Tchad : les enseignants lancent un préavis de grève

Dans un communiqué, le bureau exécutif national du Syndicat des enseignants du Tchad (SET) a donné un préavis de grève du 31 décembre 2019 au 6 janvier 2020.

Au Tchad, la loi des finances de l’année 2020 a été adoptée lundi 30 décembre dernier au Palais de la démocratie. Mais le SET invite les députés à se pencher minutieusement sur la Loi de finances 2020 avant son adoption.

Ledit syndicat demande au Gouvernement d’annuler le décret n° 687 pour satisfaire les revendications des travailleurs en général et des enseignants en particulier.

Tchad : Joseph Djimrangar Dadnadji n’est plus

L’ancien Premier ministre est décédé ce 31 décembre des suites d’un accident vasculo-cérébral, à N’Djamena.

Joseph Djimrangar Dadnadji, ancien Premier ministre tchadien est décédé ce mardi 31 décembre des suites d’un accident vasculo-cérébral dont il a été victime le 26 décembre dernier. Ce jeudi du 26 décembre, Joseph Djimrangar Dadnadji devait intervenir à un débat sur une chaîne privée. Admis en réanimation dans un des hôpitaux de plus haut standing de la capitale, il est finalement décédé ce 31 décembre.

L’ancien Premier ministre a été membre du cabinet de la présidence, ministre, administrateur du parti au pouvoir, avant de se brouiller avec Idriss Déby alors qu’il était Premier ministre. Menacé par une motion de censure venant de son propre camp, il est contraint à la démission et rejoint l’opposition.

Bien qu’il ait participé à la présidentielle de 2016 comme candidat, il maintient sa posture d’opposant au régime d’Idriss Déby qu’il accuse d’avoir détruit l’administration et les raisons du vivre ensemble entre les Tchadiens.

Il faut le dire, Joseph Djimrangar Dadnadji travaillait avec les autres membres de l’opposition à la préparation des marches contre le système électoral mis en place par le gouvernement pour les prochaines élections.

Tchad : Idriss Déby appelle les tchadiens à la vigilance

Il a lancé cet appel mardi 31 décembre dans son message à la Nation, à la veille de la nouvelle année 2020. Retrouvez l’intégralité de son discours.

Tchadiens tchadiennes, mes chers compatriotes.

L’année 2019 tire à sa fin, avec ses instants de peine et ses moments de réjouissance.

L’année 2020 arrive avec son train d’espoirs mais aussi son lot d’appréhensions qui peuvent habiter chacune et chacun d’entre nous.

Avant toute chose, nous devons rendre grâce à Dieu pour avoir veillé sur notre chère Patrie tout au long de l’année qui s’achève, en préservant notre territoire des ravages qui affectent d’autres peuples tout autour de nous.

En effet, malgré les pertes en vies humaines enregistrées principalement dans la Province du Lac du fait des attaques terroristes, notre pays a su préserver ce qu’il y a de plus cher pour une Nation : Je vais parler de la paix et de la stabilité !

Cette paix précieuse reste sous la menace permanente des vendeurs d’illusions qui voudraient faire imploser la concorde nationale. Elle est également sous la menace quotidienne de la multinationale terroriste qui ne cesse d’étendre sa zone d’action comme en témoignent les multiples massacres perpétrés dans les pays de l’espace sahélo-sahélien.

La paix est l’affaire de tous, car elle profite à l’ensemble de la communauté.

Nous devons redoubler de force et d’ardeur eu égard à la permanence et à l’ampleur des menaces réelles ou potentielles.

Nous sommes astreints à plus de vigilance, d’engagement et de détermination dans la lutte que nous menons contre l’obscurantisme.

Nous devons comprendre que les adeptes du mal ne cessent de développer et d’affiner les méthodes les plus criminelles pour tuer les innocents et assouvir leur infinie soif d’horreur. Les terroristes peuvent, à tout moment, surgir et frapper partout.

C’est le lieu ici, de vous exhorter à la vigilance  dans les lieux de cultes et dans les divers espaces publics.

Chers Compatriotes

Je voudrais saisir cette opportunité pour rendre un hommage appuyé à nos Forces de Défense et de Sécurité pour le sacrifice qu’elles consentent au quotidien, dans la lutte contre le terrorisme aussi bien au Sahel que dans le bassin du Lac Tchad et la frontière nord du pays.

