Tchad : les préparatifs du Salon de l’Emploi et des Métiers se précisent

La première édition d’un salon de l’emploi et des métiers aura lieu à partir du 23 mars prochain à N’Djamena.

A l’initiative de l’Association Freedom, le salon a pour but de proposer aux jeunes « des alternatives au chômage, des stages, des formations professionnelles et la valorisation des petits métiers », selon Rayana Adam, présidente de l’association.

D’après elle, « au Tchad, la population active est de six millions de personnes et la plupart veut être intégrée à la Fonction publique alors que celle-ci ne peut employer à peu près que 100.000 personnes ».

L’évènement mettra sur la table les questions de l’emploi, du chômage, de la formation au Tchad. Selon l’association, « Tchad-Emploi sera le premier salon de l’emploi et des métiers pour permettre aux jeunes tchadiens d’échanger des expériences avec des chefs d’entreprise ».

Selon l’Organisation internationale du travail, le taux de chômage au Tchad est de 5,9% en 2018.

Lire aussi : https://www.journaldutchad.com/tchad-le-salon-de-lemploi-et-des-metiers-ouvre-ses-portes-le-23-mars-a-linitiative-de-lassociation-freedom/

Libye-Tchad : quand la France lâche les Toubous et étend la guerre

L’offensive lancée fin janvier 2019 dans le Fezzan par le maréchal Khalifa Haftar n’a pas rencontré beaucoup de résistance, sauf chez les Toubous.

C’est une politique dictée par les pays du Golfe. En intervenant pour défendre le régime tchadien et en soutenant l’offensive récente du maréchal Khalifa Haftar dans le Fezzan, la France s’enfonce un peu plus dans le bourbier régional, dans une guerre sans fin. Elle n’a tiré aucune leçon des échecs de « la guerre contre le terrorisme » engagée par les Occidentaux depuis plus de quinze ans.

Elle vient rappeler la place stratégique occupée par cette communauté dans le sud de la Libye (voir carte ci-dessous). L’entrée à Morzouk – l’un des fiefs toubous — le mardi 19 février des forces de Haftar appuyées par des milices tribales et d’autres de l’opposition soudanaise s’est faite aux prix de durs combats. Elle a été suivie dès le lendemain de représailles. L’assassinat à son domicile du général Ibrahim Mohamad Kari, chef de la sécurité de la ville, alors même qu’il cherchait à apaiser les esprits en a donné le ton. Les députés toubous, qui furent pourtant des soutiens de Haftar, dénoncent un « nettoyage ethnique ».

L’implication directe de la France qui a mis au service de Haftar ses avions de surveillance et de reconnaissance vient confirmer le tournant de la politique française en Libye. C’est l’alliance stratégique dans laquelle la France est insérée avec les pays du Golfe qui détermine sa politique en Libye. Elle n’en a plus de véritablement spécifique, et endosse celle de l’axe Arabie saoudite-Émirats arabes unis-Égypte qui appuie Haftar et ses velléités putschistes et cautionne, voire encourage, ses méthodes brutales qui creusent encore plus les fractures de ce pays. Paris s’éloigne ainsi du rôle de médiateur entre les parties en conflit qui fut le sien, ce qui fragilise les perspectives d’une solution politique.

Sur le terrain libyen, l’implication de la France dans cette offensive interroge sur le devenir de ses rapports avec la communauté touboue avec laquelle elle a toujours entretenu des relations privilégiées, au point que les autres acteurs locaux les assimilaient à une ingérence. La rivalité franco-italienne a d’ailleurs pris les Toubous dans le jeu d’une sourde lutte d’influence qui a déstabilisé leurs structures, avec notamment un putsch destituant le chef de la communauté devenu trop proche des Italiens.

L’offensive de Haftar participe des enjeux de pouvoir en Libye. Mais elle inscrit ces enjeux dans la stratégie française dont l’objectif prioritaire est de sauver le régime tchadien. Cette stratégie commande la prise de contrôle des territoires d’une communauté touboue libyenne fondamentalement transnationale et fortement imbriquée avec le Tchad où se trouve son noyau de peuplement. De ce fait, le Tchad abrite une partie de l’opposition à ce régime, constituée de Toubous alliés avec des Zaghawas qui ont des attaches fortes et anciennes dans ces territoires.

