Coopération : le Tchad et le Cameroun lancent un outil virtuel pour sécuriser le transit

Les cadres des douanes du Tchad et du Cameroun ont au cours d’une séance de travail du 4 décembre 2024, présenté un nouveau système numérique visant à améliorer la gestion du transit entre les deux pays.

La séance de travail, a été conduite le directeur des Études, de la Législation douanière et du contentieux, Abakar Ahmed Choukou. La partie camerounaise était représenté Manto Teignegou Claudia, point focal pour la facilitation du projet visant à améliorer le corridor Douala-Ndjamena (PCDN).

Selon la cheffe de la délégation, cette rencontre vise à recueillir auprès de l’administration douanière les observations spécifiques pour intégrer dans le processus opérationnel de ladite plate-forme digitale.

L’initiative bénéficie d’un appui technique de la Banque Mondiale à travers une bourse de fret qui vise à simplifier les procédures des opérations dans les différents checkpoints et assurer une meilleure traçabilité des cargaisons pendant le transit afin de garantir une bonne prise en charge dans les bureaux de destination.

« Une initiative saluée par le staff des douanes tchadiennes qui a saisi l’opportunité pour faire quelques suggestions constructives avant la finalisation de ce dispositif en mettant un accent particulier sur les surcoûts qui risqueront de s’y greffer. »

Le Fonds africain de développement accorde 6,67 milliards de FCFA au Tchad

L’enveloppe du guichet concessionnel du Groupe de la Banque africaine de développement vise à renforcer les efforts de stabilisation du bassin du lac Tchad.

 

Le Conseil d’administration du Fonds africain de développement a approuvé le 5 novembre 2024, le financement d’un projet qui vise à prévenir les risques par la stabilisation du bassin du lac Tchad. Les fonds serviront à renforcer les efforts de stabilisation du bassin du lac Tchad, région en proie depuis plusieurs années à une crise sécuritaire et l’une des plus affectée au monde par les effets des changements climatiques. Le montant de l’enveloppe s’élève à 17,97 millions de dollars américains.

Cette enveloppe du guichet concessionnel du Groupe de la Banque africaine de développement, est constituée d’un don de 11,11 millions de dollars au Tchad, soit 6,67 milliards de FCFA et d’un prêt de 6,86 millions de dollars au Cameroun.

« Le financement qui vient d’être approuvé est un appui conséquent du Groupe de la Banque africaine de développement aux gouvernements du Tchad et du Cameroun, pour faire face aux effets socioéconomiques de la crise du bassin du lac Tchad. Cette opération vise à prévenir l’expansion de l’extrémisme violent dans la région du bassin du lac Tchad à travers la préservation du capital humain et l’autonomisation des communautés », a déclaré le directeur général de la Banque pour l’Afrique centrale, Serge N’Guessan. « Le projet est particulièrement approprié et innovant du fait qu’il promeut une approche du Nexus humanitaire, développement et paix », a-t-il souligné.

Le projet comprend trois composantes : améliorer la sécurité, l’accès à la justice et rétablir les services essentiels résilients ; revitaliser l’économie locale et créer des emplois durables et climato-sensibles pour les femmes et les jeunes et ; renforcer la cohésion sociale et la coopération régionale.

Les activités du projet couvriront les provinces du Lac et de Hadjer Lamis au Tchad et la région de l’Extrême-Nord au Cameroun affectées par la dégradation de leur situation sécuritaire.

Tchad : la ministre du pétrole visite le terminal pétrolier de Komé-Kribi 1

Lors de sa visite de travail dans le terminal pétrolier de Komé-Kribi 1, la ministre du Pétrole, des Mines et de la Géologie, 𝐍𝐝𝐨𝐥𝐞𝐧𝐨𝐝𝐣𝐢 𝐀𝐥𝐢𝐱𝐞 𝐍𝐚𝐢̈𝐦𝐛𝐚𝐲𝐞, a rencontré les représentants de la partie tchadienne impliquée dans l’exploitation et la gestion de cette infrastructure.

 

C’était en présence de la directrice générale adjointe de COTCO, 𝐇𝐚𝐨𝐮𝐚 𝐃𝐚𝐨𝐮𝐬𝐬𝐚 𝐃𝐞𝐛𝐲. 𝐍𝐝𝐨𝐥𝐞𝐧𝐨𝐝𝐣𝐢 𝐀𝐥𝐢𝐱𝐞 𝐍𝐚𝐢̈𝐦𝐛𝐚𝐲𝐞 a profité de l’occasion pour échanger directement avec les employés tchadiens travaillant sur le site et de toucher des doigts les réalités du terrain. Elle a pris le temps de recueillir leurs doléances et de discuter des difficultés qu’ils rencontrent dans l’exercice de leurs fonctions au sein de cette infrastructure.

« La ministre s’est montrée attentive à leurs préoccupations, soulignant l’importance de valoriser les ressources humaines nationales et de créer un environnement de travail favorable et sécurisé pour tous les employés tchadiens engagés dans le secteur pétrolier.

Les échanges ont permis de renforcer la compréhension des enjeux partagés et de réaffirmer l’engagement des deux parties à collaborer étroitement pour soutenir le développement de la filière pétrolière au Tchad et optimiser les retombées économiques pour le pays. »

Cameroun : quatre morts suite à un double éboulement à la falaise de Dschang

Après un premier éboulement ayant paralysé la circulation, un second éboulement a enterré les véhicules, motos et passants piégés par l’interruption de la circulation.

Au moins quatre personnes ont perdu la vie dans un double éboulement survenu à la falaise de Dschang sur l’axe reliant la ville de Dschang à celle de Santchou, dans la région de l’Ouest Cameroun. Dans la matinée du mardi 05 novembre, un premier éboulement est survenu et la terre a recouvert la route, rendant impossible la circulation.

Alors que les équipes de secours déployées par la mairie de Dschang, les autorités administratives et sécuritaires s’activent à dégager la voie publique, un autre éboulement se produit. Ce dernier est celui qui emporte des vies. Selon le gouverneur de la région de l’Ouest, Awa Fonka Augustine, l’éboulement a enterré trois mini-bus, d’autres véhicules picnic (cinq au moins), des motos, trois engins déployés pour ouvrir la route encombrée, ainsi que des passants.

Suite à ce drame, l’autorité administrative a annoncé la poursuite des recherches pour trouver d’éventuelles autres victimes. Le gouverneur a interdit la circulation sur l’axe Santchou-Dschang. Pour contourner cet axe, les usagers voulant se rendre à Dschang, Mbouda, Bamenda peuvent passer par Melong, Kekem, Bafang et Bafoussam. Pour la sécurité des riverains, le gouverneur demande que ces derniers se tiennent éloignés du lieu du sinistre.  Dans un communiqué, le ministre des travaux publics informe le public que le trafic est basculé vers l’itinéraire Kekem Bafang-Bafoussam en raison de sa suspension momentanée sur l’axe Dschang-Santchou.

La falaise de Dschang est un endroit accidentogène. Plusieurs personnes ont déjà perdu la vie sur cette falaise des suites des accidents de la circulation. Mais, cette fois-ci, ce sont les éboulements qui causent la mort et des dégâts matériels.

Cameroun : l’artiste Longue Longue publie une vidéo où « les militaires » le torturent

L’artiste engagé a publié le 22 octobre une vidéo de sa torture prise en 2019, par des hommes présentés par lui comme des éléments de la Sécurité militaire.

Les cris, demandes de pardon, et agitations de l’artiste sous l’effet des coups de machette à la plante des pieds font froid dans le dos. Dans la vidéo publiée par ses soins et qui fait le tour de la Toile, Longue Longue est entre les mains de ses bourreaux. D’abord assis par terre les jambes en bas d’une chaise, sont piétinées pour être immobilisées. Sous les ordres de leur chef hiérarchique, des hommes en civil administrent des coups de machette à la plante des pieds de l’artiste. Ils lui demandent de dénoncer la personne qui l’a envoyé « dans la dernière vidéo ». En réponse, l’artiste ne dit « personne ». Et le commandant ordonne de continuer à le fouetter. « Pardon mon frère », « pardon commandant », « j’ai le nerf sciatique », « pardon je m’excuse », peut-on entendre l’artiste gémir sous l’effet des coups et la scène se poursuit sans la chaise.