En ce moment même où les autres tchadiens fêtent en famille l’entrée de la nouvelle année, nos forces de défense et de sécurité sont à pied d’œuvre dans les différents théâtres d’opération pour que nous puissions mener notre vie dans la quiétude.

Au nom de tous les Tchadiens, j’adresse la profonde et éternelle reconnaissance de la Nation à ses filles et à ses fils qui, par vocation, ont choisi de sacrifier leur confort et leur vie au bénéfice de la sécurité de notre pays et celle d’autres peuples frères.

A travers la présence de nos valeureux soldats qui bravent la faim, la soif et la fatigue, loin de leurs familles, nous donnons sens à la solidarité africaine.

Il est indéniable que seule une vaste synergie d’actions à l’échelle internationale nous permettra de venir à bout du terrorisme.

A cet égard, tout en remerciant tous les partenaires qui nous appuient dans ce combat difficile, je souligne, une fois de plus, l’impérieuse nécessité d’une plus forte mobilisation de la communauté internationale dans cette guerre contre un fléau qui ignore littéralement les frontières et la couleur de la peau.

Chaque jour qui passe, l’hydre terroriste se déploie davantage dans le Sahel. Pendant ce temps, la solidarité internationale tarde à être à la hauteur des enjeux qui dépassent en réalité le seul cadre de la bande sahélienne.

Le terrorisme ne peut être vaincu qu’à la double condition que des opérations militaires d’envergure soient menées tous azimuts, et que des investissements massifs soient réalisés dans le domaine socio-économique, afin d’assécher ce terreau fertile à la propagande djihadiste.

L’usage concomitant et à grande échelle de ces deux leviers, militaire et socio-économique, demeure l’unique moyen capable d’assurer l’efficacité de la lutte antiterroriste.

Une fois de plus, je lance un appel pressant aux pays amis et aux institutions internationales de se mobiliser davantage avant qu’il ne soit trop tard.

Mes chers compatriotes,

Notre pays doit poursuivre, de manière inexorable, sa marche vers le progrès et la modernité en dépit des adversités de toutes sortes.

Dans cette optique, le renforcement de la démocratie, la consolidation de la paix et de la stabilité, la préservation des acquis sécuritaires, la transformation structurelle de notre économie et la lutte contre la pauvreté doivent toujours constituer l’essence première de nos préoccupations de tous les instants.

S’agissant du renforcement de la démocratie, l’année nouvelle devrait être marquée par la tenue des élections législatives et locales que nous appelons tous de nos vœux.

A cet égard, j’invite la CENI et le CNDP qui sont à pied d’œuvre pour la préparation de ces importantes échéances à rendre public au plus vite le chronogramme y afférent.

Nous avons perdu assez de temps à cause des tergiversations et autres palabres politiques. La recherche du consensus ne doit pas éternellement prévaloir sur l’obligation de renouvellement de l’Assemblée Nationale.

 

Mon souhait le plus ardent est de voir ce scrutin se tenir enfin au courant du premier semestre 2020, en tenant compte des nouveaux retards enregistrés par les instances techniques et politiques en charge de l’organisation de ces élections pendant cette période.

Je veillerai pour ma part, à ce que ces élections soient libres, transparentes et exemptes de toute irrégularité.

J’invite par conséquent toute la classe politique à plus de responsabilité, de maturité et de sérénité dans la préparation et la tenue de ce rendez-vous démocratique.

Mes chers compatriotes.

La consolidation de la paix,  de la stabilité   et de la cohésion fraternelle doit demeurer notre souci cardinal. C’est à juste titre que le Gouvernement veille sur tout ce qui a trait au vivre-ensemble, à la cohabitation pacifique et à l’harmonie sociale.

Comme vous le savez, l’année qui s’achève a mis à rude épreuve l’idéal de cohabitation communautaire harmonieuse qui nous anime tous. C’est pour prévenir et contenir les violences entre les communautés que le Gouvernement a adopté, lors de la 4ème édition de la Conférence des Gouverneurs tenue à Abéché, un certain nombre d’actes et de décisions.

Ces actes renforcent les acquis  louables des opérations menées dans le cadre de l’état d’urgence décrété dans trois provinces du pays.

