Tchad : la répression des Transformateurs préoccupe l’UE, l’UA et les Etats-Unis

A travers un communiqué de presse, l’Union européenne, l’Union africaine et les Etats-Unis se disent préoccupés par les troubles au siège du Parti Les Transformateurs à N’Djamena.

La Délégation de l’Union européenne et les Ambassades d’Allemagne, d’Espagne, de France, et des Pays-Bas, ainsi que les Ambassades des Etats Unis, du Royaume Uni, de la Suisse et du Bureau de liaison de l’Union africaine au Tchad expriment leur préoccupation suite aux événements survenus le vendredi 09 septembre 2022, ainsi que la semaine précédente, autour du siège d’un parti politique.

En cette période où le dialogue doit être plus que jamais privilégié pour construire l’avenir du Tchad par un processus de transition inclusif, les signataires rappellent leur attachement à l’exercice des libertés publiques, dans le respect des principes de l’Etat de droit et des lois de la République qui s’imposent à tous.

Ces institutions encouragent : « à la poursuite des efforts de médiation engagés en vue de la participation de tous les acteurs au Dialogue National Inclusif et Souverain, seule voie possible pour contribuer à la construction d’un avenir commun. »

Tchad : les Religieux et les ainés demandent l’arrêt du dialogue pour éviter une crise

Suite à la répression des militants du parti Les Transformateurs ce 09 septembre 2022, le groupe de médiation composé des religieux et des Ainés, demande de suspendre les travaux du DNIS.

Le Groupe des Religieux et des Ainés constate avec regret qu’au moment où il s’apprête à conclure avec le « Groupe de N’Djamena » composé des « Signataires de la Declaration du 19 Mai » et du parti « Les Transformateurs» un accord juste et équitable devant leur permettre de participer aux assises du Dialogue National Inclusif et Souverain (DNIS), les pouvoirs publics se trouvent une fois de plus à la base des incidents graves provoqués par la convocation non motivée du Procureur de la République près du Tribunal de Grande Instance de N’Djamena adressée au Dr Succès Masra, Président du parti « Les Transformateurs ».

Ces différents incidents constituent une entrave à la bonne conclusion des négociations entamées par le Groupe des Religieux et des Ainés. C’est pourquoi, le Groupe réitère sa demande de suspension temporaire du DNIS pour lui permettre de mener à termes les négociations engagées.

Aussi, le Groupe exhorte les Autorités à tout mettre en œuvre pour un règlement pacifique de la crise en cours qui risque de déboucher sur des confrontations dont les conséquences peuvent être fatales au processus de réconciliation engagé par le Dialogue National Inclusif et Souverain.

Le Groupe en appelle au sens de responsabilité et de patriotisme des uns et des autres et demande au Président du Comité Militaire de Transition, garant de l’unité nationale et de la bonne tenue du Dialogue, de prendre toutes les mesures appropriées pour ramener le calme et la quiétude dans notre pays.

Tchad : le conseiller du Premier ministre Abel Maïna suspend sa participation

Une décision saluée par les milliers de jeunes tchadiens qui le suivent à travers le monde. Les internautes voient en ce revirement, un acte humaniste.

« La population ne peut pas être gazée et moi dans la salle. Je suspends ma participation aux travaux du dialogue. » C’est à travers ces deux petites phrases que le conseiller du Premier ministre Abel Maïna a annoncé qu’il quitte les travaux du Dialogue national inclusif sur sa page Facebook. C’est sur cette plateforme que l’ancien activiste a construit sa notoriété.

En effet, dans la matinée du 09 septembre 2022, les militants du parti Les Transformateurs ont été victimes de jets de gaz de la police nationale. Plusieurs blessés ont été enregistrés, signalent les responsables du parti. Plusieurs autres personnes ont inhalé le gaz qui a été lâché. Parmi lesquels, femmes et enfants.

Le conseiller du Premier ministre n’a pas apprécié cette façon de faire et se retire du dialogue.

Il est important de relever que l’ancien activiste et exilé Abel Maïna est rentré au pays en décembre dernier suite à la main tendue de la junte. Il a été nommé conseiller du Premier ministre quelques mois après. Depuis son retour il n’est plus assez virulent sur les réseaux sociaux comme autrefois.

Tchad : les églises et missions évangéliques quittent les travaux

L’Entente des églises et missions évangéliques au Tchad (EEMET) a annoncé son retrait des assises du Dialogue national inclusif et souverain. La nouvelle a été rendue publique le 08 septembre.

C’est à travers un communiqué de presse que l’église protestante annonce la suspension de sa participation au Dialogue national inclusif et souverain en cours. Le départ fait suite au refus de tenir en compte des interpellations des leaders de cette obédience religieuse. Notamment, le non-respect des engagements visant à réviser le règlement intérieur et le réaménagement du présidium. L’EEMET refuse d’être : « rangé du côté de ceux qui cautionnent l’injustice et l’inégalité

Pour cette église, le peuple attend beaucoup de ce dialogue et  nourrit l’espoir que les conclusions des assises permettent de rétablir l’ordre constitutionnel, la justice, l’égalité. L’équité, la vérité, la réconciliation et la fin des conflits agriculteurs-éleveurs.

Elle regrette : « malheureusement que cette interpellation n’a pas trouvé un écho favorable. C’est pour cela qu’après une large concertation le mercredi 7 septembre 2022, l’Eglise protestante au Tchad décide de suspendre sa participation pour ne pas être rangé du côté de ceux qui cautionnent l’injustice et l’inégalité. »

Quelques jours avant, c’est l’église catholique qui annonçait son retrait des travaux du DNIS.

Mort d’Elizabeth II : les hommages de Mahamat Idriss Deby Itno

Au nom du Tchad, le président du Conseil militaire de transition, Mahamat Idriss Deby Itno, a présenté ses condoléances au peuple britannique, suite au décès de la reine Elizabeth II.

La reine est morte vive le roi. La reine d’Angleterre Elizabeth II a tiré sa révérence à 96 ans après 70 ans de règne, au château de Balmoral, sa résidence d’été en Écosse. Son premier fils, le prince Charles devient roi du Royaume-Uni et du Commweaht.

Sur sa page Facebook, le chef de la junte adresse son message de condoléances : « je tiens à présenter mes condoléances les plus attristées au peuple britannique ainsi qu’à l’ensemble des peuples et gouvernements des États de Commonwealth. » écrit Mahamat Idriss Deby Itno.

Il honore le passage de la monarque qui laisse sa couronne : « Je salue la mémoire de la souveraine britannique qui fut une figure planétaire ayant servi pendant sept décennies un grand pays, un grand peuple et des grandes causes. Paix à son âme.

