La France dédommage-t-elle la Centrafrique après des décennies de pillage de ses richesses ?

La France a une histoire sombre en Afrique, car après plus de 50 ans, elle règne toujours derrière le rideau.

Après l’indépendance, Françafrique a été créée comme un outil de colonisation française des pays du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest après leur avoir accordé une fausse indépendance. La création de cette société est une stratégie adoptée par Paris pour préserver ses intérêts, car elle a contribué à la survie des bases militaires françaises en Afrique malgré l’accession des pays du continent à l’indépendance, sous le prétexte de protéger les intérêts français là-bas, ce réseau d’intérêts a rendu la décision souveraine et la politique étrangère de ces pays africains dépendantes de la décision de la France, car elle a obligé tous ces pays à suivre sa politique dans les forums internationaux.

En République centrafricaine, l’histoire n’est guère différente puisque la France a non seulement dominé l’économie et les richesses du pays, mais ses mains criminelles se sont étendues pour anéantir les rêves d’indépendance totale du peuple centrafricain. Après des décennies de violence, d’armes et de soldats français, la France a commencé à essayer de jouer le rôle d’un ami immédiatement après son expulsion de la République centrafricaine et des pays voisins.

Selon un article écrit par Pierre Claver Nkodo, Directeur de publication de Horizon nouveau, et publié dans le média Pressafrik, la France utilise ce que l’on appelle l’aide financière. Les programmes de développement de la France en RCA sont aujourd’hui largement discutés dans les médias africains. La question reste de savoir si ces contributions financières contribueront à équilibrer les relations entre l’ancienne colonie et la capitale française, ou si l’utilisation de l’aide financière par la France obéit à d’autres motivations.

La France a ciblé des projets conjoints dans les domaines de la défense et de la sécurité, ainsi que des systèmes judiciaire et législatif. Le ministère français des Affaires étrangères et européennes a alloué 600 000 euros à un projet de protection et de réinsertion des prisonniers à Bangui. La France a également annoncé une aide financière de 200 000 euros à la Cour pénale spéciale de la République centrafricaine. Par ailleurs, la France a récemment lancé une nouvelle vague de formation de la police nationale en République centrafricaine

Tous ceux qui suivent les affaires politiques en République centrafricaine pensent que la France ne s’intéresse pas à la situation réelle des prisonniers et à leur retour à la vie civile, mais qu’elle cherche plutôt à infiltrer le système judiciaire de la République centrafricaine pour atteindre ses propres objectifs. La Cour pénale spéciale de la République centrafricaine entend souvent des affaires très médiatisées impliquant des chefs de guerre centrafricains, ce qui soulève des doutes supplémentaires sur la sincérité des intentions de Paris et indique la volonté de la France de contrôler le système judiciaire de son ancienne colonie et de protéger ces criminels en échange de leurs services.

Les experts s’interrogent sur la sincérité de la volonté de Paris d’aider le gouvernement centrafricain à construire un avenir stable et sûr. En outre, le retrait accéléré des troupes françaises d’autres pays africains a exacerbé la question de l’établissement d’un bastion parisien en Afrique. Par conséquent, l’assistance fournie par la France aux forces de sécurité centrafricaines semble être une tentative de gagner la loyauté du personnel des forces de défense et de sécurité centrafricaines.

Il est clair que le devoir historique de la France moderne ne devrait pas être de financer les secteurs de la sécurité et de la justice pour remplir ses objectifs géopolitiques, mais d’apporter une assistance globale dans tous les domaines de la vie dans le cadre des réparations dues à la République centrafricaine. Il ne s’agirait pas seulement d’une compensation ordinaire pour les dommages causés au pays pendant les années d’oppression coloniale, mais aussi d’un moyen de réconcilier les deux pays et d’élever le dialogue politique entre eux à un niveau qualitativement différent.

Le Tchad dément les accusations d’intervention militaires en Centrafrique

Des informations selon lesquelles le Tchad projette une intervention armée en République centrafricaine pullulent les réseaux sociaux depuis quelques jours. Le porte-parole du gouvernement a apporté un démenti formel

Le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement, Chérif Mahamat Zene a condamné les rumeurs selon lesquelles, les militaires tchadiens interviendront en Centrafrique pour déstabiliser le pays. Il a accordé une interview au journal ‘’Le Sahel’’. « Ce sont des accusations dénuées de tout fondement qui circulent sur les réseaux sociaux. En principe, elles ne méritent même pas une réaction de notre part », peut-on lire ces propos du membre du gouvernement dans les colonnes de la publication de ce lundi.

