Tchad : Kalzeubet Payimi Deubet accusé d’escroquerie

Le secrétaire général de la présidence a été interpellé dimanche matin, suite à une plainte de l’Inspection générale d’État.

Complicité d’escroquerie, abus de fonction et tentative de détournement des deniers publics sont entre autres les faits qui sont reprochés à Kalzeubet Payimi Deubet, secrétaire général de la présidence. Il a été interpellé dimanche matin alors qu’il s’apprêtait à se rendre à la cérémonie de commémoration de la 29e journée de la liberté et de la démocratie du Tchad. L’ex-Premier ministre a passé sa première nuit en garde à vue.

L’inspection générale d’État reproche à Kalzeubet Payimi Deubet, le paiement d’un montant de 150 millions sur 200 à titre de dédommagement à un particulier exproprié il y a bientôt dix ans dans le cadre d’un projet de construction de viaducs à Ndjamena alors qu’il n’est pas le bénéficiaire légal.

Rappelons qu’il y a quelques semaines, une demande de paiement du reliquat a été adressée au ministère des Finances mais le nom du bénéficiaire a changé.  La présidence de la République, par la plume de Kalzeubet Payimi Deubet, a sollicité une enquête à l’Inspection générale d’État.

Le Tchad célèbre la 29ème Journée de la liberté et de la démocratie

La place de la nation de N’Djamena a servi de cadre à cette commémoration importante de la république tchadienne.

Comme il est de coutume, l’évènement est solennel. Ce dimanche 1er décembre, le temps est favorable à la célébration. Pour marquer cette solennité, étaient présents, le chef de l’Etat Idriss Déby, la Première Dame, le président de l’Assemblée nationale, les membres du gouvernement, officiers de l’armée, diplomates accrédités, députés et d’autres officiels.

C’est la 29ème Journée de la liberté et de la démocratie du Tchad qui est commémorée. Après le passage en revue des troupes par le chef d’état-major des armées, le président de la République Idriss Deby Itno a déposé des gerbes de fleurs à la place des martyrs tombés sur le champ d’honneur, symbolisant la reconnaissance nationale pour que leurs âmes reposent en paix.

La cérémonie a été marqué par le défilés militaires de plusieurs corps militaires, notamment l’armée de terre, de l’air, la Garde nationale et nomade du Tchad, la gendarmerie nationale, la police nationale, la douane, la police municipale, des anciens combattants, les détachements du GEMIA.

Tchad : les méthodes des forces mixtes apeurent la population

Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, le mode opératoire des éléments de la force mixte suscite de grandes inquiétudes au sein de la communauté à Bol, dans la province du Lac.

A Bol, la population est effrayée par les moyens utilisés par les éléments de forces mixtes, pour lutter contre le terrorisme. Mardi dernier, un homme aurait été enlevé manu militari et sans aucune explication par des éléments de la force mixte. Depuis ce jour, sa famille est sans nouvelles et personne ne sait ce qui lui est reproché.

Selon un membre d’une ONG qui travaille dans cette province, ces pratiques militaires assimilées à de l’extrémisme intelligent, encouragent et alimentent l’action terroriste. Cette nouvelle violation des droits humains vient s’ajouter à la liste des plaintes de la population de cette zone en proie aux attaques de Boko Haram.

Les victimes de violations de droits humains nourrissent progressivement un sentiment de haine et sont vulnérables à l’enrôlement au sein de la secte.

La réponse à l’extrémisme n’est pas seulement militaire, ni par la force, a rappelé récemment le chef de l’Etat tchadien Idriss Déby qui a mis en avant la nécessité d’actions en faveur du développement et de l’éducation. La nécessité de lutter contre l’injustice doit être également au premier plan de la stratégie des autorités, au risque de créer un cycle sans fin de violences.

« Le problème est que les autorités ne semblent pas tolérer les remarques, même celles visant à les aider à rectifier leur action. Lorsque l’on relève des violations de droits de l’Homme, soient elles les balaient d’un revers de main, soient elles vous accusent de vouloir saboter ou d’être un ennemi. Dès lors, nous ne sommes pas sur la même longueur d’onde », analyse le représentant local à Bol d’une organisation des droits de l’Homme.