Climat: l’Afrique a besoin de nouveaux financements (rapport)

Les pays africains pourraient perdre 50 milliards de dollars par an d’ici à 2030 à cause du changement climatique, alerte l’Organisation météorologique mondiale (OMM).L’Afrique ne représente que 2 à 3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre mais a payé cher le fait que le continent se soit réchauffé plus vite que la moyenne mondiale. Des financements urgents sont nécessaires pour ralentir les effets du phénomène actuel du changement climatique, a averti jeudi un rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations unies.

Dans le document intitulé « état du climat en Afrique 2021 », l’agence onusienne écrit que l’année dernière, l’Afrique a été l’un des quatre endroits les plus chauds jamais enregistrés.

« C’est pourquoi, les pays africains demandent aux nations riches et polluantes de consacrer davantage d’argent aux projets d’adaptation sur le continent », ajoute le rapport, demandant également des compensations pour les pertes liées au changement climatique, des sujets qui devraient être au cœur de la 27e Conférence des parties (COP27), le sommet des Nations unies sur le climat qui se tiendra en Égypte en novembre 2022 et qui est surnommé « la COP africaine ».

L’OMM a déclaré qu’il est crucial d’investir davantage dans l’adaptation au changement climatique car ses effets pourraient coûter aux nations africaines 50 milliards de dollars par an d’ici à 2030, les sécheresses et les inondations constituant la principale préoccupation.

En Afrique, le niveau des mers a déjà augmenté d’un millimètre par an de plus que la moyenne mondiale, ce qui aggrave la menace de graves inondations côtières, selon le rapport.

Il fait référence à des régimes pluviaux de plus en plus perturbés qui ont entraîné la pire sécheresse qu’ait connue la Corne de l’Afrique depuis plus de 40 ans, « et à des inondations dévastatrices qui frappent souvent d’autres parties du continent ».

L’année dernière, le Soudan du Sud a enregistré ses pires inondations depuis 60 ans, avec plus de 800.000 personnes touchées, tandis que le Tchad a connu cette année les précipitations les plus importantes depuis plus de 30 ans. De nombreux pays d’Afrique centrale et occidentale sont aussi touchés par les inondations.

Les scientifiques ont déclaré que la chaleur extrême et les fortes précipitations ont été aggravées par le changement climatique causé par l’homme et que leur gravité et leur fréquence ne feront qu’augmenter avec le réchauffement de la planète.

Pour améliorer la résilience des pays africains, « il est impératif que le continent accélère ses efforts pour mettre en place de solides systèmes régionaux et nationaux d’alerte précoce et des services climatiques », a affirmé le secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), Petteri Taalas.

Tchad : le concours d’entrée à l’ENS d’Abéché lancé

Le concours d’entrée à l’Ecole Normale Supérieure d’Abéché se tiendra le 09 octobre 2022. Le dépôt des dossiers de candidatures démarre ce jeudi 08 septembre 2022.

L’Office National des Examens et Concours du Supérieur (ONECS) annonce qu’il est organisé, au titre de l’année académique 2022-2023, un concours d’entrée en 1ère année à l’Ecole Normale Supérieure d’Abéché (ENS/A). Ce concours est ouvert aux candidats des deux sexes, titulaires du baccalauréat de l’enseignement secondaire général et technique et âgés de vingt-quatre (24) ans au plus à la date de dépôt du dossier.

Les trois centres retenus pour le déroulement des épreuves sont, N’Djamena, Moundou et Abéché. Les dossiers de candidature sont reçus du 08 septembre au 05 octobre dans les centres d’examen.

Les filières disponibles sont, le Français, l’Arabe, Histoire, Sciences de la vie et de la terre, Mathématiques et Chimie.

Diplomatie : le Tchad ouvrira un consulat général à Dakhla

Dans l’optique de renforcer la relation bilatérale avec le Maroc, le Tchad entend ouvrir un Consulat général au Sahara marocain. L’annonce a été faite le mercredi 7 septembre 2022.

L’annonce faite par la partie tchadienne a été confirmé par les autorités marocaines. «Selon les autorités tchadiennes, cette décision s’inscrit dans le cadre des relations fraternelles entre Sa Majesté le Roi Mohammed VI – Que Dieu L’assiste – et Son Excellence Mahamat Idriss Déby Itno, Président de la République du Tchad», a noté dans un communiqué, le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita.

Le même document explique que : « la décision de ce pays africain frère confirme et traduit la qualité des liens bilatéraux, par son soutien à la souveraineté du Royaume sur son Sahara, à son intégrité territoriale et à son unité nationale.»

Le Maroc organisera dans les prochains jours, une réunion ministérielle des pays ayant des consulats.

Tchad : lancement des signalétiques interdisant de fumer à N’Djamena

Au moins 90 signalétiques interdisant de fumer dans la ville de N’Djamena ont été implantées dans la ville de N’Djamena. Ils visent à lutter contre le tabagisme passif dans la cité capitale.

Le ministère de la santé publique et de la Solidarité Nationale a lancé conjointement avec les ministères l’éducation nationale et de la promotion civique et celui de l’enseignement supérieur, de la recherche Scientifique et de l’innovation, l’implantation des signalétiques interdisant de fumer dans 90 espaces publics de la ville de N’Djamena.

Le tabagisme passif constitue un problème majeur de santé publique, selon l’OMS, 40% des enfants âgés de moins de 14 ans sont exposés chaque année.

Le directeur général adjoint de la lutte contre la maladie, de la santé de reproduction, de la promotion de la santé et de la nutrition, Janserbé Fali a indiqué que cette situation n’est pas différente de celle de notre pays car, selon les résultats de l’enquête de consommation du tabac réalisée chez les jeunes en milieu scolaire dans les 10 provinces, 36% de ces jeunes sont exposés à la fumée du tabac dans les lieux publics. Au vu de ce constat, ils ont la responsabilité d’agir ensemble pour préserver la santé des enfants contre cette fumée nocive pour leur santé a-t-il ajouté.

Pour joindre l’acte à la parole, une séance d’affichage a été faite au sein du ministère de la santé publique et de la Solidarité Nationale et dans l’enceinte l’établissement scolaire Coscome.

Tchad : Succès Masra appel à l’aide pour soigner les manifestants blessés

Plusieurs manifestants du parti Les Transformateurs ont été blessés au cours des manifestations du week-end dernier. Le président du parti lance un appel à l’aide pour offrir des soins médicaux.

Le 06 septembre dernier, le président du Parti Les Transformateurs, Succès Masra, remerciait les médecins et infirmiers bénévoles mobilisés pour offrir des soins aux militants du parti blessés au cours des troubles du 02 septembre 2022. Mais l’offre semble insuffisante. Le leader de ce jeune parti lance cette fois, un appel public à l’aide.

« Aidez-nous à soigner nos blessés et à continuer cette lutte pour la justice, l’égalité et la dignité de notre peuple. », écrit-il sur ses plateformes.