Je me félicite que cette action ait notamment permis de récupérer un nombre important d’armes de guerre détenues par les civils et de dissuader tous les entrepreneurs de violence et de haine.

Nous avons, cependant, parfaitement conscience que les réponses aux conflits intercommunautaires ne peuvent être exclusivement militaire et sécuritaire. C’est pourquoi, j’invite chaque Tchadienne et chaque Tchadien à privilégier l’entente fraternelle qui doit être la matrice de notre vie en communauté.

À cet égard, je mets en garde contre les tentations funestes exprimées ici et là dans le dessein abject de susciter une division artificielle des Tchadiens sur des bases claniques, géographiques ou confessionnelles.

Le peuple Tchadien est Un et indivisible dans sa riche diversité socio-culturelle.

Je mets en garde cette génération des tchadiens qui n’a connu ni l’exil humanitaire, ni la guerre civile, ni la dictature, et qui n’a pas conscience de l’intérêt commun à préserver la concorde nationale.

Cette génération doit comprendre que l’expression virtuelle que permettent aujourd’hui les réseaux sociaux peut engendrer des blessures réelles susceptibles d’attenter au pacte républicain et à la cohésion sociale.

Il est de la responsabilité et de l’intérêt de tous les Tchadiens de rejeter les discours de haine et de division d’où qu’ils proviennent.

Tchadiennes, Tchadiens

En insistant sur les préoccupations en lien avec la paix, la sécurité et la stabilité, nous comprenons parfaitement qu’il s’agit effectivement là, des conditions premières de notre émergence future.

Nous devons, à cet égard, créer les conditions nécessaires favorisant le plein exercice des activités économiques qui doit suivre notre schéma de développement  axé sur  la diversification de l’économie.

Nous devons poursuivre sans relâche nos actions visant à créer les conditions propices de développement à travers des investissements robustes tant des partenaires extérieurs que des acteurs économiques nationaux.

Durant cette éprouvante période de crise, notre premier combat mené sur le plan national et dans le cadre de la CEMAC a consisté à assurer le sauvetage de tout notre système économique, financier, monétaire et bancaire.

Cet effort hors du commun a permis de stabiliser une situation macroéconomique désespérée. Après cette longue phase de stabilisation, nous devons amorcer celle de la relance.

Et c’est bien évidemment pour permettre à nos opérateurs économiques de jouer pleinement leur partition dans cette phase cruciale de la relance de l’économie que le Gouvernement va poursuivre et amplifier sa politique d’apurement progressif de la dette intérieure, avec l’appui de ses partenaires.

Des ressources seront régulièrement mobilisées à cet effet pour soulager le tissu économique et le système bancaire qui ont tant souffert des effets de la crise.

Mes chers compatriotes,

C’est par le travail et la gouvernance responsable que nous pouvons gagner le défi de l’émergence.

J’invite une fois de plus les Tchadiens à l’amour du travail et au respect de la chose publique qui sont l’expression la plus achevée du patriotisme.  Comme je ne cesse de le répéter, la corruption sous toutes ses formes n’a pas droit de cité au Tchad.

A cet égard, la lutte contre la corruption, le détournement des deniers publics et la prévarication va s’intensifier, et personne ne sera épargnée.  Il n’y a pas une catégorie de citoyens privilégiés qui échappent à la loi et une autre plus vulnérable, exposée aux sanctions.

Tous les crimes économiques seront punis sans ménagement. La rigueur de la loi s’appliquera dans toute sa plénitude et de façon indistincte à l’égard de tous ceux qui défient l’État en s’enrichissant sur le dos du contribuable tchadien.

L’égalité devant la loi et la justice sociale serviront toujours de boussole à l’action publique dans tous les domaines.

Mes chers compatriotes,

M’adressant aux travailleuses et travailleurs du secteur public, je voudrais saluer l’esprit de patriotisme et de sacrifice dont ils ont fait montre ces trois dernières années où il a fallu nécessairement renoncer à certains avantages pour sauvegarder l’essentiel.

 

Je salue également l’ouverture d’esprit de l’ensemble des partenaires sociaux qui avaient compris que les grèves à répétition n’étaient nullement une réponse à la crise économique et sociale que nous vivions.

