Tchad : 25 dossiers au menu de la 3ème session criminelle 2018

La session a été ouverte hier 22 octobre par le ministre de la justice, garde des sceaux, Djimet Arabi, au palais de justice de N’Djamena.

 

La cérémonie d’ouverture de la 3ème session criminelle 2018 qui se déroulera jusqu’au 26 octobre permettra d’examiner 25 dossiers.

Douze dossiers de viol, huit cas d’associations de malfaiteurs, deux cas d’assassinats et complicité d’assassinats, un meurtre, un dossier de parricide, de vol aggravé, de recel et une tentative d’homicide volontaire seront examinés au cours de cette session.

Dans sa réquisition, le procureur général, Nodjiadoum Hortom a appelé la cour à juger en toute objectivité. «Nous tenons à préciser que les actes qu’ils ont commis ne doivent pas faire d’eux des marginaux de la société. Dans votre rôle de distributeurs de la justice, l’occasion vous est offerte de prouver à l’opinion nationale et internationale qu’aucune pression et aucune pesanteur, d’où qu’ils viennent, supposés ou réels, ne viendront ébranler votre conscience au demeurant tranquille», précise le procureur général avant d’inviter les juges à dire le droit, rien que le droit et n’appliquer que la loi dans leur intime conviction.

Le procureur général exhorte les avocats et autres partis aux procès à respecter les règles de l’art en défendant leur client avec objectivité. « Nous déconseillons aux témoins de faire faux témoignages qui constituent une infraction. Le bon déroulement de cette session dépendra de l’abnégation et du savoir-faire de force de l’ordre et de la sécurité qui doivent s’assumer pleinement », conclut le procureur.

Tchad : Deux avocats radiés par leurs pairs

La même sanction a également été prise pour deux stagiaires. L’annonce a été faite hier 22 octobre par le président de l’ordre des avocats au cours d’un point de presse.

 

Le président du conseil de l’ordre des avocats du Tchad Me Athanase Mbaïgangnon a animé ce lundi 22 octobre 2018, un point de presse pour annoncer la radiation de deux avocats au barreau du Tchad et de deux stagiaires pour actes indélicats, contraires à la profession.

Leur recours devant l’assemblée générale de la cour d’appel n’a pas permis d’échapper à la sanction de l’ordre. Les faits remontent en 2017, lorsque des justiciables se sont plaints auprès de l’ordre des avocats du Tchad de l’habitude peu orthodoxe de leurs conseils. Selon le président du conseil de l’ordre des avocats du Tchad, Me Athanase Mbaïgangnon, des enquêtes diligentées ont permis d’ouvrir des procédures disciplinaires contre les confrères mis en cause. « Les procédures disciplinaires enclenchées se sont soldés par la radiation de deux confrères ainsi que de deux autres stagiaires », précise-t-il.

Après les recours introduits par les concernés, la cour d’appel a siégé en Assemblée générale le 18 octobre dernier. Des recours qui n’ont pas permis aux avocats et stagiaires radiés d’avoir gain de cause. « Après débats contradictoires, l’Assemblée de la cour d’Appel, gardien du temple ayant pris la mesure de la chose a confirmé les décisions du conseil donnant ainsi un signal fort à tous ceux des nôtres qui se seraient tentés de ternir l’image de notre barreau et partant de la justice », se réjouit Me Athanase Mbaïgangnon qui estime que face aux critiques, il était temps de mettre fin à la dérive.

« A tort ou à raison, nous sommes mis dans le même panier et qualifiés d’escrocs et de corrompus par nos concitoyens. Ces sanctions extrêmes viennent démentir ces qualifications qu’on nous colle », ajoute-t-il.

Pour le bâtonnier, en dépit d’un environnement de travail difficile, le Tchad regorge des magistrats, des juges, des greffiers, des huissiers et des notaires compétents qui ne sont pas tous des escrocs moins encore des corrompus.

« Ces décisions n’ont pour seul but que le nettoyage de l’écurie et non un règlement de compte. Nous invitons les autorités à poursuivre la mission d’assainissement de l’administration publique dont les résultats ne sont toujours pas perceptibles, car la construction d’un Etat de droit est aussi tributaire de l’intégrité, de la probité et de la compétence des agents publics », conclut le président de l’ordre des avocats qui se réjouit par ailleurs de la décision du conseil supérieur de la magistrature qui a révoqué des juges indélicats.

Tchad : une manifestation d’étudiants réprimée

Des manifestions ont été observées dans tous les universités d’Etat ce lundi 22 octobre.