En faisant référence aux participants au dialogue en cours, Succès Masra déclare : « Ils monologuent à main armée, nous pansons nos plaies et blessures et continuons cette lutte pour notre dignité collective. Nos blessés sont plus nombreux que nous ne l’avions enregistré initialement. Ils sont plus de 200 et le décompte continue, en plus des personnes de troisième âge attaquées dans leurs maisons, dans les cliniques, et des enfants asphyxiés. »

L’ancien cadre de la BAD explique que les aides collectés permettront de reconstituer les forces des militants blessés.

Le Maroc accueille le 1er Forum des régions d’Afrique

La rencontre va concrétiser la mise en œuvre des décisions de la 8e édition du Sommet Africités organisée à Marrakech en novembre 2018.Du 08 au 10 septembre 2022, aura lieu à Saïdia (Maroc), dans la région de l’Oriental, la première édition du Forum des Régions d’Afrique (FORAF).

Ce Forum, placé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, est organisé par Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique), en collaboration avec l’Association des Régions du Maroc (ARM), le Conseil de la région de l’Oriental (CRO) et la Direction Générale des Collectivités Territoriales (DGCT) du Ministère de l’Intérieur du Royaume du Maroc.

Cette rencontre, qui a pour thème « La contribution des Collectivités Régionales au développement durable et à la dynamique d’intégration de l’Afrique », est une concrétisation de la mise en œuvre des décisions prises par l’Assemblée Générale de CGLU Afrique lors de la 8ème édition du Sommet Africités, tenue à Marrakech en novembre 2018, explique Madame Fatimetou Abdel Malick, présidente de CGLU Afrique.

« Le lancement du FORAF est une étape importante dans le processus d’intégration de l’Afrique, un grand pas vers l’émergence de l’Afrique des Peuples », a-t-elle dit dans un communiqué transmis à APA.

L’évènement réunira, pour la première fois, les présidents (e)s des Régions, Comtés, États fédérés de plus de 20 pays africains qui ont un deuxième niveau de collectivités territoriales décentralisées tels que le Nigeria, l’Afrique du Sud, le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Kenya, Madagascar, le Mali, le Niger, etc.

Plus de 400 participants (e)s vont discuter du rôle des Gouvernements régionaux dans la définition et la mise en œuvre des stratégies de développement et d’intégration, des missions des gouvernements régionaux parmi lesquelles, le développement économique, social et culturel des territoires ; l’équipement, l’attractivité et la compétitivité des territoires.

L’adaptation au changement climatique, la durabilité et la résilience des territoires ; et la contribution des territoires à l’atteinte des Objectifs de développement durable seront aussi abordées.

Tchad : annonce de la remise des diplômes aux architectes lauréats de Lomé

Le secrétaire général du ministère de l’Enseignement Supérieur, annonce la remise de diplômes aux lauréats de l’Ecole Africaine des Métiers de l’architecture et de l’Urbanisme de Lomé.

Le ministère de l’Enseignement supérieur, à travers un communiqué annonce l’organisation d’une cérémonie solennelle de remise des diplômes aux lauréats tchadiens de l’Ecole Inter Etats, basée à Lomé. Le Samedi 10 septembre 2022 à partir de 08h30 à l’Amphithéâtre de la Faculté des Sciences de la Santé humaine de l’université de N’Djaména, Gardole.

Il est demandé aux lauréats des différentes filières à savoir Architecture Urbanisme et Gestion urbaine, de l’institution universitaire d’être présents munis des écharpes.

Les présidents et directeurs généraux des institutions publiques et privées de l’enseignement supérieur, l’Ordre national des architectes du Tchad, sont également invités.

Tchad : l’AJDR interpelle l’Etat sur la violation des droits humains

Face à la précaire situation en matière des droits de l’homme et des libertés fondamentales, L’Association des Jeunes pour l’Animation et le Développement Rural (AJADR) interpelle l’Etat.

« La situation en matière des droits de l’homme et des libertés fondamentales demeure toujours précaire, la liberté d’expression étant restreinte, les violences basées sur le genre, les violences intercommunautaires meurtrières continuent de se produire dans nos provinces, des arrestations arbitraires sont monnaie courante.», a lâché Rodrigue Deuba Tchokke, cordonnateur de l’Association des Jeunes pour l’Animation et le Développement Rural (AJADR).

Il a fait cette déclaration à l’ouverture de l’atelier de renforcement des capacités de ses membres au Centre Yali. Les travaux  axés sur les techniques de lutte et de préservation des droits Humains au Tchad se déroulent du 06 au 7 septembre 2022. L’occasion faisant le larron, l’association a profité pour interpeller : « l’État tchadien sur les graves violations des droits de l’Homme.» Car le Tchad a ratifié plusieurs textes relatifs aux droits de l’Homme, mais l’application pose problème. « Mais en tant qu’association, nous devrions lui faire comprendre la nécessité et l’obligation d’honorer ses engagements quant au respect des textes », insiste Rodrigue Deuba Tchokke.

L’AJADR veut également faire comprendre aux populations, l’importance des Droits de l’Homme et les Libertés Fondamentales.

Tchad : Yaya Dillo reprend les rênes du Parti socialiste sans frontières

Le Tribunal de grande instance de N’Djamena revient sur sa décision et met fin au bras de fer qui oppose Yaya Dillo à Dinamou Daram, à la tête du Parti socialiste sans frontière (PSF).

Pour la justice, Yaya Dillo Djerou Betchi est : « aujourd’hui le seul représentant du parti ». La Cour se rétracte de sa décision du 22 août 2022 sur l’affaire opposant Yaya Dillo, président du PSF et son vice-président, Dinamou Daram par ailleurs fondateur. Le Tribunal a jugé recevable l’opposition formulée par le sieur Yaya Dilo Djerou Betchi. Pour le Greffier en chef, Me Abdoulaye Djibrine, l’opposition est fondée.

En effet, le 11 juillet dernier, l’ancien président du parti, a introduit une requête en justice pour signaler que le parti ne reconnait pas Yaya Dillo comme président du parti. Dans les détails, il explique, qu’après la désignation de Yaya Dillo à la tête du parti, ce dernier devait subir une enquête de moralité dans un délai de trois mois avant d’être reconnu officiellement président du PSF. Mais la procédure n’a pas été respectée. Au regard de tout cela, le juge a estimé que le mis en cause n’a pas qualité à diriger la formation politique.

Le 22 août 2022, le président du Tribunal de grande instance de N’Djamena, Mahamat Saleh Adoum Dabara ordonne à Yaya Dillo Djerou Betchi, la cessation de toutes activités au nom du parti.

Suite à la décision de justice, Yaya Dillo a formulé une opposition, après évaluation, la justice se rétracte permet à celui-ci de reprendre les rênes du parti.

