Logone Oriental : l’armée a un mois pour mettre fin à l’insécurité

C’est un ultimatum donné vendredi 22 novembre par le gouverneur de ladite province, Moussa Haroun Tirgo.

Depuis quelques temps, la province du Logone Oriental est le théâtre des enlèvements contre rançons et des coupeurs de route. Une situation qui entraine la population à vivre dans la psychose. Pour mettre fin à cette insécurité, le gouverneur de la province, Moussa Haroun laisse un mois aux forces de l’ordre. Un ultimatum qu’il a donné vendredi dernier au cours d’une rencontre qu’il a initié avec l’armée.

« Aucun militaire ne restera ici, aucun gendarme. Nous allons relocaliser ailleurs, la République est grande. D’ici un mois, si ce phénomène ne s’arrête pas, nous avons l’obligation d’affecter ailleurs », a affirmé le gouverneur.

Il entend s’installer à Larmanaye  pour superviser lui-même le déploiement des forces de l’ordre, pour un retour à la sécurité dans la zone. Il a également annoncé des sanctions en cas de non-respect des consignes.

L’insécurité n’est pas le seul point que veut combattre Moussa Haroun Tirgo. Il a également entretenu la population. Il a demandé aux parents d’envoyer  leurs enfants à l’école. Le gouverneur est revenu sur l’importance de la cohabitation pacifique et la collaboration avec les autorités.

Moundou : un homme grièvement blessé par des inconnus

La scène s’est déroulée dans la nuit de mercredi à jeudi au quartier Dombao à Moundou, dans la province du Logone occidental.

Sandjim, la trentaine a été grièvement blessé à la tête par deux hommes à bord d’une moto. Le drame a eu lieu au quartier Dombao à Moundou, dans la province du Logone occidental.

Le jeune homme après avoir pris part à une « tontine », est allé retrouver son épouse. Sa femme et lui ont emprunté un véhicule pour regagner leur domicile. Ils ont été déposés en voiture sur la voie bitumée à des centaines de mètres du domicile. En parcourant le reste du trajet à pied, deux hommes à bord d’une moto ont surgi.

Les individus ont arraché le téléphone de la victime, et l’ont poignardé de plusieurs coups de couteau à la tête avant de prendre la fuite. La victime a été transportée d’urgence à l’hôpital.

Des scènes pareilles deviennent légion dans la ville de Moundou. Une situation qui mérite que les autorités se regardent de plus près.

Des citoyens sont régulièrement agressés dans les quartiers de la ville de Moundou par des hommes qui circulent à moto. Ils sont le plus souvent introuvables après leurs actes.

Tchad : des officiers généraux nommés

Quatre officiers généraux ont été nommés par le décret n° 1976 du 19 novembre 2019.

Le décret n° 1976 du 19 novembre 2019 porte nomination des officiers généraux et supérieurs des forces de défense et de sécurité à des postes de responsabilité au ministère délégué à la Présidence chargé de la défense nationale, de la sécurité, des anciens combattants et des victimes de guerre.

État-major particulier : Général de division aérienne Gninguengar Mandjita, en remplacement du général de brigade Tahir Ibrahim Djouma, appelé à d’autres fonctions.

Chef d’état-major particulier : Colonel Souleyman Abakar Adam, en remplacement du général de brigade Mianro Samson, appelé à d’autres fonctions.

Direction de la coopération militaire
Directeur : Général de brigade Ousmane Brahim Djouma en remplacement de Colonel Ngaro Amadou Ahidjo, appelé à d’autres fonctions.
Directeur adjoint : Lieutenant-colonel Hamit Chaltout Dalma, maintenu.

Développer le Tchad avec la Diaspora

Le président Idriss Déby a appelé mardi 19 novembre, à « l’implication de la diaspora à l’effort de développement » du Tchad.