 

La police tchadienne a dispersé à coup de gaz lacrymogène des étudiants qui manifestaient pour réclamer le paiement de leurs bourses datant de 2016 et de l’amélioration de leurs conditions d’études.

Des manifestations étudiantes ont été dispersées à coups de gaz lacrymogène à N’Djamena lundi par les forces de sécurités tchadiennes, déployées massivement autour des universités.

Ils protestaient contre l’absence de bus de transport de circulation et la fermeture de tous les restaurants dans les différentes facultés de l’université de N’Djamena , d’après les médias locaux , mais aussi pour le versement d’une bourse ( 30000 F) datant de 2016 supprimée pour la construction de sus-cités dans les universités.

« Nous réclamons la mise en place effective des œuvres universitaires telles que le restaurant universitaire, le centre de santé, la bibliothèque, le service des bus ou encore le laboratoire », a indiqué le secrétaire général national de l’UNET. Le porte-parole de la police a annoncé avoir arrêté brièvement deux étudiants.

Frappé par la chute du prix du baril, le Tchad connaît une crise financière et pour y faire face a mis en place des mesures d’austérité depuis 2016, qui ont provoqué notamment une grève au sein de l’administration.

C’est depuis la fin du mois de septembre que les étudiants ont commencé à manifester leur mécontentement. « Les universités fonctionnent, sur le plan national, sans restaurant, sans bus, ni bibliothèque, ni laboratoire. Rien ne fonctionne. Depuis la reprise des cours, on constate qu’il y a que deux ou trois bus qui circulent alors que sur le plan national, nous avons au moins une trentaine de bus. L’université de N’Djamena a 22 bus. Mais jusque-là, il y a seulement quatre ou cinq bus qui circulent. Nous revendiquons aussi les bourses d’équipement de l’année 2015-2016 qui, jusque-là, restent impayées. Maintenant, les étudiants sont dans la rue, c’est pour dire que les cours sont suspendus jusqu’à la satisfaction totale », prévenait Frédéric Raïkina Béaloum, le secrétaire général de l’union nationale des étudiants tchadiens.

Tchad : questions au tour de l’effectivité de l’amnistie général décrétée par Deby

C’est le 04 mai dernier que le Président de la République avait annoncé cette mesure au moment de la promulgation de la 4e République.

 

L’amnistie générale signée par le président Tchadien Idriss Deby, il y a 4 mois, lors de la promulgation de la Constitution de la 4ème République suscite des interrogations.

Cette loi d’amnistie est en faveur des opposants politico-militaires du régime.

En visite dimanche à la maison d’arrêt de N’Djamena, Dinamou Daram, président du parti des Socialistes Sans Frontières, a estimé que l’amnistie n’est pas effective.

Il a cité les cas de Baba Laddé, un ancien chef rebelle et Moussa Tao, accusé de conspiration contre le régime, qui restent en prison.

Pour le Ministre de la justice garde des Sceaux, Djimet Arabi, l’ex-chef rebelle Baba Ladée est poursuivi pour des faits qui ne sont pas concernés par l’ordonnance portant amnistie générale.

Le texte prend en compte tous les faits commis entre 1991 et mai 2018.

En 2011, le président Deby avait amnistié tous les prisonniers de guerre appartenant aux différents groupes politico-militaires et gracié des chefs rebelles.

Ils avaient été condamnés à mort par la cour d’appel de N’Djamena pour  »s’être rendus coupables d’atteinte à l’ordre constitutionnel, à l’intégrité du territoire et à la sécurité de l’Etat ».

Rappelons qu’au moment de l’annonce de cette mesure, le ministre de la justice affirmait que : « Quand on parle de l’amnistie, c’est une loi qui efface toutes les infractions qui ont été commises, et ça le fait d’une façon rétroactive. Même ceux qui ont détourné de l’argent, ceux qui ont tué, ceux qui ont pillé. Une fois qu’il y a cette loi d’amnistie, elle efface toutes les infractions et ils peuvent tranquillement rentrer chez eux. »

Tchad : les agents communaux réclament le payement de leurs salaires

Justifiants de plusieurs mois d’arriérés de salaires, les employés des communes de la ville de N’Djamena avaient donné un préavis de grève afin que leur situation soit réglée.

 

La crise économique et financière que traverse le Tchad depuis bientôt quatre ans paralyse toute l’administration tchadienne y compris les différentes communes d’arrondissements du pays.

A N’Djamena, par exemple, les agents des 11 communes accusent plusieurs mois d’arriérés de salaire. Le syndicat national des agents des communes du Tchad a appelé par deux fois ses militants à aller en grève pour exiger le versement de leurs salaires, mais sans succès.