Lire aussi : Au Tchad la justice interdit à Yaya Dillo d’exercer au nom du parti PSF

Tchad : l’inéligibilité des organes de transition fera l’objet d’un débat public

L’épineuse question de l’éligibilité ou l’inéligibilité des instances en charge de la transition au Tchad, fera l’objet d’un débat public aux assises du Dialogue national inclusif et souverain.

La charte et les organes de  transition ont attiré l’attention des membres du présidium du DNIS ce 06 septembre 2022. Une préoccupation qui plane depuis le pré-dialogue des mouvements rebelles à Doha. Elle intervient également sans cesse dans le débat national. Les Tchadiens veulent être situés sur la question de l’inéligibilité des autorités de la transition post-dialogue national.

Il s’agit notamment de savoir si les membres du Conseil militaire de transition (CMT), Conseil national de transition (CNT) et ceux du gouvernement de transition, peuvent se présenter aux élections générales qui vont intervenir après le retour à l’ordre constitutionnel.

A ce sujet, le présidium se veut rassurant.  « Nous avons estimé par rapport à ces préoccupations d’intérêt national que la question de l’inéligibilité des autorités de la transition post-dialogue national doit faire l’objet d’une commission ad-hoc qui va travailler. » A l’issue des travaux, la commission ad-hoc va présenter son rapport plénière qui fera l’objet d’un débat public.

Les résolutions issues des débats détermineront la position des instances en charge de la transition, après le dialogue.

Il est important de préciser que certains groupements armés et civiles ont refusé de participer au dialogue parce que cette problématique n’a pas bien été débattu.

Le Tchad interdit la vente et la consommation des boissons alcoolisées frelatées

L’Etat du Tchad prend des mesures contre la vente et la consommation des boissons alcoolisées frelatées. Les contrevenants s’exposent à des sanctions allant jusqu’à l’emprisonnement.

Par décret N°2835/PCMT/PMT/MSPSN/2022 du 05 septembre 2022, il est interdit  l’importation, la fabrication, la détention, la circulation, la vente, l’offre et de la consommation de toutes les boissons alcoolisées frelatées au Tchad.

D’après le décret, on entend par frelaté, les boissons altérées ou gâtées, ce qui est pur en le rendant impur ou le dénaturant par le mélange d’autres produits jugés toxiques pour l’organisme. Et par nocive, ce qui est de nature à nuire à l’organisme. On entend également par boisson alcoolisée frelatée, toute boisson alcoolisée dont la pureté et le naturel ont été altérés, corrompus par l’ajout du méthanol toxique comestible dénaturant ainsi l’alcool.

Le gouvernement invite les associations œuvrant pour la lutte contre l’alcoolisme ont la responsabilité de sensibiliser la population tchadienne en général, les jeunes, les adolescents et les mineurs en particuliers sur les méfaits des boissons alcoolisées frelatées.

Il est précisé dans le texte que, toute violation à l’interdiction, l’importation et à l’offre gratuite des boissons alcoolisées frelatées sera punie d’une peine d’emprisonnement de 3 à 15 jours et d’une amende de 50 000 à 500 000 FCFA ou de d’une de ces deux peines seulement. Concernant la vente et l’offre gratuite des boissons alcoolisées frelatées à une femme enceinte  à un mineur, le contrevenant s’expose à une peine d’emprisonnement de trois (3) à quinze (15) Jours et d’une amende de 50 000 à 500 000 FCFA.

Dans la même visée, le décret prévoit qu’il sera puni d’un emprisonnement de 3 à 15 Jours e d’une amende de 5000 à 20000 FCFA, quiconque aura consommé des boissons alcoolisées frelatées.

Tchad : Laurent Gbagbo adresse son soutien au parti Les Transformateurs

L’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, par ailleurs président du PPA-CI se dit consterné par la dérive au siège Les Transformateurs. Il apporte son soutien à la formation politique.

« C’est avec consternation que le Parti des Peuples Africains-Côte d’lvoire (PPA-CI) et son Président, son Excellence Laurent Gbagbo… ont appris les opérations violentes menées par les forces de défense et de sécurité de l’Etat Tchadien contre les militants et le siège du Parti politique, Les Transformateurs, le 1er septembre 2022. », relate le porte-parole du parti.

Le PPA-Cl adresse son soutien militant au Parti Les Transformateurs avec qui il entretient des relations privilégiées; salue la résilience dont font preuve les militants de ce Parti frère; souhaite un prompt rétablissement aux militants blessés lors des évènements ci-dessus relatés; demande aux autorités du Tchad de garantir l’expression démocratique et de privilégier, en toutes circonstances, le dialogue comme mode de règlement des contradictions politiques.

Ce soutien du parti de Laurent Gbagbo aux transformateurs fait suite aux évènements qui se sont déroulés du 1er au 5 septembre 2022. En effet, le 1er septembre dernier, 91 des militants ont été arrêtés au cours d’une caravane dans la ville de N’Djamena. D’après la police il s’agissait d’un trouble à l’ordre publique. Dans la nuit du 1er au 2 septembre, un détachement de l’armée et de la police a encerclé le siège du parti qui dissuader les militants de prendre part au meeting prévu le 3 du même mois. Toutefois, certains ont quand-même essayé de s’y rendre. Parmi ces derniers, 279 autres militants ont été arrêtés. Suite à des négociations avec des religieux et des Ainés, une entente a été trouvée. Les militaires ont quitté les abords du siège et tous les militants arrêtés ont été libérés.

Tchad : l’équipe As Santé d’Abéché va affronter le Mozambique au Cameroun

Dans le cadre du tour préliminaire de la Coupe de confédération africaine de football, AS Santé d’Abéché, va affronter une équipe de la Mozambique au Cameroun.

En prélude de sa toute première participation à la Coupe de Confédération africaine de football, l’équipe as santé a quitté Abéché le 3 septembre 2022, à destination du Cameroun afin de livrer son match contre l’équipe de Mozambique dans le cadre du tour préliminaire.

En vue d’encourager et d’appuyer les ambassadeurs du Tchad à cette compétition, le gouverneur de la province du Ouaddaï Ibrahim Ibni Oumar Mahamat Saleh, les a reçu à sa résidence.

Il a tout d’abord salué leurs parcours au championnat national, avant de les demander de garder le même élan pour représenter cette fois-ci valablement le Tchad.

La directeur de la société Abou Amina pour le commerce générale Ahmat Almakhari a offert des vestes à tous les joueurs et staffs de l’équipe As santé d’abéché.

Une enveloppe de 1 000 000 FCFA a été remise à l’équipe par le gouverneur de la province du Ouaddaï.

Tchad : le président du présidium présente ses excuses aux journalistes

Dès la reprise des travaux du Dialogue national et inclusif (DNIS), ce lundi 5 septembre 2022, le président du présidium, Gali Gatta Ngothé a présenté ses excuses aux journalistes et aux médias.

