Réactions : la CASAC condamne le saccage de l’Ambassade du Tchad en France

Le président de la Coalition des Associations de la Société Civile pour l’Action Citoyenne (CASAC), Mahmoud Ali Seid a fait le mardi 26 mars 2019, à son domicile au quartier Ndjari, un point de presse relatif au saccage de l’ambassade du Tchad en France.

La CASAC dit « condamner avec la dernière énergie ce qui vient de se passer à Paris ». Selon elle, « cet acte de vandalisme et de banditisme à grande échelle est l’expression visible de la délinquance, de l’amertume des hommes fauchés par leur devenir parce qu’ils n’ont pas su prendre le bon chemin ». 

Le président de la CASAC, Mahmoud Ali Seid se dit « choqué par le comportement irresponsable de certains chenapans et autres délinquants sévissant en France » qui s’en prennent à la chancellerie tchadienne, à l’image, au symbole même du Tchad ». Par ailleurs, il indique que « ces personnes sont des hommes sans foi, ni loi ». Il appelle à ce qu’ils soient traduits devant la justice. « Nous demandons au nom de la société civile, surtout de la CASAC, que ces individus soient déchus de leur nationalité tchadienne. Ils sont de mèche avec le terrorisme international. Se sentant défaits en Libye, et dans certains pays voisins, ils s’en prennent au symbole de notre pays. Vous l’aurez remarqué à travers leur réaction, leur phraséologie qu’ils avaient usité quand ils avaient saccagé l’Ambassade du Tchad à Paris, que la paix et la stabilité dans notre pays ne fait pas que des heureux. C’est pourquoi ces énergumènes s’en sont pris à notre chancellerie », affirme le président de la CASAC, Mahmoud Ali Seid.

Il ajoute que « aucun grain de nationalisme ne sommeille dans le corps de ces individus. Nous réitérons notre soutien aux institutions de la République, au chef de l’Etat Idriss Déby Itno qui se bat nuit et jour, sans jamais faillir pour que le peuple tchadien jouisse de la paix, et qu’il continue par baigner dans cet environnement de stabilité et sérénité. Nous lui apportons notre soutien indéfectible. Ces individus sont en mal d’existence, c’est pourquoi ils s’en prennent au symbole de la République. Ils s’en prennent à tout ce qui parait comme évolution, développement, succès, réalisation devant eux. Donc ils sont des ennemis de la paix, du développement, de la République ».

La CASAC « appelle les pays amis, surtout la France, de ne point accepter que des individus mal intentionnés, des voyous, des délinquants, qui soutiennent le terrorisme international, s’en prennent à l’image de notre pays à l’extérieur ». D’après la coalition, « ce comportement condamnable à tout point de vue doit être rejeté ». 

« Nous demandons aux autorités françaises de traduire ces personnes devant la justice pour qu’ils répondent de leurs actes. Nous demandons aux responsables des institutions et départements ministériels concernés d’entreprendre des mesures allant dans le sens de déchoir ces derniers purement et simplement de leur nationalité », estime le président de la CASAC, Mahmoud Ali Seid.

Saccage à l’ambassade du Tchad à Paris : après la casse, la chasse !

Vingt-et-une personnes ont été arrêtées après avoir envahi et saccagé l’ambassade du Tchad à Paris. Selon un opposant tchadien, il s’agissait de migrants protestant contre la non-délivrance de leur passeport par les autorités.

L’ambassade du Tchad à Paris a été envahie, dans la matinée du mardi 26 mars, par une vingtaine de Tchadiens qui réclamaient la délivrance de leur passeport par l’administration consulaire. A la suite de cette occupation, 21 personnes ont été interpellées pour dégradations et violences volontaires, a précisé la préfecture de police de Paris.

Le porte-parole du ministère des affaires étrangères tchadien, Béchir Issa Hamidi, a dénoncé « une bande d’une vingtaine de délinquants », qui a « [agressé] le personnel et [vandalisé] les documents consulaires et autres biens matériels ». Dans un communiqué, le ministère « condamne avec force » l’occupation de son ambassade et « félicite » les forces de l’ordre françaises « qui ont interpellé » les auteurs.