Dans la vidéo publiée la veille pour annoncer celle de ce jour, l’auteur « d’avant de condamner les autres il faut se regarder » a déclaré qu’il a été enlevé en 2019 par un groupe de militaires à l’hôtel Sawa à Douala. Il a été « emmené à la sécurité militaire ». « Ils m’ont torturé », « ils ont voulu me tuer ». Selon « le libérateur », « 10 militaires musclés m’ont torturé à la machette pendant que leur patron filmait ». Il aura fallu cinq ans pour que la vidéo parvienne à l’artiste qui n’a pas longtemps attendu pour la publier.

A la vue de la vidéo, plusieurs leaders d’opinion réagissent pour condamner la violence et demander justice pour la victime.

« Pour avoir déclaré que Maurice KAMTO était le vainqueur de l’élection présidentielle de 2018, l’artiste musicien LONGUE LONGUE a été torturé avec une rare violence par les éléments du SEMIL 2019 », déclare Joseph Emmanuel Ateba, chargé de la communication du Mouvement pour la renaissance du Cameroun.

« Je viens de découvrir ces images insoutenables. Elles sont la traduction de la cruauté d’une poignée de « commandants » de la République. Si « forts » devant les faibles… Justice ! Justice ! Justice ! pour l’artiste LONGUE LONGUE.  Mon Dieu ! Qu’a-t-il fait pour souffrir de cette furie déshumanité ? Qui sont-ils pour infliger une telle barbarie aux autres ? Qui arrêtera la violence qu’ils enflamment ? », réagit Cabral Libii, président national du Parti camerounais pour la réconciliation nationale.

« Seigneur, le noir est un loup pour son frère l’ennemi du noir, c’est lui-même. En regardant cette horrible vidéo j’ai une fois imaginé ce que Matinez Zogo à vécu seigneur. Stop à cette barbarie que certains hommes en tenues utilisent encore au Cameroun pour dominer les opprimés. Il est temps que cette barbarie prenne fin. Cette même barbarie qui a causé la mort de beaucoup de nos frères et sœurs. Tous, derrière Longue Longue. Personne ne mérite une telle humiliation (…), condamne l’artiste Lady Ponce.

« On ne peut pas tabasser quelqu’un autant simplement parce qu’il pense différemment ! Non! », insiste le journaliste Rodrigue Tongue.

Cameroun : le Cabinet civil et le gouvernement rassurent sur l’état de santé du président Paul Biya

Le ministre de la Communication et le ministre directeur du Cabinet civil de la présidence de la République ont réagi à la montée des rumeurs et des inquiétudes.

Le président de la République du Cameroun n’est ni malade, ni décédé comme l’ont annoncé « des personnes malveillantes » ou « des chaînes de télévision en quête d’une certaine reconnaissance au sein de l’opinion publique ». C’est ce qu’affirment le directeur Cabinet civil de la présidence de la République, Samuel Mvondo Ayolo et le Porte-parole du gouvernement, René Emmanuel Sadi. Dans deux communications rendues publiques le 8 octobre, les deux personnalités rassurent l’opinion sur l’état du chef de l’Etat.

« Le Cabinet civil de la présidence de la République tient à rassurer tous nos compatriotes ainsi que la communauté internationale sur l’excellent état de santé d chef de l’Etat qui travaille et vaque à ses occupations à Genève d’où il n’est jamais parti depuis son arrivée en provenance de Beijing ». Le président de la République a quitté la République populaire de Chine le 8 septembre dernier. Il y a pris part au sommet de la coopération Chine-Afrique. Un mois après, le chef de l’Etat n’a pas donné de ses nouvelles. D’où les spéculations et rumeurs à quelques mois de l’élection présidentielle.

Pour sa part, « le gouvernement de la République affirme sans ambages que ces rumeurs relèvent du fantasme et de la pure imagination de leurs auteurs et entend ici y apporter un démenti formel (…) Le gouvernement tient à faire savoir qu’au lendemain du sommet Chine-Afrique auquel il a pris une part active, le chef de l’Etat s’est accordé un bref séjour privé en Europe. Pour autant, il demeure, comme de coutume, et où qu’il se trouve, attentif à l’évolution de la vie nationale ». Ainsi, le Porte-parole du gouvernement, le ministre de la Communication René Emmanuel Sadi va plus loin. « Le chef de l’Etat se porte bien et rejoindra le Cameroun dans les tout prochains jours ».

A côté de cette sortie du gouvernement, le parti politique dont le chef de l’Etat est le président, le RDPC, a communiqué via les réseaux sociaux. Le secrétaire à la communication, le ministre d’Etat Jacques Fame Ndongo et le secrétaire général adjoint, le ministre Grégoire Owona ont démenti les rumeurs du décès du chef de l’Etat. Les deux responsables du parti proche du pouvoir ont condamné ces annonces et appelé les institutions à sanctionner les auteurs.

Cameroun : la fille du président Paul Biya demande la dépénalisation de l’homosexualité

Dans une interview accordée au journal français ‘’Le Parisien’’, Brenda Biya, la fille du président camerounais confirme son orientation sexuelle et demande la dépénalisation de l’homosexualité au Cameroun.

Ci-dessous, l’intégralité de l’article paru le 8 juillet 2024, dans Le Parisien.

 

« Que mon histoire fasse changer la loi »

 

La fille du président camerounais, Brenda Biya, a déclenché un tourbillon en publiant une photo d’elle en train d’embrasser sa copine. Dans son pays, l’homosexualité est passible de prison.

 

BRENDA BIYA triture ses doigts. L’idée de s’exprimer la rend « anxieuse ». Dimanche 30 juin, la jeune femme de 27 ans a posté sur son compte Instagram (@kingnastyy) une photo d’elle en train d’embrasser sa copine, Layyons, mannequin brésilien de 25 ans. La légende en anglais entérine le coming out : « PS : Je suis folle de toi et je veux que le monde le sache. » Or, Brenda est la fille du président camerounais Paul Biya, 91 ans, le plus vieux dirigeant élu en exercice au monde. Dans le pays qu’il dirige depuis 1982, comme dans vingt-six autres nations d’Afrique, l’homosexualité est illégale, passible de cinq ans de prison. Une vingtaine de per- sonnes sont actuellement incarcérées au Cameroun pour avoir eu des relations avec une personne du même sexe. Brenda Biya est consciente du « message fort » que représente sa prise de parole. Elle a accepté de se confier, chez elle à Genève (Suisse), sur les rives cossues du lac Léman.

Comment allez-vous depuis votre publication sur Instagram ?

BRENDA BIYA. Je me sens mieux. Je suis soulagée. J’ai reçu beaucoup de soutien de la part d’organisations camerounaises et occidentales. Des gens m’ont souhaité du courage. Mais j’ai aussi reçu des réactions négatives, homophobes. Il y en a eu de très violentes, que je suis encore en train de digérer. Je me dis que ça va passer, comme tout.

Pourquoi acceptez-vous de parler aujourd’hui ?

C’était important d’expliquer pourquoi j’ai publié cette photo. Certains disent que j’ai fait ça pour le buzz mais c’est bien plus que ça. Il y a plein de gens dans la même situation que moi, qui souffrent à cause de ce qu’ils sont. Si je peux leur donner de l’espoir, les aider à se sentir moins seuls, si je peux envoyer de l’amour, j’en suis ravie. Parler, c’est l’opportunité d’envoyer un message encore plus fort.

Vous êtes la fille du président du Cameroun. Qu’est-ce que cela implique ? C’est beaucoup de pression. Parce que les gens ont beaucoup d’attente envers vous. J’ai toujours pensé que je n’étais pas vraiment faite pour ce rôle. Je le vois un peu comme une cage dorée. Je suis un peu le mouton noir de ma famille Quand j’ai quitté le Cameroun au collège pour la Suisse, ça m’a un peu libérée.

Vous avez grandi dans un pays où l’homosexualité est illégale. Comment avez-vous appréhendé votre sexualité ?

J’ai eu mon premier crush pour une fille quand j’avais 16 ans mais j’ai eu du mal à l’accepter. J’étais dans le déni. Je connais les traditions de mon pays, et pour moi c’était inenvisageable. À l’époque, j’étais persuadée que même si un jour j’arrivais à avoir une relation avec une femme, cela resterait quelque chose de privé. J’ai cru que j’allais devoir le cacher toute ma vie à ma famille et au monde. Je n’avais pas l’impression d’être complètement moi. Puis j’ai eu ma première relation avec une femme en première année d’université et j’ai commencé à m’affirmer un peu plus. Je l’ai dit à mes amis camerounais. Ça les a étonnés mais ils m’ont acceptée telle que j’étais. Ça a été un soulagement pour moi.

 

Pourquoi avez-vous officialisé votre relation sur les réseaux sociaux ?