Gali Gatta Ngothé fait son mea culpa et demande des excuses aux journalistes et aux médias pour sa maladresse du 3 septembre 2022. En effet, le président du présidium, sur un ton autoritaire et en hurlant, a demandé aux hommes de média de sortir de la salle du Palais de la culture où se déroulent les travaux du dialogue national inclusif et souverain. La réaction a heurté certains patrons de presse qui ont décidé d’arrêter la couverture médiatique de l’évènement.

A la reprise des travaux ce jour, le président du président a reconnu son tort et demande pardon. « Beaucoup de sentiments de colère, surtout de la part des médias qui n’ont vraiment pas apprécié le ton avec lequel, je me suis adressé à eux. Je voudrais vous dire que nous sommes formatés dans la colère et la violence et que nous devons faire un effort pour nous retrouver dans l’entente, la cordialité, le respect mutuel afin d’accomplir le mandat qui nous a été donné.

Je voudrais donc en tenant compte de ces impératifs, devant la plénière  demander des excuses aux journalistes, aux médias pour le ton non indiqué avec lequel je me suis adressé à eux. Et s’il le permette, on va clôturer ce chapitre pour ne plus le rouvrir.» Il souhaite que le mauvais vent passe pour faire place aux travaux.

Rappelons également qu’à travers un communiqué de presse, l’Union des Journalistes Tchadiens (UJT) a demandé au président du présidium du DNIS, de présenter des excuses suite à sa maladresse.

Lire aussi : Tchad : l’union des journalistes exigent les excuses du président du présidium

Tchad : les 220 militants des transformateurs sont libres

Suite à des séries de négociations, les 220 militants du parti Les Transformateurs ont été libérés ce lundi 05 septembre. La veille, les militaires qui encerclaient le siège du parti ont levé le camp.

Les militants des Transformateurs arrêtés pendant la caravane du 1er septembre et des troubles du lendemain ont été libérés. D’après la police, ces derniers avaient été arrêtés pour troubles à l’ordre public. Après leur libération ce jour, ils se sont directement rendus au siège du parti pour prendre part à un meeting du président du parti Succès Masra. Des chants d’exploit ont été entonnés jusqu’au balcon de l’espoir avec au premier rang, le leader du parti.

Le siège du parti assiégé depuis le 2 septembre a également été libéré dans la soirée du dimanche 4 septembre. Suite à des concertations entre les leaders des Transformateurs et les autorités religieuses du pays. C’est le ministre de la Sécurité, Idriss Dokoni Adiker qui a donné l’ordre de libérer.

Depuis ce matin, une manifestation a été organisée au quartier général du parti pour célébrer la victoire.

Tchad : l’union des journalistes exige les excuses du président du présidium

A travers un communiqué de presse, l’Union des Journalistes Tchadiens (UJT) demande au président du présidium du DNIS, de présenter des excuses suite à sa maladresse du 3 septembre dernier.

« Le Bureau Exécutif de l’Union des Journalistes Tchadiens (UJT) relève avec grande amertume le mépris dont fait l’objet la presse de la part du Président du Présidium du Dialogue National Inclusif et Souverain (DNIS) M. Gali Gatta Ngothé lors d’une retransmission en direct de la séance du samedi, 3 septembre 2022.

En effet, au cours de cette séance, le Président du Présidium a, sans ambages et sans aucune élégance, hurlé sur les journalistes reporters dans la salle, les sommant de sortir comme des malpropres. Même si la séance devrait être à huis clos, l’intelligence primaire aurait commandé à M. Gali Gatta Ngothé de le signifier, comme tout homme de son rang, à la presse de se retirer aisément et dignement. Fort malheureusement, tel un homme qui a pété le plomb, le Président du Présidium s’est illustré par un comportement digne d’un cleptomane.

Le mépris de M. Gali Gatta Ngothé pour la presse reflète un grand déni du rôle des journalistes et de la presse tchadienne, dont les pages et les antennes lui ont été consacrées durant toute sa vie politique et plus particulièrement lors de son déboire judiciaire en 2011-2012, relatif à son arrestation en flagrant délit dans l’affaire de braconnage. C’est aussi un double déni du rôle de la presse, notamment écrite, à laquelle il fait constamment recours afin d’avoir une voix et une tribune dans ses batailles politiques, chaque fois que toutes les voies lui sont barrées. Pire, venant d’un homme qui est lui-même promoteur d’un journal qui a servi longtemps de référence dans le paysage médiatique, ce comportement frise même une grave insulte aux journalistes.

L’UJT rappelle à M. Gali Gatta Ngothé que sans les médias, ce dialogue n’aurait aucune résonance, aucun écho et aucune appropriation de la part des Tchadiens.

Tout en condamnant avec la plus grande fermeté ce mépris du Président du Présidium envers la presse tchadienne, l’Union des Journalistes Tchadiens exige de Gali Gatta Ngothé des excuses aux journalistes pour ses propos imprudent, sans quoi, l’UJT serait dans l’obligation d’entreprendre des actions pour faire restaurer la dignité de la presse tchadienne. »

Tchad : trouble au siège des Transformateurs, la CNDH appelle à la retenue

La Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH), a dans un communiqué de presse, appelé à la retenue toutes les parties impliquées dans les manifestations au QG des Transformateurs.

Suite à des manifestations sur la voie publique des partisans du Parti Les Transformateurs, le jeudi 1er septembre 2022, les forces de l’ordre ont procédé à l’arrestation de près d’une centaine d’entre eux pour troubles à l’ordre public, souligne Mahamat nour Ibédou président de la CNDH.

Ces arrestations ont entrainé une autre manifestation, ce matin du 02 septembre 2022, de laquelle, les forces de l’ordre ont fait usage de grenades à gaz lacrymogène pour disperser des rassemblements des Transformateurs, « touchant gravement une jeune femme qui se trouverait dans un état critique », poursuit le communiqué. Le siège du Parti Les Transformateurs fait quant à lui, à l’heure actuelle, l’objet d’un assaut arme, note Mahamat Nour Ibédou.

La CNDH tient à exprimer sa profonde inquiétude par rapport à cette situation, qui intervient à un moment ou des efforts sont consentis de part et d’autre dans le cadre du Dialogue National Inclusif Souverain, efforts devant amener le pays vers une paix durable et définitive.

La commission en appelle au sens de responsabilité et à la retenue des uns et des autres -manifestants et forces de l’ordre pour que de telles situations préjudiciables à un dénouement heureux du DNIS cessent immédiatement.

Tchad : Wakit Tamma refuse la médiation du Comité ad-hoc de facilitation

La Coalition des actions citoyennes Wakit Tamma remet en cause la neutralité du comité ad-hoc mis en place le 31 août 2022, par le président du présidium, Gali Ngoté Gata.

