Jeudi noir au Tchad : la CTDDH scandalisé par le nombre de morts

L’organisation tchadienne des droits de l’homme exprime son horreur devant les tueries et les violences intenses qui ont eu lieu lors des manifestations dans plusieurs villes tchadiennes le 20 octobre 2022.

Le consensus tchadien sur les droits de l’homme se dit scandalisé par le nombre énorme de morts et de blessures humaines qui ne peuvent être justifiés d’aucune façon même si ces manifestations ne sont pas justifiées.

L’accord condamne également l’extrême brutalité, la destruction de biens et les discours haineux, dont les images circulent dans le monde entier sur les réseaux sociaux qui montrent une fois de plus un manque de contrôle de soi et une utilisation inacceptable d’armes de toutes sortes supposément manifestations pacifiques.

L’accord suit de près l’évolution de la situation, y compris la mise en œuvre de l’état d’urgence et les résultats des enquêtes annoncés par le gouvernement. Ils appellent toutes les parties impliquées dans la vie sociale et politique à faire preuve de maîtrise de soi et préfèrent le dialogue comme moyen de résoudre cette crise

La CTDDH présente ses condoléances à toutes les familles des victimes et prompt rétablissement à tous les blessés.

Tchad : les sept partis politiques interdits d’activités publiques après les marches

Le ministre de l’administration du territoire, de la décentralisation et de la bonne gouvernance M. Limane Mahamat, met en application la décision du Premier ministre de suspendre des partis politiques.

Le Premier ministre de transition, Saleh Kebzabo a annoncé, à l’issue d’une conférence de presse,  la suspension des partis politiques impliqués dans les manifestations de la marche du 20 octobre 2022.

Par un arrêté le ministre de l’Administration du territoire, de la décentralisation et de la bonne gouvernance Limane Mahamat, suspend les activités des partis politiques recensés pour une période de trois (03) mois sur l’ensemble du territoire national. Il s’agit entre autres :

  • Parti Les Transformateurs
  • Parti Les Patriotes
  • Parti Front Populaire pour la Libération
  • Parti Socialiste Sans Frontière
  • AL Tchakadoum
  • Rassemblement pour la Justice et l’Égalité des Tchadiens
  • Parti des Démocrates pour le Renouveau.

Tchad : un journaliste « tué » dans les manifestations (Témoin)

Tchad : l’École de journalisme de Lille rend hommage au journaliste tué le 20 octobre

L’École supérieure de journalisme de Lille, a rendu hommage à Narcisse Oredje, son ancien étudiant tué par balle pendant la répression des manifestations du 20 octobre 2022.

Lauréat de licence à l’École de journalisme de Lille, le journaliste Narcisse Oredje en service à Radio Cefod a été fauché par balle à l’issue des répressions des manifestations du 20 octobre 2022. « L’ESJ Lille très attristée d’apprendre le décès d’un ancien de la Licence, Journalisme Multimédia, @NarcisseOredje, tué par balle ce matin à N’djamena. » Tel est le message publié par l’école formatrice.

Le journaliste était brillant aprrend-on : « Major de sa promo, Narcisse était un étudiant et un journaliste brillant. »

La manifestation du 20 octobre, à l’origine d’au moins 50 morts d’après le Premier ministre Saleh Kebzabo, a été initiée pour contester une succession dynastique et la remise du pouvoir aux civils.

Tchad : un journaliste tué par balle au cours des manifestations du 20 octobre

Tchad : manifestation du 20 octobre, le FACT apporte son soutien au peuple tchadien

Le Front national pour l’alternance et la concorde (FACT), à travers un communiqué condamne les meurtres des manifestants victimes des répressions pendant les manifestations du 20 octobre 2022.

Ce jour 20 octobre 2022 marquant la fin officielle de la transition militaire au Tchad, les forces vives de la nation ont appelé à des manifestations pour protester contre la reconduction pour 24 mois d’un régime d’exception contrairement à ses promesses de transfert du pouvoir aux civils au terme de 18 mois aux commandes du pays.

« Fort malheureusement une féroce répression s’est abattue sur les manifestants et on dénombre plusieurs morts et blessés parmi lesquels on dénombre l’artiste Ray’s Kim dont le pronostic vital est engagé selon certaines sources. Que les âmes de toutes les victimes de cette barbarie reposent en paix. Le FACT tient à présenter ses condoléances les plus attristées aux familles éplorées et souhaite un prompt rétablissement aux blessés. », S’indigne le mouvement rebelle.