La grève n’a jamais produit des ressources. Elle contribue au contraire à aggraver une crise avec le risque d’obliger les pouvoirs publics à prendre des mesures encore plus douloureuses.

Le dialogue social fécond qui a permis de constituer un front patriotique pour faire face à la crise doit se poursuivre.

Aujourd’hui, grâce aux mesures d’austérité qui ont été décidées au bon moment, nous avons pu amortir le terrible choc budgétaire qui aurait pu hypothéquer durablement tous les droits acquis des agents de l’État.

Certes, les prémisses d’une reprise économique sont visibles, mais la situation globale demeure fragile et extrêmement volatile.

J’invite les partenaires sociaux et le Gouvernement à tenir compte des réalités présentes, afin de conclure au plus vite un pacte social durable.

Ce pacte social triennal doit être bâti sur un équilibre juste, c’est-à-dire sur des compromis garantissant un rétablissement graduel des droits des agents de l’État suivant un calendrier compatible avec l’obligation de soutenabilité budgétaire.

Qu’il s’agisse du gel des effets financiers des avancements, de la réduction des indemnités ou de l’AGS, du payement des frais de transport, le Gouvernement doit faire preuve d’imagination pour proposer aux partenaires sociaux un scénario crédible et réaliste autour duquel sera conclu ce pacte social triennal.

D’ores et déjà, je voudrais rassurer les agents de l’État que des orientations seront données au Gouvernement, afin de concéder dès le début de l’année 2020 une restauration partielle des primes, des indemnités et de l’AGS réduites depuis 2016.

Cette mesure sera d’application immédiate dès la conclusion d’un accord dans le cadre des discussions en cours entre le Gouvernement et les partenaires sociaux.

Tous les autres points de revendication feront également l’objet d’un examen, en vue de déboucher sur un accord global garantissant une paix sociale pluriannuelle.

Il appartient aux partenaires sociaux et au Gouvernement d’accélérer leurs discussions pour que les effets financiers de leur futur accord soient susceptibles d’être pris en compte dans le mandatement du salaire du mois de janvier 2020.

Pour être clair, j’exhorte les acteurs concernés à parvenir à un accord réaliste avant le 10 janvier prochain.

Mes chers compatriotes.

La situation des jeunes et des femmes qui représentent les principales forces productives de notre pays sera toujours au centre de nos attentions.

Le programme de valorisation du capital humain et de l’intégration des jeunes diplômés à la Fonction publique sera renforcé au cours de l’année nouvelle.

Au total, 20.000 lauréats des écoles professionnelles, d’universités et d’instituts seront intégrés à la Fonction Publique pour compter de l’année 2020.

Déjà, à la fin de cette année 2019, plus de 1800 diplômés ont été exceptionnellement admis à la Fonction Publique. Ce rythme sera accéléré au cours de l’année qui commence. Je m’y engage !

De même, le Gouvernement va accompagner de manière résolue toutes les activités en lien avec l’entreprenariat des jeunes. Toutes les initiatives allant dans le sens de la promotion de l’entreprenariat et de l’auto-emploi seront soutenues.

S’agissant des femmes et surtout celles du monde rural, nous continuerons à développer des programmes hardis  pour renforcer leur résilience et assurer leur plein épanouissement.

Comme je l’avais annoncé lors de la clôture du Forum National de la Jeunesse, le fonds de l’entreprenariat d’un montant annuel de 500 millions de nos francs sera effectif dès le mois de janvier 2020.

Conscient de l’insuffisance de l’action étatique dans l’appui aux jeunes et aux femmes, j’ai décidé d’engager une vaste réforme de la politique publique en la matière.

Ainsi, en toute urgence, les entités éparses qui sont chargées d’appuyer et de financer les projets des jeunes et des femmes, seront profondément revisitées en vue de la création d’une robuste institution exclusivement dédiée à  cet objectif.

Cette réforme structurelle s’accompagnera de l’affectation des ressources exceptionnelles et de la conclusion d’un partenariat ambitieux avec les banques.

Dès l’année 2020, une enveloppe annuelle d’au moins 30 milliards de nos francs sera consacrée à l’accompagnement des jeunes et des femmes dans leur ambition d’entreprendre et de s’autonomiser.