Pour Wakit Tamma, la seule équipe habilité à mener les discussions avec les réfractaires au dialogue, est le groupe des religieux et ainés. Ils ont d’ores et déjà entamé les négociations avec la plateforme. Dans un communiqué s’interroge sur la : « pertinence de la composition et du nombre pléthorique » de ce Comité ad Hoc, alors même qu’un comité des religieux et des ainés a : « offert ses bons offices à l’effet d’aider de façon impartiale et désintéressée à concilier les différentes positions pour un dialogue national sincère, inclusif et souverain. »

 Wakit Tamma soulève également le problème de la répression des Transformateurs ce 02 août à l’heure siège. Des gaz lacrymogènes ont été lancés ce jour et certains militants arrêtés. Le siège est assiégé depuis 3 heures du matin. La Coalition des actions citoyennes regrette que les Transformateurs subissent une telle répression, alors qu’ils  sont appelés à regagner le DNIS avec Wakit Tamma et les groupes non participants.

« Wakit Tamma récuse catégoriquement ce Comité ad-hoc de toute évidence non neutre et partial. Elle déclare devoir continuer les négociations entamées avec le groupe des religieux et sages. » Et appelle toutes les forces vives à rester mobilisées pour des actions citoyennes futures.

Le dialogue national tchadien a des enjeux africains (analyste)

Expert de la géopolitique du Sahel et de l’Afrique, le journaliste nigérien Seidik Abba analyse pour APA les enjeux du dialogue national tchadien lancé le 20 août dernier mais temporairement suspendu à cause de certains désaccords.Deux semaines après son ouverture, le dialogue national inclusif tchadien est momentanément suspendu. Qu’est-ce qui motive cette décision ?

On peut évoquer plusieurs facteurs pour expliquer cette suspension. Il y a d’abord la volonté des autorités de donner une chance au caractère encore plus inclusif du dialogue. Outre les mouvements politico-militaires, il y a une partie de la classe politique, au premier rang de laquelle les Transformateurs de Succès Masra, qui ne participe pas au dialogue. Il en est de même pour une partie de la société civile, à l’image du collectif Wakit Tama. Avec ces absences, il y a le risque que le dialogue n’ait pas le caractère inclusif souhaité en vue d’obtenir un consensus plus large possible sur les décisions qui sortiront. Les autorités ont estimé qu’il fallait donner une dernière chance aux tractations avec les parties qui ne sont pas présentes. Les facilitateurs qataris étaient à N’Djamena. Ils ont rencontré certains dirigeants politiques et de la société civile dans le but de les persuader. L’espoir n’est pas perdu. Beaucoup regardent aussi du côté de la France pour savoir si elle peut contribuer à une plus large participation. Donc, les tractations se poursuivent pendant cette période de suspension.

L’autre raison est de permettre à tout le monde de prendre connaissance le plus largement possible des projets de textes qui ont été préparés pour la discussion. Des tractations sont également en cours avec les rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact) pour les convaincre de participer au dialogue. Le Fact a posé un certain nombre de préalables, notamment la libération des personnes détenues, une amnistie des garanties. Il a estimé que tout cela n’a pas été pris en compte et qu’il ne pouvait pas participer. Mais des médiations sont en cours. La suspension vise justement à favoriser les derniers obstacles et réticences pour que le dialogue reprenne de plus belle et qu’il soit le plus consensuel et le plus inclusif. C’est quand même la première fois dans l’histoire politique du Tchad qu’on a un dialogue aussi large que celui-là, avec un caractère souverain et des décisions qui devraient être totalement exécutoires.

Pourquoi la nomination d’un comité ad hoc pour faciliter la participation de toutes les composantes de la société tchadienne au dialogue a provoqué le retrait de certaines organisations ?

Ce retrait symbolise la difficulté de la classe politique tchadienne. Au moment où on cherche à élargir, d’autres se sont retirés. Ils estiment avoir déjà fait preuve de bonne volonté en venant au dialogue et ne voient pas d’un bon œil le fait d’aller supplier les absents. Tout cela démontre l’absence de sérénité dans laquelle les choses se font. C’est surtout cette volonté de concession qui a heurté un certain nombre d’acteurs. A mon avis, ce n’est pas la meilleure façon de favoriser le dialogue. Mais avec les tractations en cours, avec la volonté des uns et des autres, tout le monde pourrait être amené à reconsidérer sa position. A partir du moment où on est déjà présent à N’Djamena, c’est qu’on a accepté l’idée de dialogue.

Le dialogue se tient avec une quarantaine de groupes politico-militaires, mais sans le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact), responsable de la mort du président Idriss Deby. Cette absence remet-elle en cause la crédibilité des discussions ?

Le Fact, un des plus grands mouvements politico-militaires au Tchad, a choisi de s’absenter parce qu’il estime que les conditions préalables qu’il a posées ne sont pas respectées. Il s’agit entre autres de la libération de détenus politiques, la création d’un cadre serein pour l’ouverture et la tenue du dialogue, des garanties de sécurité, etc. C’est clair que c’est un élément important, qu’il aurait été plus correct que le Fact soit présent à la discussion. Mais cette absence n’invalide pas le dialogue. Si ce dernier obtient de bons résultats, l’absence du Fact pourrait se retourner contre lui. Le boycott est toujours une arme à double tranchant. Aujourd’hui, l’enjeu c’est le résultat du dialogue. Si au terme, on réussit à trouver un consensus sur la tenue d’élections libres, transparentes et démocratiques, sur la structure chargée de les organiser et sur une nouvelle Constitution, le Fact pourrait être le grand perdant. Pour cette raison, il faut être présent pour pouvoir faire changer les choses. Puisqu’il était entendu qu’il n’y a pas de tabou, tout pourrait être mis sur la table et discuté. La bonne méthode aurait été de venir et de voir comment créer le rapport de force. De mon point de vue, il n’y a pas de risque que la crédibilité des décisions soit affectée par l’absence du Fact, à condition qu’elles soient bonnes. S’il y a un consensus sur les principaux enjeux (élection présidentielle, libération de détenus, …), les gens ne se soucieront pas tellement de la non-participation d’une entité (quelle que soit sa dimension).

Avant l’ouverture du dialogue, le président en exercice de l’Union africaine (UA), le Sénégalais Macky Sall, a rencontré le président de la transition tchadien à N’Djamena. Quelles devraient être les retombées de cette visite ?