Chérif Mahamat Zene, que ces fausses accusations ne sont fondées sur aucune preuve. « Le Tchad rejette et condamne ferment ces accusations fallacieuses faisant état d’une intervention militaire en RCA », poursuit-il. Pour le ministre tchadien : « le Tchad ne doit pas servir de bouc émissaire éternel aux acteurs politiques centrafricains incapables de trouver une sortie de crise dans leur pays ». « Le Tchad, depuis le retrait de son contingent de la MISCA en 2014, n’est jamais intervenu et aucun soldat n’a jamais franchi la frontière commune entre le Tchad et la Centrafrique », déclare le porte-parole du gouvernement tchadien.

Chérit Mahamat conseille aux : « centrafricains de se pencher sérieusement sur les causes profondes des crises cycliques que connait le pays depuis son indépendance, afin de trouver une solution durable ». Il ajoute que : « le Tchad a intérêt à voir une République centrafricaine en paix, stable ».

Le Tchad entend rouvrir ses frontières avec la Centrafrique

Les travaux de la 14ème session de la commission de coopération Tchad-Centrafrique ont pris fin samedi à N’Djamena. Les deux parties ont défini de nouveaux axes visant à renforcer la coopération entre les deux pays.

Les experts des deux pays ont examiné des questions d’ordre sécuritaires, consulaires, humanitaires, judiciaires, économiques, commerciales, douanières, scientifiques et techniques, a précisé la directrice générale adjointe du ministère tchadien des affaires étrangères, Ledjima Sandra Badda Maillot.

« Nous avons initié la dynamique nouvelle et nécessaire à notre coopération bilatérale. Nous poursuivons ensemble le futur de notre histoire commune et fraternelle en faisant fi des frontières qui ont séparées injustement des familles entières », a déclaré la ministre centrafricaine des affaires étrangères, Sylvie Baipo Temon, lors d’une conférence de presse commune.

La question de la sécurisation de la frontière commune a été évoquée entre les experts des deux pays. Selon la ministre, « des travaux complémentaires et approfondis sont à mener dans un bref délai afin de permettre la mise en oeuvre et la mise en application des solutions idoines aux problèmes qui ternissent nos frontières ».

Pour sa part, le ministre tchadien des affaires étrangères, Chérif Mahamat Zene, a expliqué que « le Tchad, en fonction des progrès attendus dans l’amélioration des conditions sécuritaires à la frontière, est disposé à examiner la réouverture de sa frontière ».

La délégation centrafricaine a proposé le déploiement de forces de défense et de sécurité le long de sa frontière aux points de contrôle de Ngaoundaye, Bemal, Sido et Ngarba.

La frontière entre le Tchad et la Centrafrique, longue de 1 197 kilomètres, est fermée depuis début mai 2014 pour des raisons sécuritaires. Une timide réouverture a eu lieu mi-2019 afin de faciliter les échanges commerciaux.

La 15ème session de la commission mixte Tchad-Centrafrique se tiendra à Bangui en 2021.

Frontière Tchad/Centrafrique : les éleveurs demandent la réouverture

C’est depuis 2014 que la décision du Tchad de fermer sa frontière avec la Centrafrique a été prononcée. Mais celle-ci n’a freiné en rien la transhumance du bétail entre les deux États.

Depuis la fermeture de la frontière entre le Tchad et la Centrafrique en 2014, les allers-retours des éleveurs transhumants qui ne s’étaient jamais arrêtés se passent dans des conditions difficiles. « Les effets négatifs que nous avons observés : une transhumance armée, mais également la pression des groupes armés sur les éleveurs transhumants », admet le docteur Hissein Ahmat Malmal, du ministère centrafricain de l’Élevage.

Des difficultés de cohabitations exacerbées par le discours politique sont venues compliquer la situation. Les acteurs de la transhumance demandent donc aux États de les laisser s’occuper eux-mêmes de leurs problèmes.