Le FACT dans son communiqué condamne fermement : « ces meurtres des manifestants pacifiques dont le seul crime est d’avoir fait usage de leur droit constitutionnel de manifester. Les auteurs de ces crimes doivent être identifiés et traduits en justice. »

Par ailleurs, le FACT lance un appel à la communauté internationale afin qu’elle soutienne le peuple tchadien dans sa lutte en quête de liberté et de démocratie face à une junte qui a renié ses engagements qui lui ont permis d’échapper aux sanctions internationales en rompant l’ordre constitutionnel.

Tchad : Moussa Faki Mahamat condamne la répression des manifestants

Le président de la Commission de l’Union africaine, le tchadien Moussa Faki Mahamat condamne la répression des manifestations à l’origine de plusieurs morts.

Sur son compte Twitter on peut lire : « Je condamne fermement la repression des manifestations ayant entrainé mort d’hommes au Tchad. J’appelle les parties au respect des vies humaines et des biens et à privilégier les voies pacifiques pour surmonter la crise. »

Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine fait cette publication dans un contexte ou plusieurs personnes ont été tuées ce 20 octobre 2022, sur l’ensemble du pays.

A l’ouverture du dialogue national inclusif et souverain le 20 août 2022,  a appelé les Tchadiens à une réconciliation sincère. Dans son discours Moussa Faki Mahamat a déclaré qu’il : « est grand temps de stopper la spirale de la violence, les guerres, les rebellions. »

Plus d’une trentaine de morts ont été signalés à N’Djamena et dans les autres circonscriptions du pays, suite à la répression des manifestations pour demander le départ de Mahamat Idriss Deby.

Tchad : un journaliste tué par balle au cours des manifestations du 20 octobre

Tchad : répression sanglante des manifestants, la France se désolidarise

Suite à la répression des manifestants de ce 20 octobre 2022, soldé par de nombreux décès, la diplomatie française laisse entendre que son pays n’est pas impliqué.

Des Tchadiens sont sortis ce matin dans tout le pays pour demander de remettre le pouvoir aux civils, promesse faite par le Conseil militaire de transition en avril 2021. Ce 20 octobre marque la fin de la transition annoncé par la junte Mahamat Idriss Deby est toujours au pouvoir. Il a été investi pour assurer la transition pendant 24 mois supplémentaires.

En guise de contestation, des manifestations ont été initiées par les leaders des partis politiques et des acteurs des organisations de défense de droits de l’Homme et de la société civile. Pour contenir les manifestants, les forces de l’ordre font usage des gaz lacrymogènes et des tirs à balles réelle.

Accusé d’être le soutien du pouvoir en Place, le ministère français des Affaires étrangères se dédouane. « violences sont survenues ce matin au Tchad, avec notamment l’utilisation d’armes létales contre les manifestants, ce que la France condamne», déclare la diplomatie française. Il ajoute que : «La France ne joue aucun rôle dans ces évènements, qui relèvent strictement de la politique intérieure du Tchad

« Les fausses informations sur une prétendue implication de la France n’ont aucun fondement», conclu le communiqué.

Tchad : marche du peuple du 20 octobre, un policier et plusieurs manifestants morts

Déjà plusieurs cas de décès signalés suite aux manifestations de ce 20 octobre 2022. Après le journaliste tué, des corps sont superposés dans morgues du pays.

Les manifestations se poursuivent au Tchad malgré les répressions. Les éléments de forces de l’ordre et de défense font usage des tirs de gaz lacrymogène et des balles réels pour contenir les manifestations. Les manifestants ont répondu à l’appel du président des Transformateurs, Succès Masra et d’autres leaders de partis politiques et organisations de la société civile.

Dans la ville de N’Djamena, les agents de la Croix rouge ont acheminé les dépouilles des manifestants vers la morgue.  Dès 8 heures du matin, plus de 10 corps étaient déjà posés à la morgue de l’hôpital de l’Union. L’un des corps a été recouvert par le drapeau tricolore du Tchad.

Parmi les dépouilles déposées à la morgue on signale celle d’un policier.  Ce dernier a succombé aux blessures à l’hôpital central de N’Djamena. Les morgues des hôpitaux de Moundou dans le Logone occidental, Abéché dans le Ouaddaï, Bébédja et Koumra enregistrent reçoivent également des cadavres.

Plusieurs autres manifestants dans des états critiques sont pris en charge dans les hôpitaux. Le bilan pourrait s’alourdir dans l’après-midi.

