nous avons entamé cette nouvelle étape par la mise en place d’un Gouvernement d’Union Nationale de Transition qui s’attèle désormais à l’exécution d’un cahier de charges ambitieux, notamment le Référendum constitutionnel qui décidera de la forme de l’Etat et l’organisation des élections libres, transparentes et démocratiques, afin d’assurer le retour à l’ordre constitutionnel tant attendu par le peuple tchadien.

L’exécution de plusieurs engagements dans les principaux domaines des infrastructures socio-économiques, le maintien et la sauvegarde de la sécurité intérieure de notre pays, sont les défis majeurs qui attendent également ce Gouvernement.

A cet égard, le Tchad reste résolument engagé dans le processus de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR) qui représente une solution durable pour résoudre la question sécuritaire dans notre pays. Nous attendons sur ce volet les contributions diverses de tous les pays amis, et partenaires techniques et financiers pour accompagner le Gouvernement de la République du Tchad dans la mise en œuvre de ce processus.

Pour toutes les actions retenues dans le cahier de charges, il a été décidé de mettre en place un Comité de Suivi-évaluation qui va s’assurer de l’effectivité et la conformité de leur mise en œuvre.

Excellences ;

Mesdames, Messieurs.

Je sais combien votre accompagnement actif a été déterminant dans l’évolution de la première phase de la transition, grâce à Vos pertinentes Instructions consignées dans la Déclaration de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEEAC du 4 juin 2021.

Ces Instructions restent toujours d’actualité quand l’on sait que les mesures adoptées visent, je cite, un « accompagnement nécessaire à la réussite de la transition politique jusqu’à la mise en place des Autorités et Institutions issues des futures élections démocratiques ».

L’occasion nous est aujourd’hui donnée de revisiter ces Instructions et, au besoin les renforcer davantage, afin de les rendre opérationnelles pour cette phase ultime de la transition.

Aussi, le cahier de charges dévolu au Gouvernement d’Union Nationale de Transition nécessite-t-il des moyens matériels et financiers considérables que le Tchad ne pourra supporter tout seul. C’est pourquoi, Vos Instructions du 4 juin 2021, quant à la mobilisation des ressources financières, matérielles et techniques, sont déterminantes pour la dernière phase de cette transition.

Quant à l’environnement sécuritaire dans lequel évolue le Tchad, il reste toujours très préoccupant au regard de la montée en puissance du terrorisme et son expansion au-delà du Sahel et de notre sous-région. La question du mercenariat se pose avec insistance. Elle ne laisse personne indifférente dans notre Communauté.

C’est pourquoi, il nous faut rester solidaires et vigilants, engager et mutualiser nos moyens de ripostes pour faire face efficacement à tous ces défis sécuritaires.

Excellences ;

Mesdames, Messieurs.

 Le Tchad vit également aujourd’hui l’une des conséquences du changement climatique la plus dramatique de son histoire, à travers des inondations sans précédent. Ces inondations sont très accentuées dans la ville de N’Djaména et ses environs, et ont fait déjà des milliers de victimes.

Nous saisissons cette occasion pour en informer cette Auguste assemblée et solliciter vos concours divers en faveur de ces sinistrés qui font face à une épreuve douloureuse.

Pour finir, je tiens à vous assurer que le Tchad sait compter sur votre engagement, sur le soutien de la Communauté internationale pour l’accompagner dans cette phase ultime de la transition.

 Je vous remercie pour votre aimbale attention

Tchad : un deuil national de 7 jours décrété en mémoire des victimes du 20 octobre

Le président tchadien de la transition, Mahamat Idriss Deby a décrété 7 jours de deuil national en mémoire des personnes tuées pendant les manifestations du 20 octobre 2022.

Plus de 50 personnes ont perdu la vie à l’issue des manifestations du 20 octobre visant à demander le départ de Mahamat Idriss Deby. De centaines de blessés ont également été signalés. Les morts sont pour la plupart les manifestants victimes de la répression des forces de l’ordre et de défense. Quelques policiers sont également morts le même jour. En mémoire aux disparus, le président de la transition annonce un deuil national de sept jours.