« Nous demandons que la frontière s’ouvre et nous demandons la sécurisation du parcours de la transhumance du côté du Tchad comme du côté de la République centrafricaine, déclare Ahmat Adoum Abdelfati, secrétaire général de la confédération des acteurs tchadiens du secteur élevage. Et surtout, l’arrêt immédiat de l’ingérence des politiciens ou des hommes en kaki. Parce que depuis toujours, les éleveurs et les agriculteurs de cet axe-là se reconnaissent. Ils ont leur stratégie pour résoudre leurs problèmes. »

Dialogue institutionnel arrêté

Grâce au Fonds de stabilisation des Nations Unies, la FAO et l’Organisation internationale des migrations (OIM) essayent d’aider les acteurs des deux pays à faire entendre leurs doléances. Selon le docteur Bakary Cissé, coordonnateur du projet transhumance Tchad-RCA, pour le compte de la FAO et de l’OIM, le plus important est que les deux États reprennent le dialogue institutionnel sur le sujet. Un exercice régulier auparavant, mais qui s’est arrêté depuis plusieurs années.

Les rebelles centrafricains détenus au Tchad : leurs avocats refusent leur extradition

Ils ont été arrêtés il y a dix jours alors qu’il venait de traverser la frontière entre la Centrafrique et le Tchad.

Les autorités tchadiennes ne doivent pas extrader Abdoulaye Miskine et ses compagnons. C’est ce que disent les avocats du président du Front démocratique du peuple centrafricain, un mouvement rebelle signataire des accords de Khartoum entre le gouvernement centrafricain et les mouvements rebelles. Lui et ses compagnons ont été arrêtés il y a dix jours alors qu’il venait de traverser la frontière entre la Centrafrique et le Tchad. Pour ses avocats, ils venaient solliciter une médiation du Tchad.

Les avocats des responsables de mouvements rebelles centrafricains indiquent que ceux-ci ont traversé la frontière en direction du Tchad pour demander une médiation avec le pouvoir de Bangui au sujet de la mise en œuvre des accords de Khartoum conclus en février dernier.

Malheureusement, ils n’ont pas été écoutés mais ont plutôt été interpellés et sont depuis détenus au secret, en toute illégalité, tempête Me Maxvelt Loalngar, un de leurs avocats : « L’accord entre les pays membres de la Cemac dispose qu’au bout de 72h l’étranger détenu sur le sol de l’État devrait être remis en liberté. À l’heure où nous parlons, nous n’avons pas accès à Abdoulaye Miskine et ses compagnons de fortune. Cela fait que cette détention est arbitraire, abusive, illégale. »

Les défenseurs des rebelles centrafricains font aussi remarquer qu’en tant que signataire des accords de Khartoum, Abdoulaye Miskine et ses compagnons ne devraient pas être poursuivis par l’État centrafricain.

« Vous vous souviendrez qu’en février dernier, il y a eu un accord signé entre l’État centrafricain et 14 groupes armés. Il a été stipulé très clairement que les chefs de ces mouvements-là ne devaient pas faire l’objet de poursuites. Aujourd’hui, on nous invente de toutes pièces des infractions qui n’ont nullement existé. C’est inadmissible. »

En attendant, les responsables de la rébellion centrafricaine restent hors de portée de la justice parce que toujours détenus par les services secrets.

Crise centrafricaine : Le Drian attendu à N’Djamena

C’est dans le cadre d’une tournée africaine que le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian effectuera au Congo, au Tchad et en Éthiopie.

 

Le ministre des affaires étrangères français, Jean Yves Le Drian est attendu jeudi soir à N’Djamena où il devrait s’entretenir avec le président Idriss Déby Itno sur l’instabilité qui prévaut en Centrafrique, en Libye et sur les opérations de maintien de paix de l’UA sur le continent Africain.

Le chef de la diplomatie française n’a pas prévu lors de son déplacement d’être accompagné par la presse française, ni de s’exprimer devant la presse locale lors de cette tournée qui va le conduire au Congo Brazaville, au Tchad et en Ethiopie.

Jean-Yves Le Drian qui fait partie du lobby militaire et diplomatique français qui soutient activement le président Idriss Déby Itno et qui le considère comme un agent de la stabilité dans la sous-région, défend la thèse selon laquelle le départ du chef de l’Etat tchadien entraînerait la « somalisation » du Tchad et le chaos dans la sous-région.

Le président Idriss Déby est considéré par les occidentaux comme un rempart contre l’expansion du terrorisme islamiste. Le président Idriss Déby devra de nouveau rencontrer son « grand ami », Jean Yves Le Drian qui a toujours plaidé sa cause auprès de la France.