Selon des rapports de monitoring réalisés par des ONG dans la zone du Lac, de nombreux cas de violations des droits de l’Homme sont enregistrés : violations des droits à la propriété (cas de pillages), violation du droit à la vie et l’intégrité physique, violation du droit à la liberté (cas d’arrestations arbitraires) et des violences psychologiques.

Fin septembre 2019, des chercheurs du Centre d’études pour le développement et la prévention de l’extrémisme, ont expliqué à N’Djamena, au cours d’une conférence-débat, que l’extrémisme intelligent est plus grave que l’extrémisme violent. Ils ont estimé que l’un des facteurs de l’extrémisme intelligent est entre autres l’injustice ou encore la discrimination.

En février 2019, une information judiciaire a été ouverte après la diffusion d’une vidéo -tournée dans la province du Lac- montrant une femme fouettée par deux hommes qui semblent être des militaires, avait annoncé le ministre tchadien de la Justice, Djimet Arabi.

En juillet 2018, la Convention tchadienne pour la défense des droits de l’Homme (CTDDH) avait également dénoncé des violations de droits de l’Homme au Lac suite à la détention illégale de cinq citoyens relaxés par la justice suite à un conflit foncier.

La formation et la sensibilisation des forces de défense et de sécurité en matière de droits de l’Homme et de justice pourraient contribuer à réduire les violations. En décembre 2018, 25 officiers et 25 sous-officiers des forces de défense et de sécurité -armée, gendarmerie et police de Bol et Bagasola- ont été formés en renforcement de leurs capacités en matière de riposte aux violences sexuelles et basées sur le genre. Ce type de formation devrait s’étendre au respect des droits de l’Homme, une nécessité impérieuse.

N’Djamena a ces toilettes publiques

Un réseau d’adduction d’eau potable et des toilettes publiques a été inauguré ce mercredi 27 novembre par la mairie de N’Djamena et ses partenaires.

La capitale tchadienne vient d’être dotée des toilettes publiques et d’un point d’adduction d’eau potable. C’est précisément dans la zone nord-est de N’Djamena que les infrastructures ont été construites. C’est un financement de l’Agence française de développement (AFD) et l’Union européenne (UE).

Ces installations s’inscrivent dans le cadre du projet de renforcement de l’accès à l’eau et à l’assainissement de N’Djamena. Selon les termes de référence, dans cette zone, la population a encore recours pour une large part à des forages privés et des puits traditionnels. Dans le rapport d’étude présenté par l’Institut national des statistiques, des études économiques et démographiques (INSEED), les indicateurs à l’eau et l’assainissement restent plus faibles que partout ailleurs dans la capitale. Ce qui explique le choix du site, commune du 8e arrondissement.

Le projet comprend deux composantes avec trois volets. Dans le volet adduction d’eau potable, 20,27Km de conduites secondaires d’eau potable posées en extension du réseau de la société tchadienne des Eaux (STE), 25 bornes fontaines et 11 poteaux incendie sont réalisés avec la connexion de six écoles et un centre de santé.

Dans le volet toilettes publiques et familiales, 16 écoles, un marché et deux centres de santé bénéficient de 37 blocs de toilettes avec 170 cabines construites. 923 toilettes familiales sont également construites.

Ce sont ces réalisations que le maire de la ville de N’Djamena Saleh Abel Aziz Damane et l’ambassadeur de la France au Tchad, Bertrand Cochery ont inauguré ce mercredi 27 novembre 2019 en présence des représentants de l’UE et de l’AFD.

Le projet de renforcement de l’accès à l’eau et à l’assainissement de N’Djamena a pour finalité de lutter contre la pauvreté par l’amélioration des conditions de vie et de santé des populations. En tout, près de 200 000 personnes profiteront de l’adduction d’eau, 80 000 pour les toilettes publiques et familiales.

Tchad : Idriss Deby reçoit Oyono Esono Angue

Le chef de la diplomatie équato-guinéenne a été reçu en audience mercredi 27 novembre par le président de la république du Tchad.

Une délégation équato-guinéenne conduite par son ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Siméon Oyono Esono Angue a été reçue par Idriss Deby. L’émissaire tchadien a été porteur d’un pli confidentiel. C’est du moins ce qu’a précisé la présidence de la République tchadien.

« Quelques jours après la clôture du sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) tenu à Yaoundé, le président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo dépêche auprès de son homologue Idriss Déby, son chef de la diplomatie, porteur d’un pli confidentiel », précise la Présidence.