Je n’en ai parlé à personne, pas même à ma copine. J’ai surpris tout le monde. Ça fait huit mois qu’on est ensemble. Je l’ai déjà amenée trois fois au Cameroun mais sans jamais vraiment dire qui elle était pour moi. J’avais aussi posté des photos avec elle sur mes réseaux et il y avait des spéculations. Mais ce n’était pas clair. Je pensais l’annoncer depuis un moment. Maintenant, je me sens libre.

Quelle a été la réaction de votre famille ?

Ils n’étaient pas au courant. Mon frère m’a appelée le premier. Il était en colère, surtout à cause de la manière dont je l’avais fait, parce que je l’avais annoncé sur les réseaux avant de lui en parler. Je le comprends, mais je lui ai expliqué que si j’étais venue vers eux, ils auraient ignoré la conversation, tourné autour du pot.

Et votre père ?

Ensuite, ce sont mes parents qui m’ont appelée. Ils voulaient que je supprime la publication. Mais pour moi, c’était comme faire un pas en arrière et j’avais déjà sauté le pas. Ce n’était pas qu’un post : cela signifiait s’accepter soi-même. Depuis, c’est silence radio.

Aimeriez-vous que la loi qui punit les homosexuels au Cameroun change ? Cette loi existait avant que mon père soit au pouvoir. Je la trouve injuste et j’ai l’espoir que mon histoire la fasse changer. Les mentalités sont en train d’évoluer au Cameroun, notamment chez la jeune génération. Cela prendra certainement du temps mais je pense que les choses peuvent bouger. C’est peut-être trop tôt pour qu’elle disparaisse complètement mais elle pourrait être moins stricte. On pourrait d’abord supprimer la peine de prison.

Comment envisagez-vous l’avenir ?

C’est encore très flou. Je peux perdre beaucoup : froisser les liens avec ma famille, ne plus avoir le droit d’aller dans mon pays, être mise en prison… Mon souhait le plus cher serait d’avoir une conversation directe et ouverte avec mes parents où on mettrait tout à plat. J’ai l’espoir que ça arrive mais d’abord, je les laisse digérer. Moi aussi d’ailleurs, je suis toujours en train de digérer ma propre situation…

Mahamat Idriss Deby reçoit les félicitations de Paul Biya pour son élection

Le président camerounais, Paul Biya a adressé le 22 mai 2024, un télégramme au nouveau président tchadien nouvellement élu, Mahamat Idriss Deby Itno.

 

Elu à l’issue du scrutin du 6 mai 2024, Mahamat Idriss Deby, premier  président de la Vème république au Tchad a reçu des félicitations de plusieurs chefs d’Etats. Le dernier en date est celui du président de la République du Cameroun, Paul Biya.

Après deux ans de formation en imagerie médicale au Cameroun, six étudiants tchadiens reçoivent leurs parchemins

Le ministère de la santé publique à travers le programme national de renforcement des capacités du personnel de santé a procédé à la remise des diplômes aux lauréats formés en imagerie médicale.

 

Après deux ans de formation à Yaoundé au Cameroun, ces six étudiants ont reçu leurs parchemins.

La représentante des récipiendaires Haoua Abachou Moustapha dans son intervention a remercié le ministère pour cette occasion de renforcer leurs capacités dans le domaine de la radiologie et imagerie médicale.

Elle a rappelé qu’ils se mettent à la disposition du ministère pour mettre en œuvre toutes les connaissances acquises pour le bien de la population.

Le coordonnateur du programme national de renforcement des capacités du personnel de santé Dr Sidi Sougui a noté que la radiologie et l’imagerie médicale sont très importantes dans la prise de décision des différents domaines médicaux.

Aussi, que son programme a franchi ce pas, le défi est de taille intimement lié au temps et aux exigences des patients qui veulent des soins de qualités.

Dr Sidi Sougui a rappelé que pour apporter des solutions idoines aux vrais problèmes récurrents de l’imagerie que dans la recherche du savoir, il faut une synergie d’action pour arriver aux résultats escomptés.

Le secrétaire général du ministère de la santé publique et de la prévention Dabsou Guidaoussou a rappelé que le choix d’envoyer ces six étudiants licenciés au Cameroun pour cette formation est fait après une analyse de la situation globale du Pays et les étudiants s’étaient engagés à rentrer et servir au ministère de la santé publique et de la prévention pendant au moins dix ans.

Dabsou Guidaoussou fait savoir que parmi ces étudiants, la seule fille Haou Abachou Moustapha a été déclarée majore de sa promotion avec une mention très bien ce qui devrait encourager les parents à soutenir leurs filles dans les formations pour se démarquer des préjugés.

Cameroun : Cavaye Yeguie Djibril décroche un nouveau mandat à la tête de l’Assemblée nationale

Pour la 32è fois consécutive, le député du RDPC issu du Mayo-Sava dans l’Extrême-Nord est élu président de la Chambre basse du Parlement.

Le renouvellement des bureaux est en cours au Parlement camerounais ce vendredi 22 mars 2024. A l’Assemblée nationale, aucun changement ne survient. Sans surprise, Cavaye Yeguié Djibril remporte l’élection à la tête du bureau de la Chambre. Seul candidat présenté par le Groupe parlementaire du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), le député membre du Parlement depuis 1970 a obtenu 143 voix sur 156 suffrages exprimés contre 13 bulletins nuls.

A 84 ans, le natif de Mada dans l’arrondissement de Tokombéré renouvelle son engagement à ne pas faillir. « Plus que par le passé, je mettrai tout en œuvre pour mériter la très haute confiance. Plus que par le passé, je m’efforcerai encore contre vents et marées, sans état d’âme, d’assurer les missions qui sont les miennes », a déclaré l’ancien-nouveau président de l’Assemblée nationale lors de sa première prise de parole après réélection.

Les opérations électorales qui se sont poursuivies ont conduit à l’élection du député Hilarion Etong au poste de premier vice-président de l’Assemblée nationale. L’élection dirigée au début par le bureau d’âge présidée par la doyenne d’âge Laurentine Koa Mfegue s’est poursuivie par le président du bureau définitif. Les autres membres du bureau dont cinq vice-présidents, quatre questeurs et 12 secrétaires sont aussi au cours de la séance plénière en cours. Une séance qui a été précédée par une rencontre entre le secrétaire général du Comité central du Rdpc Jean Nkuete et les députés du groupe parlementaire dudit parti. A l’observation, le parti majoritaire au Parlement a opté pour le maintien.

Sécurité des étudiants tchadiens : la mission déployée au Cameroun fait le point

La mission conjointe, dirigée par Mbodou Seid, directeur général de l’Administration, des Affaires Juridiques et des Tchadiens de l’Étranger, a tenu des séances de travail le 18 mars 2024 à l’Ambassade du Tchad au Cameroun.

Lors de ces séances, la délégation du ministère des Affaires étrangères et des Tchadiens de l’Étranger et du ministère de la Sécurité publique a eu des échanges avec l’Ambassadeur du Tchad au Cameroun, Djidda Moussa Outhman, et les représentants de la communauté tchadienne vivant au Cameroun. Et une séance de travail avec les responsables du bureau de la Coordination des associations des étudiants Tchadiens au Cameroun.

Ces rencontres ont permis d’examiner les difficultés auxquelles sont confrontés les Tchadiens au Cameroun, souligne la délégation. Au cours de ces échanges, plusieurs sujets ont été abordés, mettant notamment l’accent sur l’augmentation des cas d’agressions, d’enlèvements, d’assassinats, ainsi que les tracasseries routières subies par les citoyens tchadiens.

Selon le chef de la délégation, Mbodou Seid, les plus hautes autorités du pays souhaitent, à travers cette mission, écouter directement les préoccupations des compatriotes tchadiens au Cameroun et travailler en collaboration avec les autorités camerounaises afin de trouver les moyens nécessaires pour résoudre cette situation.

Tchad : une mission séjourne au Cameroun pour évaluer la situation sécuritaire des étudiants

Suite à de nombreuses plaintes des parents d’étudiants tchadiens au Cameroun sur la situation sécuritaire, le Tchad déploie une mission sur place pour trouver des pistes de solutions.

 

 

La délégation tient des séances de travail avec l’Ambassade du Tchad à Yaoundé, les autorités camerounaises, et les ressortissants tchadiens, sur la situation sécuritaire.  Cette situation est des plus préoccupantes, avec une recrudescence inquiétante des cas d’agressions, de kidnappings et d’assassinats, en particulier les étudiants, relève le ministère des Affaires étrangères. Le travail de la mission consiste dès lors, à faire la lumière sur les différentes plaintes de nos : « compatriotes et de situer les responsabilités des uns et des autres ».

