Tchad : la Banque mondiale invite à plus concurrence dans les télécommunications

Selon l’institution, de cette manière ce secteur pourrait exploser dans ce pays où très peu de personne possède un téléphone portable.

 

Le secteur des télécommunications du Tchad, sous-développé à ce jour, pourrait s’améliorer avec l’introduction de la concurrence, selon un rapport récemment publié par la Banque mondiale.

Le pays compte un faible nombre d’abonnés à la téléphonie mobile et un faible taux de pénétration d’Internet. A l’échelle mondiale, seules la République centrafricaine et l’Erythrée obtiennent les résultats les plus bas du classement établi par l’Union internationale des télécommunications (UIT).

Les prix élevés contribuent largement à cette mauvaise performance du secteur. Pour les 20% de Tchadiens aux revenus les plus bas, un forfait voix et SMS coûte l’équivalent de 87% du revenu mensuel. Or, les taxes qui représentaient près de 50% des revenus des opérateurs en 2015 pourraient atteindre 60% aujourd’hui.

« Il apparaît donc que le gouvernement a privilégié la génération de revenus à court terme par rapport au développement d’un secteur privé dynamique fournissant à long terme un apport essentiel à l’économie », indique le rapport.

Selon celui-ci, un manque de concurrence pourrait être un autre facteur important. Au Tchad, le secteur des services mobiles est dominé par deux acteurs, Airtel (Bharti Airtel) et Tigo (Millicom), qui ont représenté 96% de toutes les connexions mobiles en 2017. Au niveau de la connectivité à la dorsale internationale, le Tchad dépend d’une passerelle unique, à savoir un monopole public légal.

Il n’existe actuellement aucune réglementation favorisant la concurrence dans le secteur des services mobiles, ni de réglementation sur le partage de l’infrastructure nationale, relève la Banque mondiale, qui propose donc au Tchad l’introduction de la concurrence.

Cette dernière augmente le taux de pénétration, améliore la qualité et diminue les prix. Au vu de l’importance de ce secteur dans l’économie nationale, cela devrait accroître la productivité et la croissance globale, indique le rapport.

 

Tchad : la BAD appui la relance économique dans le pays

C’est à travers le financement d’un programme pour un montant d’environ 20 millions de dollars soit environ 11 milliard de francs CFA.

 

Le Fonds africain de développement (FAD) a approuvé, mercredi, un don de 21,2 millions de dollars pour soutenir la première phase du Programme d’appui à la relance économique (PARE) du Tchad, qui débute en 2018, afin d’aider le pays à créer les conditions d’une croissance économique durable.

Malgré des signes de reprise économique après avoir été affecté par la forte baisse des prix du pétrole entre 2014 et 2017, le Tchad s’avère encore fragile et très dépendant de l’évolution des cours du baril de brut, explique un communiqué de presse.

Ce Programme repose sur deux objectifs. Premièrement, appuyer les réformes visant à améliorer la gestion des finances publiques afin de créer une marge budgétaire plus propice au financement des investissements publics, qui tirent la croissance hors-pétrole au Tchad. Il s’agit notamment d’améliorer la mobilisation des recettes fiscales non-pétrolières et de mieux maîtriser la dépense publique.

Deuxièmement, le programme entend soutenir des réformes visant à créer un climat plus propice aux investissements privés. Il s’agit de mesures à même de faciliter l’exécution des contrats, l’application des décisions de justice, l’obtention des permis de construire, la délivrance de titres fonciers, et d’améliorer la gouvernance du sous-secteur de l’énergie électrique.

Par ailleurs, le programme envisage de consolider les résultats obtenus dans le cadre des opérations d’appui programmatique que la Banque a financées depuis 2015 en faveur du Tchad. Ces opérations ont notamment contribué à atténuer les répercussions de la crise budgétaire et économique que le pays a traversée entre 2014 et 2017 à la suite de la baisse drastique des cours du pétrole.

« Ce programme, qui est financé par un don, vient en complément du programme triennal financé par le Fonds monétaire international qui contribue à la stabilisation de la situation budgétaire du Tchad », a précisé le directeur général de la Banque pour l’Afrique centrale, Ousmane Doré.

En tenant compte de cette première phase du PARE, le portefeuille actif du Groupe de la Banque africaine de développement au Tchad compte aujourd’hui 17 opérations représentant 217,91 millions de dollars d’engagements nets.

 

Diplomatie: des liens d’amitié se lient entre le Tchad et Israël

Les deux pays entretenaient déjà des relations dans les années 1960, mais suite à des pressions des Etats arabes, N’Djamena avait rompu toutes ses relations avec Israël.