En sa qualité de président en exercice de l’Union africaine, le président Macky Sall était à N’Djamena, à la veille de l’ouverture du dialogue, pour encourager les parties tchadiennes et soutenir la démarche. Il est important que les Tchadiens sentent qu’ils sont soutenus dans leur démarche par l’Afrique d’abord, ensuite par la communauté internationale. Le président Macky Sall, en sa qualité de président en exercice de l’Union africaine, est venu l’exprimer. Le Tchad est quand même un pilier de la question sécuritaire au Sahel et dans le bassin du Lac Tchad. Toute approche qui viserait à encourager le dialogue et la solution négociée entre les parties tchadiennes ne peut que profiter à la stabilité de l’Afrique et de la sous-région. Le Tchad est engagé dans la lutte contre Boko Haram et les autres groupes terroristes au Sahel occidental, notamment dans la zone des trois frontières. Les soldats tchadiens y sont déployés en soutien au Niger et au Burkina Faso. Donc, il est important que le président Macky Sall vienne encourager les parties tchadiennes et les aider à convaincre les réticences qu’il peut y avoir par rapport au dialogue.

Ses enjeux dépassent largement le cadre tchadien et sous-régional, notamment le bassin du Lac Tchad, pour concerner toute l’Afrique de l’ouest. A partir du moment où ça implique la stabilité de tout le continent, c’est important que le président en exercice de l’Union africaine vienne dire aux parties tchadiennes que « l’Afrique vous regarde, l’Afrique est avec vous ».

Tchad : les religieux craignent des affrontements aux conséquences incommensurables

Le groupe des aînés et des religieux regrette que les propositions de sortie de crise ne soient pas du gout des différentes parties. De part et d’autre, les positions demeurent inchangées.

Dans l’intention de faire participer toutes les composantes au dialogue national inclusif et souverain. Le groupe des aînés et des religieux a entrepris des négociations avec les différentes parties. Notamment quelques autorités actuellement en fonction et les leaders des partis politiques, des organisations de la société civile et ceux qui refusent de participer aux travaux du DNIS depuis le début. Dans un communiqué du 1er septembre, le groupe laisse entendre que les échanges piétinent à cause des intérêts égoïstes de certains.

Ils appellent à une prise de conscience : « constate l’intransigeance de ceux qui veulent absolument conserver le pouvoir et l’aspiration de ceux qui souhaitent le changement. Ces positions divergentes risquent de dégénérer en affrontements aux conséquences incommensurables. C’est pourquoi, une fois encore, le Groupe invite chacun des protagonistes à un examen de conscience afin de léguer un Tchad uni et paisible à la postérité.»,

Toutefois, le groupe assure qu’il poursuit la médiation de façon neutre et indépendante. Et en appelle les croyants de toutes les religions à implorer la miséricorde divine et à prier pour la conversion des cœurs et une paix véritable.

De l’autre côte, les Transformateurs ont annoncé ce 02 septembre 2022 leur retrait de la course.

Tchad : Succès Masra suspend toute négociation avec les équipes du présidium

Le quartier général du parti Les transformateurs est assiégé depuis 3 heures du matin, alors que des négociations sont en cours avec les facilitateurs du Dialogue national inclusif et souverain.

Les forces de défense et de sécurité ont cerné le balcon de l’espoir du parti Les Transformateurs depuis la nuit du 1er au 02 septembre. Suite à cela, le leader dudit parti, Succès Masra décide de suspendre toute négociation avec les équipes du dialogue national et inclusif avec lesquelles il a entamé les pourparlers. « Nous suspendons à l’instant toute négociation jusqu’a retrait de ces forces et libération de tous », a déclaré l’ancien cadre de la BAD.

La veille des militants de ce mouvement ont été arrêtés alors qu’ils étaient en caravane dans la ville de N’Djamena. « Apres l’arrestation de 91 de nos militants, ils viennent d’encercler à 3h du matin le siège du parti et la place du balcon de l’espoir. Le monologue à main armée est là pour empecher le dialogue du peuple. Nous suspendons à l’instant toute négociation jusqu’a retrait de ces forces et libération de tous. » a lâché Succès Masra.

Les Transformateurs dénoncent également des bavures. « Brutalisés depuis 3h matin. Ils arrachent les drapeaux du Tchad. Les leaders religieux et les aînés ont communiqué ce 01 septembre les conclusions de leur démarche de médiation en parlant d’intransigeance pour conserver par les armes le pays. » Ils prennent  le monde à témoin.

Tchad : la délégation provinciale de la santé du Ouaddaï reçoit 54 motos

C’est un don de l’ Alliance Gavi octroyé ce vendredi 1er septembre 2022. La cérémonie de remise a été présidée par le gouverneur de la province du Ouaddaï, Ibrahim Ibni Oumar Mahamat.

Le Gouverneur de la Province du Ouaddaï Ibrahim Ibni Oumar Mahamat Saleh a présidé une cérémonie de réception de 56 motos de marque YAMAHA DT offert par l’ Alliance GAVI à la délégation provincial de la santé et de la solidarité nationale du Ouaddai.

C’était en présence des responsables civiles et militaires de la place.

Ces motos seront affectées aux responsables des centres de santé des quatre districts que compte la délégation sanitaire du Ouaddai.

C’est dans le but d’améliorer la couverture vaccinale dans cette zone.

Le délégué sanitaire par intérim Ousman Ismail Arim a indiqué que ces motos permettrons aux RCS de couvrir jusqu’aux les villages reculés de leur zone de responsabilité.

Tchad : RSF alerte sur les menaces contre journalistes qui couvrent les conflits meurtriers

Reporters sans frontières s’oppose aux menaces sur les journalistes qui couvrent les conflits meurtriers entre éleveurs et cultivateurs au sud du Tchad.

Pour avoir réalisé des reportages sur les tensions persistantes entre éleveurs et cultivateurs au sud du Tchad, deux journalistes ont été arrêtés et placés en garde à vue entre le 8 et le 12 août 2022, avant d’être finalement libérés. Ces conflits sont devenus particulièrement difficiles à couvrir pour les journalistes. Reporters sans frontières (RSF) appelle les autorités à protéger le libre exercice du journalisme.

Journaliste à la radio La Voix du paysan à Doba, au sud du Tchad, Janvier Mouatangar a été arrêté le 8 août par des gendarmes après la diffusion d’un reportage sur la destruction de 24 champs par des bœufs appartenant à des éleveurs. Il a été libéré le lendemain.

Les conflits sont fréquents depuis 2019 et souvent meurtriers dans le centre et le sud du pays, où de nombreux habitants sont armés. Les affrontements opposent principalement éleveurs nomades arabes et cultivateurs autochtones sédentaires, ceux-ci accusant les premiers de dégrader leurs champs avec leurs animaux. Depuis l’année dernière, ils ont entraîné une centaine de morts, et environ 300 depuis 2020.

Témoins de ces événements, les journalistes, travaillant pour plusieurs médias dans ces localités situées à des centaines de kilomètres de la capitale N’Djamena, redoutent de plus en plus de les couvrir à cause des représailles, tant de la part des protagonistes eux-mêmes que de l’administration locale. Les professionnels des médias, notamment des médias privés, sont régulièrement empêchés par les autorités locales de rendre compte de ces affrontements intercommunautaires. Considérés comme des “dénonciateurs”, ils sont obligés de demander l’autorisation des autorités avant de collecter et diffuser des informations sur ces événements.