La délégation  tchadienne est conduite par, Mbodou Seid, directeur général de l’Administration, des Affaires Juridiques et des Tchadiens de l’Etranger. Le général Abdoulaye Issakha Sarwa, conseiller du ministre de la sécurité publique est également dans l’équipe.

Cette délégation séjourne depuis hier 17 mars au Cameeroun. Elle se rendra dans les villes dans lesquelles, il est une communauté assez importante de ressortissants tchadiens dont ; Yaoundé, Douala, Dschang, Ngaoundéré, Garoua et Maroua

Le Tchad participe aux travaux visant à encourager la poursuite de l’école après le CM2

Une initiative qui vise à faciliter et encourager la poursuite du cursus scolaire après la classe de CM2. Une initiative de l’Agence universitaire de la francophonie à travers son programme Apprendre.

 

Les experts de plusieurs pays africains prennent part à à Yaoundé du 14 au 16 février 2024, à un séminaire sur la transition école-collège. Il s’agit des travaux de restitution des résultats d’un  un appel à projet de recherche en éducation lancé en 2019.  Et dont le thème est : ‘’Accompagner le développement du cycle fondamental : l’enjeu de la transition école-collège’’. Un séminaire est organisé à Yaoundé du 14 au 16 février, pour présenter les résultats de 9 des 35 projets de recherche. Les responsables en charge de l’éducation et des experts du Bénin, du Tchad, du Togo, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée et de la Côte d’Ivoire ont effectué le déplacement pour la circonstance.

Afin de trouver des solutions pour améliorer les systèmes éducatifs et favoriser la transition école-collège, les chercheurs ont exploré plusieurs axes. Notamment, les infrastructures, les changements dans les pratiques enseignantes, la pédagogie, l’impact de la condition sociale des élèves, la géographie des collèges. Aussi la formation et l’existence réelle des enseignants.

 

Il est question pendant les trois jours de séminaire, de restituer les axes thématiques qui permettraient de trouver des pistes pour résoudre le problème qui se pose au niveau de la transition école-collège. Car selon la Banque mondiale, « on observe qu’au moins trois enfants sur dix ne vont pas à l’école secondaire », souligne au passage Virginie Dago, directrice de l’Agence française de développement (AFD) au Cameroun.

Ce séminaire permet aussi de : « croiser les regards pour réfléchir sur cette question, puisque nous avons des intervenants qui viennent de plusieurs pays d’Afrique », note le Pr Alain Kiyindo, directeur régional, Afrique centrale et Grands Lacs de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF). Il ajoute qu’au niveau du Cameroun, son institution a réalisé beaucoup d’activités. Notamment en renforçant les capacités des enseignants, en travaillant sur les curricula et en organisant un certain nombre d’événements pour renforcer la recherche dans le domaine de l’éducation, : « puisqu’aujourd’hui l’éducation est un enjeu majeur, aussi bien pour le Cameroun que pour le continent africain. »

Le président du Conseil scientifique du Programme Apprendre, Pr Ibrahima Thioub, admet qu’il existe effectivement un problème qui empêche de poursuivre l’école après la classe de CM2. Il évoque entre autres, explosion démographique et d’autres causes techniques et matérielles.

 

Cameroun : Yaoundé accueille le général Brice Oligui Nguema

Le président de Transition du Gabon effectue une visite de travail au Cameroun ce mercredi 06 décembre 2023. Le chef du gouvernement camerounais l’accueille à l’aéroport de Yaoundé-Nsimalen.

Pour la toute première fois après sa prestation de serment le 04 septembre 2023, le président de Transition, chef de l’Etat gabonais, arrive à Yaoundé. Le général Brice Oligui Nguema vient à la rencontre du président Paul Biya et de la communauté gabonaise installée dans la capitale camerounaise. Présent sur invitation du président de la République sœur du Cameroun, Paul Biya, le tombeur d’Ali Bongo est accueilli à l’aéroport international de Yaoundé Nsimalen par le Premier ministre Joseph Dion Ngute.

Le programme rendu public le 05 décembre par le Cabinet civil de la présidence du Cameroun prévoit une rencontre avec la communauté gabonaise de Yaoundé à l’hôtel Hilton. Le sommet de l’événement sera la rencontre des deux chefs d’Etat au Palais de l’Unité. Le président Paul Biya recevra le général Brice Clotaire Oligui Nguema en audience.

La rencontre prévue dans l’après-midi à partir de 15h, sera l’occasion pour les deux hommes d’Etat d’aborder des questions se rapportant au retour à la démocratie au Gabon après les événements du 30 août 2023. Suite à l’éviction d’Ali Bongo à la tête du pays, le Cameroun a condamné la prise de pouvoir par les moyens non conformes à la constitution de la République du Gabon. De vives voix, le président Paul Biya pourrait le réitérer au président Clotaire Oligui Nguema, leader du groupe de militaires ayant pris le pouvoir.

Les sujets relatifs à la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale pourront être au menu des échanges. Le Cameroun et le Gabon, proches par leur culture, appartiennent à ces deux organisations communautaires. Les défis sécuritaires, économiques et sociaux auxquels les deux pays voisins sont confrontés ne sauraient être oubliés. L’arrivée du président de Transition du Gabon est aussi perçue comme un signe de la revitalisation des relations bilatérales entre les deux pays.

Le Tchad et le Cameroun examinent les chantiers infrastructurels communs

Le ministre tchadien des Infrastructures et du Désenclavement et son homologue camerounais des Travaux Publics discutent des projets infrastructurels communs aux deux pays.

En séjour de travail au Cameroun, le ministre des Infrastructures et du Désenclavement, Idriss Saleh Bachar a rencontré le ministre camerounais des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, le 20 novembre 2023. Les deux ministres en présence des experts des délégations respectives ont discuté, de la mise en œuvre du projet de corridor, route/rail Douala-N’Djaména, à l’exécution en cours de finition des travaux du pont sur le Logone reliant la localité de Yagoua au Cameroun à Bongor au Tchad. Ainsi que le projet de construction d’un nouveau pont sur le Chari reliant N’Djaména, à partir de Farcha/Mara, à la zone de Kousseri au Cameroun.

Dans le cadre de ces travaux bilatéraux, les experts techniques des deux pays se pencheront sur la concrétisation du projet de corridor, route/rail Douala-N’Djaména. Et sur la finalisation du projet de pont sur le fleuve Logone Yagoua-Bongor. Éventuellement sur la gestion du nouveau projet de pont sur le fleuve Chari afin d’aboutir sur un protocole d’entente.

Idriss Saleh Bachar, a indiqué que les études techniques du côté tchadien relatives au projet de nouveau pont sur le Chari sont en cours d’exécution.

Afrique : le programme BDS annonce la formation des blogueurs dans 11 pays

Le programme Bloggers Demo School (BDS) offre la possibilité à 22 jeunes d’acquérir des compétences en animation de blogs et productions de contenus.

A partir du 5 décembre 2023, 22 jeunes dont 12 camerounais et 10 points focaux originaires des 10 autres pays de la sous-région de l’Afrique Centrale et des Grands Lacs, bénéficieront d’une formation sur l’animation des blogs journalistiques. Les nationaux seront formés en présentiel à Douala, capitale économique du Cameroun et les étrangers en distanciel soit un point focal par pays.

Le programme comprend 4 unités d’enseignements. Notamment, UE 1 Culture générale ; UE 2 Entreprenariat ; UE 3 Blogging et UE 4 Ecriture web ainsi que des cycles de conférences. 

A l’issue du programme, les 22 apprenants doivent être capables, d’animer un blog ; collecter et traiter l’information ; écrire des articles de qualité ; sensibiliser à la responsabilité sociale de chacun pour l’avancement de la démocratie.

Mais avant, les personnes intéressées devront transmettre leurs dossiers de candidature, au plus tard le 17 novembre 2023 à l’adresse du programme centralafrican.lab@innovationdemocratie.org.

Cameroun : 13 morts, plusieurs disparus après éboulement (provisoire)

La catastrophe est survenue dans la soirée du 08 septembre 2023 à Mbankolo, un quartier de Yaoundé la capitale. 