 

Depuis quelques années, on note un réchauffement des relations entre Israël et le Tchad, particulièrement depuis juillet 2016, lorsque l’ancien directeur-général du ministère des Affaires étrangères Dr. Dore Gold avait été reçu par le président tchadien Idriss Déby dans son palais. Le Tchad est un grand pays d’Afrique (1,3 millions de km2), dont la moitié de la population est musulmane. Il est membre de la Ligue arabe. Les deux pays entretenaient déjà des relations dans les années 1960, mais suite à des pressions des Etats arabes, N’Djamena avait rompu toutes ses relations avec Israël.

La visite de Dore Gold faisait suite à la tournée diplomatique très réussie du Premier ministre dans toute une série de pays du continent africain. Le réchauffement des liens entre Israël et de nombreux pays africains répond à des intérêts économiques, technologiques, politiques et sécuritaires de ces pays ainsi qu’à des intérêts diplomatiques israéliens.

Cette semaine, un fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères a annoncé lors d’un point de presse que des relations diplomatiques seront bientôt établies entre les deux pays.

 

 

Afrique centrale: des experts formés à booster le commerce sous-régional

C’était le troisième atelier d’une série initié par la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique afin d’outiller les pays de la zone à l’éradication des entraves au commerce sous-régional.

 

Depuis quelque temps, la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) a initié une série de formations à l’intention des membres du Comité national d’agrément et des opérateurs économiques des pays de l’Afrique centrale, aux procédures d’agrément des produits industriels au Tarif préférentiel harmonisé CEEAC – CEMAC.

Selon la CEA, cette activité s’inscrit dans le cadre d’une convention de contribution signée par l’Union européenne (UE) et la CEA, pour la poursuite de l’harmonisation des instruments de politique commerciale de la CEEAC et de la CEMAC.

Après Libreville, au Gabon, du 19 au 21 juin 2018, Yaoundé (Cameroun), du 3 au 5 juillet 2018, et N’Djamena (Tchad), du 10 au 12 juillet 2018, c’était donc au tour des experts de la République du Congo de bénéficier de cette caravane de renforcement de capacités.

Pendant trois jours, les participants ont été outillés sur une meilleure maitrise des instruments et des outils harmonisés de la zone de libre-échange CEEAC et du montage des dossiers de demande d’agrément des produits industriels au Tarif préférentiel CEEAC-CEMAC.

La familiarisation aux techniques de calcul des critères d’origine des produits industriels communautaires et l’imprégnation aux techniques d’évaluation et de vérification des informations fournies par les opérateurs économiques, dans le cadre de leurs demandes d’agrément, faisaient également partie des modules dispensés.

Globalement, l’on indique que cette activité aidera les entreprises congolaises à tirer profit des opportunités qu’offre le marché communautaire d’environ 170 millions d’habitants, qui s’étendra sur l’Afrique tout entière avec l’avènement de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA).

Après Brazzaville, le tout prochain rendez-vous est pris pour Kinshasa en République démocratique du Congo, du 14 au 16 novembre 2018. Trois autres ateliers sont prévus à des dates ultérieures à Bangui, en République centrafricaine, Malabo (Guinée équatoriale), Sao Tomé (Sao Tomé-et-Principe).

Tchad : l’Ordre des médecins dubitatif quant à la création d’une faculté de médecine à Emi Koussi

Cette faculté sera une filiale de la faculté de médecine de l’université de Sfax en Tunisie au sein de l’Université Emi Koussi à N’Djaména.

 

Alors que la deuxième promotion de la faculté de médecine de l’université Sfax délocalisée à l’Université Emi Koussi de N’Djaména attend patiemment de commencer les cours, l’Ordre des médecins du Tchad se manifeste pour mettre en garde les parents et les étudiants quant à la crédibilité de cette faculté.

Depuis la déclaration de l’OMT mettant en doute la crédibilité de cette faculté, les étudiants et les parents s’inquiètent. Pourtant, dans ses sorties médiatiques, le président du conseil d’administration de l’université Emi Koussi, Allah-Rady Koné, explique qu’il ne s’agit pas d’une faculté créée par son institution mais plutôt d’une implantation de la faculté de médecine d’une Université tunisienne, notamment celle de Sfax au sein de l’université Emi Koussi. Malgré tout, l’OMT garde sa position. D’ailleurs il prévoit un point de presse ce 31 octobre pour expliquer au public les raisons de son opposition.