Les agents des 11 communes d’arrondissement de la ville de N’Djamena, y compris ceux de la mairie centrale, accusent aujourd’hui entre trois et quinze mois d’arriérés de salaires.

La situation a amené les responsables du Syndicat national des communes du Tchad à lancer pour la première fois une grève d’avertissement de trois jours puis une grève sèche illimitée.

Mais ces responsables ont capitulé sous les menaces et pressions des autorités communales. Quelques agents apprécient diversement ce revirement.

« Je suis contre parce que la dernière fois que l’on a suspendu la grève, ça n’a pas abouti à une solution. Au niveau du 7e arrondissement, on a 10 mois d’arriérés et donc supporter une semaine ce n’est pas grave », témoigne ce chef de service des sapeurs-pompiers.

Le président du Syndicat national des agents des communes du Tchad, Adoum Tchiéré, explique que « étant donné que le dialogue est l’arme d’un syndicaliste, nous leur accordons une semaine au moins. Il y a des menaces, mais nous ne cédons pas ».

Il poursuit : « Si les gens n’honorent pas leur engagement, nous irons jusqu’au bout. Si nous sommes arrivés à cette situation ça veut dire qu’il y a une mauvaise gestion que nous avons toujours décriée ».

Le maire de la commune du 7e arrondissement, Ahmat Mahamat Guemé, déclare que des « recouvrements » sont arrivés sur le terrain, estimant que « nous pourrons arriver à soulager nos employés, surtout de parvenir de transfert de nos subventions qui sont au niveau du Trésor« .

« Nous sommes en train d’autoriser les avances sur salaire à beaucoup de nos agents », ajoute-t-il.

La plupart des agents des 42 communes issues de la première élection locale de janvier 2012, dont le mandat a été prorogé en 2016 par le président de la République, sont dans la même situation. Ceux des communes de Bongor, Laï, et Pala au Sud du Tchad ont tenté également de répondre au mot d’ordre de grève lancé par leur syndicat.

Mais ils ont été dissuadés par les responsables exécutifs communaux de leurs localités. En revanche, la commune de Moundou capitale économique du Tchad retient son souffle.

Longtemps asphyxiée économiquement par le pouvoir, elle vient de recevoir exceptionnellement du chef de l’Etat, une somme de 500 millions de FCFA pour relancer ses activités. Un geste qui alimente les débats dans le milieu politique.

Tchad : le Festmode se prépare

Le comité d’organisation du festival de mode et traditions tchadiennes a annoncé ce weekend que l’évènement se tiendra du  25 au 28 octobre prochain.

 

Stylistes, créateurs de mode et mannequins, venus d’Afrique et d’Europe vont se réunir pour la 1ère fois sur le sol tchadien du 25 au 28 octobre prochain. Selon Hissein Adamo Camara, prometteur du Festmode, plus de cinquante stylistes et créateurs de mode d’une vingtaine de pays à travers le monde sont attendus à N’Djaména.

« Ce festival est un événement qui permettra de mettre la lumière sur l’art vestimentaire tchadien. Le secret de la beauté tchadienne, les parures et les tresses se feront redécouvrir à travers nos expositions photos et nos espaces d’exposition », précise le prometteur dudit festival.

Pour lui, ce festival, le tout premier dans le pays de Toumaï est un événement fédérateur. « Au cours de ce festival, des séries de formations seront organisées à l’intention des femmes et des jeunes dans le domaine de la coupe et la couture, la coiffure et le maquillage, la teinture et le tissage », ajoute-t-il.

Les stylistes et créateurs de mode veulent profiter ce festival pour échanger sur la problématique de la mode en Afrique et faire des plaidoiries à l’endroit de l’Union Africaine pour le développement du secteur.

Tchad : la Coopération française fait un don à la GNNT

Ce don constitué notamment de véhicules, a été réceptionné par ministère de l’administration du territoire, de la sécurité publique et de la gouvernance locale, la semaine dernière.

 

Dans le cadre du renforcement de la coopération militaire entre le Tchad et la France, la coopération française a remis un don constitué de moyens roulants, de matériels de maintien de la paix et autres à la garde nationale et nomade du Tchad (GNNT).

Selon l’Ambassadeur de France au Tchad, Philippe Lacoste, qui a personnellement remis ce matériel, la Coopération française demeure un partenaire privilégié de la garde nationale et nomade du Tchad. « Le projet de coopération que nous menons avec la garde nationale et nomade du Tchad depuis plus de dix ans est un projet qui m’importe personnellement et auquel je suis attaché. Parmi les fonctions de cette unité, il y a le contrôle d’un vaste territoire et donc il faut disposer des moyens qui sont adaptés », précise le diplomate français.