Une pluie diluvienne s’est abattue sur la ville aux sept collines en début de soirée hier dimanche. Au bas de l’une des collines formant la ceinture autour de Yaoundé, un drame s’en est suivi. Un éboulement a entraîné au passage la chute d’une dizaine de maisons d’habitation. 13 corps ont déjà été retrouvés dont huit appartenant à une même famille. De nombreuses autres familles sont à la recherche des leurs, des membres portés disparus à la suite de la catastrophe. Des opérations de recherche entamées hier soir par les sapeurs-pompiers et les forces du maintien de l’ordre sont en cours sur le lieu du sinistre.

L’incident s’est produit au quartier Mbankolo au lieudit source vers Cocotier, aux environs de Febe village, dans l’arrondissement de Yaoundé 2è. Mbankolo est l’une des zones les plus élevées de la capitale. Sur les flancs de la montagne, des habitations ont été construites. Tandis qu’en contre bas, la rivière Mfoundi prend source. Un lac artificiel y a été aménagé lors de la période coloniale. Négligé, sous la pression des eaux de ruissellement ce dimanche, le mur de sécurité élevé pour parer aux dangers a lâché, laissant l’eau, la terre et la boue ensevelir les victimes. Pourtant, depuis des années, plusieurs personnes ont émis des alertes sur le risque d’éboulement à Mbankolo. Mais ces signaux sont tombés dans les oreilles de sourds.

L’accident remet sur la table, le débat de la gestion des zones à risque ainsi que le respect des normes de construction dans les centres urbains au Cameroun. Il y a quelques mois, un cas similaire s’est produit dans un autre quartier de Yaoundé, un dimanche après-midi. Le cas de Mbankolo aujourd’hui rappelle celui de Damas, survenu le dimanche 27 novembre 2022, lorsque la terre s’est retournée sur des personnes rassemblées pour des funérailles. 15 habitants ont perdu la vie, dont un couple nouvellement marié. Le 29 octobre 2019, une quarantaine de personnes ont perdu la vie à Ngouache dans l’arrondissement de Bafoussam 3, région de l’Ouest. L’on ne saurait passer sans mentionner les 31 morts et les 21 blessés suite à l’effondrement d’un immeuble R+4 à Mobil Guinness à Douala dans la nuit du samedi 22 au dimanche 23 juillet 2023.

Chaque fois on pleure les morts, mais rien n’est fait pour en éviter d’autres.

Le Tchad en quête de solutions pour empêcher la pénétration des signaux étrangers

L’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP), déplore la pénétration des signaux de Telecon étrangers et la commercialisation des produits de ces opérateurs au Tchad.

En collaboration la société ELIFCOM basée à Dubaï, L’Autorité de Régulation des Communications électroniques et des Postes a organisé le 31 juillet dernier un audit : « sur la pénétration des signaux des réseaux des opérateurs étrangers sur le territoire tchadien.»

A l’issue de ce travail il est constaté, la présence de la couverture des réseaux des opérateurs camerounais dans la ville de N’Djamena ; la commercialisation et l’utilisation des cartes Sim camerounais dans la ville de N’Djamena. L’ARCEP déplore dès lors, l’impact de la pénétration de ces réseaux et la perte en termes de revenu des opérateurs mobiles du Tchad et de l’État tchadien.

 D’après le directeur général de l’ARCEP,Hassan Daoussa Hassaballah, ledit phénomène engendre : « l’apparition grandissante des points de vente illégaux des produits de ces opérateurs étrangers, notamment ceux du Cameroun et crée un manque à gagner important pour les opérateurs locaux. » il craint les risques élevées d’interception d’appels et autres activités malveillantes.

Coopération : le Cameroun et le Tchad renforcent les échanges commerciaux

Le 21 juillet 2023, Alamine Ousmane Mey, ministre camerounais de l’Économie a reçu en audience S.E. Djidda Moussa Outman, Ambassadeur de la République du Tchad au Cameroun.

 

Les liens entre le Cameroun et le Tchad se revisitent de plus en plus. Au cours de l’audience accordée par Alamanine Ousmane Mey à Moussa Outman le 21 juillet, les relations entre les deux pays voisins ont été qualifiées « d’excellentes ».

Les différents rapports entre les deux Républiques intègrent différents projets de coopération. Ceci dans le but de renforcer l’intégration des deux pays et de l’ensemble de la sous-région Cemac.

Dans la perspective de l’accroissement des échanges commerciaux, le ministre camerounais et son hôte ont convenu d’accompagner le processus de fluidification du trafic sur le corridor Douala-Ndjamena et d’exploiter toutes les facilités nouvelles qu’offre le Port en eau profonde de Kribi.

Au rang des projets existants on peut dénombrer, notamment, la construction du pont sur le fleuve Logone entre Bongor au Tchad et Yagoua au Cameroun ; l’interconnexion des réseaux électriques des deux pays avec le financement de la Banque Mondiale et de la Banque Islamique de Développement ; l’extension du chemin de fer à partir de Ngaoundéré ; et la réhabilitation de la Route Nationale N°1 entre Mora et Kousseri.

Aussi, Alamine a réitéré à l’Ambassadeur l’engagement du Cameroun aux côtés des autres Etats de la CEMAC à assurer une mise en œuvre harmonieuse du Programme des Réformes Economiques et Financières (PREF – CEMAC) décidé par les Chefs d’Etat de la sous-région.

Cameroun : l’artiste humoriste Cabrel Nanjip meurt dans un accident de la route

Ce 15  juin à l’aurore, la toile s’est réveillée avec la terrible annonce de l’accident de circulation de Cabrel Nanjip. Et quelques minutes plus tard, c’est son décès que des stars annoncent.

Cabrel Nanjip a été victime d’un accident de circulation tôt ce matin du 15 juin. Sa lexus bleue a été broyée, il n’a pas survécu au choc et rend l’âme à l’hôpital régional d’Edéa, à tout juste 33 ans.

Il y a quelques semaines encore, il sortait son nouveau clip intitulé « tu étais là » en feauring avec Cegui. Il avait fini par s’imposer dans le domaine culturel comme web-comédien et chanteur. Avec une communauté de près de deux millions d’abonnés sur tous ses réseaux sociaux. Il avait mis en lumière de nombreux jeunes comme Zizou, Tik Dengue, le vieux et bien d’autres. Il était un précurseur de nombreux concepts de web-comédie à l’exemple du concept « Nyamtom » qu’il a présenté comme un concept qui vise à encourager le peuple à sortir du ghetto pour viser mieux. Repose en paix le Nyamtom.

Cameroun : Ni John Fru Ndi, l’opposant camerounais est mort

Après plus de 30 ans d’opposition politique au Cameroun, Ni John Fru Ndi, le principal adversaire du président camerounais Paul Biya, meurt des suites d’une longue maladie, le 12 juin 2023.

Il quitte la scène à l’âge de 82 ans. Le leader et président fondateur du Social democratic front (Sdf), tire sa révérence à l’approche du Congrès de son parti. L’opposant historique de Paul Biya a préalablement annoncé son retrait officiel de la tête du parti qu’il a créé le 26 mai 1990, à l’issue d’une assise.

Avec pour slogan politique « Power », « Suffer don finish », le geste d’un poing levé vers le ciel, le SDF de Ni John Fru Ndi demeure principal parti d’opposition jusqu’à l’élection présidentielle de 2018, où il présente un autre candidat. Il accumule 36% des suffrages à sa première participation à l’élection présidentielle de 1992. Malgré que son parti soit déjà la première force de l’opposition, Le Chairman boycotte l’élection de 1997. Celui qui se revendique « candidat du changement », dénonçait une fraude dans l’élection précédente. D’où la politique de la chaise vide. De retour en 2004, il obtient 17,40% des votes. Et en 2011, 10,71%. C’était sa dernière participation.

En 2018 Ni John Fru Ndi et son parti connaissent une descente aux enfers. Le candidat du parti à ce scrutin, Joshua Osih, n’obtient que 3,36% et vient en quatrième position. Après le RDPC ((71,28%) de Paul Biya ; le MRC de Maurice Kamto (14,23%) ; et le PCRN de Cabral Libi (6,28%).

Le communiqué annonçant : « le passage à la gloire éternelle », de l’opposant camerounais porte la signature de son potentiel successeur, Joshua Osih. 

Le Tchad autorise son ambassadeur à regagner le Cameroun

A travers un communiqué de presse publié le 07 juin 2023, le Tchad annonce le retour de son ambassadeur au Cameroun pour reprendre ses activités diplomatiques.

L’Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire, du Tchad au Cameroun regagne son siège à Yaoundé. Djidda Moussa Outhman avait été rappelé le 24 avril 2023, pour consultation en raison d’une « brouille autour de la question du Pétrole tchadien transitant par le Cameroun ». Ce retour marque d’après certains analystes, la fin de ce qui était considérée comme une crise diplomatique entre les deux pays ‘’frères et amis’’.

