Tchad : le gouvernement dément toute attaque contre les civils à Miski

Cinq membres du gouvernement ont animé, le dimanche 14 septembre 2025, une conférence de presse à l’ONAMA pour apporter des clarifications sur la situation à Miski dans la province du Tibesti.

 

Il s’agit entre autres, du ministre d’État, ministre de l’Administration du Territoire, du ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, du ministre de la Justice, Garde des Sceaux, du Ministre des Armées et du Ministre de la Sécurité Publique. La communication était axée sur le déploiement des Forces de Défense et de Sécurité à Miski, dans la province du Tibesti.

Le ministre de la Communication, Gassim Cherif Mahamat, a démenti les « allégations » faisant état d’une attaque contre les populations civiles de Miski. Il a ensuite mis en garde contre toute tentative de division qui constitue « une ligne rouge à ne pas franchir ».

Le ministre d’État, ministre de l’Administration du Territoire, Limane Mahamat, a de son côté assuré que l’État remplit pleinement ses missions régaliennes, dans le strict respect des lois de la République.

Le ministre des Armées, général Issakha Malloua Djamouss, a précisé que le déploiement des Forces de Défense et de Sécurité dans la zone de Miski vise exclusivement à renforcer l’autorité de l’État et à assurer la sécurité des personnes et de leurs biens.

Pour sa part, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Dr Youssouf Tom, a rappelé que le Gouvernement attache une importance particulière à l’évaluation juridique avant toute décision. Il a souligné que chaque intervention est précédée d’une étude approfondie des faits et des garanties légales, afin de protéger les droits des citoyens et de préserver la stabilité du pays.

Enfin, le ministre de la Sécurité Publique et de l’Immigration, Général Ali Ahmat, a invité les médias nationaux à plus de rigueur et de responsabilité dans le traitement de l’information, appelant à ne pas relayer des rumeurs susceptibles de semer l’inquiétude au sein de la population.

Tchad : des attaques de Boko Haram font 7 morts en une semaine

Sept personnes, dont quatre civils, ont été tuées en une semaine dans deux attaques de Boko Haram dans l’ouest du Tchad. L’annoncé a été faite ce jeudi par des responsables locaux et de l’armée, dans une région où le groupe djihadiste nigérian multiplie les incursions meurtrières.

Trois militaires et deux civils ont péri le 4 septembre dans la sous-préfecture de Kaiga Kindjiria, a précisé un responsable de l’administration de la province du Lac Tchad, qui a requis l’anonymat. «Des éléments de Boko Haram ont attaqué cette localité et tué deux villageois». Un véhicule des militaires qui les poursuivaient a sauté sur une mine et trois soldats ont péri. Ce bilan a été confirmé par un officier de l’armée, sous couvert de l’anonymat. Mi-août dans la même localité, six personnes avaient été tuées dans un attentat perpétré par une kamikaze.

Une semaine plus tard, mercredi, deux civils ont été tués et un blessé par des combattants de Boko Haram à Medikouta, un village situé lui aussi dans la province du lac Tchad, a indiqué  le responsable provincial. Des habitants ont été attaqués alors qu’ils tentaient de récupérer leurs biens dans leurs maisons qu’ils avaient abandonnées il y a quelques mois par peur du groupe djihadiste. «Les cases abandonnées par les paysans étaient habitées par les éléments de Boko Haram, qui ont ouvert le feu», a-t-il raconté. Le bilan a été confirmé par un responsable de l’armée tchadienne, qui a requis l’anonymat.

Cette région du Tchad, comme celles qui bordent le lac Tchad dans les pays voisins – Niger, Nigeria, Cameroun – est le théâtre d’une recrudescence des attaques attribuées à Boko Haram depuis juin 2018, selon un rapport de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH). Le 22 mars, 23 soldats tchadiens avaient été tués dans un assaut contre une base avancée sur la rive nord-est du lac. Onze soldats avaient péri dans une autre attaque de Boko Haram le 21 juin. L’insurrection de Boko Haram, qui a débuté en 2009 dans le nord-est du Nigeria, et sa répression par l’armée, ont fait plus de 27.000 morts et 1,8 million de déplacés dans ce pays. Elle a gagné le Niger, le Tchad et le Cameroun voisins. Depuis 2015, les pays de la région luttent contre ces djihadistes au sein de la Force multinationale mixte (FMM), une coalition régionale engagée autour du lac Tchad avec l’aide de comités de vigilance composés d’habitants.