Pour résoudre définitivement ce problème qui risque de décrédibiliser l’Université Emi Koussi, un comité tripartite composé de l’Ordre des médecins du Tchad, du ministère de l’Enseignement supérieur et de l’Innovation et de l’Université Emi Koussi est mise en place.  Le comité se réunit dans l’après-midi de ce 30 octobre 2018 au ministère de l’Enseignement supérieur pour étudier ce problème.

G5 Sahel: les ministres De la force en conclave au Niger

Les pays membres du G5 Sahel, sont réunis ce 31 octobre à Niamey dans le cadre de la 4e session ordinaire du Conseil des ministres du G5 Sahel.

 

Comment stabiliser et développer les régions à risque dans les pays du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad) ? Experts, ministres et partenaires au développement se sont penchés sur cette question lors d’une rencontre dans la capitale du Niger Niamey. Des projets de plusieurs milliards de francs CFA verront bientôt le jour dans ces zones.

La réunion de Niamey a permis aux participants de mieux découvrir l’Alliance Sahel, un groupe de partenaires dédié au développement et composé de 12 membres. « La réunion de ce matin a abouti, affirme Mikailou Sidibé, expert en infrastructures du G5 Sahel. Les ministres ont positivement accueilli le document qui est accepté pour qu’on voit les résultats avant la fin de l’année. »

Pour stabiliser et développer les zones à risque du G5 Sahel, une quarantaine de projets d’une valeur de 90 millions d’euros ont été identifiés. « Il s’agit très concrètement de redonner en quelque sorte aux populations à travers ces projets espoir en l’avenir, explique Jean-Marc Gravellini, le responsable l’Unité de coordination de l’Alliance Sahel. Donc la mission que nous avons avec le G5, c’est de faire en sorte que, d’une manière générale, ces projets puissent s’exécuter rapidement ».

Principal bailleur de fonds, l’Union européenne travaille activement avec le G5 Sahel dans le cadre de la préparation de la conférence de Nouakchott. « Nous travaillons ensemble pour que la conférence du 6 décembre, qui va avoir lieu en Mauritanie à Nouakchott, soit toute en succès, et à laquelle des projets importants doivent être approuvés pour le besoin des populations, pour la stabilité », assure Angel Losada, envoyé spécial de l’Union européenne au Sahel.

Au terme de la rencontre, le Conseil des ministres du G5 Sahel a salué les progrès réalisés par le secrétariat permanent dans la mise en œuvre des résolutions et recommandations des sessions précédentes, et a réitéré ses remerciements à la communauté internationale pour son soutien constant.

Il a lancé un appel à l’ensemble des partenaires bilatéraux et multilatéraux à prendre part à la Conférence de coordination des bailleurs et partenaires pour le financement du Programme d’investissements prioritaires (PIP), prévue le 6 décembre à Nouakchott, en Mauritanie.

La réunion a également permis d’adopter des textes, notamment la résolution portant sur la suppression des frais d’itinérance au sein du G5 Sahel, faisant suite aux instructions des chefs d’Etat pour renforcer l’intégration régionale dans l’espace G5 Sahel, et la décision fixant les missions des Comités nationaux de coordination (CNC) et régissant leurs relations fonctionnelles avec le secrétariat permanent du G5 Sahel.

Tchad : la société civile s’insurge contre l’esclavage au Tibesti

Plusieurs personnes ont été libérées en début de cette semaine dans la localité, alors qu’elles y vivaient dans des conditions misérables, torturées par des autochtones.

 

Ils sont environ un millier. Les Tchadiens qui ont été secourus ce 29 octobre par des éléments des forces de l’ordre et de sécurité. Torturées, battues, traitées en esclaves, ces personnes ont désormais pu rejoindre leurs familles respectives. Leur tord est celui d’avoir quitté leur région d’origine afin de se lancer dans la recherche de l’or dans la région orpailleur du Tibesti.

L’annonce de la nouvelle avait choqué plus d’un Tchadien. Et les acteurs de la société civile ne sont pas en restent. Le coordonateur national de la Coordinateur des associations de la société civile et de défense des droits de l’Homme (CASHIDO), Mahamat Digadimbaye, a d’ailleurs dénoncé ces pratiques. « C’est avec stupéfaction que nous avons suivis ces images atroces, abominables, ces scènes de tortures infligées par des humains aux autres humains, c’est vraiment pire que le terrorisme », a-t-il déclaré.

En effet, non content d’infliger des sévices corporelles et morales à leurs victimes, ces bourreaux, tous autochtones du Tibesti et se réclamant propriétaires des richesses de la localité, filmait les séances de tortures qu’ils postaient ensuite sur le net. Dans l’une des vidéos disponibles, on peut voir un homme ligoté en train de se faire passer à t’abat avait d’être attaché à l’arrière d’une voiture et trainer sur une certaine distance.