Selon un opposant tchadien ayant requis l’anonymat, ces migrants tchadiens protestaient contre la non-délivrance de leur passeport par les autorités tchadiennes.

Dans une vidéo circulant sur les réseaux sociaux, prise lors de l’occupation, on entend en outre un des Tchadiens reprocher à la France de protéger le régime du président Idriss Deby, arrivé au pouvoir en 1990 en renversant Hissène Habré avec l’aide de Paris.

Tchad : retour sur les épisodes marquant le saccage de l’ambassade du Tchad à Paris par des jeunes migrants

Une vingtaine de jeunes migrants ont envahi tôt le mardi 26 mars les locaux de l’ambassade du Tchad à Paris, saccageant notamment le mobilier de bureau.

Dans la matinée de ce mardi-là, ces jeunes migrants qui se filmaient en direct sur la plateforme Facebook Live ont pris d’assaut les locaux de la représentation du Tchad auprès de la République française dans le très chic XVIe arrondissement de Paris, avant d’être évacués par la police française quelques heures plus tard.

Un communiqué qui a ainsi été publié par le ministère tchadien des Affaires étrangères, qui a condamné « avec force » le saccage de l’ambassade du Tchad à Paris et demandent aux autorités françaises « de traduire ces délinquants devant la justice ». « Le ministère des Affaires étrangères demande instamment aux autorités françaises de veiller à la sécurité de l’ambassade et de son personnel conformément aux dispositions pertinentes de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques du 18 avril 1961 », pouvait-on lire.

Tchad : la CNPC et l’ONAPE envisagent la relance de l’économie avec la promotion de l’emploi

L’office National de Promotion de l’emploi, en collaboration avec la CNPC, a tenu mercredi 27 février 2019, une rencontre d’échange portant sur le plaidoyer pour une synergie d’action dans la création d’emplois. Mais aussi, pour la relance du processus d’homologation et de nationalisation des postes pour une employabilité durable et un travail décent.

L’objectif de cette rencontre vise non seulement à sceller un partenariat crucial avec la CNPC, mais aussi à faire respecter les lois et les règlements du travail qui sont reconnus par le Code du travail tchadien, selon une source à l’ONAPE.

Le directeur général de l’ONAPE, Fayçal Hassan Hissein affirme que l’objet de la rencontre porte essentiellement sur le processus de sensibilisation pour un retour massif de la main d’œuvre dans le secteur privée. Cet objectif passe par un processus d’homologation et de nationalisation des postes.

Pour sa part, le vice-président de la CNPC indique qu’il est là pour parler des conditions et des procédures d’embauche, des employés expatriés et des jeunes locaux dans le cadre des procédures, des lois et des règlements en commun accord avec l’ONAPE, à travers les formations et les recrutements.

Fayçal Hassan Hissein conclut que l’ONAPE est le seul organe habilité à effectuer des opérations sur les recrutements et l’emploi des jeunes, selon l’article 294 du Code du travail, suivi de la convention collective de 2002. Cette convention donne la compétence d’habilitation à l’ONAPE vis-à-vis des entreprises nationales ou étrangères, en lui permettant de préciser le personnel vacant des postes, de définir les conditions de recrutement et les modalités de travail.

Tchad : un guide de bonne pratique à la disposition des bouchers et des producteurs de lait

Un atelier de validation des guides des bonnes pratiques d’hygiène du boucher, du producteur et du collecteur de lait, et du manuel d’inspection des abattoirs, s’est ouvert le mercredi 27 mars à N’Djamena.

Il s’inscrit dans le cadre du Projet d’appui aux chaines de valeur. Les experts de la direction vétérinaire du ministère de l’Elevage et des Productions animales et du Projet d’appui aux chaines de valeur ont pris part à l’atelier afin de contribuer à l’élaboration d’un document visant à renforcer les compétences des acteurs de la filière viande et lait.

« Le guide de bonne pratique du boucher, du producteur et du collecteur de lait ainsi que le manuel des procédures d’inspection des structures d’abattages traduisent la volonté du département en charge de l’élevage à garantir une production saine de la viande et du lait pour les consommateurs et de booster à terme les exportations de la viande et autres produits dérivés », a déclaré Modobe Ngarbaroum, coordonnateur national du Projet d’appui aux chaines de valeur.