« Nous allons enterrer nos morts dans la douleur mais dans la dignité. Nous devons soigner nos blessés dans la solidarité. Un deuil de 7 jours sera observé sur toute l’étendue du territoire national à compter de mardi 25 octobre 2022 en mémoire de nos compatriotes morts au cours de ces évènements tragiques et regrettables. » Ces mots ont été prononcés par Mahamat Idriss Deby à l’issue du discours à la nation du 24 octobre 2022.

La manifestation du 20 octobre a été initiée par certains partis politiques et organisations de la société civile. Pour demander à Mahamat Idriss Deby de remettre le pouvoir aux civils après 18 mois de transition.

Tchad : message de Mahamat Idriss Deby relatif à la marche du 20 octobre

Le lundi 24 octobre 2022, le président de transition Mahamat Idriss Deby a prononcé un discours relatif aux manifestations du 20 octobre à l’origine de plus de 50 décès. L’intégralité du discours.

Tchadiennes, Tchadiens ;

 Mes chers compatriotes.  Des événements graves se sont passés les 20 et 21 octobre à N’Djamena, Moundou, Doba, Koumra et Sarh.  Beaucoup de nos compatriotes y ont perdu la vie et d’autres blessés. Il y a eu des arrestations et la justice a été mise à contribution pour apporter l’éclairage nécessaire afin de situer les responsabilités.  J’ai ressenti au plus profond de moi-même la douleur de cette souffrance qui ne saurait laisser indifférente toute personne douée de raison et d’humanité.

  Ce ne sont pas des simples manifestations qui ont été maitrisées mais une vraie insurrection minutieusement planifiée pour créer le chaos dans le pays.  A cet égard, je voudrais rendre un vibrant hommage au Gouvernement, les forces de l’ordre et toutes les parties mobilisées pour maitriser cette situation d’insurrection.

 Les auteurs ont attaqué des commissariats de police, des domiciles des personnalités politiques, des sièges des partis. Ils ont pris pour cible des communautés, ont intimidé des personnes jugées hostiles ou neutres à leurs projets.

 Ils ont brulé des véhicules et détruit des biens privés. Ils ont fait des chantages, exercé des violences sur des individus innocents. Ils ont tué sans hésiter des femmes et des hommes qui ne sont concernés en rien par les conflits politiques de notre pays.  Je m’incline devant la mémoire des civils froidement tués et des éléments des forces de défense et de sécurité lâchement assassinés dans leurs casernes.

Tchadiennes, Tchadiens ;

 Mes chers compatriotes.

 Dans la vie d’une Nation, il est de moment où des événements aussi dramatiques soient-ils, doivent être expliqués dans la vérité. Ce qui s’est passé témoigne de la volonté manifeste de déclencher une guerre civile.

 Dès le Décès du Président de la République, le Maréchal IDRISS DEBY ITNO, le Tchad s’est trouvé confronté à une situation sans direction politique, avec des institutions sérieusement menacées. IL y avait un risque d’aller tout droit dans le néant. Pour préserver le Tchad contre ces crises existentielles majeures (terrorisme, rébellions, affrontements intercommunautaires, effritement de l’État), le Conseil Militaire de Transition a été mis sur pied, dans l’urgence pour faire face à toutes ces menaces.

Dans le passé, le Tchad a connu des rebellions, des affrontements fratricides et une guerre civile sanglante où des acteurs politiques ont manipulé les populations pour les opposer en chrétiens contre musulmans, nordistes contre sudistes. De ces événements sanglants, les populations tchadiennes portent des traces douloureuses dans les mémoires, les consciences empoisonnant ainsi l’unité nationale et le vivre-ensemble.

Compte tenu de ces crises à répétition, je ne puis accepter que le Tchad replonge dans d’autres crises dangereuses à connotations religieuses, ethniques et régionales.

Tchadiennes, Tchadiens ;

 Mes chers compatriotes.

Afin de prémunir le Tchad des fléaux du passé, j’ai maintenu le dialogue, les consultations permanentes avec les acteurs politiques et les leaders de la société civile.

 A ce titre, j’ai reçu huit (08) fois depuis le début de la transition le Président du Parti les Transformateurs à sa demande.

Avant le Dialogue, le Président des Transformateurs m’a proposé pour les élections prochaines un ticket électoral c’est à dire un Président et un Vice-Président élus sur une même liste. Il renoncerait ainsi à la question de la non-éligibilité du PCMT.