Il reviendra aux jeunes et aux femmes de montrer toute l’étendue de leur génie créateur en initiant des projets pertinents et porteurs.

Outre l’appui aux initiatives féminines et aux divers groupements de productrices, un accent particulier sera mis sur l’éducation des filles, l’alphabétisation fonctionnelle des femmes, la santé maternelle, l’autonomisation économiques des femmes et la lutte contre les discriminations diverses basées sur le genre.

Mes chers compatriotes

Au seuil de l’année qui commence, j’invite chacune et chacun de vous à s’armer de courage et d’abnégation pour que nous puissions ensemble, vaincre toutes les formes de résistances, afin de porter notre pays au firmament des Nations qui prospèrent.

Ayons foi en l’avenir, aimons notre pays et œuvrons pour construire un Tchad meilleur pour les générations présentes et futures.

Que l’année 2020, soit pour tous les Tchadiens de l’intérieur et de la diaspora ainsi que la communauté d’expatriés vivant dans notre pays, une année emplie de bonheur ; une année de prospérité et de succès.

Que l’année 2020 soit pour notre pays, une année de paix et de progrès.

Vive la République.

Vive le Tchad.

Je vous remercie.

 

Midaye Guérimbaye : « la Justice n’est valable que dans une partie du pays »

Lors d’un déjeuner de presse, le président de la Ligue tchadienne des droits de l’homme, Midaye Guérimbaye est revenu sur la situation des droits de l’homme au Tchad et sur  l’affaire Ibedou.

« Notre pays court un grand risque », s’offusque Midaye Guérimbaye, président de la Ligue tchadienne des droits de l’homme (LDTH), lors d’un déjeuner de presse organisé ce week-end au sein de la radio Fm Liberté. Inviter les hommes des médias à méditer sur la situation sur des droits des humains au Tchad est l’objectif de cette rencontre.

Pour ce défenseur tchadien des droits humains, « aujourd’hui le Tchad a deux gros problèmes » qui obstruent la réalisation des droits de l’homme.

Une Justice tchadienne partielle

Si le juge est indépendant, il n’est malheureusement pas le cas au Tchad, regrette Midaye Guérimbaye. Ces jugements sont constamment influencés par les autorités du pays. Ce qui fait que « la justice la justice est valable que dans une partie du Tchad et l’autre partie est cédée aux autorités traditionnelles, militaires coutumières ».

Dans son intervention, cet acteur de la justice n’a pas manqué de revenir sur l’affaire Ibedou qui alimente les médias nationaux et internationaux depuis des semaines. « Au Tchad, tout le monde n’a pas droit au débat politique », constate-t-il. Midaye a fait remarquer que si Ibedou est aujourd’hui en prison, c’est parce qu’il informe constamment le public sur les cas des violations des droits de l’homme dans le nord du pays. « L’affaire Ibedou n’est pas une affaire de justice, c’est une affaire politique », s’indigne le président de la LTDH.

Les trois pouvoirs du pays sont en panne

Le pouvoir législatif, le pouvoir judiciaire et le pouvoir exécutif qui sont les forces de la République ne tiennent pratiquement pas débout. Les députés qui sont élus pour porter la voix des populations ignorent les problèmes des localités qui leur ont élus. Le pouvoir judicaire qui doit être autonome se trouve incapable de faire entendre sa voix. Au vu de tout cela, Midaye Guérimbaye pense avec un pincement au cœur que « le pouvoir exécutif du pays est infantilisé, le pouvoir législatif a de gros problèmes et le pouvoir judicaire a démissionné ».

Le Tchad entend payer la dette des opérateurs économiques en 2020

L’Assemblée nationale a adopté le budget 2020 à hauteur de 1 210 milliards de francs CFA en recettes contre 1 326 milliards de dépenses, soit un déficit de 117 milliards.

Le texte a été élaboré sous assistance du FMI qui annonce un retour de la croissance grâce aux efforts dans la gestion des finances publiques mais aussi de la remontée des cours du pétrole. Pour l’année prochaine, l’Etat tchadien entend payer au maximum la dette des opérateurs économiques pour relancer l’économie.