Selon lui, « partout ailleurs, une diaspora responsable, animée par son fort désir de voir son pays d’origine se développer voit le jour. Il est de la responsabilité du ministère des Affaires Étrangères et des chefs des missions diplomatiques et consulaires, de tout mettre en œuvre, pour sensibiliser, mobiliser et accompagner, nos compatriotes établis à l’étranger, qui ont beaucoup à apporter à notre pays. »

Le Gouvernement « créera toutes les conditions nécessaires pour une synergie d’actions avec la diaspora et pour sa participation effective à la mise en œuvre des priorités de la Vision 2030 : le Tchad que nous voulons », a-t-il déclaré, expliquent que « l’ambition à sortir le Tchad des sentiers battus et des clichés indignes, nous détermine plus que jamais, à faire valoir toutes nos potentialités, nos avantages comparatifs et nos capacités réelles de maîtrise de notre destin national. »

« Ce ne sont pas les atouts qui manquent à notre pays, il suffit de leur donner l’agencement cohérent qui fait défaut », a-t-il assuré.

Il a souligné que « la prospérité économique et sociale à laquelle nous aspirons à travers la mise en œuvre de « la Vision 2030 : le Tchad que voulons », ne peut se réaliser sans la paix, la stabilité et la sécurité dans notre pays et notre voisinage. »

L’expansion du terrorisme au Sahel et dans le bassin du Lac-Tchad, ainsi que les crises et conflits dans les pays voisins obligent l’Etat à consacrer une part importante de son budget annuel à la sécurité, au détriment des programmes de développement socio-économique.

Les conflits dans les pays voisins et l’insécurité provoquée par Boko Haram, ont eu des « répercussions extrêmement graves » sur l’économie. « Toutes nos exportations et importations vers le Nigeria, notre premier partenaire économique, la Libye et la RCA, sont brutalement arrêtées, causant un énorme manque à gagner, et entraînant une cherté de vie sans précédent dans notre pays », a déploré le président de la République.

A cette longue perturbation des circuits commerciaux, s’ajoute le retour massif au Tchad de plus de 500.000 ressortissants rapatriés de la Libye et de la RCA, sans compter la présence depuis 2003 de centaines des milliers de réfugiés en provenance des pays voisins.

Le président a également rappelé que l’ensemble du Sahel est victime « des conséquences de l’intervention de l’OTAN en Libye, en 2011 ». Il a qualifié cette situation de « véritable désastre pour lequel l’Afrique n’a aucune responsabilité à assumer ».

Tchad : près de 68% de la population défèquent à l’air libre

Cette information a été révélée mardi 19 novembre, lors de la célébration de la journée mondiale des toilettes.

Les statistiques officielles en République tchadienne démontrent que près de 68% de la population défèquent encore à l’air libre et en moyenne 10% ont accès à un assainissement de base, ce qui donne un taux d’assainissement de 33% en milieu urbain et seulement 3% en milieu rural.

Selon Harouna Abdoul, directeur de l’assainissement du ministère tchadien de l’Environnement, de l’Eau et de la Pêche, le Tchad perd chaque année 79 milliards de francs CFA (environ 120,5 millions d’euros) à cause d’un mauvais assainissement.

Bon à savoir, le gouvernement tchadien en 2018 avait élaboré une feuille de route pour éliminer la défécation à l’air libre d’ici 2030.

Tchad : des exposés-débats à la semaine l’entrepreneuriat

La semaine de l’entrepreneuriat s’est ouverte ce lundi à N’Djamena. Elle a lieu du 18 au 24 novembre 2019.

L’évènement est placé sous le thème : « entrepreneuriat inclusif pour un développement intégré, profitable à toutes les couches sociales ».

Au programme de cette semaine, plusieurs activités sont prévues, notamment des exposés-débats, des formations ou encore des caravanes de jeunes entrepreneurs. Plusieurs panélistes vont intervenir pour partager leur expérience dans diverses thématiques.

Mabel Adekambi, entrepreneuse béninoise, explique être venue découvrir ce qui se fait au Tchad en matière d’entrepreneuriat. Elle souhaite également partager son expérience sur différentes thématiques et dit apprécier cette occasion de rencontrer des nombreux acteurs.

Ce rendez-vous de l’entrepreneuriat réjouit les participants qui se disent satisfaits des conditions d’organisation.