Selon le directeur général du ministère de l’administration du territoire, de la sécurité publique et de la gouvernance locale, Tahir Hassan, pour relever le défi de sécurité sur l’ensemble du territoire, cette force a besoin des équipements appropriés. « Le soutien de la France à la GNNT est le témoin de cette bonne coopération », ajoute-t-il, puis il assure le diplomate français de l’utilisation rationnelle de ces matériels. « Je voudrais témoigner la gratitude du Tchad au nom du gouvernement à la France. Ces moyens seront utilisés à bon escient et serviront au maintien de l’ordre,  à la sécurisation des personnes et des biens et surtout pour permettre à la GNNT de réguler la transhumance des populations nomades pour éviter les conflits agriculteurs/éleveurs », ajoute-t-il.

Tchad : le nouveau bureau du CNCJ prend fonction

La cérémonie de passation de service a eu lieu le 20 octobre dernier. Ceci au terme d’une bataille juridique entre le ministre de la jeunesse et ce nouveau bureau.  

 

Après une tentative d’installation du nouveau bureau avortée, la nouvelle équipe dirigeante de Conseil national consultatif de la jeunesse (CNCJ) élue le 22 mars 2018 a réussi à prendre fonction ce samedi 20 octobre. La passation de service  s’est faite dans les locaux dudit conseil dans des conditions déplorables : pas de présence d’un représentant du ministère de la jeunesse ni des membres de l’ancien bureau (sauf le secrétaire général). Il faut noter que la porte du bureau  a été défoncée sur ordre de l’huissier de justice, Me Isidore. Par ailleurs le bureau est vidé de tous ses meubles et matériels de travail. Dans ces conditions, la passation s’est faite debout sous l’œil bienveillant de l’huissier de justice venu exécuter la décision de la justice rendue dans l’affaire CNCJ-ministère de la jeunesse.

Dans son allocution, le Secrétaire, représentant le président de l’ancien bureau dit  prendre acte de la décision de justice selon laquelle le recours pour annulation des élections a été rejeté. Pour lui, rien ne peut empêcher la justice de prévaloir. En plus de cela, il exhorte la nouvelle équipe à faire de la jeunesse sa priorité.

Prenant service, le nouveau président a remercié l’ancien bureau du travail abattu. Par la suite, il appelle toute la jeunesse tchadienne à apporter sa contribution à l’édifice afin que les objectifs du CNCJ soient atteints. La nouvelle équipe lance un appel au gouvernement tchadien et au ministère de tutelle d’accompagner l’initiative des jeunes parce qu’ils sont les piliers d’un pays. « Nous appelons le ministère de tutelle à mettre les moyens à la disposition de jeunesse parce que c’est elle le moteur de l’Etat », conclut le président Mahamat Souleymane.

Depuis sa composition en mars 2018, le nouveau bureau du CNCJ a été empêché de prendre fonction suite à des actes pris par le ministère de tutelle. Lesquels actes ont été attaqués devant la chambre administrative du tribunal de grande instance de N’Djamena. Le jugement a été rendu en faveur du nouveau bureau.

Tchad: deux rhinocéros du Parc de Zakouma retrouvés morts

Ces rhinocéros noirs avaient été introduits au Tchad, en mai dernier, dans le cadre d’une coopération avec le parc national sud-africain d’Addo.

 

En mai dernier six rhinocéros noirs arrivaient le parc national de Zakouma en provenance d’Afrique du Sud. Ils avaient pour objectif de repeupler le parc. Mais cet objectif risque d’être compromis. En effet, il y a quelques jours, deux rhinocéros ont été retrouvés morts.

L’annonce a été faite par l’ONG African Parks ce weekend. L’organisation qui gère le parc de Zakouma a fait savoir que les cadavres des animaux ont été retrouvés il y a une semaine. L’enquête en cours fait envisage la piste d’un virus qui aurait pu contaminer les deux mammifères. La question du braconnage est donc écartée.

En attendant, les quatre autres rhinocéros ont été isolés dans des cages et leur santé étroitement surveillée. L’incident pourrait compromettre un plan de réintroduction de vingt rhinocéros au Tchad d’ici deux ans.

En mai 2018, le parc national de Zakouma devenait le seul parc d’Afrique de l’Ouest où on pouvait trouver tous les grands mammifères d’Afrique. En plus des lions, éléphants girafes et autres, il ne manquait que des rhinocéros qui ont été introduits grâce à la coopération avec l’Afrique du Sud.