La dette intérieure que le Trésor public doit au secteur privé était estimée il y a quelques mois à 1 000 milliards de francs CFA. Un montant que l’Etat Tchadien n’a pas admis. Il a commandé un audit des factures. Mais en attendant, un effort a été fait pour soulager les opérateurs économiques.

« Pour la dette intérieure, une cagnotte avait été prévue, explique Tahir Hamid Nguilign, ministre des Finances et du budget. De 30 milliards, on avait payé 12 milliards. Le travail continue pour que nous arrivions à ce montant de 30 milliards au titre des arriérés intérieurs. Mais, en même temps, la dette intérieure a fait l’objet d’un audit et d’un plan d’apurement qui a été présenté au conseil des ministres qui va l’examiner. »

Le montant de la dette examinée n’est toujours pas connu. Il sera publié après son adoption par le conseil de ministres en même temps que l’échéancier de paiement. Mais en attendant, le député d’opposition, Madtoïngué Benelngar, qui n’a pas voté pour la loi de finances, conseille au gouvernement de privilégier le secteur des bâtiments et travaux publics qui sont un bon levier pour relancer l’économie.

« Il y a un montant important concernant les entreprises dans les BTP et c’est ces entreprises qui tirent l’économie vers le haut. Il faut aussi aider les entrepreneurs à créer des emplois. Et s’il y a cette conscience et que le gouvernement est sérieux cette fois-ci, je crois que ça nous permettrait de sortir de l’ornière. »

Le paiement de la dette intérieure a été le cheval de bataille du secteur privé ces dernières années au point où le patronat tchadien en a fait le sujet principal de sa rentrée économique.

Transport aérien : Idriss Déby reçoit Dewolde Gebremariam

Le Président de la République a reçu en audience lundi matin, le Président Directeur Général de la compagnie Ethiopian Airlines, Dewolde Gebremariam.

Le chef de l’Etat et son hôte ont échangé sur le développement du transport aérien, le transfert des compétences, l’augmentation des vols domestiques et internationaux de Tchadia Airlines, le développement des aéroports et installations aéroportuaires notamment de l’aéroport de Moundou qui va accueillir des avions cargo dans l’optique de l’exportation de la viande des abattoirs moderne de Moundou, et de la promotion du parc de Zakouma par Ethiopian Arilines qui dessert plusieurs pays et continents.

Le PDG d’Ethiopian Airlines a indiqué que le Tchad a des atouts certains dans le secteur du transport aérien. Il a rassuré les voyageurs que Tchadia Airlines offre ses meilleurs services, lesquels se résument en confort, sureté, sécurité et ponctualité.

Selon la Présidence, « faire de l’avion un moyen de désenclavement du Tchad et un moyen de déplacement accessible aux tchadiens est un vœu ardent du chef de l’Etat. »

Tchad : la Loi de finances pour l’année 2020 a été adoptée

Les députés ont adopté ce lundi 30 décembre, au Palais de la démocratie, à 124 voix pour, la Loi de finances portant budget pour l’année 2020.

Le texte était examiné depuis vendredi dernier par les élus du peuple. Le ministre des Finances et du Budget, Tahir Hamid Nguilin, a répondu à une centaine de questions des députés, en présence de plus d’une dizaine de membres du Gouvernement.

Les recettes totales pour 2020, sont évaluées à 1210 milliards y compris les dons. Sur cette rubrique, les recettes propres sont arrêtées à 1046 milliards, le tout, contre 983 milliards de FCFA en 2019, soit une hausse de 23%, avec une croissance du Produit Intérieur Brut attendue de 3,4%.

Quant aux dépenses totales prévues pour 2020 et qui prennent en compte les charges d’amortissement, celles-ci se chiffrent à 1326 milliards environ, contre 1106 milliards de FCFA en 2019, soit une hausse de 20%. Cet équilibre des dépenses et des recettes prévu au projet de budget 2020 dégage un déficit prévisionnel de 117 milliards de FCFA  qui sera financé par des appuis extérieurs et des financements bancaires.

La Loi de finances consacre au moins 34% de toutes les dépenses primaires aux secteurs sociaux à savoir : l’éducation Nationale, la Santé, l’action sociale, l’Elevage, l’Agriculture, l’Environnement et la Formation professionnelle, conformément au programme qui lie le Tchad au Fonds Monétaire international. Dans le même sillage, tous les grands hôpitaux de N’Djamena et ceux des provinces verront leurs allocations augmentées. Cette approche permet d’améliorer la qualité des services et des prestations de santé au profit des populations.