Le document permettra d’harmoniser les activités des produits dérivés de l’élevage. Des formations en faveur des acteurs de la filière viande et lait sont prévues dans le cadre du projet.

Tchad : « Négocier veut dire être corrompu, je ne travaille pas avec les corrompus » (Ousman Adam Diki)

Le directeur général des services des douanes et des droits indirects, Ousman Adam Diki a entamé une mission de contrôle dans la province du Lac Tchad, notamment à Bol.

La mission vise à améliorer les recettes de l’Etat et à s’imprégner de conditions de travail des agents des douanes sur le terrain.

Au cours d’une rencontre avec le Colonel Ousman Adam Dicki, le secrétaire général de la province du Lac a estimé que le contexte sécuritaire qui prévaut actuellement au Lac Tchad a négativement impacté l’économie de la province, ce qui est à l’origine de l’essoufflement des recettes douanières. Cependant, il a souligné que l’administration provinciale et le service des douanes entretiennent une étroite collaboration.

Le chef de circonscription de la douane du Lac, Adoum Nouri Allatchi a relevé une panoplie de difficultés auxquelles la direction provinciale douane est confrontée. Selon lui, ces difficultés sont entre autres l’insuffisance du personnel et de moyens de transports.

Le directeur général des douanes et des droits indirects, Colonel Ousman Adam Diki a mis en garde les responsables qui jouent avec la richesse de la République. « Quand vous négociez, ça veut dire que vous êtes corrompus. Moi je ne travaille pas avec les agents corrompus », a déclaré le directeur.

Il a pris bonne de note des préoccupations soulevées par les agents des douanes. Il les encourage à se mettre résolument au travail pour améliorer les recettes de l’Etat. Le directeur général a ensuite échangé avec les opérateurs économiques de la province du Lac Tchad sur les tracasseries routières. Le directeur général des douanes et le secrétaire de la province ont renouvelé leur engagement à soutenir les opérateurs économique afin de relancer l’économie de la province.

Le service des douanes de la province du Lac a été salué pour son travail remarquable ; rien que pour le semestre de l’année 2019, les recettes s’élèvent à 1 milliard 580 millions Francs CFA.

Tchad : 2197 agents de l’ANS contestent leur radiation verbale sans droits sociaux

Le porte-parole d’un groupe d’ex-agents de l’Agence nationale de la sécurité, Bokhit Adam Saleh a saisi le 1er mars 2019 le Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de N’Djamena d’une plainte contre le directeur général de l’ANS.

En cause, la radiation de 2197 agents sans droits sociaux, « pour des raisons que nous ignorons », précise Bokhit Adam Saleh. D’après lui, cette opération s’étale sur trois ans, notamment 2017-2018-2019. « Malheureusement, nous avons été renvoyés verbalement, jusqu’à nos jours cela n’a été accompagné d’aucune note relative au renvoi tant collectif qu’individuel », explique-t-il dans une plainte.

« La plupart d’entre nous avons été recrutés à l’époque du Centre de recherche et de coordination des renseignements (CRCR, ex-ANS, ndlr) vers les années 90. Certains d’entre nous étaient encadrés par les experts américains, français, italiens, soudanais et égyptiens. Cela constitue une perte pour l’Etat sachant qu’il a investit colossalement sur nous et que nous ne sommes pas utilisés au prorata de l’investissement échu », poursuit-il.

Le groupe qui qualifie son renvoi d’abusif, demande à la justice de le rétablir dans ses droits, conformément aux lois en vigueur.

Tchad : le gouvernement et la Cour d’appel maintiennent la décision sur la restriction des réseaux sociaux

Le dernier verdict sur la censure des réseaux sociaux au Tchad est tombé ce jeudi 28 mars. La Cour d’appel confirme la décision prononcée par le tribunal de N’Djamena, le 04 octobre dernier, pour le maintien de la restriction des réseaux sociaux au Tchad.

La levée de la restriction des réseaux sociaux au Tchad n’est pas pour aujourd’hui. La cour d’appel vient de confirmer la décision du tribunal de N’Djamena. Une décision qui rejette la requête des deux avocats demandant la levée de la censure des réseaux sociaux en République du Tchad.