La décision du Tchad d’autoriser son ambassadeur à regagner son poste à Yaoundé fait suite à des pourparlers entre les dirigeants des deux pays pour, aplanir les interprétations divergentes de faits.

Le 26 avril 2023, le ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence du Cameroun, Ferdinand Ngoh Ngoh, en qualité d’envoyé spécial a été reçu par le président de transition, Mahamat Idriss Deby Itno.

Des jours après, une mission tchadienne, conduite par le ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence du Tchad a effectué le déplacement à Yaoundé. Déplacements au cours desquels « d’importantes incompréhensions ont été levées », souligne le communiqué.

La partie tchadienne, indique que les différentes rencontres ont, permis de désamorcer la tension et continuer à raffermir davantage cette excellente relation de coopération, fraternelle et séculaire entre les deux pays.

Ainsi donc, le gouvernement du Tchad a décidé que l’Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire, SEM Djidda Moussa Outhman, regagne son poste à Yaoundé à partir du 7 juin 2023 pour reprendre ses activités.

Cameroun : sept morts dans deux attaques terroristes à l’Extrême-Nord

Des hommes armés non identifiés ont attaqué un poste de contrôle mixte à l’entrée de la ville de Mora dans la nuit du 29 au 30 mai 2023. Une autre attaque a eu lieu à Zigague aux environs de 23 heures.

Les images font le tour de la toile. Quatre cadavres sont couchés au sol ou sur des lits, gisant sur du sang. D’autres présentent les membres inférieurs d’un corps déchiqueté. Un message accompagne les photos. Il informe de la mort de quatre personnes au poste de contrôle mixte police, gendarmerie, douane et Eau et forêt, situé à l’entrée de ville de Mora. C’est dans le département du Mayo-Sava, région de l’Extrême-Nord. L’attaque non revendiquée a eu lieu dans la nuit du 29 au 30 mai 2023.

D’après des sources concordantes, des hommes armés considérés comme appartenant à la secte terroriste Boko Haram ont fait irruption à ce poste de contrôle et ont ouvert le feu. Un civil, un policier et deux agents de la douane ont perdu la vie. Toujours selon des sources, des assaillants ont encerclé le village et incendié le poste de contrôle. Ils ont replié à Adakele, un autre village voisin avant l’arrivée des renforts de l’armée.

Vers 23 heures le 29 mai 2023, une autre attaque perpétrée à Zigague dans l’arrondissement de Waza, département du Logone et Chari, région de l’Extrême-Nord, a fait trois morts. Il s’agit du soldat de première classe Alain Guigolo du côté de l’armée régulière et de deux membres de Boko Haram. L’armée a récupéré deux armes AK47, tandis que les assaillants ont emporté une arme M21.

Depuis le début des attaques de la secte islamiste Boko Haram dans l’Extrême-Nord Cameroun en 2012, la ville de Mora a subi plusieurs exactions. Le 20 septembre 2015, cinq personnes dont les deux femmes portant des charges explosives ont perdu la vie dans un double attentat à Mora. Le 1er juillet 2017, quatre kamikazes ont actionné leurs explosifs dans la ville, emportant la vie d’une femme. Dans la nuit du 13 au 14 novembre 2019, une personne a été tuée dans le village Makoulahé à 18km de Mora.

Diplomatie : l’émissaire de Paul Biya remet un pli fermé à Mahamat Idriss Deby

Arrivé à N’Djamena dans l’après-midi du mercredi 26 avril 2023, le secrétaire général de la présidence du Cameroun, Ferdinand Ngoh Ngoh a été reçu en audience par le président de la transition.

« Le président de la république, général Mahamat Idriss Deby Itno reçu ce midi en audience le ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République du Cameroun, Ferdinand Ngoh Ngoh. Il a remis un message du président Paul Biya au Chef de l’Etat.» Ce message de la présidence tchadienne accompagné des messages confirme la présence de l’émissaire du président camerounais au Tchad.

Une rencontre qui vise à calmer ce qui s’apparente à une crise diplomatique entre les deux pays qui partagent les mêmes frontières.

En effet, l’envoyé spécial du président camerounais Paul Biya est porteur d’un message relatif à : « la prétendue acquisition des actifs de l’ex-Esso par la nébuleuse Savannah Energy. » Un sujet au centre des débats depuis plus d’une semaine.

Journal du Tchad a annoncé le départ de Ferdinand Ngo Ngo, émissaire du Cameroun dans un article précédent.

Crise diplomatique : le Cameroun dépêche un émissaire au Tchad

Tchad-Cameroun : ce que cache la crise diplomatique

Le Tchad a rappellé son ambassadeur au Cameroun. Niveau de crise diplomatique jamais atteint entre ces deux  » pays frères ».

 Dans un communiqué de la présidence de la république tchadienne aux termes rageurs, il est question de  » La prétendue acquisition des actifs de l’ ex-Esso par la nébuleuse Savannah Energy ». Dans ce même communiqué lu solennellement au journal télévisé du soir à la télévision officielle tchadienne, on peut lire, avant la conclusion -qui est aussi la sanction-:  » Aussi, le Tchad, se trouve une fois de plus, dans l’ obligation de défendre ses intérêts et sa respectabilité « …

Lorsque dans un face à face, une partie évoque sa  » respectabilité », elle accuse implicitement l’autre de non-respectabilité. En mots simples, de voyous.

Au-delà des explications complexes du monde pétrolier et des contours diplomatiques, l’affaire, en termes compréhensibles, peut être ainsi résumée: le Pipe Line Tchad Cameroun est la propriété de trois entités : Exxon Mobile, L’Etat du Tchad, et l’ Etat du Cameroun. Exxon Mobile decide de quitter l’affaire. Comme il est de coutume dans les associations de business, les acteurs pour l’acquisition de ces parts ce sont en priorité les associés. Seulement, une entreprise dénommée Savannah Energy se présente, afin d’acquérir les parts désormais libérées. Sourcilleux, le gouvernement tchadien est réticent, car cette entreprise ne représente rien dans l’échiquier mondial des entreprises pétrolières. Les Tchadiens auraient voulu avoir à faire avec une autre  » Major  » du pétrole mondial. Sinon, pour leurs intérêts ils auraient repris pour eux mêmes , ces parts de ce qui est après tout  » leur  » pétrole…

Sur ces entrefaites, arrive à Ndjamena, par jet privé, courant septembre 2022, M. Frank Emmanuel Biya qui est reçu par le général Mahamat Itno Deby, président de la transition du Tchad. Le motif de la visite de M. Frank Biya est sans ambages: il plaide auprès du président tchadien, la cause de Savannah Energy. En toute politesse, entre  » fils de », les deux hommes se serrent la main et se séparent. Mais l’un a à coeur les intérêts de son pays et l’autre fait le VRP pour des intérêts privés.

Après cette visite, le Tchad freine des quatre fers sur le dossier. Du 21 au 30 Novembre 2022, une délégation conduite par M. Elung Paul Che, secrétaire général adjoint à la présidence de la République du Cameroun séjourne à Ndjamena et mène des discussions avec les autorités compétentes du Tchad. Cette délégation appuie une fois de plus la transaction par l’entreprise Savannah Energy, que les Tchadiens jugent inapte pour l’opération.

Le dernier rebondissement, celui qui a provoqué l’ ire des tchadiens, est lisible dans leur communiqué : le Cameroun, à l’insu de son partenaire tchadien, a subrepticement signé avec  » La nébuleuse Savannah Energy ». (20 mars 2023).

Cette crise diplomatique, qui pourrait déboucher sur le pire – Le Tchad joue sa survie et son honneur- ne concerne point les intérêts du Cameroun et des Camerounais. Elle résulte de l’utilisation du sceau de l’ Etat du Cameroun, au service d’intérêts privés…

Nous nous gardons de qualifier ce qui se passe.

Les Camerounais, suite à cette affaire – gravissime- devraient comprendre à quel niveau se trouve leur pays, dont on ne sait plus qui est le véritable chef.

La communauté Moundang du Tchad et du Cameroun tient son premier festival

Le regroupement Moundang du Tchad et du Cameroun célèbre depuis le 10 avril 2023, la première édition de son festival international “Fĩi Moundang”.