 J’ai rejeté ses propositions car toutes les lois et règles devant régir les futures élections devraient être discutées au Dialogue National.

 Au cours de ces rencontres, un partage de 30% en faveur des transformateurs dans les postes politiques, administratifs et des sociétés publiques et parapubliques nous a été demandé. Cette proposition a été naturellement rejetée car elle devrait être le résultat des élections. C’est une proposition de partage de pouvoir avec les transformateurs qui exclut tous les autres acteurs politiques du pays.

A l’approche du Dialogue, j’ai demandé au Président des Transformateurs d’y prendre part. C’est dans ce Dialogue National que le consensus sera élaboré sur les institutions futures, les organes et les responsabilités politiques à y assumer. Le Président des Transformateurs a refusé catégorique de participer au dialogue.

Des efforts considérables ont été déployés pour convaincre le Chef des Transformateurs de faire ce choix de raison pour notre pays. A cet effet, le Comité des Sages et des Ainés, le Comité Adhoc du Présidium, les facilitateurs du Pré-dialogue de Doha et des diplomates occidentaux ont été mandatés. Les Transformateurs ont persisté dans leur refus.

 Tchadiennes, Tchadiens ;

Mes chers compatriotes.

Lorsque le Dialogue a pris fin et qu’il faille designer les gestionnaires des conclusions de ces assises, le Président des Transformateurs a demandé à être nommé comme Premier Ministre de Transition et partager à hauteur de 30% les responsabilités dans la gestion de la Transition post-dialogue.

Accéder à cette demande aurait été renier les résolutions et recommandations du Dialogue National Inclusif et Souverain.

 Dans l’esprit d’ouverture préconisé par le Dialogue, Le Premier Ministre et moi-même avons suggéré que les membres du Parti « les Transformateurs » participent au Gouvernement d’Union Nationale. Là aussi, nous avons enregistré encore un refus catégorique du Président des Transformateurs qui a exigé la Primature ou rien.  Si j’avais accédé à cette demande, il n’y aurait ni manifestation ni toutes ces violences.

 Comment un acteur politique qui a argué que le Dialogue n’était qu’un monologue, que les résolutions et les recommandations n’ont aucun sens pour lui, peut-il assumer la coordination de l’action d’un Gouvernement dont la première mission est l’application stricte du cahier de charges du Dialogue National Inclusif et Souverain ?

Tchadiennes, Tchadiens ;

Mes chers compatriotes.

Quant aux autres acteurs politiques qui ont pris part à ces évènements, ils ont une lourde responsabilité dans les tueries du 20 octobre 2022. Ils ont recruté et utilisé des groupes terroristes, paramilitaires pour opérer des assassinats gratuits de masse.

 En ce qui concerne WAKIT TAMMA, j’ai reçu les responsables à cinq (05) reprises pour solliciter leur participation au Dialogue National Inclusif et Souverain.

Le CODNI leur a proposé des quotas pour leur participation à l’organisation et à la tenue du Dialogue. Lors de ces rencontres, je leur ai demandé que les manifestations doivent être suspendues pendant les assises.

Ils ont accepté cette proposition mais ont demandé de notre part une aide en échange. J’ai rejeté cette façon de marchander qui n’honore pas notre pays.

Les groupes Politico-militaires non-signataires des Accords de Doha, ont entretenu de relations directes avec les responsables de ces actes violents. Ils leur ont dit d’opposer une résistance de trois jours à l’issue de laquelle ils interviendraient.

Leur implication dans ces évènements tragiques ne souffre d’aucune ambiguïté.

 Tchadiennes, Tchadiens ;

Mes chers compatriotes.

Dans notre passé récent, les intervenants extérieurs ont fourni des armes et donné de l’argent à des Tchadiens opportunistes qui n’ont pas hésité un seul instant à détruire notre pays pour satisfaire leurs intérêts personnels et répondre aux agendas étrangers. Aujourd’hui encore, des acteurs tchadiens ont sollicité le soutien des puissances étrangères pour que pression et chantage soient exercés sur moi afin d’accéder au pouvoir.

Dans cette perspective, le peuple tchadien est devenu un otage, une chose privée de certains acteurs politiques qui n’hésitent pas à le designer « mon peuple » afin d’être instrumentalisé et utilisé pour conquérir le pouvoir.