Déclaration et l’enregistrement des naissances : les acteurs en formation

Le secrétaire général provincial du Guera, Djirembété Dingamadji a présidé lundi matin à Mongo, la cérémonie d’ouverture de l’atelier de formation des acteurs intervenant dans la déclaration et l’enregistrement des naissances.

Pendant trois jours de formation, les acteurs sont formés sur les procédures légales en vigueur, en présence des responsables administratives, civils, militaires, traditionnels et religieux de la province.

L’atelier a lieu en partenariat avec l’unicef. Un enregistrement des naissances assez faible Selon l’Unicef, le Tchad a une population jeune, qui voit sa protection et son accès à des opportunités compromis par le manque d’un document primordial : un acte de naissance. Chaque année, un grand nombre de nouveau-nés viennent grossir les rangs des personnes invisibles aux yeux de la loi.

D’après Florina Pirlea, statisticienne au sein du Groupe de gestion des données sur le développement de la Banque mondiale, l’enregistrement d’une naissance par les autorités administratives d’un pays fournit une preuve permanente et officielle de l’existence d’un enfant. En Afrique subsaharienne, le taux d’enregistrement des naissances en milieu rural est très faible. Selon les enquêtes disponibles les plus récentes, moins de 10 % des enfants de moins de cinq ans en Éthiopie, au Tchad et en Zambie avaient été déclarés à l’état civil au moment de l’enquête.  Dans ces trois pays, ainsi que dans quelques autres, l’enregistrement des naissances en milieu urbain est également inférieur à 50 %.

Affaire Bonheur Mateyan Manayel : l’impunité des militaires au Tchad

Le collectif des avocats du jeune Bonheur Manayel, conducteur de moto-taxi tué mi-novembre dernier, dénonce l’impunité dont font, selon eux, l’objet les auteurs de ce meurtre.

En dépit du communiqué du parquet annonçant l’interpellation de quatre militaires à la suite de la mort, le 4 novembre dernier, de Bonheur Mateyan Manayel, le jeune chauffeur de moto-taxi tué sur le passage du convoi du président de l’Assemblée nationale, ceux-ci sont toujours libres.

Et ce, malgré les tentatives de manifestation des jeunes pour exiger leur arrestation. Une situation qui soulève à nouveau la question de l’impunité dont jouissent les militaires, policiers et gendarmes, coupables des bavures ou crime au Tchad.

Fausse interpellation ?

Deux jours après la mort de ce jeune, le parquet de N’Djamena a annoncé avoir interpellé les éléments chargés de la protection du président de l’Assemblée nationale. Tous sont accusés de « meurtre et de complicité de meurtre ».

Cette information ne semble pas tout à fait vraie selon l’un des avocats de la famille de la victime, Salomon Nodjitoloum.

« Nous nous sommes rapprochés du procureur de la République pour demander l’issue de la procédure. Mais tout ce que nous avons pu obtenir, que c’est le premier substitut du procureur qui gère le dossier. Nous nous sommes rapprochés également de la section nationale de recherche judiciaire (SNRJ) et là aussi on ne nous a pas répondu. Tout ce que nous avons pu obtenir, c’est la liste des quatre éléments dont deux policiers, un gendarme et un militaire membre de la Garde nationale et nomade du Tchad (GNT). Et donc c’est à ce moment qu’on a appris que les quatre éléments sont libres de leurs mouvements. Ils sont toujours en train de protéger le président de l’Assemblée nationale. Ce n’est pas normal », soutient-il.

D’autres victimes de bavures

Bonheur Manayel n’est pas la seule victime des forces de l’ordre. Les Tchadiens se souviennent encore du jeune  Richard Mbaiguedem  mort après huit jours de détention dans un commissariat en mai dernier ou encore du jeune Abachou Ousmane froidement abattu lors d’une manifestation contre le viol d’une lycéenne en février 2017. Ces crimes sont restés  jusque-là impunis.

