Tchad : obsèques de Mateyan Bonheur sous fond de tensions

Grosse mobilisation samedi à Ndjamena à l’occasion des obsèques du motocycliste Mateyan Bonheur, tué le 4 novembre dernier par la protection du président de l’Assemblée nationale.

Ils étaient plusieurs milliers à accompagner le corps du motocycliste sur la dizaine de kilomètres que représente le parcours, allant de la morgue de l’hôpital général de Ndjamena à son domicile, puis au cimetière chrétien situé dans le IXe arrondissement de la capitale. Sa mort a suscité des tensions provoquant des heurts entre jeunes et services de sécurité depuis bientôt trois semaines.

La colère encore présente envers le pouvoir était lisible aussi bien sur les pancartes que les slogans scandés le long du parcours. C’est une expression du ras-le-bol d’une jeunesse vivant au quotidien le chômage et l’injustice comme le témoigne le représentant des conducteurs de moto-taxi, activité qu’exerçait faute de débouchés, Mateyan Bonheur, pourtant titulaire d’un master en droit : « Bonheur nous a dit, il fait le moto-taxi pour combattre les contraintes sociales ou encore les injustices sociales que mènent ceux qui gouvernent ce pays. Il n’a pas étudié pour faire le moto-taxi, c’était plutôt pour travailler. »

Sur le parcours, la police qui a encadré la marche s’est tenue à bonne distance. La moto d’un policier qui est tombée par hasard sur le cortège a été incendiée ainsi qu’un poste de police vide qui se trouvait sur son passage.

Tchad : Ibrahim Souleymane Bachar rétrogradé au grade de colonel

Cet officier général des forces armées a été sanctionné pour manquement à la discipline militaire et insubordination à la hiérarchie.

Ibrahim Souleymane Bachar est passé de général de brigade des forces armées et de Sécurité au grade de colonel. Cette rétrogradation est portée par le décret n° 2007 du 23 novembre 2019. Il a été sanctionné pour manquement à la discipline militaire et insubordination à la hiérarchie.

Tchad: les syndicats menacent d’entrer en grève à la fin du mois

Les syndicats exigent le rétablissement des primes et indemnités des fonctionnaires comme prévu dans l’accord signé il y a plus d’un an.

Au cours d’une réunion tenue samedi 23 novembre à Ndjamena, la plateforme syndicale, composée de plusieurs centrales syndicales, menace d’entrer de nouveau en grève à la fin du mois si le gouvernement ne respecte pas ses engagements pris le 26 octobre 2018. Cet accord avait mis fin à plusieurs mois de grève déclenchée par les mesures d’austérité imposées par le gouvernement pour faire face à une conjoncture économique intenable.

C’est un ultime coup de pression fait au gouvernement avant l’adoption du budget pour l’année 2020. Les syndicats exigent le rétablissement des primes et indemnités des fonctionnaires comme prévu dans l’accord signé il y a plus d’un an.

« Nous signons des accords avec le gouvernement de bonne foi et le budget qui est en confection indique clairement qu’il n’y a rien qui va dans le sens de l’amélioration de vie. Une assemblée générale de tous les travailleurs aura lieu pour déclencher les sanctions qu’il faut pour obliger le gouvernement à respecter ses engagements par rapport à l’accord du 26 octobre », explique Barka Michel, président de l’Union des syndicats du Tchad.

Les discussions sont ouvertes entre gouvernement et syndicats depuis début octobre. Trois réunions se sont tenues, mais elles ne sont pas satisfaisantes pour Conbatna Sataloum de la plateforme syndicale revendicative : « Nous trainons le pas par rapport au préalable, en ce qui concerne l’organisation du travail, etc. Ce qui nous intéresse, c’est le point du décret 687 qui coupe les indemnités. Nous aimerions aborder ce point et voir qu’est-ce qu’il y a lieu de faire après. Donc nous ne sommes pas encore satisfaits des avancées. »

Aucun membre du gouvernement n’a souhaité se prononcer. Une nouvelle rencontre est prévue, entre les deux parties, la semaine prochaine.

Tchad : une campagne sur la scolarisation des filles

Le sujet a été au centre d’une rencontre initiée par la coordination des organisations de la société civile pour le développement du Batha-Est, ce dimanche 24 novembre 2019.