Tchadiennes, Tchadiens ;

Mes chers compatriotes.

Par ce que je suis responsable du Tchad, de l’unité de son peuple, de la sécurité de toutes ses populations, garant de notre souveraineté nationale, je n’accepterai pas que la nation soit divisée, le pays fragmenté et notre unité hypothéquée. J’utiliserai tous les moyens légaux à ma disposition pour empêcher ces projets néfastes pour notre pays.

J’ai instruit le Gouvernement de Transition pour que cette crise soit gérée dans la Justice en toute transparence et responsabilité. C’est ainsi que ce Gouvernement a pris des mesures conservatoires notamment le couvre-feu et la suspension des partis impliqués.

Tchadiennes, Tchadiens ;

Mes chers compatriotes.

Je continuerai à œuvrer pour un consensus national dans la gestion des affaires publiques en gardant toujours une ouverture aux acteurs politiques et mouvements armés qui ne sont pas encore intégrés dans le processus actuel.

J’estime que l’inclusivité doit être toujours de règle pour l’intérêt supérieur du Tchad dans la paix et la sécurité.

A nos partenaires et amis, un soutien inlassable et responsable est attendu pour consolider l’effort que les Tchadiens déploient pour la refondation de leur État et le vivre-ensemble.  Tchadiennes, Tchadiens ;

Mes chers compatriotes.

 Nous allons enterrer nos morts dans la douleur mais dans la dignité. Nous devons soigner nos blessés dans la solidarité. Un deuil de 7 jours sera observé sur toute l’étendue du territoire national à compter de mardi 25 octobre 2022 en mémoire de nos compatriotes morts au cours de ces évènements tragiques et regrettables.

Je vous demande de ne pas soutenir les divers projets qui menacent, dangereusement, notre pays, de rejeter toutes les manipulations extérieures, de défendre le Tchad, ce beau pays que nos aïeux nous ont légué.

Que Dieu nous bénisse dans notre diversité et notre effort de le défendre.

Vive la République  Vive le Tchad.

Tchad : le ministère des Finances annonce le paiement de rappels des salaires

Le ministère des Finances et du Budget, à travers un communiqué du 24 novembre 2022, annonce le paiement, pour apurement, des titres et arriérés des accessoires de salaires des fonctionnaires.

« Le ministère des Finances, du Budget et des Comptes Publics procédera à partir du mardi 25 octobre 2022 au paiement, pour apurement, des titres et arriérés des accessoires. » Le directeur de la communication dudit ministère, Adam Abakar Kayaye explique cette décision fait suite aux engagements pris par le gouvernement dans le cadre du Pacte social triennal. Ainsi il sera inclus dans les salaires de ce mois :

  • Les rappels des salaires en instance;
  • Les allocations des congé-retraite en instance;
  • Les indemnités pour services rendus en instance;
  • Les « capital de décès » civils et militaires en instance;
  • Les arriérés des allocations des congés annuels du personnel de l’Ex- Primature (anté-2019), l’ex-Médiateur (anté-2019), de l’ex-HCC (anté-2019), de l’ex-Cour des Comptes (année -2019);
  • Les droits sociaux des contractuels de l’Etat admis à la retraite en instance;
  • Les indemnités de première mise d’équipement, rappel et congé des diplomates en instance;
  • Les frais de mémoires de fin d’études en instance;
  • Les remboursements des IRRP des étudiants fonctionnaires en instance;
  • Les frais de scolarité des enfants des diplomates en instance;
  • Les frais de transport restant des agents actifs, inactifs et omis des années 2016 à 2021.

Le communiqué précise que les obligations financières du gouvernement au titre du Pacte Social Triennal sont remplies.