 

Tchad : les enseignants vacataires du supérieur grèvent pour dénoncer l’attitude des responsables de leur ministère de tutelle

Le compte rendu de l’Assemblée Générale du Collectif National des Enseignants Vacataires du Supérieur (CONEVAS)  a été publié le 09 mars dernier. Il y est reproché à ces responsables, le fait de rester indifférent face aux revendications des enseignants vacataires.

En effet, les enseignants vacataires du supérieur ont fustigé le comportement non coopératif, méprisant et orgueilleux des responsables en charge de l’Enseignement supérieur.

Ainsi, face à ces comportements, les enseignants vacataires ont à l’unanimité, décidé d’arrêter toutes les activités académiques confiées aux vacataires. Il s’agit des cours, travaux dirigés, travaux pratiques, corrections des copies, jury, encadrements des mémoires, etc. Et ce,  à compter de ce lundi 11 jusqu’au lundi 25 mars, dans toutes les Universités et Instituts d’enseignement public du Tchad.

A l’expiration de cette grève de deux semaines, les enseignants vacataires  » se verront dans l’obligation d’entrer en grève sèche et illimitée avec d’autres actions de grandes envergures et tiennent pour seuls responsables les autorités en charge de l’enseignement supérieur « , peut-on lire.

Innovation : Chamss Métal reçoit le prix du Startupper Challenge 2019 organisé par Total

La finale de Startupper challenge de l’année de Total a eu lieu ce vendredi à N’Djamena. Le projet Chamss métal a été sacré meilleur projet par le jury.

Au total, quatorze projets ont été retenus pour la finale. Mais le jury n’a retenu que 3 pour l’accompagnement de Total marketing Tchad et de ses partenaires.

Ainsi, le projet Chamss Métal, porté par Adam Chamchadine Nadia, est primé Startupper challenge de l’année 2019 de Total services. Il bénéficie d’un chèque de 7,5 millions de francs CFA pour les faisabilités. Akhbar bébé vient en deuxième position avec un accompagnement de 4,5 millions de francs CFA. N-Bio solutions occupe la marche avec 3 millions de francs CFA.

Coïncidence du sort, la distinction d’Adam Chamchadine Nadia comme Startupper de l’année tombe le 8 mars, journée dédiée aux femmes. L’heureuse distinguée, toute enthousiasmée, a rendu hommage à la femme tchadienne. « Avoir une femme entrepreneuse, beaucoup plus dans l’industrie est un honneur pour le Tchad et pour la femme tchadienne. La femme est une pionnière. Nous nous sommes lancées dans la production et la commercialisation des clous, j’espère que demain une autre nous emboîtera le pas. »

Chamss métal est un projet qui porte sur la production locale des matériaux de construction incontournables et qui ne nécessitent pas un gros investissement. Précisément la fabrique  des clous. Cela permettra de limiter les importations.

Akhbar bébé est le projet qui consiste à développer une application pour lutter contre le faible taux de déclaration de naissance au Tchad. Cette innovation vise à lutter contre l’apatridie.

N-Bio solutions porte sur  la production, la transformation et la commercialisation des légumes et autres produits 100% bio. Cela pour pallier aux problèmes de santé liés aux pesticides chimiques. Pour le directeur général de Total Marketing Tchad, Raphaël Bouteiller, l’organisation de cette compétition est à féliciter. « L’organisation de cette année est vraiment fluide grâce à l’implication des incubateurs des startups présents au Tchad, la maison de la petite entreprise, wenaklabs et chad innovation  ainsi que le ministère de la formation professionnelle et des petits métiers qui nous ont accompagné durant  le processus à trouver des candidats pour cette édition », s’est-il réjoui.

Actualité : la compagnie aérienne Tchadia Airlines effectue son vol inaugural au Cameroun

Un avion de la compagnie tchadienne Tchadia Airlines a frôlé le sol de l’aéroport de Douala ce matin. Ceci, dans le cadre de son premier vol officiel au Cameroun.

Le vol inaugural de Ndjamena-Douala a été effectué ce lundi 11 mars 2019. En effet, le Bombardier Q400 de Tchadia Airlines, compagnie aérienne tchadienne a atterri dans des bonnes conditions à Douala.

Ainsi, rappelons que Douala est la ville économique du Cameroun.

