Procès Ngaïssona-Yekatom: l’accusation remémore la violence anti-balaka à Bangui

Le procureur de la Cour pénale internationale a conclu vendredi 20 septembre sa présentation des charges contre Patrice Ngaïssona et Alfred Yekatom. Les deux chefs anti-balaka sont suspectés de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre commis en 2013 et 2014 en Centrafrique. Le procureur demande aux juges de mettre en accusation les deux hommes et de les renvoyer en procès. Lors de cette dernière session, il a détaillé ses pièces à conviction relatives à l’attaque de Bangui le 5 décembre 2013.

Pour l’accusation, l’offensive de 2013 sur la capitale avait été planifiée par le chef militaire des anti-balaka, Patrice Ngaïssona. Sur le terrain, le com’zone Alfred Yekatom était entré par le quartier Boeing à la tête de son armée de miliciens. Là, les civils musulmans sont ciblés lors de l’attaque du marché. Elle n’aurait fait aucun mort dans les rangs de la Seleka, milice ennemie qui avait mis au pouvoir Michel Djotodia, et contre laquelle se battaient les anti-balaka. À la Cour, le substitut du procureur, Éric Iverson, rapporte de nombreux témoignages dont celui d’un anti-balaka, désormais repenti.

« Le second témoin anti-balaka, témoin de fait a décrit sa participation en détails et en entrant sur le marché, nous avons commencé à attaquer les Arabes qui étaient devant leurs magasins. Ils étaient en train de se laver avant la prière du matin. Je ne les ai pas vus avec des armes. Nous étions nombreux et nous avons tiré sur les Arabes. J’ai vu six Arabes à terre et tués. Ils ne sont pas morts tout de suite, mais ils souffraient au sol et donc on les a poignardés à mort. »

Après Bangui, les miliciens fondent sur Bossangoa, à 300 kilomètres au nord, puis sur Yaloke, Berberati, et Guen. L’accusation décrit pour chaque attaque, les meurtres, les tortures, les pillages, mais passe à huis clos pour aborder les crimes contre les enfants et ceux relatant les viols, pour protéger de futurs témoins potentiels.

Quelques minutes avant la fin de l’audience, Patrice Ngaïssona est retourné dans la prison de la CPI, sans que le président n’en précise la raison.

Dans son fauteuil, Alfred Yekatom, vêtu d’une tunique colorée, a semblé accuser la fatigue, et pour un moment, l’émotion, peut-être face à l’ampleur des charges portées contre lui ?

Tchad : Young Diplomats prône la paix

A travers une compétition de football dénommée « Jouons pour la paix », dont la finale a eu lieu ce samedi 21 septembre 2019.

À l’occasion de la journée mondiale de la Paix, l’organisation Young Diplomats a organisée une compétition dénommée « jouons pour la paix ». La finale a eu lieu ce samedi 21 septembre au stade Idriss Mahamat Ouya. La tenue ladite compétition selon les membres de Young Diplomats, était une manière d’unir les jeunes, de les conscientiser afin de cultiver en eux les valeurs de paix, de tolérance et du vivre ensemble.

La compétition « jouons pour la paix » qui entre dans les jeux olympiques de la jeunesse, a été  organisée du 2 au 21 septembre. Un match de football a mis fin à cette compétition. Ils étaient nombreux ces jeunes venus de tous les arrondissements de la ville de N’Djamena.

Young Diplomats souhaite poursuivre l’organiser dans les provinces du Tchad.

Tchad : l’agriculture, le plan B des jeunes chômeurs

Faute d’emploi, des jeunes diplômés se tournent vers la terre, en plein N’Djamena.

Travailler dans des institutions étatiques ou privées, telle est leur rêve de tout jeune sur les bancs de l’école. Mais à la fin du cursus scolaire, les rêves se brisent. Beaucoup de jeunes diplômés sont quelquefois surpris par le chômage. Ils sont déçus de ne pas trouver un endroit où exercer dans le cadre de leur formation. Très souvent, ils se désengagent de leurs serments pour faire carrière dans un autre domaine pour lequel ils n’ont reçu aucune formation.

Contrairement à des milliers de jeunes chômeurs qui préfèrent s’adonner à l’alcool et aux jeux dans les coins des rues, certains se sont tournés vers l’agriculture. Depuis quelques années, ils sont de plus en plus nombreux à aller chercher des portions de terrain dans les périphéries de la capitale pour faire des cultures. Ces jeunes s’activent surtout en cette saison de pluie pour espérer joindre les deux bouts.

Tchad : l’Etat d’urgence, un obstacle à la tenue des élections

Mouvement citoyen pour la préservation des libertés (MCPL), pense que l’état d’urgence dans certaines provinces rend impossible la tenue des législatives.

Certaines provinces au Tchad sont le théâtre des violences intercommunautaires. Une situation qui a poussé le chef de l’Etat, Idriss Deby à décréter l’Etat d’urgence. Une décision que le Mouvement citoyen pour la préservation des libertés (MCPL), une association de la société civile ne trouve pas appropriée. Le fondateur de ladite association, Jean-Bosco Manga, soutient que l’état d’urgence dans ces provinces du Tchad rend impossible la tenue des élections législatives.