“ Les journalistes doivent pouvoir exercer leur métier sans être inquiétés au nom du droit du public à l’information, déclare Sadibou Marong, directeur du bureau Afrique de l’Ouest de RSF. La couverture d’affrontements ne peut pas servir de prétexte à des arrestations arbitraires et à des attaques contre les journalistes. Alors que le Tchad entame un dialogue national inclusif, les autorités doivent réaffirmer l’importance pour le pays de disposer d’une presse libre et indépendante, dont les acteurs ne craignent ni pour leur sécurité ni pour leur liberté.”

Nicolas Wang-Namou Senekna, journaliste et directeur de la Radio Gaya Tcholwa (RGT) émettant à Gounou Gaya dans le sud-ouest a confirmé à RSF la récurrence de ces représailles. Et d’ajouter : “La peur d’être agressé se lit sur le visage de nos jeunes reporters qui refusent d’aller sur le terrain.”

Rédacteur en chef de Radio Gaya Tcholwa, Anner Sabartang, a été arrêté par la gendarmerie le 10 août sur ordre du préfet après avoir diffusé, dans un groupe WhatsApp, un reportage sur le mécontentement des populations face à la nomination par le préfet d’un chef traditionnel nomade arabe. Menotté et soumis à un long interrogatoire, le journaliste a été libéré après une garde à vue de deux jours et une inspection méticuleuse de son téléphone, toujours confisqué.

“Les journalistes font face à toutes sortes d’intimidations, d’arrestations arbitraires, et d’interpellations temporaires dans cette zone du Tchad. Pendant les conflits entre agriculteurs et éleveurs, leur rôle n’est souvent pas bien compris et ils deviennent facilement victimes de menaces de toutes sortes”, a déclaré à RSF Abbas Mahmoud Tahir, président de l’Union des journalistes tchadiens (UJT).

RSF demande aux autorités de protéger l’exercice du journalisme et rejoint l’UJT pour dénoncer toutes les arrestations et détentions arbitraires de journalistes. Le téléphone d’Anner Sabartang doit également lui être retourné.

Le Tchad occupe la 104e place sur 180 au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2022.

Source : RSF

Tchad : des jeunes de Wakit s’engagent à participer aux travaux du DNIS

Les jeunes de la Coalition des actions citoyennes, Wakit Tamma annoncent leur participation aux travaux du dialogue national inclusif. Ils ont fait une déclaration le 31 août 2022.

 

« Nous décidons à ce jour, d’aller discuter sur notre devenir de l’intérieur et si nous ne sommes pas d’accord nous allons dire non dans la salle», ont laissé entendre ces jeunes. La déclaration a été faite par Deuba Rodrigue Tchoke. Il fait savoir que l’idée a été mûri avant cette décision : « Nous jeunes membres de la Coordination des actions citoyennes Wakit Tamma après avoir réfléchis murement, décidons de participer au dialogue nation inclusif et souverain pour exprimer notre position, souvent exprimée dans la rue. » C’est en ces mots que les jeunes se réclamant de la plateforme Wakit Tamma ont fait leur annonce.

Pour eux, le temps de réécrire la page du pays par la jeunesse est arrivé. Et la seule issue favorable est le Dialogue national inclusif et souverain, pensent-ils. C’est d’après eux : « la seule voie pour éviter de dire ce que nous disons souvent dans la rue, et pour ce, nous avons décidé de participer afin d’apporter notre contribution à la reconstruction de notre pays car, c’est notre pays et il nous appartient à nous tous, alors pourquoi rester et regarder ceux qui ont depuis 30 ans enterré ce pays dans le désarroi de cBontinuer à manipuler les débats. », a détaillé Deuba Rodrigue Tchoke.

Tchad-suspension du dialogue: le président du présidium fait la cour aux contestataires

 

Franc CFA : la Cemac réfléchit sur une réforme différente de la Cedeao

Les six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) se réunissent depuis mardi dans la capitale gabonaise pour évoquer la « consolidation des acquis » et les « perspectives » de l’organisation.

La Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) a choisi Libreville pour abriter la première édition de ses états généraux. Quinze ans après la mise en œuvre du programme de réformes institutionnelles, les responsables de l’organisation souhaitent évaluer cette expérience. « À travers l’initiative des états généraux, la communauté veut tirer les enseignements reçus des 15 années d’expérience de mise en œuvre des réformes institutionnelles d’une part, et optimiser son système institutionnel face aux défis majeurs qui l’interpelle désormais d’autre part », expliquent les organisateurs.

En plaçant l’événement sous le thème « consolidation des acquis et perspectives », ils indiquent clairement qu’ils n’excluent pas un changement de politique monétaire comme c’est le cas dans certaines régions du continent. Ils ne comptent toutefois pas adopter la même démarche que leurs collègues ouest-africains, précise le président de la Commission de la Cemac, le Gabonais Daniel Ona Ondo.

« Cette réforme est en cours, mais nous avons un mandat de confidentialité. (…) C’est une volonté de chefs d’État. Les gens, contrairement à ce qu’on entend ici et là, croient que les chefs d’États ne s’intéressent pas à la réforme. Mais c’est absolument faux. Nous avons eu mandat, la commission de la Cemac et la Banque centrale ont fait des conclusions aux chefs d’État sur la conduite à donner à l’évolution de franc CFA », a-t-il indiqué, s’empressant de préciser qu’une éventuelle réforme du franc CFA de l’Afrique centrale ne serait « pas un copier-coller ».

« Naturellement, les gens voient ce qui se passe actuellement en Afrique de l’Ouest avec l’Eco. De vous à moi, cela n’a pas beaucoup avancé en Afrique de l’Ouest. La seule avancée en Afrique de l’Ouest, c’est qu’ils ne déposent plus leurs réserves aux comptes d’opérations. La France leur a remis leurs réserves », a noté l’ancien Premier ministre gabonais.

En Afrique de l’Ouest, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) réunit huit pays qui partagent le franc CFA. Avec les sept autres pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), un accord a été trouvé avec la France depuis près de trois ans pour un changement de nom du franc CFA vers l’Éco. Mais la mise en œuvre des réformes tarde depuis lors face au scepticisme de pays anglophones, tels que le Nigeria, craignant la mainmise de la France dans cette monnaie, selon certains observateurs.

De son côté, la Cemac, qui souhaite fusionner également avec la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), veut apprendre de cette leçon pour partir sur de bonnes bases. « La réforme est en cours. Nous réfléchissons. Nous avons déjà fait des propositions aux chefs d’État, raconte le président de la Commission de la Cemac. Nous attendons la prochaine réunion du conseil des chefs d’États pour pouvoir leur donner les résultats de nos consultations », a dit optimiste Daniel Ona Ondo.