SUCCÈS MASRA, UN AVENIR POLITIQUE PRÉMATURÉMENT ÉCHU

Moins de 40 ans, diplômé d’une prestigieuse grande école française et jeune fonctionnaire d’une grande Banque africaine, Succès Masra entre dans la vie politique tchadienne dans un contexte très particulier qui était très favorable à son essor. En effet, en 2018, la jeunesse tchadienne était déjà très lassée par une domination politique vieillissante et inamovible. Elle aspirait à un changement et à une alternance à tous les niveaux; c’est-à-dire elle aspire un rajeunissement de la classe politique tant du côté du pouvoir que du côté de l’opposition. Ainsi, le forum national inclusif organisé le même année a permis aux jeunes d’exprimer leur mécontentement. Mais, la gérontocratie était forte et les anciens contrôlaient les jeux. Cependant, ce forum qui devait en principe résoudre certains problèmes, les a derechef cristallisés. Les résolutions issues de ce forum ont permis la création d’un régime présidentiel intégral constitué d’un exécutif composé d’un Président et d’un Vice-Président. Le poste de Premier Ministre a été supprimé. Et beaucoup des recommandations de la jeunesse n’ont pas été prises en compte. La gérontocratie sortait donc renforcée. Dès lors, dans le camp des jeunes en quête de nouvelles perspectives, l’espoir était mort et enterré, d’autant que les partis de l’opposition qui devaient en principe défendre la cause de la jeunesse sont dominés par des anciens qui ne sont pas prêts à céder leurs fauteuils. Ainsi donc, c’était dans ce contexte que Succès Masra annonce son entrée dans la vie politique tchadienne. La jeunesse reprenait espoir, mais aux fils des événements, l’espoir laisse place au désespoir et au pessimisme. Celui qui était promu à une très belle carrière politique se voit échoir son avenir politique à cause de ses propres turpitudes, ses stratégies inadaptées et son empressement pour le pouvoir. Nous analyserons ci-dessous comment il est arrivé à ce bas niveau.

LA RENAISSANCE DE L’ESPOIR POLITIQUE

Succès Masra entre en politique en 2018 dans une circonstance où la société tchadienne était minée par des nombreuses difficultés et aucun des partis d’opposition n’était en mesure de se montrer digne et légitime pour porter les aspirations des mécontents du système en place. Les injustices, la gérontocratie, les inégalités sociales et l’ancienneté du régime en place étant les principaux problèmes évoqués par tous les mécontents. Succès Masra adapte son offre politique en concordance avec les mécontentements déjà existants. Il apparaît avec une nouvelle rhétorique politique adaptée aux aspirations et aux attentes de tous les mécontents de l’ancien système. Il s’impose comme un transformateur de la société tchadienne avec un style inédit et un vocabulaire nouveau emprunté à la doctrine chrétienne. Un discours nouveau, audacieux et une attitude défiant le régime en place ont séduit beaucoup des jeunes tchadiens et ont fait renaître l’espoir qu’ils avaient perdu vis-à-vis de l’ancienne classe politique tchadienne. Il s’affirme avec une rhétorique politique séductrice portant des nouveaux termes dans le champ lexical politique, comme par exemple la “Boundoucratie, la destination vers la terre promise, la justice et l’égalité…” ce qui a attiré de la sympathie et qui a séduit les tchadiens assoiffés du changement. Cette entrée brillante en politique a été renforcée par une couverture médiatique spéciale tant au niveau local qu’au niveau international. Les médias français ont beaucoup contribué à la mise en lumière de ce nouveau “Messi” de la vie politique tchadienne. RFI, TV5, France 24, Jeune Afrique ont tous contribué à la promotion de ce nouvel homme politique sur qui reposera désormais l’espoir de tous les pessimistes du régime de Maréchal Déby. Ainsi, la renaissance de l’espoir politique reposait sur Succès Masra et il continuait de gagner de plus en plus des adhérents.

LA DÉCADENCE PARTIELLE ET LA NAISSANCE DU SCEPTICISME

L’étoile politique de Succès Masra Brillait à mille feux. Beaucoup des tchadiens du nord comme ceux du sud voyaient en lui comme leur probable futur Président de la République. Alors sortait un livre qu’il avait co-écrit en 2008, au contenu nauséabonde, méprisante et agressive envers tous les tchadiens du nord qui lui cassait la dynamique. Ce livre publié il y’a plus de dix ans, beaucoup l’ont lu, mais l’ont ignoré, mais le résumé fait par l’ancien ministre des Finances Issa Abdelmamoud et publié sur les réseaux sociaux et les journaux a contribué de mettre en lumière les idées obscures, la haine et le mépris que vouaient Succès Masra en vers ses compatriote du nord. Par conséquent, la popularité de plus en plus extensive de Masra prend un sérieux coup. Son image se trouvait entachée et beaucoup commençaient à douter sur sa bonne foi, sa sincérité et sur sa capacité de leadership à pouvoir réunir et diriger tous les tchadiens. Donc, on assiste à une décadence partielle et à la naissance du scepticisme. Celui qui était considéré comme un espoir pour tous les tchadiens se montre en pleine journée comme un simple petit haineux, nostalgique et revanchard.