Des images insoutenables qui ont fait promettre au procureur de la République de trouver rapidement les auteurs  de ses actes inhumains et de les traduire devant la justice. « Ces esclavagistes du 21ème siècle qui exploitent les autres hommes, au nom de la richesse vont être recherchés, et répondront  de leurs actes devant la loi. Car c’est un défi pour le pays par rapport à son état démocratique, protecteur de droit de l’Homme» insiste-t-il.

Le secrétaire général de la Commission nationale des droits de l’homme, Ngaroula Mbaire Bessingar pense lui aussi que la découverte de cette pratique est un défi. Mais cette fois-ci contre le gouvernement. En effet, selon lui, il faut garder en tête que « Cet acte d’esclavagisme s’est produit au moment où le gouvernement a pris une loi à travers l’Assemblée nationale pour renforcer la CNDH et donner plus de pouvoirs et de moyens pour faire la promotion des droits de l’Homme,

Et, « quand un acte arrive à ce même moment, ce n’est pas gratuit, c’est un défi contre le gouvernement. Le gouvernement doit donc relever ce défi. La CNDH ne peut que s’insurger avec la plus grande vigueur contre le fait que des tchadiens s’arrogent le droit d’humilier, de torturer, et de trainer leurs compatriotes comme des animaux ».

Tchad : Malgré quelques contrariétés, les fonctionnaires reprennent le boulot

Bien qu’ayant rejeté l’accord passé avec le gouvernement, les membres de la plateforme revendicative de Massakory  dans le Hadjer-Lamis ont également décidé de suspendre le mouvement.

 

Avec la signature le 26 octobre dernier du protocole d’accord entre la plateforme revendicative et le gouvernement, ils étaient nombreux les fonctionnaires en grève, à avoir repris ce 29 octobre, le chemin de travail.

Les enseignants qui étaient l’un des bras fort de ces revendications, ont recommencé à dispenser les cours. Le Syndicat des enseignants du Tchad (SET) le leur avait explicitement demandé en fin de semaine dernière.

Même si en fait se syndicat n’est pas totalement satisfait des efforts du gouvernement. En effet, le SET exige des dirigeants d’instruire l’Inspection générale d’Etat à fin de trouver solution au problème de suspension des salaires de quelques enseignants et personnel d’appui.

D’autres personnes insatisfaites, ce sont les travailleurs réunis  dans la la plateforme syndicale revendicative de Massakory (Hadjer-Lamis). Ces derniers ont rejeté l’accord signé avec le gouvernement.

Selon eux, les propositions faites par le gouvernement ne répondent pas aux préoccupations des travailleurs. Toutefois, ils acceptent de reprendre le travail et exhortent les deux parties à continuer les négociations.

L’Alliance des défenseurs des Droits humains et de l’environnement invite pour sa part, le gouvernement et les partenaires sociaux à aller au-delà de l’engagement actuel, pour enterrer définitivement la grève.

Le bureau de l’Union nationale des étudiants tchadiens (UNET), a félicité le gouvernement et la plateforme syndicale revendicative pour avoir trouvé un compromis à la grève. Le bureau de l’UNET a demandé au gouvernement de prendre les dispositions nécessaires pour satisfaire les besoins des élèves et étudiants pour qu’ils reprennent normalement le chemin de l’école et des facultés.

L’Union des cadres musulmans du Tchad (UCMT) a invité les deux parties au respect des engagements pris.

N2A Teguil : « je ne suis qu’un artiste qui porte haut la voix de ces milliers de tchadiens »

L’artiste revient sur le déroulement des évènements qui conduit à sa garde à vue en début de semaine.

 

Vous-êtes arrêté dans l’après-midi de lundi 29 octobre, qu’est-ce qu’on vous reproche?

D’abord, j’ai reçu un appel anonyme lundi vers midi. Mon interlocuteur m’a fait comprendre qu’il veut se procurer le Cd de album « population gay kor », tout en me demandant si je suis à la maison. Dix minutes plus tard, des policiers débarquent chez nous et demandent à voir N2A. Je me suis présenté et ils m’ont fait comprendre qu’ils sont de la police judiciaire. Ils m’ont tendu un mandat de perquisition dont le motif n’était d’ailleurs pas bien lisible. Pendant la fouille, ils ont ramassé tous les supports de mon concept « population gay koor », qu’il s’agisse des t-shirts ou d’autres objets. Malheureusement pour eux, ils n’ont pas pu mettre la main sur les Cd. Ils m’ont ensuite demandé de venir avec eux.

Où-est-ce qu’on vous a amené ?