« C’était une opération qui avait été menée par les deux gouvernements sud-africain et tchadien, d’une part pour repeupler le parc de Zakouma où il y avait des rhinocéros jusqu’à la fin des années 1960 », rappelle l’ancien ambassadeur Gilles Desesquelles, actuel ambassadeur d’African Parks.

Le Tchad travaille à améliorer son tourisme depuis le retour de la paix. Avant les rhinocéros, des oryx qui ont disparu du désert tchadien ont été réintroduits dans le Nord-Est.

Pour le gouvernement, il s’agit de refaire du Tchad une destination touristique, malgré l’instabilité dans la région.

Lac Tchad : le manque d’eau oblige les populations à se déplacer

L’étendue d’eau a considérablement perdu en superficie au cours des années du fait de nombreuses sécheresses qui ont sévi dans la zone.

 

À cause de l’agriculture non durable, le changement climatique et de l’absence de réseau d’aqueduc, le Lac Tchad a perdu une grande partie de sa surface, ce qui a provoqué des maladies et la malnutrition. D’autre part, le lac Tchad partage sa frontière occidentale avec l’État Nigérian de Borno, où les activités violentes du groupe terroriste Boko Haram mettent en danger la vie de près d’un demi-million d’enfants. Environ de 26 000 réfugiés nigérians vivent au Tchad. Cette atmosphère instable a également entraîné le déplacement interne de 55 000 Tchadiens, dont la plupart ont élu domicile dans des camps autour du lac Tchad et se retrouvent sans eau, assainissement et conditions d’hygiène suffisantes. Il existe trois solutions possibles aux problèmes liés à l’eau au Tchad :

Soulagement de l’eau à court terme

Depuis octobre 2015, l’USAID a envoyé des rapports sur la réponse de l’agence à la crise du bassin du lac Tchad. En novembre, on estimait que 83 000 enfants n’avaient pas accès à de l’eau potable. Selon le dernier rapport, 75% des installations d’alimentation en eau et d’assainissement de Borno ont besoin de réhabilitation. Les partenaires de l’USAID, par exemple, ont organisé des séances d’hygiène et ont participé à des projets de restauration de latrines.

Des points d’eau communautaires désignés sont en cours de construction, en plus des sites de captage d’eau qui accueillent des initiatives de jardinage à petite échelle. Une autre ONG, réagissant spécifiquement à la menace des maladies d’origine hydrique, a dirigé une communauté de nettoyage des déchets solides, réunissant près de 1 000 volontaires pour construire des sites de gestion des déchets dans certains villages.

Coopération et gestion transfrontalières

Les systèmes d’eau transfrontaliers sont vulnérables aux conflits externes, et le lac Tchad ne fait pas exception. Bien que des organisations gouvernementales telles que la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT) existent pour réglementer et gérer l’utilisation et le drainage de l’eau dans les régions, leur fonctionnalité est retardée par un manque de volonté politique. Jonathan Kamkwalala, responsable de la gestion des ressources en eau et des risques de catastrophes à la Banque mondiale, a beaucoup travaillé avec les autorités de la région du lac Tchad. Dans une interview accordée à la division de l’information de la Banque mondiale, il a évoqué la mauvaise gestion qui nuit aux grands systèmes d’eau transfrontaliers comme le lac Tchad.

Planification à long terme et adaptation

De nombreux écosystèmes – y compris le bassin du lac Tchad – ont souffert de pratiques agricoles à courte vue et dangereuses pour l’environnement. Le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) considère que les projets d’irrigation non durable et de surpâturage sont responsables de la disparition en cours du lac Tchad. Si l’on veut que la qualité de l’eau au Tchad ait une chance d’avenir, il faut créer des stratégies de gestion avancées qui tiennent compte de l’avenir.

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a organisé un séminaire en 2009 sur la gestion adaptative de l’eau dans le bassin du lac Tchad. On a souligné l’importance de la consolidation d’une base de données régionale d’études de cas et de données pertinentes pour le renforcement futur des capacités, ainsi que de la mise en place d’un agenda politique participatif tenant les dirigeants africains responsables de leurs promesses d’intervention.

Dans le bassin du lac Tchad, seul le déploiement constant de stratégies à petite et grande échelle peut combattre l’immédiateté du terrorisme et de la malnutrition tout en préparant un avenir durable pour la qualité de l’eau au Tchad. Si l’un avance sans l’autre, la région continuera de capituler devant l’instabilité et l’incertitude.