Tchad : le chargé des relations publiques de l’entreprise « Cop Gard » enlevé par des militaires de la garde républicaine

Selon la CCTDH, cet enlèvement s’est effectué dans les locaux de la Brigade PSIC par des éléments de la garde présidentielle DGSSIE, après que la victime ait été pourchassée en voiture pendant plus de 10 minutes.

Le secrétaire général de la Convention Tchadienne de Défense des Droits de l’Homme (CTDDH), Mahamat Nour Ahmed Ibedou informe dans un communiqué datant de samedi soir, que M. Brahim Ali Brahim, le chargé des relations publiques du directeur général de l’entreprise de sécurité privée « Cop Gard », a été victime d’un enlèvement le 7 mars dernier à 17h30.

Le secrétaire général de la CTDDH, Mahamat Nour Ahmed Ibedou affirme que ces éléments du détachement de la DGSSIE ont vendu antérieurement des véhicules à un acheteur qui a pris la fuite. La victime n’était qu’un simple témoin de cette vente.

D’après lui, les ravisseurs se sont ainsi rabattus sur Brahim Ali Brahim à qui, ils réclament 49 millions Francs CFA que devait payer l’acheteur en fuite. Il ajoute que « le détachement de la DGSSIE commandé par un certain Colonel Oumar, a ainsi enlevé et menotté la victime au nez et à la barbe des gendarmes du Peleton PSIC impuissants ».

« Les ravisseurs ont conduit Brahim Ali dans leur camp établi dans les locaux des anciennes villas OCAM situées derrière le Lycée Sacré Coeur où depuis ce jour, il est séquestré, torturé, et menacé de mort s’il ne s’engage pas à vendre ses biens pour payer à la place de l’acheteur », explique-t-il.

La CTDDH exige sa libération immédiate, l’arrestation des coupables de ce forfait et rendra responsables les autorités de la haute hiérarchie de la garde prétorienne. Par ailleurs, la CTDDH estime que « la passivité des gendarmes du Peleton PSIC relève de la non-assistance à personne en danger, eux qui étaient censés assurer la sécurité des citoyens mais qui en fait ne savent que terroriser la population civile. »

 

Tchad : 40 membres de Boko Haram tués vendredi suite aux affrontements au Niger et au Nigeria

La Force multinationale mixte (FMM), engagée dans la lutte contre Boko Haram dans le bassin du lac Tchad, a indiqué avoir tué depuis vendredi quarante « terroristes » au cours de deux affrontements au Niger et au Nigeria.

Vendredi, « des terroristes de Boko Haram, opérant le long de la rivière Kamadougou, entre le Niger et le Nigeria, ont attaqué nos troupes positionnées à Gueskerou (Niger, NDLR). (…) Les troupes ont défendu avec acharnement leur position tuant 27 terroristes », selon un communiqué reçu par l’AFP dimanche.

Après les combats, plusieurs jihadistes ont fui au Nigeria, a précisé la FMM. Samedi, un nouvel affrontement entre les éléments de la force multinationale et des combattants de Boko Haram a eu lieu, cette fois autour d’Abadam, au Nigeria.

« Intensifier » les opérations

Selon le communiqué de la Force, 23 membres de Boko Haram ont été tués. Un jihadiste a été capturé. Dans son communiqué, la FMM a réaffirmé sa détermination « à intensifier » ses opérations jusqu’à ce que « la dernière des positions tenues par Boko Haram ait été neutralisée ».

Fin février, un contingent de plus de cinq cent soldats tchadiens, dépendant de la FMM, est entré au Nigeria pour « prêter main forte » à l’armée nigériane.

La FMM, appuyée par des pays occidentaux, regroupe des militaires du Tchad, du Cameroun, du Niger et du Nigeria, engagé dans la lutte contre Boko Haram dans la région du lac Tchad avec l’aide de comités de vigilance composés de citoyens locaux.

Tchad : les organisations chrétiennes sollicitent le retrait du serment confessionnel

Les cadres chrétiens restent mobilisés contre l’instauration du serment confessionnel rendu obligatoire par la constitution de la IVème République, promulguée en mai 2018.

Pour entrer en fonction, les membres du gouvernement et des grandes institutions, les recteurs d’académie et autres directeurs généraux doivent, depuis, prêter serment.