Simeon Oyono Esono Angue et le chef de l’Etat ont, au cours des échanges, passé en revue

La coopération entre le Tchad et la Guinée Equatoriale, les enjeux économiques et plusieurs sujets d’intérêt commun de la sous-région ont été au centre des échanges entre les deux hommes.

Les rebelles centrafricains détenus au Tchad : leurs avocats refusent leur extradition

Ils ont été arrêtés il y a dix jours alors qu’il venait de traverser la frontière entre la Centrafrique et le Tchad.

Les autorités tchadiennes ne doivent pas extrader Abdoulaye Miskine et ses compagnons. C’est ce que disent les avocats du président du Front démocratique du peuple centrafricain, un mouvement rebelle signataire des accords de Khartoum entre le gouvernement centrafricain et les mouvements rebelles. Lui et ses compagnons ont été arrêtés il y a dix jours alors qu’il venait de traverser la frontière entre la Centrafrique et le Tchad. Pour ses avocats, ils venaient solliciter une médiation du Tchad.

Les avocats des responsables de mouvements rebelles centrafricains indiquent que ceux-ci ont traversé la frontière en direction du Tchad pour demander une médiation avec le pouvoir de Bangui au sujet de la mise en œuvre des accords de Khartoum conclus en février dernier.

Malheureusement, ils n’ont pas été écoutés mais ont plutôt été interpellés et sont depuis détenus au secret, en toute illégalité, tempête Me Maxvelt Loalngar, un de leurs avocats : « L’accord entre les pays membres de la Cemac dispose qu’au bout de 72h l’étranger détenu sur le sol de l’État devrait être remis en liberté. À l’heure où nous parlons, nous n’avons pas accès à Abdoulaye Miskine et ses compagnons de fortune. Cela fait que cette détention est arbitraire, abusive, illégale. »

Les défenseurs des rebelles centrafricains font aussi remarquer qu’en tant que signataire des accords de Khartoum, Abdoulaye Miskine et ses compagnons ne devraient pas être poursuivis par l’État centrafricain.

« Vous vous souviendrez qu’en février dernier, il y a eu un accord signé entre l’État centrafricain et 14 groupes armés. Il a été stipulé très clairement que les chefs de ces mouvements-là ne devaient pas faire l’objet de poursuites. Aujourd’hui, on nous invente de toutes pièces des infractions qui n’ont nullement existé. C’est inadmissible. »

En attendant, les responsables de la rébellion centrafricaine restent hors de portée de la justice parce que toujours détenus par les services secrets.

Santé Hissène Habré : Fatime Raymonde déplore le refus à l’accès aux soins à son mari

L’épouse d’Hissène Habré, l’ex-président du Tchad accuse l’administration pénitentiaire de ne pas permettre à son mari de se soigner.

Depuis la mi-novembre, l’état de santé de l’ancien président tchadien, âgé de 77 ans, est au cœur d’un bras d’une polémique entre sa famille et les autorités sénégalaises. Selon son épouse, Fatime Raymonde Habré, l’ex-chef d’Etat a fait une chute le 16 novembre dernier, au cours de laquelle il a eu une fracture du bras. Elle accuse l’administration pénitentiaire de refuser l’accès aux soins à son mari, incarcéré dans un pavillon spécialement aménagé de la prison du Cap Manuel.

On se souvient aussi que quelques jours plus tôt, des proches de Habré avaient assuré que son état de santé n’était plus compatible avec la détention. Des informations que les autorités sénégalaises ont démenties.

Rappelons que, Hissène Habré est détenu à Dakar depuis sa condamnation, en mai 2016, à la réclusion à perpétuité, notamment pour crimes contre l’humanité.

Lutte contre le paludisme : Mahmoud Youssouf Khayal entend multiplier les stratégies

Le ministre de la santé publique a annoncé l’utilisation de gros moyens pour affronter cette maladie qui fait des ravages en république du Tchad.

Le ministère de la santé publique a tenu sa réunion mensuelle mardi 26 novembre 2019. Il s’est agi de faire de tour des maladies qui font la résistance au Tchad. Le paludisme, est l’une de celles-la qu’il faille regarder de près. Mahmoud Youssouf Khayal, a annoncé employer de grands moyens pour affronter le paludisme. Pour lui, « les moustiquaires ne règlent pas le problème, donc il faut commencer par l’assainissement. C’est un combat qui concerne tout le monde ».