À cela, j’ajoute l’audience inattendue avec le défunt Maréchal pendant une période cruciale et tendue qui laisse croire qu’aucune rencontre entre les deux hommes ne serait possible. Cette audience qui n’a pas été communiquée par Masra, même ses proches collaborateurs n’ont pas été consultés, ni été mis au courant, a surpris tout le monde lorsque la télé Tchad l’avait diffusée. Les services de communication du Président Déby ont pris le devant et portent un sévère coup aux transformateurs. Nombreux croyaient que c’était une fakes news et n’arrivaient pas à digérer l’événement malgré la confirmation. L’image de Succès Masra prend une fois de plus un sérieux coup. Sa crédibilité, sa sincérité, son engagement pour la justice, l’égalité et pour l’intérêt général des tchadiens sont durement éprouvées. Son image de transformateur sur qui reposait l’espoir se trouvait entachée. De l’espoir on tombe au désespoir et au pessimisme. Il était compris comme un simple opportuniste qui se servait de la politique pour résoudre des deals personnels. À la suite de cette rencontre surprise avec le Maréchal, le choc chez les Transformateurs fut grand et beaucoup étaient déçus et imaginaient d’abandonner la lutte. La démission fracassante de Don Ebert, conseiller politique de Masra, était trop évocatrice. Don Ebert asséné encore profondément le coup en dévoilant des pratiques peu orthodoxe au sein du bureau exécutif du parti les Transformateur encouragées par Masra Succès lui-même, dont notamment le népotisme, la gestion opaque des affaires du parti, les attitudes susceptibles de viol sur des filles… Écorchure supplémentaire de l’image de celui qui se considère jusque-là le “sauveur”, le “Transformateur”, celui qui devra imposer la rupture avec des comportements indignes du passé…

BOULEVERSEMENT DE LA VIE POLITIQUE TCHADIENNE ET MUTATION DES ENJEUX

Pendant que l’image du jeune chef de parti sur qui reposait tout un espoir continuait de se détériorer, la vie politique tchadienne venait de connaître en avril 2021 un grand bouleversement. Le maréchal Idriss Déby est mort au combat. Le CMT est mise en place à sa tête Mahamat Idriss Déby Itno, fils du défunt président. Si les premières déclarations d’opposition de cette prise de pouvoir par les militaires semblent être logiques, cependant, le fait de s’adapter au changement du contexte et de changer les rythmes du jeu auraient été nécessaires. Car, les enjeux sécuritaires sont devenus des enjeux de premier plan et se sont imposés à tout le monde. Mais, Succès Masra et les Transformateurs n’ont pas pu mesurer les ampleurs des enjeux. Ils n’ont pas compris qu’il y a eu des mutations des enjeux. Les rhétoriques qui étaient valables pendant le régime du Maréchale devraient être adaptées aux nouveaux contextes et aux nouveaux enjeux. Mais, par manque de vision et par manque des stratégies, Succès Masra et son équipe ont préféré garder les mêmes règles d’avant. Entre-temps, les vieux crocodiles de la mare politique tchadienne et les vieux renards du désert politique tchadien ont mesuré l’ampleur des enjeux et se sont adaptés aux nouveaux contextes et aux nouveaux enjeux. Il est de principe que dans un contexte de transition, il n’y a pas une majorité qui devrait gouverner. Les règles classiques majorité/opposition devraient être rangées de côté et des nouvelles règles s’imposent. Ce qui serait le plus bénéfique est la participation à la redéfinition des futures institutions et en même temps à la préparation des échéances électorales futures. Ce contexte de transition aurait été favorable au jeune parti les Transformateurs de s’agrandir; de s’étaler sur l’ensemble du territoire et de travailler à redorer l’image de leur leader qui avait déjà pris beaucoup des coups. Mais hélas, les transformateurs ont préféré jouer un jeu hors contexte qui leur est très défavorable. Malgré l’attitude trop complaisante du gouvernement de la transition, Succès Masra et son équipe ont été obnubilés par leur éphémère semblant de popularité et auréolés par la position de la communauté internationale de plus en plus encourageante. Ainsi, ils ont été perdants à la première phase de la transition et perdants également à la seconde phase de la transition.