« Allez les filles ! L’éducation pour chaque enfant », c’est le slogan qui a servi de balise à la rencontre de la coordination des organisations de la société civile pour le développement du Batha-Est. Ce dimanche dans la commune de Oum Hadjer, il s’est agi pour cette communauté de lancer une campagne de sensibilisation en faveur de la scolarisation des filles.

Ce sont plus de 600 personnes qui ont pris part à cet évènement, tous venus de cinq quartiers de la section n°2 de la commune d’Oum Hadjer.

Pour la coordination « Chaque enfant a le droit d’être éduqué ».

Logone Oriental : l’armée a un mois pour mettre fin à l’insécurité

C’est un ultimatum donné vendredi 22 novembre par le gouverneur de ladite province, Moussa Haroun Tirgo.

Depuis quelques temps, la province du Logone Oriental est le théâtre des enlèvements contre rançons et des coupeurs de route. Une situation qui entraine la population à vivre dans la psychose. Pour mettre fin à cette insécurité, le gouverneur de la province, Moussa Haroun laisse un mois aux forces de l’ordre. Un ultimatum qu’il a donné vendredi dernier au cours d’une rencontre qu’il a initié avec l’armée.

« Aucun militaire ne restera ici, aucun gendarme. Nous allons relocaliser ailleurs, la République est grande. D’ici un mois, si ce phénomène ne s’arrête pas, nous avons l’obligation d’affecter ailleurs », a affirmé le gouverneur.

Il entend s’installer à Larmanaye  pour superviser lui-même le déploiement des forces de l’ordre, pour un retour à la sécurité dans la zone. Il a également annoncé des sanctions en cas de non-respect des consignes.

L’insécurité n’est pas le seul point que veut combattre Moussa Haroun Tirgo. Il a également entretenu la population. Il a demandé aux parents d’envoyer  leurs enfants à l’école. Le gouverneur est revenu sur l’importance de la cohabitation pacifique et la collaboration avec les autorités.

Moundou : un homme grièvement blessé par des inconnus

La scène s’est déroulée dans la nuit de mercredi à jeudi au quartier Dombao à Moundou, dans la province du Logone occidental.

Sandjim, la trentaine a été grièvement blessé à la tête par deux hommes à bord d’une moto. Le drame a eu lieu au quartier Dombao à Moundou, dans la province du Logone occidental.

Le jeune homme après avoir pris part à une « tontine », est allé retrouver son épouse. Sa femme et lui ont emprunté un véhicule pour regagner leur domicile. Ils ont été déposés en voiture sur la voie bitumée à des centaines de mètres du domicile. En parcourant le reste du trajet à pied, deux hommes à bord d’une moto ont surgi.

Les individus ont arraché le téléphone de la victime, et l’ont poignardé de plusieurs coups de couteau à la tête avant de prendre la fuite. La victime a été transportée d’urgence à l’hôpital.

Des scènes pareilles deviennent légion dans la ville de Moundou. Une situation qui mérite que les autorités se regardent de plus près.

Des citoyens sont régulièrement agressés dans les quartiers de la ville de Moundou par des hommes qui circulent à moto. Ils sont le plus souvent introuvables après leurs actes.

Tchad : des officiers généraux nommés

Quatre officiers généraux ont été nommés par le décret n° 1976 du 19 novembre 2019.

Le décret n° 1976 du 19 novembre 2019 porte nomination des officiers généraux et supérieurs des forces de défense et de sécurité à des postes de responsabilité au ministère délégué à la Présidence chargé de la défense nationale, de la sécurité, des anciens combattants et des victimes de guerre.

État-major particulier : Général de division aérienne Gninguengar Mandjita, en remplacement du général de brigade Tahir Ibrahim Djouma, appelé à d’autres fonctions.

Chef d’état-major particulier : Colonel Souleyman Abakar Adam, en remplacement du général de brigade Mianro Samson, appelé à d’autres fonctions.

Direction de la coopération militaire
Directeur : Général de brigade Ousmane Brahim Djouma en remplacement de Colonel Ngaro Amadou Ahidjo, appelé à d’autres fonctions.
Directeur adjoint : Lieutenant-colonel Hamit Chaltout Dalma, maintenu.

Développer le Tchad avec la Diaspora

Le président Idriss Déby a appelé mardi 19 novembre, à « l’implication de la diaspora à l’effort de développement » du Tchad.