Cette marche violemment réprimée est organisée pour contester une succession dynastique au Tchad et demander le départ de Mahamat Idriss Deby.

Tchad : un journaliste tué par balle au cours des manifestations du 20 octobre

Tchad : un journaliste tué par balle au cours des manifestations du 20 octobre

Oredje Narcisse, journaliste à la radio CEFOD a reçu une balle ce 20 octobre 2022, alors qu’il couvrait une manifestation de l’opposition pour demander le départ de Mahamat Idriss Deby du pouvoir.

Les Tchadiens de tout bord sont sortis très tôt pour demander le départ de Mahamat Idriss Deby et le transfert du pouvoir aux civils après 18 mois de transition. L’appel à manifester a été lancé par les leaders des partis politiques et des organisations de la société  civile. Ainsi les pneus sont brûlés dans plusieurs provinces en guise de protestation. Les forces de l’ordre ont fait usage des gaz lacrymogènes et des tirs à feu pour disperser les manifestants.

Le journaliste, Oredje Narcisse présent sur les lieux de manifestations, précisément au quartier Chagoua aux alentours de l’ambassade des États-Unis à son domicile a été atteint par balle. L’homme de média en service à la radio CEFOD a succombé à ses blessures. Des morts et de nombreux blessés sont également signalés à Moundoun, Abéché et à N’Djamena où la manifestation est plus violente.

Pour mémoire, après la mort au front de l’ancien président Idriss Deby, les militaires qui ont pris le pouvoir sous l’appellation, Conseil militaire de transition (CMT) ont fait la promesse de passer la main aux civils après 18 mois de transition. Avant la date du 20 octobre qui marque la fin de 18 mois de transition, Mahamat Idriss Deby a été investi, président de la transition.

Les leaders de l’opposition dont Succès Masra et des organisations de la société civile contestent cette continuité et disent non à une succession dynastique au Tchad.

Tchad : interdiction de la manifestation du parti politique ‘’Altakhadoum’’

Le ministère de la Sécurité a interdit ce jour la marche pacifique du parti politique ‘’Altakhadoum’’ prévue le 20 octobre 2022.

La marche ou Manifestation dite Pacifique du Parti Politique ‘’Altakhadoum’’ ainsi que de certaines Organisations de la Société Civile, prévue le jeudi 20 Octobre 2022 est strictement interdite. C’est une décision du ministre  de la Sécurité publique et de l’Immigration, Daoud Yaya Brahim.

Le motif évoqué est : « le non-respect du délai légal de dépôt qui est de cinq (05) jours francs, conformément au Décret N° 193/INT-SÛR du 06 Novembre 1962, portant Règlementation des Manifestations sur la Voie Publique ainsi que le Communiqué N° 041/PCMT/PMT/MSPI/DGM/2021 du 07 Mai 2021, portant Autorisation des Marches et Manifestations Publiques. »

D’après le président du parti, Seffadine Mahamat Adoum cette marche vise à lutter : « contre la dévolution dynastique tant décriée par le peuple Tchadien soucieux de l’avenir du pays ainsi que par la communauté internationale. » La démarche a été introduite le 17 octobre dernier.

Tchad : Mahamat Idriss Deby s’incline devant la mémoire des soldats morts au Mali

Le président de transition, Mahamat Idriss Deby a rendu hommage au quatre Casque bleu tchadien morts suite à l’explosion d’un engin explosif improvisé dans le nord du Mali.

Lundi dernier, trois Casque bleu de la mission de l’ONU au Mali ont été tués par l’explosion d’un engin explosif improvisé lors d’une patrouille de déminage à Tessalit dans le nord du Mali. L’information a été donnée par la Minusma. Hier la mission a annoncé qu’un quatrième soldat a été tué.

Mahamat Idriss Deby a laissé ce message sur sa page Facebook. « Je m’incline devant la mémoire de nos valeureux soldats tombés à Tessalit suite à l’explosion d’une mine télécommandée. Je souhaite un prompt rétablissement aux soldats blessés qui reçoivent actuellement les soins à Kidal et au Sénégal et dont nous suivons la situation de près. Le sang versé de nos soldats ne restera pas impuni. Cette triste circonstance nous rappelle l’ampleur de la menace qui pèse au quotidien sur nos pays. L’hydre terroriste doit impérativement être écrasée si l’on veut éviter la déchéance de nos Etats. »

L’ONU et quelques institutions internationales ont également condamnés cette ‘’lacheté’’. « Les attaques contre les Casques bleus peuvent constituer des crimes de guerre au regard du droit international », a indiqué le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.