L’ANNONCE D’UN ÉCHEC POLITIQUE DE MASRA SUCCÈS, UN AVENIR POLITIQUE PRÉMATURÉMENT ÉCHU

Succès Masra a eu tout ce qu’il fallait pour un homme politique pour réussir, mais ça manque de vision, ses stratégies erronées, son arrogance et son manque d’humilité, son attitude anarchiste, son égoïsme et ses comportements présomptueux ont joué considérablement en sa défaveur. Il a montré l’image d’un homme politique trop pressé pour le pouvoir et par conséquent, il était dans une logique d’utiliser tous les moyens pour parvenir à ses fins. Son arrogance et son manque d’humilité l’ont exalté d’être le seul qui serait capable de diriger le pays ou de diriger le gouvernement de la transition. Président de la République ou Premier Ministre de la transition, si non, partisan de l’anarchie et des désordres; C’est ce que son égo lui suggère. C’était cette mentalité qui l’a complètement aveuglée pour qu’il se rende compte des enjeux de la transition et pouvoir se remettre sur le bon chemin. Malheureusement , cette mentalité l’a mis au bord de la politique et elle est la cause de son échec politique. Si non, il était promis à un très bel avenir politique. Mais, il vient à nouveau pour tout gâcher par ses récentes actions de tentative d’un coup d’Etat civil. Il vient d’emprunter le chemin de son échec politique en incitant à la violence politique et à l’insurrection. La loi portant charte des partis politiques au Tchad est bien claire sur les dispositions à appliquer si un parti politique ne respecte pas les dispositions de cette charte et se livrant à des activités tendant à troubler l’ordre publique. Ainsi, Succès Masra et son équipe viennent de fournir au gouvernement par leurs propres turpitudes l’occasion et les moyens de sceller définitivement leurs sorts politiques. Donc, les morts pendant la dernière manifestation violente et l’enregistrement vocal de Succès Masra dans lequel il affirme de vouloir causer quelques morts pour susciter les réactions de Human Right watch afin de sanctionner le pouvoir l’exposent à des poursuites pénales qui seront susceptibles de le déchoir de ses droits civiques et politiques pour au moins cinq (5) ans, au moins que le gouvernement soit complaisant à son égard. Cet enregistrement audio qui montre les vrais intentions de Succès Masra se basant sur la manipulation des vies des manifestants pour atteindre ses objectifs politiques ouvrira également les yeux aux quelques manifestants qui croient encore en lui. Cela illustre parfaitement que leurs vies sont utilisées commes des moyens politiques par Masra et son équipe. Il aura une signification politique très forte qui ne sera pas sans conséquences politiques.

Par ailleurs, il est aussi à noter que que son discours à la veille de la manifestation, Succès Masra a évoqué un pouvoir confisqué par une partie du Tchad. Il avait dit que le gouvernement actuel est composé que des noms de même appartenance qui brillent tous par un point commun qui est la médiocrité. Par ces mots, il insinue que le gouvernement est composé des nordistes et ces derniers sont des médiocres. Ainsi, il renoue avec son passé. Il répète les mêmes mépris envers ses compatriotes du nord qu’il les a déjà qualifiés de tous les noms d’oiseaux dans son livre. Les massacres envers certaines personnes supposées du nord par les manifestants fait du Succès Masra un incitateur à la haine entre les tchadiens, un incitateur à la division et un incitateur à la violence politique et civile.

Aujourd’hui, aux yeux de la majorité de ses compatriotes, Succès Masra est appréhendé désormais comme un ultra régionaliste, un ultra confessionnaliste, un ultra divisionniste et un grand incitateur de la guerre civile entre les tchadiens… Ce qui fait que son avenir politique est très sombre. il est échu. En attendant de finir ses devoirs judiciaires, il serait mieux qu’il réfléchisse dès maintenant sur sa vie post-politique.