L’évènement se déroule à Kaélé, dans la région de l’Extrême Nord du Cameroun. Des hauts responsables Tchadiens ont effectué le déplacement pour la circonstance. Il s’agit entre autres, du directeur adjoint des affaires administratives, financières et matérielles de la Primature, Aziz Ouarmaye Yanzoumbe, et le ministre de la Jeunesse, des Sports, des Loisirs et du Leadership Entrepreneurial, Patalet Geo. Les deux hommes sont très attachés aux valeurs culturelles.

Le Festival culturel international de Moundang vise à faire connaître, aimer et parler de sa culture. Les Moundang du monde entier entendent briser la glace et léguer l’héritage culturel et traditionnel aux plus jeunes. En plus du village du Festival, plusieurs activités sont au menu.

Il s’agit entre autres, des danses du patrimoine, contes, marches sportives, spectacles musicaux, art culinaire Moundang et bien d’autres attractions. L’évènement qui a commencé le 10 avril va refermer les portes le 16 du même mois.

Cameroun : Amnesty demande la libération de 23 manifestants

Au Cameroun, des personnes arrêtées pour avoir participé à des manifestations de l’opposition en septembre 2020 sont toujours en détention.Amnesty International « regrette » cette situation. Dans un communiqué parvenu à APA, l’organisation de défense des droits humains affirme que la demande de libérer 23 personnes arrêtées durant les manifestations de septembre 2020 dans la capitale économique Douala a été rejetée par la justice camerounaise.

« Nous sommes profondément déçus que le caractère arbitraire de la détention de ces manifestants n’ait pas été reconnu. Arrêter des personnes et les incarcérer au seul motif qu’elles ont exercé leurs droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique est clairement arbitraire, et ne respecte pas les obligations du Cameroun en vertu du droit international des droits humains », a déploré Samira Daoud, directrice du bureau régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’ouest et du centre.

En septembre 2020, plus de 500 personnes ont été arrêtées pour avoir participé à des manifestations organisées par le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) de l’opposant Maurice Kamto, classé deuxième avec plus de 14% des suffrages à l’élection présidentielle de 2018.

En revanche, proteste Amnesty International, « ces 23 manifestants n’ont commis aucun crime et doivent être libérés immédiatement et sans condition. Toutes les autres personnes détenues dans le pays pour avoir exercé leurs droits à la liberté d’expression et d’assemblée doivent aussi être libérées ».

Selon l’Organisation non gouvernementale (ONG), Dorgelesse Nguessan, une mère célibataire et coiffeuse de 37 ans, fait partie des personnes arrêtées. Elle a été condamnée le 7 décembre 2021 à cinq ans d’emprisonnement par un tribunal militaire pour « insurrection » et « manifestations publiques ».

Cependant, « elle n’avait jamais été active dans le domaine politique, mais ses préoccupations quant à la situation de l’économie camerounaise – et du pays en général – l’avaient incitée à participer à la manifestation organisée par le MRC à Douala », défend Amnesty, ajoutant que le Groupe de travail des Nations unies a qualifié « d’arbitraire la détention de 15 autres militants du MRC ayant participé à des manifestations en janvier 2019 et en septembre 2020 ».

Selon cette ONG, les avocats des 23 personnes condamnées à Douala pour leur participation aux manifestations de septembre 2020 se sont basés sur cet avis du Groupe de travail pour déposer des demandes de libération immédiate le 8 décembre 2022. « Le 25 janvier, le juge a rejeté la demande de libération immédiate pour les 23 personnes. En revanche, un procès en appel aura lieu le 16 mars 2023 pour statuer sur la demande de l’avocat de Dorgelesse Nguessan contestant le verdict en première instance qui condamne sa cliente, un processus différent de cette demande de habeas corpus (libération immédiate) », a affirmé Amnesty International.

Le président Paul Biya, 89 ans, dirige le Cameroun d’une main de fer depuis près de 40 ans. Il est considéré comme le deuxième chef d’Etat le plus ancien au poste en Afrique derrière l’Equato-guinéen Teodoro Obiang Nguema, 80 ans, au pouvoir depuis 1979.

Bassin du lac Tchad : Le CICR lance un appel à l’aide pour 11 millions de personnes

Plusieurs millions de personnes sont obligées de fuir leur foyer en raison du conflit dans le bassin du Lac Tchad.À l’occasion de la troisième Conférence de la région du Lac Tchad qui se tient à Niamey les 23 et 24 janvier, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) appelle à des efforts urgents pour assurer une protection efficace des millions de civils embourbés dans la violence.

Plus de dix ans après le début de la crise, le conflit dans le bassin du lac Tchad, où se rencontrent le Nigeria, le Tchad, le Niger et le Cameroun ne montre aucun signe d’apaisement.

La violence à l’encontre de la population civile reste alarmante, laissant plus de 11 millions de personnes lutter chaque jour pour leur survie.

« Malgré les efforts déployés par les acteurs étatiques, humanitaires et du développement, la situation dans la région du lac Tchad reste désastreuse. Des millions de personnes ont été contraintes de quitter leur foyer. Des milliers de familles vivent dans des conditions extrêmement précaires, sans accès approprié à la nourriture, aux soins de santé et à l’éducation », a déclaré le vice-président du CICR, le Dr Gilles Carbonnier.

Sur les 11,3 millions de personnes qui ont besoin d’aide pour survivre dans le bassin du lac Tchad, au moins 3 millions sont des déplacés qui ont fui leur foyer en raison de la violence, selon des sources officielles. Des communautés entières vivent dans l’incertitude, sans savoir si elles pourront un jour rentrer chez elles.

« Le sort des personnes déplacées doit être reconnu comme une priorité absolue dans le bassin du lac Tchad », a plaidé Gilles Carbonnier.

Le CICR encourage les États à ratifier la Convention de Kampala et à adopter des mécanismes nationaux de mise en œuvre.

La Convention garantit une protection et un niveau de sécurité aux personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays, et fournit aux gouvernements un cadre pour répondre aux crises de déplacement.

Si la majorité des États africains l’ont ratifiée, des actions sont nécessaires pour intégrer les dispositions de la Convention dans les cadres juridiques nationaux et les rendre opérationnelles.

Les États ont la responsabilité de veiller à ce que les personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays soient autorisées à prendre la décision de rentrer chez elles dans des conditions sûres et dignes, a déclaré le CICR dans un communiqué. Mais, en raison de la nature prolongée du conflit, nombre d’entre elles risquent de ne pas pouvoir le faire.

Après plus d’une décennie, le conflit dans le bassin du lac Tchad se prolonge et son bilan pour les personnes prises au piège ne cesse de s’alourdir, a-t-il averti.

Le CICR a enregistré plus de 26 188 cas de disparitions dans les quatre pays du bassin du lac Tchad : Cameroun, Tchad, Niger et Nigeria. Près de 15 000 d’entre eux étaient mineurs au moment de leur disparition. Les enfants sont particulièrement concernés.

La nature prolongée du conflit affecte les mineurs de manière disproportionnée, notamment ceux qui sont confrontés à des déplacements multiples.

Le fait d’être contraint de fuir son domicile met à mal l’environnement protégé que la famille et la communauté offrent aux enfants.

En conséquence, ils sont davantage exposés aux abus sexuels, à l’association avec des porteurs d’armes, à la séparation familiale et à la disparition.

Pour répondre efficacement à la nature prolongée et dynamique du conflit, il est nécessaire que les acteurs travaillent ensemble dans le cadre d’une approche plus synergique.

Une approche qui rassemble le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ainsi que les partenaires gouvernementaux, de paix, de développement et autres partenaires humanitaires pour trouver des solutions à long terme à la crise.

« Nous donnons la priorité au respect du droit international humanitaire ainsi qu’à une action humanitaire neutre, impartiale et indépendante pour protéger et aider les personnes dans le besoin dans le bassin du lac Tchad. Si nous voulons répondre aux besoins humanitaires croissants et obtenir de meilleurs résultats avec et pour les populations touchées par un conflit prolongé, des partenariats innovants font également partie de la solution », a déclaré M. Carbonnier.

Croissance économique : l’Afrique devant le reste du monde en 2023 et 2024

Dans son rapport semestriel, la Banque africaine de développement (Bad) estime à environ 4 % en moyenne le Produit Intérieur Brut réel du continent noir en 2023-2024.L’Afrique n’est pas toujours le dernier de la classe. Si les moyennes du reste de la planète devraient s’établir à 2,7 et 3,2 % en 2023-2024, ledit continent table sur une croissance d’environ 4 % de son Produit Intérieur Brut (PIB) réel.

Grâce à une analyse complète de la croissance régionale, le rapport semestriel de la Banque africaine de développement (Bad), publié hier jeudi, a montré que « les cinq régions du continent, confrontées à d’importants vents contraires résultant des chocs socio-économiques mondiaux, restent résilientes avec des perspectives stables à moyen terme ».