Selon lui, « partout ailleurs, une diaspora responsable, animée par son fort désir de voir son pays d’origine se développer voit le jour. Il est de la responsabilité du ministère des Affaires Étrangères et des chefs des missions diplomatiques et consulaires, de tout mettre en œuvre, pour sensibiliser, mobiliser et accompagner, nos compatriotes établis à l’étranger, qui ont beaucoup à apporter à notre pays. »

Le Gouvernement « créera toutes les conditions nécessaires pour une synergie d’actions avec la diaspora et pour sa participation effective à la mise en œuvre des priorités de la Vision 2030 : le Tchad que nous voulons », a-t-il déclaré, expliquent que « l’ambition à sortir le Tchad des sentiers battus et des clichés indignes, nous détermine plus que jamais, à faire valoir toutes nos potentialités, nos avantages comparatifs et nos capacités réelles de maîtrise de notre destin national. »

« Ce ne sont pas les atouts qui manquent à notre pays, il suffit de leur donner l’agencement cohérent qui fait défaut », a-t-il assuré.

Il a souligné que « la prospérité économique et sociale à laquelle nous aspirons à travers la mise en œuvre de « la Vision 2030 : le Tchad que voulons », ne peut se réaliser sans la paix, la stabilité et la sécurité dans notre pays et notre voisinage. »

L’expansion du terrorisme au Sahel et dans le bassin du Lac-Tchad, ainsi que les crises et conflits dans les pays voisins obligent l’Etat à consacrer une part importante de son budget annuel à la sécurité, au détriment des programmes de développement socio-économique.

Les conflits dans les pays voisins et l’insécurité provoquée par Boko Haram, ont eu des « répercussions extrêmement graves » sur l’économie. « Toutes nos exportations et importations vers le Nigeria, notre premier partenaire économique, la Libye et la RCA, sont brutalement arrêtées, causant un énorme manque à gagner, et entraînant une cherté de vie sans précédent dans notre pays », a déploré le président de la République.

A cette longue perturbation des circuits commerciaux, s’ajoute le retour massif au Tchad de plus de 500.000 ressortissants rapatriés de la Libye et de la RCA, sans compter la présence depuis 2003 de centaines des milliers de réfugiés en provenance des pays voisins.

Le président a également rappelé que l’ensemble du Sahel est victime « des conséquences de l’intervention de l’OTAN en Libye, en 2011 ». Il a qualifié cette situation de « véritable désastre pour lequel l’Afrique n’a aucune responsabilité à assumer ».

Tchad : près de 68% de la population défèquent à l’air libre

Cette information a été révélée mardi 19 novembre, lors de la célébration de la journée mondiale des toilettes.

Les statistiques officielles en République tchadienne démontrent que près de 68% de la population défèquent encore à l’air libre et en moyenne 10% ont accès à un assainissement de base, ce qui donne un taux d’assainissement de 33% en milieu urbain et seulement 3% en milieu rural.

Selon Harouna Abdoul, directeur de l’assainissement du ministère tchadien de l’Environnement, de l’Eau et de la Pêche, le Tchad perd chaque année 79 milliards de francs CFA (environ 120,5 millions d’euros) à cause d’un mauvais assainissement.

Bon à savoir, le gouvernement tchadien en 2018 avait élaboré une feuille de route pour éliminer la défécation à l’air libre d’ici 2030.

Tchad : des exposés-débats à la semaine l’entrepreneuriat

La semaine de l’entrepreneuriat s’est ouverte ce lundi à N’Djamena. Elle a lieu du 18 au 24 novembre 2019.

L’évènement est placé sous le thème : « entrepreneuriat inclusif pour un développement intégré, profitable à toutes les couches sociales ».

Au programme de cette semaine, plusieurs activités sont prévues, notamment des exposés-débats, des formations ou encore des caravanes de jeunes entrepreneurs. Plusieurs panélistes vont intervenir pour partager leur expérience dans diverses thématiques.

Mabel Adekambi, entrepreneuse béninoise, explique être venue découvrir ce qui se fait au Tchad en matière d’entrepreneuriat. Elle souhaite également partager son expérience sur différentes thématiques et dit apprécier cette occasion de rencontrer des nombreux acteurs.

Ce rendez-vous de l’entrepreneuriat réjouit les participants qui se disent satisfaits des conditions d’organisation.