Le ministre Mahmoud Youssouf Khayal également annoncé l’introduction prochaine du vaccin contre le paludisme au Tchad comme dans l’ensemble des pays francophones et lusophones.

L’efficacité de cette expérimentation et des nouvelles mesures seront un soulagement pour les tchadien.

Tchad : les députés votent une loi sur un contre de partage de la production du pétrole

Mardi 27 novembre, les élus du peuple ont adopté le projet de loi portant approbation du contrat de partage de production pétrolière entre le Tchad et la Société Ewaah Investors Limited.

Ledit projet de loi dont le contrat a été signé le 6 septembre dernier à N’Djamena, a été adopté à 113 voix pour, 06 voix contre et une abstention.

La plénière, présidée par le président de l’Assemblée nationale Haroun Kabadi, a eu lieu en présence du ministre du Pétrole, des mines et de l’Energie, Mahamat Hamid Koua et de la ministre secrétaire générale du Gouvernement, chargée des relations avec l’Assemblée nationale, Mariam Mahamat Nour.

Bon à savoir, la société Ewaah entend investir dans le secteur pétrolier tchadien et explorer de nouveaux blocs pétroliers. Le contrat de partage de production devra permettre un transfert du savoir-faire au profit des agents de l’Etat et de la Société des hydrocarbures du Tchad.

Combats contre les djihadistes : l’engagement des militaires tchadiens divise l’opinion publique

Le président Idriss Déby Itno a donné son accord pour mettre le paquet sur le fuseau centre, accompagné des militaires de l’opération Barkhane.

Le Tchad a déployé 1.450 soldats au Mali sous le pavillon de la Mission de l’ONU (Minusma), 5.000 autres soldats font partie de la Force conjointe du G5 Sahel, active sur la frontière nigéro-tchadienne.

Une partie de la population tchadienne s’interroge sur le coût humain et financier de l’engagement militaire tchadien dans le Sahel.

Cette décision du chef de l’État tchadien divise la classe politique. Certains saluent cette action alors que pour d’autre c’est un sacrifice inutile.

Pour Abderamane Djasnabaye, le coordonnateur des partis alliés à la majorité présidentielle « le Président Déby a pris une bonne décision. C’est un panafricaniste confirmé. Nous devons réagir en solidarité et faire en sorte que ce fléau qui gangrène l’Afrique (l’extrémisme islamiste) soit combattu et complètement éliminé sur le terrain ».

« Nous ne pouvons pas développer l’Afrique avec des problèmes d’insécurité. Ensemble, nous allons faire en sorte que cette question soit enrayée dans notre zone pour nous permettre de nous développer et vivre en paix. », conclut Abderamane Djasnabaye.

Cependant, une partie de la population n’approuve pas l’engagement des militaires tchadiens sur des théâtres d’opération à l’étranger. « On a perdu beaucoup de nos jeunes, de nos enfants pour des choses inutiles. L’armée est faite pour la défense de la patrie. Même si c’est une mission onusienne, il faut des garanties pour qu’en cas de décès, les enfants de la victime soient dédommagés. Chaque jour, les radios annoncent qu’un tel a été tué, qu’un tel autre a été égorgé mais on est incapable d’assurer la sécurité chez nous. Est-ce que la sécurité des autres vaut plus que la sécurité des Tchadiens ? », s’interroge Rassou Gagué qui a perdu deux de ses frères, des militaires tués en opérations contre les djihadistes au Mali.

Succès Masra, leader du parti  « Les Transformateurs », un parti d’opposition, soupçonne le président Deby de faire de la lutte contre le terrorisme un moyen pour s’éterniser au pouvoir.

« Que notre pays contribue à la lutte contre le terrorisme en soit n’est pas une mauvaise chose, mais ça ne doit pas se faire en sacrifiant nos enfants qui sont pour certains très jeunes », insiste-t-il.

« Ce serait indécent de se faire une renommée politique sur la mort de ces enfants. Utiliser la question sécuritaire comme un argument pour rester éternellement au pouvoir c’est non seulement indécent mais c’est un piège dans lequel il est en train de plonger notre pays », soutient le jeune opposant.

Le Tchad est engagé dans la lutte contre le terrorisme en Afrique depuis 2013. Un engagement militaire qui aurait coûté au trésor public tchadien plus 300 milliards de francs