« La justice qui est censé être indépendante et jouer pleinement son rôle de régulateur dans la société se trouve être prise en otage par des hommes gradés, des généraux qui sont plus puissants que les magistrats et qui leur intiment pratiquement des ordres dans le cadre de règlement de certaines affaires. C’est une situation regrettable par ce que la justice c’est le dernier rempart pour le citoyen faible face aux attitudes du plus fort. Mais si aujourd’hui la justice est aux ordres du plus fort, mais le plus faible sera acculé. Et quand un homme est acculé c’est très  dangereux », affirme Frédéric Nanadjingué, avocat au barreau du Tchad.

La DW a tenté sans succès de recueillir la réaction du ministre tchadien de la Justice, Djimet Arabi. Le premier substitut du procureur, Gérard Nédéou contacté n’a pas également souhaité accorder une interview sur le sujet.

Justice pour Richard Mbaïguedem

Au cours d’une conférence de presse tenu  samedi (16 novembre) à N’Djaména, le collectif des avocats de la famille de Richard Mbaidiguim, décédé en mai, suite à des actes de torture dans un commissariat de police de la capitale tchadienne, dénoncent un déni de justice. Les avocats interpellent les autorités à rétablir la famille dans ses droits.

Après la mort de Richard Mbaïguedem le 08 mai 2019, une plainte a été déposée pour « détention arbitraire et torture », informe l’un des avocats de sa famille, Frédéric Nanadjingué. « Le jeune homme de 19 ans a fait l’objet d’une détention dans les locaux du commissariat du 6e arrondissement de N’Djamena suite à une bagarre avec un jeune de sa tranche d’âge », rappelle-t-il.

Tchad : cinq villageois tués par Boko Haram

Boko Haram a encore frappé, le groupe jihadiste, a tué cinq villageois dans l’Ouest du Tchad, où il multiplie les attaques meurtrières.

« Deux ont été égorgés et trois abattus par balle », a précisé Sadick Khatir, secrétaire général du département du Lac.

Leurs corps ont été retrouvés samedi, mais l’attaque aurait eu lieu plus tôt dans la semaine, selon une source à la préfecture locale, s’exprimant sous couvert d’anonymat. « Les villageois sont sortis des zones protégées par l’armée », a ajouté cette source.

Autour du lac Tchad, où Boko Haram entretient des camps d’entraînement, les attaques attribuées au groupe terroriste se multiplient depuis juin 2018, aussi bien au Tchad qu’au Niger, au Nigeria et au Cameroun.

Au Tchad, début septembre, Boko Haram avait tué sept personnes en une semaine, quatre civils et trois militaires, dans cette région.

Le 14 août, une kamikaze de Boko Haram selon l’armée, avait tué six personnes en faisant exploser sa veste piégée dans la cour d’un chef traditionnel de la province.

Depuis 2015, les pays de la région luttent contre ces jihadistes au sein de la Force multinationale mixte (FMM), une coalition militaire régionale engagée autour du lac Tchad avec l’aide de comités de vigilance composés d’habitants.

Mouvements djihadistes : des troupes tchadiennes sollicitées pour renforcer Barkhane

Ce secteur aux frontières du Mali, du Burkina Faso et du Niger est la cible d’attaques nourries de mouvements djihadistes, obligeant les États africains et la France à décider d’un réajustement du dispositif de combat de cette coalition.

Cela fait plusieurs semaines que la question était à l’ordre du jour. Face aux assauts répétés des mouvements djihadistes contre les vastes territoires de la zone des trois frontières, il faut reconcentrer les forces sur cette partie du Sahel.

Pour cela, les forces tchadiennes sont sollicitées pour renforcer Barkhane. Mais Idriss Déby, qui a déjà envoyé plusieurs milliers d’hommes en opération extérieure, a refusé pendant longtemps avant de céder sur le principe, après la visite de la ministre française des Armées lors de sa tournée régionale il y a 10 jours. Principe qui a été acté au cours d’une réunion ministérielle à Ouagadougou dans la foulée.

Le sujet a aussi été abordé lors de la rencontre de travail que le chef de l’État tchadien a eue avec ses homologues français, nigérien et malien il y a quelques jours en marge du forum de Paris sur la paix.

Il devrait y avoir assez rapidement une réunion de coordination des chefs d’états-majors des pays engagés pour préparer un plan de redéploiement qui sera soumis aux chefs d’État.