Toutes les Institutions et tous les ministères verront leurs budgets augmentés substantiellement par rapport aux dotations de l’année 2019 ou en comparaison de leurs réalisations de l’année 2019. L’augmentation concerne aussi les dépenses totales d’investissement qui passeront de 313 milliards de FCFA à 337 milliards de FCFA.

Tchad : une balade en cheval au festival des cultures nomades de Mongo

La 5ème édition du Festival des Cultures Nomades de Mongo s’est ouverte dimanche matin au village Touristique Termel, une localité située à quelques kilomètres du chef-lieu de la province du Guéra.

Danses traditionnelles (peul, arabe, Hadjarai), courses de chevaux et dromadaires, balades en chameau, cheval et âne, concours gastronomique et chants et contes, forum et débats sur le développement durable sont au programme du festival des cultures Nomades de Mongo.

Le lancement de l’évènement a eu lieu dimanche 29 décembre et a été présidé par le préfet du département du Guéra, Tom Dillo Hadjar.  Ce festival qui va durer trois jours (du 29 au 31 décembre 2019), vise à créer un moment d’échange entre les communautés tchadiennes et les touristes. C’est aussi une manière de promouvoir les valeurs des cultures tchadienne et arabe nomade.

Tchad : les journalistes demandent la libération d’Ali Hamata Achène

Ce correspondant de la radio Dja FM à Mongo dans la province du Guéra, a été interpellé dimanche 29 décembre.

L’union des radios privées du Tchad, dans un communiqué, a demandé la libération d’Ali Hamata Achène, correspondant de la chaîne de radio Dja FM. Le 26 décembre dernier, le journaliste avait été convoqué par un officier de police judiciaire puis placé en détention suite à une plainte du juge d’instruction de Mongo. Une détention qui est arrivé après la publication par Hamata Achène d’un post sur les réseaux sociaux, dans lequel il s’interroge sur la lenteur de la justice dans le traitement des dossiers.

Une décision que ne comprennent pas les membres de l’association des journalistes qui exigent la libération de leur confrère. « Si un journaliste ne vient pas chercher les informations qu’il diffuse, ils diront que ce sont des rumeurs, de fausses informations. Mais quand on vient à la recherche d’informations pour les mettre à la disposition du public, on dit que c’est une diffamation, un outrage à magistrat », regrette Mekondo Sony, président de l’Union des radios privées du Tchad.

Pour Mekondo Sony,  Ali Hamata Achène était en quête d’information et son arrestation est incompréhensible. « Nous demandons sa libération pure et simple, on ne peut pas le garder, il n’a rien fait ! », insiste-t-il.

L’Association des journalistes des radios privées, ne se limitent pas à la condamnation de l’arrestation d’Ali Hamata Achène. Celle-ci indique qu’elle tiendra pour seul responsable le juge à l’origine de la procédure.

SIDA : les victimes face à la stigmatisation

Le sujet était au centre d’une réunion initiée jeudi 26 décembre, par le conseil national de lutte contre le SIDA.

Réduire la stigmatisation et la discrimination que subissent les personnes vivants avec le Sida. C’était le sujet au centre de la réunion organisé par le Conseil national de lutte contre le SIDA. Il s’est agi d’un plaidoyer auprès des leaders d’opinion en vue de la réduction de la stigmatisation et de la discrimination subies par les personnes vivants avec les VIH.

C’était une occasion de donner aux leaders d’opinion un aperçu général sur l’évolution du VIH/SIDA au Tchad afin de mieux mobiliser pour une sensibilisation de la population sur les dangers de cette maladie. Leaders religieux, responsables sécuritaires et responsables des organisations de la société civile y ont pris part.

Le chef de service appui à la société civile et communautaire au secrétariat exécutif national du Conseil national de lutte contre le Sida, Mahamat Tahir Adam, a affirmé que le Tchad s’est engagé auprès de ses partenaires pour que 90% des personnes qui vivent avec le VIH/Sida soient dépistées, 90% des personnes infectées soient mises sous antirétroviral (ARV) et 90% des personnes sous ARV soient prises en charge.