Tchad : les défenseurs des droits humains exigent la libération des manifestants détenus

Les associations de défense des droits de l’homme (ADH), exigent la libération immédiate des détenus arrêtés au cours des manifestations du 20 octobre.

Réunis en urgence au sujet de l’évènement du 20 octobre dernier à l’origine de plus de 50 morts, les 7 organisations membres de l’association de défense des droits de l’homme (ADH) se prononcent. Les ADH dénoncent dans un premier temps, la répression violente de la manifestation, la destruction des biens publics et privés, exigent une enquête indépendante, impartiale afin que les responsabilités soient situées.

Les associations de défense des droits de l’homme  demande également : « la libération immédiate des détenus, la cessation de la répression et la prise en charge des victimes. » Pour éviter d’en arriver à une guerre civile, elles  exhortent les différentes parties prenantes à éviter le discours de haine et œuvrer sans relâche pour le retour rapide à l’ordre public afin de couper les germes du communautarisme.

Les ADH exigent enfin la levée des mesures restrictives liées à l’instauration du couvre-feu à N’Djamena et certaines villes du pays.

Tchad : Me Théophile Bongoro demande une assistance financière pour les familles endeuillées

Le président du Parti pour le rassemblement et l’équité au Tchad (PRET) demande au gouvernement d’apporter une assistance financière aux familles des victimes du 20 octobre.

C’est en ces termes que l’homme politique s’est exprimé sur sa page Facebook. « Le calme s’étant entrain de s’installer progressivement dans la capitale après les manifestations sanglantes dans la capitale, il est temps que les Pouvoirs Publics donnent de l’assurance et de l’apaisement pour que les parents et amis des victimes pleurent leurs morts et les inhument dans la pure tradition de chacun et dans le calme. »

Me Théophile Bongoro indique qu’il s’incline devant la mémoire de ces morts inutiles résultantes des violences inouïes et exige de l’État de :

– mette fin à la surmilitarisation à outrance de nos cités pour ramener la sérénité;

-mettre à la disposition des familles endeuillées des deux( 02) camps une assistance financière forfaitaire unique afin d’assurer une sépulture descente et des obsèques dignes aux victimes en attendant la poursuite des enquêtes sérieuses devant situer les responsabilités et déboucher sur les indemnisations judiciaires;

– instruire les centres de santé agréés afin d’accueillir les blessés et les soigner aux frais de l’État;

Tout en présentant ses sincères condoléances aux parents des morts, le PRET appelle à la multiplication des campagnes de sensibilisation à travers les supports de masses afin de stopper les campagnes de haines adossées aux considérations religieuses, tribales et éthiques qui ont cours en ce moment.

Tchad : répression des manifestants, la CNDH entend diligenter une enquête

La Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), à travers un communiqué exige que les auteurs des crimes du 20 octobre 2022 soient démasqués, arrêtés, jugés et condamnés.

La Commission dit être extrêmement préoccupée par la mort de plus de : « cinquante personnes et plusieurs centaines de blessés aussi bien à N’Djamena qu’à Sarh et Moundou lors des manifestations organisées par l’opposition politique et des organisations de la société civile. » L’organisation dénonce des blessures causées par des tirs à balles réelles provenant des forces de l’ordre et principalement : « de civils à bord de véhicules aux vitres fumées et sans plaques d’immatriculation. »

La CNDH demande de mettre fin à la chasse aux sorcières au lendemain des répressions violentes et sanglantes. En exigeant : « l’arrêt immédiat des arrestations des jeunes traqués dans leurs maisons et qui sont pour la plupart des innocents. » Et au gouvernement la mise sur pied d’une, Commission d’enquête indépendante et crédible en vue de situer les responsabilités, de démasquer, d’arrêter, de juger et de condamner les auteurs de ces crimes odieux et inacceptables qui ont endeuillé des familles tchadiennes.

Compte tenu de la gravité de la situation, la CNDH entend diligenter elle-même une enquête en vue de situer les responsabilités, car elle estime qu’au sortir du Dialogue National Inclusif sensé réconcilier les Tchadiens et opérer une refondation du pays, les auteurs de ces massacres doivent être sévèrement punis afin que cela serve d’exemple pour la suite de la conduite de la transition.