D’après le document, « la croissance moyenne estimée du PIB réel en Afrique a ralenti à 3,8 % en 2022, contre 4,8 % en 2021, dans un contexte de défis majeurs consécutifs au choc de la Covid-19 et à l’invasion de l’Ukraine par la Russie ». Néanmoins, a ajouté la source, 53 des 54 pays de l’Afrique ont affiché une croissance positive et « les perspectives pour 2023-2024 devraient être stables », indique la Bad.

Cinq économies africaines, parmi les plus dynamiques du monde avant la pandémie du nouveau coronavirus, devraient connaître une croissance de plus de 5,5 % en moyenne en 2023-2024. Il s’agit du Rwanda (7,9 %), de la Côte d’Ivoire (7,1 %), du Bénin (6,4 %), de l’Éthiopie (6,0 %) et de la Tanzanie (5,6 %). D’autres pays africains, sur la période considérée, devraient enregistrer une croissance supérieure à 5,5 % : République démocratique du Congo (6,8 %), Gambie (6,4 %), Libye (12,9 %), Mozambique (6,5 %), Niger (9,6 %), Sénégal (9,4 %) et Togo (6,3 %).

Les cinq régions africaines dans le vert

Dans le détail, la croissance en Afrique centrale, soutenue par des cours favorables des matières premières, a été la plus rapide du continent à 4,7 % contre 3,6 % en 2021. À l’opposé, la croissance de l’Afrique australe est celle qui a le plus ralenti, passant de 4,3 % en 2021 à environ 2,5 % en 2022. « Ce ralentissement résulte de la faiblesse de la croissance en Afrique du Sud, où la hausse des taux d’intérêt, la faiblesse de la demande intérieure et les coupures de courant persistantes ont pesé sur l’économie », a expliqué l’institution financière.

En Afrique de l’Ouest, la croissance devrait passer à 3,6 % en 2022 contre 4,4 % en 2021. « Cela tient à des ralentissements en Côte d’Ivoire et au Nigeria, les deux plus grandes économies de la région. La croissance du Nigeria en 2023 – bien qu’affectée par la Covid-19, l’insécurité et la faiblesse de la production pétrolière malgré la hausse des prix internationaux de l’or noir – pourrait bénéficier des efforts en cours pour rétablir la sécurité dans la région productrice de pétrole en proie à des troubles », a avancé le document.

La croissance de l’Afrique du Nord devrait baisser de 1,1 %, passant de 5,4 % en 2021 à 4,3 % en 2022 à cause « de la forte contraction en Libye et de la sécheresse au Maroc », mais elle devrait se stabiliser à 4,3 % en 2023 grâce au « fort rebond attendu dans ces deux pays et une croissance soutenue ailleurs dans la région ».

Pour l’Afrique de l’Est, la Bad s’attend à 4,2 % de croissance en 2022 contre 5,1 % en 2021. « Bien que la structure de production (de cette partie du continent) soit relativement diversifiée, les pays de la région, en grande partie des importateurs nets de produits de base, subissent de plein fouet la hausse des prix internationaux, en plus des chocs climatiques récurrents et de l’insécurité, notamment dans la Corne de l’Afrique », a relevé l’institution dont le siège se trouve à Abidjan, en Côte d’Ivoire.

« Avec 54 pays à différents stades de croissance, différentes structures économiques et diverses dotations en ressources, les effets des chocs mondiaux varient toujours en fonction de la région et du pays. Le ralentissement de la demande mondiale, le durcissement des conditions financières et la perturbation des chaînes d’approvisionnement ont donc eu des répercussions différentes sur les économies africaines », a déclaré Akinwumi Adesina, le président du Groupe de la Bad.

De son côté, l’économiste Jeffrey Sachs, directeur du Centre pour le développement durable de l’université de Columbia (États-Unis), a fait savoir que « l’Afrique peut et va atteindre une croissance de 7 % ou plus par an de manière constante dans les décennies à venir. Ce que nous verrons, en nous fondant sur la résilience que nous constatons dans ce rapport, c’est une véritable accélération du développement durable de l’Afrique, qui fera du continent la composante à croissance rapide de l’économie mondiale. L’Afrique est l’endroit où il faut investir ».

Décisions audacieuses pour atténuer les risques

La Banque africaine de développement a appelé « à des mesures monétaires et fiscales robustes, soutenues par des politiques structurelles » à l’échelle nationale, régionale et mondiale face aux risques cumulés.

Ceux-ci « comprennent la flambée des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, le durcissement des conditions financières mondiales et l’augmentation connexe des coûts du service de la dette intérieure. Les changements climatiques – avec leurs effets néfastes sur l’approvisionnement en denrées alimentaires et le risque potentiel d’un changement de politique dans les pays où se tiendront des élections en 2023 – représentent des menaces tout aussi redoutables », a prévenu l’institution financière, non sans préciser les mesures fortes nécessaires.

Il y a « un resserrement rapide et agressif de la politique monétaire dans les pays à forte inflation, et un resserrement modéré dans les pays où les pressions inflationnistes sont faibles », « le renforcement de la résilience grâce à la stimulation du commerce intra-africain afin d’amortir les effets de la volatilité des prix des produits de base sur les économies », « l’accélération des réformes structurelles pour renforcer les capacités de l’administration fiscale et investir dans la numérisation et la gouvernance électronique afin d’améliorer la transparence, de réduire les flux financiers illicites et d’accroître la mobilisation des ressources intérieures ».

Mais aussi « l’amélioration de la gouvernance institutionnelle et l’adoption de politiques susceptibles de mobiliser les financements du secteur privé, en particulier dans le cadre de projets entièrement nouveaux, à l’épreuve des changements climatiques et des pandémies, et mobiliser les ressources de l’Afrique pour un développement inclusif et durable », « la prise de mesures décisives pour réduire les déficits budgétaires structurels et l’accumulation de la dette publique dans les pays confrontés à un risque élevé de surendettement ou déjà en situation de surendettement ».

L’Europe met sous embargo les produits halieutiques camerounais

Pour Bruxelles, Yaoundé est « non coopérant dans la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN, sigle en anglais) ».Finalement, la Commission de l’Union Européenne (UE) met sa menace à exécution. En février 2021, elle avait adressé au Cameroun une notification pour lui signifier « la persistance des insuffisances graves » dans sa politique de pêche.

Hier jeudi, ce pays de l’Afrique centrale s’est vu attribuer un « carton rouge ». En vertu du « règlement INN » de l’espace communautaire européen, entré en vigueur en 2010, « les États membres de l’UE refusent l’importation de produits de la pêche du Cameroun même lorsqu’ils sont accompagnés de certificats de capture validés par les autorités nationales ».

Le communiqué, consulté par APA, ajoute que cette décision « se fonde notamment sur l’incapacité des autorités camerounaises à assurer un contrôle adéquat de la flotte de pêche nationale et de prendre les mesures correctives nécessaires à l’arrêt et à la prévention des activités de pêche INN ».

En outre, précise le document, le Cameroun a continué d’enregistrer des navires de pêche opérant en dehors de ses eaux, y compris un navire de pêche INN, sans que leurs activités ne fassent l’objet d’un quelconque suivi.

Bruxelles a eu la main lourde parce que « la pêche INN constitue l’une des menaces les plus graves qui pèsent sur l’exploitation durable des ressources aquatiques vivantes, met en péril les fondements de la politique commune de la pêche de l’UE et les efforts déployés par l’Union au niveau international pour promouvoir une meilleure gouvernance des océans, et 
représente un danger majeur pour la biodiversité et l’environnement marins ».

La valeur totale estimée de la pêche INN, indique la source, est de l’ordre de 10 à 20 milliards d’euros par an. Et chaque année, entre 11 et 26 millions de tonnes de poissons sont capturés de manière illicite, ce qui correspond à 15 % au moins des captures mondiales.

Voilà pourquoi la Commission de l’UE « applique une tolérance zéro à l’égard de la pêche INN ». Elle va maintenant proposer au Conseil européen d’inscrire le Cameroun sur la liste des pays non coopérants, mais ne rompt pas le dialogue avec les dirigeants de cet État car il est toujours possible de « remédier aux insuffisances constatées ».

L’Union Européenne, premier importateur mondial de produits halieutiques, avait déjà fermé son marché au Cameroun pour « non-respect des règles sanitaires » dans le secteur de la pêche. Le pays de Paul Biya est dorénavant frappé d’une double sanction.