L’arrêt a été rendu ce matin du 28 mars au parquet de N’Djamena. Une décision qui n’a pas satisfait les deux avocats. Selon eux, ils vont saisir la commission des droits de l’Homme des Nations-Unies, pour contraindre les autorités tchadiennes à lever cette restriction.

En effet, les plaignants ont usé de toutes les voies de recours nationales. Ils ont porté plainte le 15 aout 2018 et ont fait appel le 4 octobre 2018. Le hasard a fait que la cour d’appel rend son verdict le 28 mars, date marquant la censure des réseaux sociaux.

 

Tchad : des leaders féminins formés pour la construction de la paix nationale

Trente leaders des associations féminines ont été formés sur l’engagement féminin, la gouvernance locale et le plaidoyer du 25 au 27 mars dans le cadre du projet Voix de Paix.

Elles sont au total trente femmes représentant dix associations féminines venant de l’intérieur du Tchad à bénéficier de cette session de formation organisée par l’organisation Voix de Paix.

Au cours de ce séminaire, les participantes ont été formées sur les modules axés sur l’engagement citoyen, la gouvernance locale et les techniques de plaidoyer. Toutes ces unités de formation concourent à l’appréhension de la notion de citoyenneté vis-à-vis de la gouvernance locale.

Pour le directeur pays Equal Access International, Clément Sianka, cette session de formation qui n’est ni la première ni la dernière contribuera certainement à la construction de la paix. « La semence est déjà en vous et ce que nous attendons de chacune de vous c’est de repartir faire la restitution de ce que vous avez appris aux autres membres de vos associations en espérant que ça changera quelque chose dans nos vies », a-t-il exhorté lors de la cérémonie de clôture.

Tchad : un an après la censure, les réseaux sociaux sont toujours interdits au pays

Depuis une année, le gouvernement tchadien a ordonné la censure de tous les médias sociaux pour des raisons sécuritaires. Toutefois, certains internautes parviennent à contourner la censure pour se connecter.

Depuis le 28 mars 2018, les médias sociaux tels que Facebook, Tweeter, Watthsapp etc. demeurent inaccessibles au Tchad.

Malgré de nombreuses actions des organisations de défense des droits humains, tant nationales qu’internationales, pour exiger la levée de cette censure, cela fait douze mois que les Tchadiens n’ont toujours pas accès aux réseaux sociaux.

Les internautes sont donc contraints de recourir à d’autres solutions en utilisant des adresses IP étrangères pour contourner la censure.

« Qu’importe les mesures qui sont prises, tant qu’on a un accès à internet on peut les déverrouiller à travers des applications telles que les VPN, donc aujourd’hui la plupart des utilisateurs ont compris. Ils arrivent à contourner la censure en utilisant des applications VPN.

Mais cela a un coût, parce que déjà le fait de transiter par d’autres serveurs à l’extérieur avant d’atteindre la destination finale fait que la connexion n’est pas fluide comme avant.

On met plus de temps à télécharger, donc plus de temps à consommer de la bande passante. Donc ça impacte par exemple le budget internet mensuel des personnes », explique Salim Azim Assani, entrepreneur des Technologies de l’information et de la communication.

D’autres internautes, en revanche, contournent la censure en se connectant sur les réseaux camerounais.

« C’est interdit mais lorsque je n’arrive pas à me connecter librement sur les réseaux sociaux dans mon pays et qu’à côté j’ai un accès libre, je n’ai pas le choix. Depuis qu’on n’a plus accès aux réseaux sociaux au Tchad, je me connecte beaucoup plus sur les réseaux MTN et ORANGE du Cameroun.

Il suffit d’aller aux quartiers Walia ou Sabangali, proches de la frontière Camerounaise, pour avoir la connexion garce à une Sim MTN ou Orange.

Non seulement la connexion internet du Cameroun est fluide, mais elle est dix fois moins chère que la connexion internet du Tchad donc je ne me casse pas la tête.

C’est un manque à gagner pour notre économie, mais tant pis », raconte l’étudiant Emmanuel Madjadoum qui dit n’avoir aucun autre choix.