A la coordination de la police judiciaire où l’un des policiers m’a demandé est-ce bien moi qui a chanté « population Gay gay kor ». Je lui ai dit que c’est bien moi et que c’est un concept que j’ai créé. Ensuite, un colonel à côté m’a dit: « tu as chanté ‘’population gay koor seï, alyom, acoumabasmakoor (tu as chanté population cri n’est-ce pas, aujourd’hui les autorités ont entendu le cri). Mon avocat s’est porté garant et il leur a demandé de me laisser rentrer mais ils n’ont pas accepté. Le colonel a vociféré sur mon avocat et lui a demandé s’il souhaite qu’on le renvoie de son travail ? Il nous a fait comprendre qu’il a reçu des ordres de ses chefs hiérarchiques et qu’il ne peut pas me libérer. C’est ainsi qu’on m’a gardé et mardi matin ils m’ont conduit devant le procureur de la République.

De quoi vous reproche-t-on ?

On me reproche d’avoir incité la population à la révolte à travers ma chanson « population gay koor ». Le juge m’a demandé si je reconnais les faits qui me sont reprochés notamment l’incitation à la révolte et à la haine. Je lui ai dit que je ne suis qu’un artiste qui porte haut la voix de ces milliers de tchadiens qui peinent à trouver de quoi mettre sous la dent. Je n’ai fait que plaider leur sort, ils n’ont pas la chance d’exprimer haut ce qu’ils subissent. Le juge a classé le dossier sans suite et on a ordonné ma libération.

Quel est votre sentiment après cette expérience?

En toute sincérité, si les plus hautes autorités ont écouté ma musique et qu’ils me font arrêter aujourd’hui, c’est qu’elles ont écouté le cri de cette population qu’elles font comprendre au monde entier qu’elle vit bien. Ce qui reste à faire, c’est de prendre en compte ce cri et essayer d’améliorer la situation des Tchadiens. Cette arrestation renforce ma conviction et me rend plutôt fort. J’ai appris une chose à travers cette arrestation, c’est que quand vous vous réunissez, vous-êtes plus forts. La mobilisation de mes confrères artistes, des avocats et des journalistes en est la preuve.

Quel est votre état d’esprit pour votre concert demain ?

Fatigué mais plus que jamais fort. Le moral n’est pas atteint et j’espère mettre le feu demain. Nous aurons tellement des choses à nous dire lors de ce concert. Demain, nous allons crier pour qu’on nous entende.

Tchad : Djim Radé sera en concert ce vendredi

L’auteur de « Jazz made in Chad », mettre le feu à la scène de l’institut français du Tchad, le 2 novembre prochain.

 

Passionné dès l’enfance de la musique, Djim Radé, guitariste, auteur-compositeur et interprète propose un mélange de musique intuitive et énergique aux tonalités de jazz entremêlant la rythmique subtile du répertoire tchadien.

Pour l’artiste, entre familiarité et contrastes, la musique tchadienne partage plus qu’on ne le croit avec les musiques occidentales actuelles. Le jeune artiste se souvient de son choix de faire de la musique, difficilement accepté par son entourage qui finira par le comprendre plus tard.

« Quand je disais à mes amis que j’étudiais la musique en France, ils me demandaient que c’est pour travailler dans quel pays ? Même mes parents n’étaient pas d’accord au départ mais tous ont fini par comprendre plus tard que j’aimais la chose », précise-t-il.

De la rue sur les bancs de l’école, Djim Radé assure avoir un parcours périlleux mais qui ne l’a pas détourné de son objectif. « J’étais parti en France en 2010 pour mes études en musique et en 2011, j’ai rencontré le groupe Toh-Nal, avec qui j’ai pu me perfectionner. Ils ont fini par gagner la confiance des autres artistes au campus universitaire et nous avons organisé une tournée européenne en 2015 à la fin de mes études. Je suis rentré au pays en 2016 et je travaille comme arrangeur pour plusieurs groupes », précise-t-il.

Fondateur des Jam session Sao Couleur Jazz, créateur du projet Mbassa héritage, collaborateur de Kaar Kaas sonn et chef d’orchestre de Geneviève Matibeye aux 8e jeux de la Francophonie à Abidjan, Rim Radé prépare un album intitulé « Jazz made in Chad« , qui selon lui est un mélange d’une musique intuitive et énergétique avec harmonisation et la complexité du Jazz.

Premier tchadien à décrocher un diplôme universitaire en musicologie, spécialisation compositeur et arrangeur, Rim Radé sera en scène le 2 novembre prochain à l’Institut français du Tchad pour présenter son album « Jazz made in Chad ».