Il y a un an, le forum sur la réforme des institutions a décidé qu’avant de prendre fonction les hautes personnalités doivent se soumettre à un serment confessionnel sur le Coran ou sur la Bible. Une ministre et des inspecteurs qui ont refusé de se plier à l’exercice ont été limogés.

Pour plusieurs organisations chrétiennes, le serment « n’a pas endigué la mauvaise gouvernance » dans le pays, explique Noubatessem Jonathan, un des initiateurs de la pétition. « Nous en voulons pour preuve l’adresse du président de la République, dénonçant les nominations complaisantes, et la valse des limogeages des ministres, que nous vivons tous. »

A ses yeux, la mise en place du serment n’a donc pour effet que « l’exclusion d’un pan important des citoyens – notamment des chrétiens – de la gestion de la chose publique. Ce que nous ressentons douloureusement en tant que citoyens de cette confession ».

Les signatures restent ouvertes, même si certains leaders religieux, par crainte de représailles, ont refusé de communiquer l’existence de la pétition à leurs fidèles, d’après les initiateurs. Les organisations chrétiennes invitent les citoyens qui le souhaitent, sans distinction de religion, à se rapprocher d’eux pour signer la pétition qui sera transmise aux autorités.

 

Tchad : les victimes de la crise centrafricaine demandent que justice leur soit faite

Au cours d’une conférence de presse tenue samedi, un collectif d’associations de défense des droits de l’homme a annoncé que deux avocats avaient été désignés pour préparer la participation des victimes tchadiennes au procès des responsables des milices qui ont massacré les Tchadiens à la fin du régime de l’ancien chef de l’Etat, François Bozizé.

Au lendemain de la crise centrafricaine qui a provoqué le rapatriement de milliers de Tchadiens, attaqués par les milices, des associations tchadiennes de défense des droits de l’homme ont recensé les victimes des atrocités et déposé une plainte à la Cour pénale internationale (CPI).

Djidda Outman, le porte-parole du collectif, explique qui est concerné par la plainte déclarée recevable par la CPI dans le cadre du dossier Centrafrique en cours : « Nous avons recensé plus de 8 000 victimes. Le nombre va plutôt augmenter, parce que les 8 000 victimes que nous avons recensées, c’est seulement dans une partie des camps de réfugiés. […] Nous sommes des défenseurs des droits de l’homme. Nous défendons toutes les victimes qui sont au Tchad. »

Pour Me Elisabeth Rabesandratana, un des avocats commis pour assister les victimes, il est temps d’entamer les premiers actes de constitution : « Ce sont des dossiers très délicats à monter, parce qu’en cette période de guerre, il y a toujours des problèmes pour justifier de son identité, pour justifier de telle et telle exaction précise de l’incendie. Donc il faut vraiment apporter des éléments de preuve suffisants pour pouvoir être reconnues comme victimes participantes. »

Enregistrement des dépositions

Les associations tchadiennes précisent que les plaintes visent toutes les parties au conflit. « Ce n’est pas seulement les anti-balaka, mais qu’il y ait également les responsables de l’ex-Seleka », confirme Mahamat Digadimbaye, coordonnateur du collectif.

Les dépositions des victimes de la crise centrafricaine seront enregistrées par les deux avocats pendant toute la semaine à venir.

 

Actualité : Paris s’insurge contre les frappes aériennes de la France au Tchad

Des manifestations ont été organisées à Paris, capitale de la France, contre les opérations aériennes menées par la France au Tchad.

Les manifestants réunis devant l’Assemblée nationale française sur l’appel de plusieurs associations, ont protesté contre les raids effectués au Tchad le mois dernier par la France.

Les manifestants brandissant des drapeaux tchadiens, ont appelé la France à se retirer du Tchad et à ne pas se mêler des affaires internes de ce pays d’Afrique centrale.

Les chasseurs français avaient effectué au mois de février une opération aérienne contre un convoi composé de près de 50 personnes armées se dirigeant du sud de la Libye vers les régions centrales du Tchad.

Un convoi de 20 véhicules transportant des personnes armées avait été neutralisé. Les opérations ont été menées de manière proportionnée et suivant la demande des autorités tchadiennes, avait-on informé.

Le ministre français des Affaires étrangères Jean Yves Le Drian avait fait savoir que les opérations aériennes avait été effectuées suivant une demande écrite du président Idris Deby en vue d’empêcher le « coup d’État » dans le pays, et que cette opération était conforme au droit international.