« Même l’État sait pertinemment qu’organiser les législatives dans le contexte actuel où l’état d’urgence dans certaines provinces oblige à la restriction des libertés publiques, est pratiquement impossible. Voter c’est s’exprimer librement et pour cela, il faut que l’environnement et le contexte s’y prête », estime Jean-Bosco Manga.

« le Gouvernement, à travers l’état d’urgence tente juste d’étouffer pour un temps un problème crucial sans chercher à le résoudre durablement. Il faut user des méthodes de résolution pacifique des différends avec l’appui des chefs traditionnels et des personnes ressources qui ne font d’ailleurs pas défaut », a-t-il poursuivi.

Tchad : profil type d’un Boko Haram

Le Centre pour le développement et la prévention de l’extrémisme vient de publier un document qui détaille les méthodes de recrutement de Boko Haram.

Le document de 72 pages, a été présenté le 21 septembre par le Centre pour le développement et la prévention de l’extrémisme. Celui-ci, explique les méthodes de recrutement dans la secte Boko Haram. Il met également en cause le désengagement de l’État dans le Lac Tchad, créant ainsi un vivier propice au développement de la secte terroriste. Cette enquête paraît dans un contexte où la région du Lac Tchad est le théâtre depuis 2019, d’une recrudescence des attaques attribuées à Boko Haram.

Comme techniques de recrutements, il y a la terreur, les prêches, la propagande… C’est du moins ce que révèle l’étude réalisée par trois chercheurs associés au Centre pour le développement et la prévention de l’extrémisme.

« L’allocation piégée est une technique : ils viennent voir un père de famille, ils lui proposent un crédit d’investissement. Après, ils reviennent pour revendiquer l’argent, et s’il ne l’a pas, il doit mettre à disposition un, deux ou trois enfants pour qu’ils soient combattants. », explique Ahmat Yacoub Dabio, président du Centre pour le développement et la prévention de l’extrémisme.

L’enquête menée dans la province du Lac Tchad, révèle que ce sont 2200 repentis de Boko Haram. Les détails Kebir Mahamat Abdoulaye, chercheur indépendant.

« Le profil type d’un Boko Haram, c’est un jeune âgé de 20 à 30 ans qui a un niveau d’instruction très faible. Tout le bassin du lac Tchad est une zone économique qui n’est pas développée, il n’y a pas d’infrastructure comme les hôpitaux, comme les écoles ; tous ces facteurs encouragent le recrutement des populations civiles dans les rangs de Boko Haram. », détaille Kebir Mahamat Abdoulaye, chercheur.

Construction d’un aéroport internationale à Djermaya

Suite à l’étude effectuée sur le développement du Tchad, le Président Tchadien Idriss Déby a demandé la construction de l’aéroport de Djermaya.

Les membres du gouvernement, des entreprises responsables de construction et de techniciens se sont réunis pour voir comment réaliser ce grand projet. La rencontre présidé par Kalzeubé Payimi Deubet, ministre d’Etat, ministre Secrétaire général de la Présidence de la République.

Pour l’implémentation dudit projet, le gouvernement a appelé une société chinoise pour prendre en main la construction et bientôt, un chronogramme sera fourni pour le lancement.

Le financement doit être étudié afin de pouvoir détailler les techniques, selon le ministre de l’Economie et de la Planification du développement, Issa Doubragne.

 

Tchad : le calendrier électoral divise la classe politique

Le Président de la République, Idriss Deby a ordonné dans un courrier à la Céni d’organiser des élections législatives d’ici la fin de l’année sinon au plus tard l’année prochaine.

Un courrier du directeur de cabinet du chef de l’État au président de la Commission électorale nationale indépendante qui a fuité suscite la polémique. Dans la lettre, le chef de l’État ordonne à la Céni d’organiser des élections législatives d’ici la fin de l’année sinon au plus tard l’année prochaine. De façon unanime, la classe politique répond que cela est impossible.

Malgré l’annonce des législatives depuis l’année dernière, les préparatifs ne sont pas très avancés et pour la Céni, le délai le plus optimiste est le mois d’avril 2020 sinon il faudra attendre novembre.

Une option qu’Idriss Déby désapprouve totalement. Pourtant, même dans le camp de la majorité, beaucoup de partis estiment qu’il faut prendre le temps de bien faire les choses. « Il faut reporter correctement, parce qu’il n’y a pas beaucoup de marge. Autant bénéficier d’un délai plus grand, au deuxième trimestre 2020. Pour éviter de bâcler, il faut prendre un maximum de temps », estime Ahmed Djidda, président du parti Al Whida.

Dans les rangs de l’opposition, on est plus tranché. Pour le président des transformateurs, Masra Succès, c’est tout l’ordre politico-juridique qu’il faut revoir si l’on veut des élections honnêtes : « il faut que l’on puisse en amont créer les conditions où nous mettrons un minimum de séparation de pouvoir parce que le président de l’exécutif est dans notre pays le président du judiciaire. Vous venez de voir qu’il donne des injonctions à la Commission électorale nationale indépendante. Je ne vous fais pas imaginer que la Cour suprême reçoit aussi des injonctions du président de la République. »

Dans la plupart des états-majors politiques, c’est le scénario d’un glissement vers des élections couplées en 2021 qui est envisagé. 2021 sera l’année de la prochaine présidentielle et la coupler avec les législatives permettra d’économiser de l’argent et se donner le temps de bien préparer les échéances électorales.

Tchad : le CTVC appelle à un sit-in contre les sociétés de téléphonie mobile

Le Collectif tchadien contre la vie chère (CTVC) appelle à un sit-in de 24 h, le 21 septembre 2019, contre les sociétés de téléphonie mobile.

Communications interrompues, difficultés de numérotation sont entre autres les problèmes dont font face les consommateurs tchadiens au quotidien. Le collectif tchadien contre la vie chère (CTVC) appelle à un sit-in contre les sociétés de téléphonie mobile.

« Il ne se passe pas un seul jour sans que les abonnés ne soient déçus de la mauvaise prestation des opérateurs de téléphonie mobile au Tchad », s’insurge Dingamnayal Nely Versinis, le président du CTVC.

En ce qui concerne les appels illimités, le président du CTVC parle d’un système d’arnaque.

« Ces forfaits imposés ne sont bénéfiques ni aux consommateurs ni au gouvernement puisque nous n’arrivons pas à épuiser nos souscriptions et ils reprennent nos reliquats pour leur compte », explique Dingamnayal Nely Versinis.

Au vues de toutes les plaintes des consommateurs, le CTVC a décidé de prendre les choses à mains.

Tchad: adoption du le schéma national d’aménagement du territoire 2014-2035

Le conseil des ministres du 19 septembre 2019 a adopté le projet de décret du schéma national d’aménagement du territoire pour la période 2014-2035.

C’est un outil d’orientation et de planification. Ce schéma novateur fixe les options de développement socioéconomique et oriente la répartition spatiale des infrastructures. Il met aussi en évidence les implications géographiques des grandes orientations de développement futur contournant ainsi les contraintes du passé et du présent en vue d’assurer un développement durable.

En plus des fondamentaux précités, il définit les principaux projets structurants dans le domaine de protection de l’environnement, du développement agropastoral, des infrastructures et des grands équipements. Il détermine également les principales actions en vue de  promouvoir un développement harmonieux sur toute l’étendue du territoire afin d’assurer une utilisation optimale des ressources naturelles. Néanmoins, il est demandé au ministère concerné d’actualiser la carte géographique dudit schéma en tenant compte du nouveau découpage, conclut le compte-rendu du conseil.

Tchad : du retard dans l’organisation des élections législatives et locales

Le chef de l’Etat, Idriss Deby rassure que les élections législatives seront tiendront à la fin de cette année 2019.

Au Tchad, les élections législatives et locales doivent se tenir en fin d’année 2019. Les tchadiens se posent des questions sur l’effectivité de la tenue des élections. Le président de la République Idriss Deby Itno dit et persiste que les élections législatives seront organisées d’ici fin 2019. Mais jusqu’ici, du côté organisationnel, tout porte à croire que les élections ne seront pas organisées avant 2020.

D’abord la mise de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) a pris du retard puis le Cadre national de dialogue politique (CNDP) lui aussi peine à trouver un consensus. A la dernière rencontre entre le président Déby, les membres de la Céni et ceux du CNDP, les choses se précisent mais il faut réaménager le code électoral.

Ensuite, l’opposition démocratique a revendiqué plusieurs changements dans le code électoral, notamment le quota de participation qui passe de 25 millions à 45 millions et surtout la convocation du corps électoral 4 mois avant les élections. Et lors de la récente rencontre, le président Déby a adhéré à ces propositions. Si c’est le cas, tout laisse croire que les élections n’auront pas lieu en 2019. Puisqu’on est déjà en septembre et le corps électoral n’est pas encore convoqué. Même si le corps électoral est convoqué d’ici le 20 septembre, le jour du vote sera en janvier 2020.

Idriss Deby Itno veut absolument tenir sa promesse, celle d’organiser les élections législatives d’ici fin 2019. Mais pour tenir cette promesse il faut rattraper le temps perdu. Techniquement, il est difficile sinon quasi impossible d’organiser une élection à un temps aussi serré.

La Céni souhaite prendre son temps pour organiser les élections en avril ou mai 2020 mais le président de la République n’est pas d’avis.

Enfin, pour organiser cette élection, il faut réviser la liste électorale alors que c’est la saison des pluies en ce moment au Tchad. Les routes sont impraticables, il y a des villes et des villages coupés des autres parce les ouadi sont pleins. En ce moment, le dernier fichier électoral existant date de 2015. Depuis cette date, le fichier n’a pas été révisé alors que c’est très important.

La Céni doit s’écarter de l’exécutif, en l’occurrence la présidence de la République pour être réellement indépendante. Si le temps qu’exige le chef de l’Etat ne le permettra pas d’organiser une élection libre et transparente, il faut le dire clairement à Déby que le temps est court.